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NOUVeLLes ROUMANIe SOMMAIRE Actualité Dossier Entrée dans l’UE Moldavie Politique Economie Social Société Evénements Vie quotidienne Carnet, Enseignement Religion Minorités Environnement Sports, Insolite Photos Connaissance et découverte Littérature, Sibiu 2007 Cinéma, Musique Théâtre Tourisme Francophonie Abonnement Coup de coeur Numéro 39 - janvier - février 2007 Lettre d’information bimestrielle Les de L es Roumains avaient rendez-vous avec l'Histoire en cette nuit du 31 décembre 2006. Etrange sentiment que ce rêve annoncé, attendu, même par ceux, nombreux, qui redoutent qu'il ne se transforme en cauchemar. Ne nous y trompons pas… Seule son élite a conscience de l'ampleur du pas que son pays vient de franchir, l'ancrant irréversiblement à l'Ouest. La population, elle, attend, "à la roumaine", baissant la tête devant ce qu'on lui annonce depuis longtemps comme iné- luctable, incrédule de voir se concrétiser un songe considéré comme une chimère… mais surtout, et très prosaïquement, inquiète des hausses de prix qu'on lui annonce. Devant les prophètes de malheur, à l'œuvre ici comme en Occident, criant au loup devant Bruxelles pour mieux dénigrer une construction européenne qui heurte leurs sentiments nationalistes ou égocentriques, les Roumains ont oublié aussi ce que l'Union Européenne leur apporte déjà: la fin d'un isolement séculaire, un rempart qui les protège des appétits de l'ex-grand frère soviétique, la paix et la démocratie assurées dans un continent qui ne savait jusqu'ici que se déchirer, la liberté retrouvée dans une grande famille dont le monde envie la richesse de ses valeurs humanistes, la diversité de sa culture, l'essor économique attendu de l'accès à un grand marché développé d'un demi milliard d'hommes. L'espoir, enfin et avant tout, d'une vie meilleure. Beaucoup n'entrevoient que les inconvénients de l’Europe. Comment ne pas les comprendre : les Français et les Hollandais leur ont montré l'exemple. Bien sûr les risques existent, au premier rang desquels celui d'un libéralisme débridé, ravageant les fondements de notre société. Mais est-ce à 22 millions - ou à 60 - qu'on y résistera, ou bien en constituant un ensemble capable de peser sur le destin du monde et d’affirmer sa présence ? Sauvera-t-on les traditions en refusant de s'ouvrir aux autres ? Eviterait- on l'émigration en récusant l'avenir ou, au contraire, n’en serait-elle pas précipitée ? Tout est finalement question de volonté politique. Fallait-il retarder d'un an l'échéance de l'entrée de la Roumanie dans l'UE, comme le prévoyait une clause de sauvegarde ? C'était un faux problème. Livré à lui-même, le pays n'aurait pas été davantage prêt dans cinq ans. Avec, en outre, les menaces bien réelles de dérives inhérentes : la tentation d'un repli sur soi, sur une société minée par l'injustice et la corruption, la balkanisation d'une région explosive, ou tout simplement la mise à l'écart pour de longues années par une Europe qui referme ses portes. Oui, il fallait ouvrir fraternellement nos bras à la Roumanie, tout en veillant désor- mais à ce qu'elle change réellement. On prête ces mots aux Général De Gaulle: "L'intendance suivra". L'Homme du 18 juin a montré qu'il faut savoir forcer le destin. Henri Gillet Rendez-vous avec l'Histoire 2 à 9 10 et 11 12 à 15 16 à 18 19 à 23 24 à 27 28 et 29 30 à 32 33 34 et 35 36 et 37 38 à 40 41 42 et 43 44 et 45 46 47 48 et 49 51 52 An nou fericit în UE ! Bonne année 2007

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Sa photo a fait le tour du monde. C'était le 22 décembre1989 et la Révolution venait d'éclater dans Bucarest.Florin Vieru, 14 ans, s'était emparé du drapeau de la

mairie de son village de Dobroiesti, l'avait troué avec son canifpour l'en débarrasser des emblèmes communistes, fixé sur un mâtimprovisé, et, après avoir rejoint la capitale, s'était dirigé vers les barricades. C'est là, alors qu'ildéployait son oriflamme, criant "A bas Ceausescu" sous une pluie de balles, qu'un envoyé spé-cial de Paris-Match l'avait immortalisé. Le "Gavroche de Roumanie" (ci-dessous en 1989 et 17ans plus tard) était né, bien en chair et en os celui-ci, mais au destin différent de l’original.

Le garçon vivait au sein d'une famille pauvre, comptant huit frères et sœurs, orphelins deleur père et élevés par leur seule mère, femme de ménage. Alors que tous les Roumains étaientpendus à leur poste de télévision - un bien inaccessible pour lui et les siens - il n'avait appris ledéveloppement des évènements que par la rumeur puis les avaient suivis sur la télé des voisins.Il ne lui en avait fallu pas plus pour entraîner ses copains du quartier au cœur des combats, au matin de ce vendredi 22 décembre.

Inconscient, ne comprenant toujours pas dix-sept ans plus tard quel était le ressort qui le pous-sait, Florin, bien que terrifié, ne bougea pas quand les tirs se déclenchèrent. "J'étais tout retourné,car les journalistes français m'encourageaient en criant " la liberté ou la mort". Je ne savais plus sion tirait de derrière, de devant, d'en haut. Je voyais des corps tomber autour de moi, des morceauxde chair dégoulinants. Je criais à pleins poumons "Ceausescu, Anul nou / Il vei face in cavou"("Ceausescu pour l'an nouveau / on te fera la peau"). Le gamin se dirigea à la nuit tombée vers l'im-meuble de la télévision, devenu le principal enjeu de la première révolution médiatique du monde.Il s'assit en face d'un soldat qui l'avait dans sa ligne de mire et qui lui hurla "tire-toi, je te tue", avantde le prendre par la peau du cou et de le mettre à l'abri dans un blindé.

Le lendemain matin, après avoir reçu quelques claques des mili-ciens auxquels, il avait "fauché" des cartouches, le jeune héros retour-na voir sa grande sœur qui habitait dans un quartier de la capitale. Ellene crut pas un mot du récit de son jeune frère… jusqu'au moment où

apparut à la télévision la photo prise par les journalistes de Paris-Match qui en firent le symbole dela Révolution, le baptisant "Gavroche", un nom qui parlait fort aux Roumains, férus de littératurefrançaise. Ces photo-reporters proposèrent au gamin effronté de lui obtenir une bourse et de l'envoyerà Paris pour faire ses études jusqu'à l'université… ce qu'entendant, Petre Roman s'exclama:"Comment ? C'est notre Gavroche à nous ! On ne va pas le laisser partir !".

Servant de “faire-valoir” à des politiciens sans scrupules

Encore tout à sa nouvelle gloire, Florin allait connaître des lendemains qui déchantent, mesurerl'ingratitude des hommes et l'inconsistance de leurs promesses. Petre Roman lui ayant garanti que son avenir était désormais assuré,il se rendit le cœur rempli d'espoir au Palais Victoria, lorsque celui-ci fut nommé Premier ministre, dans les semaines qui suivirent."Quand il m'a aperçu, il a demandé: qui c'est celui là ?… et on m'a jeté dehors. Je n'ai jamais été autant humilié".

Florin vivotera quelques mois comme employé dans un magasin puis, à la veille des élections de mai 1990, Ion Iliescu, futurPrésident de la République, se souviendra du "petit révolutionnaire" et lui procurera un travail de manœuvre, à peine payé.

Lors de la campagne électorale de 1992, c'est Emil Constantinescu, candidat de l'opposition "démocratique", qui fera appel à"Gavroche", l'emmenant dans ses meetings. "Je me tenais derrière lui. A la fin de son discours, il me présentait, je faisais un pasen avant et ses supporters criaient: hourrah !". Le politicien continuera sa carrière sans se soucier de son petit porte-drapeau. Florinle retrouvera, par hasard, quatre ans plus tard, alors qu'il vient d'être élu Président, dans un restaurant de la vallée de Prahova, oùil travaille aux cuisines. Il lui rappellera ses promesses et décrochera finalement une place de vendeurs de journaux à la criée à"Romania Libera". Un emploi misérablement payé qu'il abandonnera bientôt. Ce sera alors "la descente aux enfers" jusqu'à unearrestation pour "vol qualifié", nié par l’intéresé, qui le conduira pour six mois dans la sinistre prison de Jilava.

Depuis, "Gavroche" s'en est sorti tout seul, "ne comptant plus sur cette démocratie issue d'une révolution dévoyée qui ne donnepas l'assurance du lendemain". Il s'est marié, à deux enfants de 6 et 9 ans, habite un petit appartement bien arrangé et est travailleurindépendant. Redevenu simplement Florin, il a retrouvé l'espoir: "Dès que nous serons dans l'UE, j'ouvre mon entreprise !".

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Société

EvénementsVie quotidienneCarnet, EnseignementReligionMinoritésEnvironnement Sports, Insolite Photos

Connaissance et découverte

Littérature, Sibiu 2007 Cinéma, Musique ThéâtreTourisme FrancophonieAbonnementCoup de coeur

Numéro 39 - janvier - février 2007

Lettre d’information bimestrielle

Les

de

Les Roumains avaient rendez-vous avec l'Histoire en cette nuit du31 décembre 2006. Etrange sentiment que ce rêve annoncé, attendu, mêmepar ceux, nombreux, qui redoutent qu'il ne se transforme en cauchemar. Ne

nous y trompons pas… Seule son élite a conscience de l'ampleur du pas que son paysvient de franchir, l'ancrant irréversiblement à l'Ouest. La population, elle, attend, "à laroumaine", baissant la tête devant ce qu'on lui annonce depuis longtemps comme iné-luctable, incrédule de voir se concrétiser un songe considéré comme une chimère…mais surtout, et très prosaïquement, inquiète des hausses de prix qu'on lui annonce.

Devant les prophètes de malheur, à l'œuvre ici comme en Occident, criant au loupdevant Bruxelles pour mieux dénigrer une construction européenne qui heurte leurssentiments nationalistes ou égocentriques, les Roumains ont oublié aussi ce quel'Union Européenne leur apporte déjà: la fin d'un isolement séculaire, un rempart quiles protège des appétits de l'ex-grand frère soviétique, la paix et la démocratie assuréesdans un continent qui ne savait jusqu'ici que se déchirer, la liberté retrouvée dans unegrande famille dont le monde envie la richesse de ses valeurs humanistes, la diversitéde sa culture, l'essor économique attendu de l'accès à un grand marché développé d'undemi milliard d'hommes. L'espoir, enfin et avant tout, d'une vie meilleure.

Beaucoup n'entrevoient que les inconvénients de l’Europe. Comment ne pas lescomprendre : les Français et les Hollandais leur ont montré l'exemple. Bien sûr lesrisques existent, au premier rang desquels celui d'un libéralisme débridé, ravageant lesfondements de notre société. Mais est-ce à 22 millions - ou à 60 - qu'on y résistera, oubien en constituant un ensemble capable de peser sur le destin du monde et d’affirmersa présence ? Sauvera-t-on les traditions en refusant de s'ouvrir aux autres ? Eviterait-on l'émigration en récusant l'avenir ou, au contraire, n’en serait-elle pas précipitée ?Tout est finalement question de volonté politique.

Fallait-il retarder d'un an l'échéance de l'entrée de la Roumanie dans l'UE, commele prévoyait une clause de sauvegarde ? C'était un faux problème. Livré à lui-même,le pays n'aurait pas été davantage prêt dans cinq ans. Avec, en outre, les menaces bienréelles de dérives inhérentes : la tentation d'un repli sur soi, sur une société minée parl'injustice et la corruption, la balkanisation d'une région explosive, ou tout simplementla mise à l'écart pour de longues années par une Europe qui referme ses portes.

Oui, il fallait ouvrir fraternellement nos bras à la Roumanie, tout en veillant désor-mais à ce qu'elle change réellement. On prête ces mots aux Général De Gaulle:"L'intendance suivra". L'Homme du 18 juin a montré qu'il faut savoir forcer le destin.

Henri Gillet

Rendez-vous avec l'Histoire2 à 9

10 et 1112 à 1516 à 1819 à 23

24 à 2728 et 2930 à 32

3334 et 3536 et 3738 à 40

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48 et 495152

Gavroche n'espère plus rien de la "Révolution"mais croit dans l'Europe

An nou fericit în UE !Bonne année 2007

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(1 € = 252 forints)*Au 28 décembre 2006

Les NOUVeLLes

de ROUMANIeNuméro 39, janvier-février 2007

La Roumanie est-elle mieux préparée à entrer dans l'Europe qu'elle ne l'é-tait pour entrer dans la démocratie voici dix sept ans, lors de laRévolution" se demandent nombre de commentateurs roumains qui rappel-

lent qu'alors la population vivait sous la peur, la contrainte, les restrictions aussi bienmatérielles que spirituelles, se contentant de survivre. Au-dessus du citoyen se trou-vait un pouvoir prêt à aller jusqu'au crime si on le contestait, mais assurant le mini-mum: un logement, un travail, un enseignement gratuit, du pain et, de temps en temps,une orange. L'Occident était imaginé uniquement à travers les produits qui traver-saient clandestinement le rideau de fer et étaient gardés précieusement comme dessouvenirs, leur emballage garnissant les vitrines des salles à manger.

La "Révolution" a permis aux citoyens de prendre conscience qu'ils n'avaientqu'une existence biologique. Fondu dans la masse, isolé par la suspicion, confronté àla pauvreté, attendant que l'Etat pourvoit à ses maigres besoins, le Roumain com-mença son retour à la "normalité" sans aucune aide. Les premières entreprises capita-listes ont été ces petites boutiques, ouvertes 24 heures sur 24, nées d'une économie del'ombre que la population connaissait bien et approvisionnées par des mini-trafics avecla Turquie et la Yougoslavie.

En dix sept ans, les choses ont pourtant bien changé. Quels sont les évènementsqui ont marqué et changé la Roumanie au cours de cette transition ? Des analystes ontapporté leur réponse dans des journaux roumains en classant par ordre chronologiqueceux qu'ils estiment être les dix plus importants.

Menaces, incompréhension, peur d'un retour en arrière: le prix à payer

Place de l'Université (mai 1990) : la renaissance du citoyen Pendant plusieurs semaines, étudiants et intel-

lectuels contestent le nouveau pouvoir qu'ils sus-pectent d'être une courroie de transmission de l'an-cien, occupant jour et nuit la Place de l'Universitéde Bucarest, jusqu'à ce qu'une première "minéria-de" ne les en chasse brutalement, faisant des morts.Ce sera la plus longue révolution anti-communisteque le monde ait connu. Son échec annonce lecaractère pour le moins ambigu que va revêtir latransition, la nomenklatura conservant son pouvoir.Mais il marque aussi la naissance d'une contestationqui donnera naissance à plusieurs mouvements civiques et démocratiques.

"Le dimanche des aveugles" (31 mai 1990) : la peur de la libertéL'échec de la manifestation de la Place de l'Université est sanctionné par le raz de

marée obtenu par Ion Iliescu élu président avec 85 % des suffrages, lors des premièresélections libres de la nouvelle Roumanie, appelées depuis "le dimanche des aveugles",son parti, le FSN (Front du Salut National) obtenant 66 % des suffrages. Conditionnéset manipulés par le gouvernement provisoire, effrayés par le désordre, apeurés parcette liberté dont ils ne savent quoi faire, les Roumains ont voté en masse pour le can-didat qui leur paraît assurer un maximum de sécurité et leur garantit qu'il n'y aura pasde chamboulement dans leurs habitudes.

Le concert de Michael Jackson (1992) : conflit de générationsAccueilli en personne comme un chef d'Etat, salué par le Président, le rocker pro-

voque une cassure entre les générations qui ont choisi le poster de la vedette et cellesqui s'accrochent à celle du "Conducator". C'est une façon pour les adolescents desannées 90 d'exprimer leur envie d'un monde nouveau, libre.

Lettre d'information bimestrielle surabonnement éditée par ADICA(Association pour le DéveloppementInternational, la Culture et l’Amitié)association loi 1901Siège social, rédaction :8 Chemin de la Sécherie44 300 Nantes, FranceTel. : 02 40 49 79 94E-mail : [email protected] de la publicationHenri GilletRédactrice en chefDolores Sîrbu-Ghiran

Ont participé à ce numéro :Cinzia Gulbini, Christine Lescu,Noël Tamini, Victor Negrescu,Martine et Jean Bovon-Dumoulin,Laurent Couderc, Florence Mottot,Vali, Gazdaru, Marion Guyonvarch,Marcus Tanner, Stéphane Paressant.

Autres sources : agences de presseet presse roumaines, françaises etfrancophones, lepetitjournal.comédition de Bucarest, télévisions roumaines, Roumanie.com, LeCourrier des Balkans, sites internet,fonds de documentation ADICA.

Impression : Helio Graphic11, rue Louis Armand44 980 Sainte-LuceNuméro de Commission paritaire:1107 G 80172; ISSN 1624-4699Dépôt légal: à parution

Prochain numéro: mars 2007

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De la "Révolution" à l'entrée dans l'UE,

Bruxelles a accordé 560 M€ àBucarest afin que la Roumanie sécu-rise davantage ses frontières en vuede son entrée dans l'espaceSchengen, vraisemblablement en2012. Cette somme sera versée surtrois ans (2007, 2008, 2009), la moitiédevant être utilisée dès 2007.

560 millions d'eurospour préparerSchengen

Un long

Un mandat d'arrêt préventif de 20jours a été requis par la Cour d'appelde Bucarest contre le bulgareStamen Stanchev et l'américain d'ori-gine russe Vadim Benyatov Don,deux consultants du Crédit SuisseFirst Boston (CSFB), ainsi que deuxfonctionnaires d'Etat, Dorinel Muceaet Mihai Donciu.

Ces quatre personnes sontaccusées d'avoir utiliser et exploiterdes documents confidentiels portantsur la privatisation de plusieurssociétés roumaines. Stanchev etBenyatov Don auraient notammentfacilité l'achat d'Electrica MunteniaSud (EMS) par le groupe italien Enelen juin 2006. Quatre autres per-sonnes ont également été mises enexamen dans cette affaire.

Espionnageau cœur des privatisations...

TG. JIU

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Le phénomène Caritas (1992-1994) : capitalistes en se tournant les poucesAvec le phénomène Caritas, jeu pyramidal basé sur un

principe d'escroquerie, les Roumains découvrent que la sociétécapitaliste n'est pas celle qu'ils avaient imaginée. Dans unmouvement frôlant l'hystérie, des centaines de milliers d'entre-eux misent leurs économies, assurés qu'elles leur rapporterontcent fois plus en se tournant simplement les pouces. Ils tom-beront de haut et beaucoup perdront tout. Le gouvernement alaissé se développer ce rêve de "tout le monde est riche",gagnant deux ans de trêve sociale.

Le lancement de Pro TV (1995) : consommateurs de médiasAvec le lancement de "Pro Tv", c'en est fini de la télévi-

sion ringarde de "Stimatul telespectator" ("Cher téléspecta-teur"). De relais de propagande, elle se transforme alors enpromotrice de la société de consommation, impose un nouveaustyle de vie, crée des vedettes, importe des émissions devariétés, implique de plus en plus le téléspectateur dans desactions humanitaires.

La visite de Bill Clinton (1997) : Cap à l'OuestLes errements de l'époque Iliescu, hésitante entre la

Russie gorbatche-vienne, qui avaitses préférences, etl'engagement pro-occidental, qui pro-voquait ses réti-cences, prennentfin à l'occasion dela visite historiquedu président améri-cain. "52 ans après,ils arrivent enfinenfin à Bucarest "s'exclament les

Roumains (photo avec le président Constantinescu).

Manele et premier Mall (1998) : culture de rue et style de vieChansons simplistes, morale de rue, école de la vie de tous

les jours, triomphe du sexe et des petits malins… Sur desrythmes tsiganes, les manele envahissent bistrots, quartiers,plages, reléguant au rayon des souvenirs la culture classique,irritant ceux qui en sont toujours imprégnés.

Ouvert à Bucarest, le premier "mall" (galerie commercia-le de plusieurs étages) de Roumanie attire les élégantes et inci-te à sortir, à s'y promener dans une atmosphère raffinée. Leshabitants de la capitale apprécient; ils ont le sentiment d'avoirchangé d'univers. On s'habille pour aller le visiter. Voici enco-re peu, les seuls lieux de sociabilité étaient les réunions duParti et les manifestations patriotiques. L'ouverture du premier

Carrefour, en 2001, amplifiera encore le phénomène.

La minériade de trop (1999): la démocratie pour de bonEmmenés par leur leader Miron Cosma, les mineurs de la

vallée de Jiu marchent sur Bucarest, espérant renverser le pou-voir devenu impopulaire, les gouvernements nommés par leprésident Constantinescu ayant fait étalage de leur incompé-tence et affairisme. On s'attend à tout dans la capitale, effrayéeà l'idée de voir revenir auxcommandes les néo-com-munistes. Mais les forcesde l'ordre les attendent et lamarche séditieuse fait longfeu. Cette fois-ci, les com-plicités n'ont pas joué.Cosma est arrêté, seracondamné à 20 ans de pri-son (il est toujours empri-sonné). Branlante jusque là,la démocratie est ferment installée. Pour de bon.

Les capsunari (2001) : le chemin de l'exilLa vie devient de plus en plus difficile et les frustrations

sont grandes pour ceux, nombreux, qui n'ont pas d'argent etrêvent d'un monde meilleur qu'ils voient à la télévision. Alorsbeaucoup, près de deux millions, vont prendre le chemin del'exil pour louer leurs bras dans les pays riches. On les appelleles "capsunari", les "ramasseurs de fraises", qui vont tra-vailler, dans des conditions honteuses parfois, en Espagne,Italie… afin de ramener un peu d'argent à leur famille. Pas unvillage, notamment en Moldavie et Munténie, n'est épargnépar cet exode de masse.

L'entrée dans l'OTAN (2003) : la délivranceHumiliée quelques années plus tôt, lorsque ses "pays

frères" avaient été admis au sein de l'OTAN et qu'elle était res-tée à la porte, la Roumanie y fait son entrée officielle. C'estfait, la Roumanie appartient à l'Occident. Il ne reste plus qu'àpousser la porte de l'UE. Là aussi, comme la Bulgarie, il luifaudra attendre deuxans de plus que ses voi-sins. Le chemin decroix aura été long.

En dix sept années,le Roumain est devenuun consommateur, il adorénavant des projetspersonnels, il commen-ce à voir les opportu-nités et à assumer sesresponsabilités, il a appris à défendre ses droits, il a acquis denouveaux goûts et habitudes culturelles, y compris ceux duscandale et de la culture. Bref… il est devenu un Européen.

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les dix évènements qui ont changé la Roumanie

La maîtresse donne une composi-tion à faire à ses élèves sur le thèmede l'amour de la patrie, et c'est Bulaqui obtient la meilleure note. Il yraconte qu'il vient d'avoir trois petitschatons et qu'ayant mis devant leurmuseau deux écuelles de lait, l'uneornée du drapeau roumain, l'autre dudrapeau allemand, ils se sont dirigéssans hésiter vers la première.

- Bravo Bula ! L'inspecteur doitvenir dans trois semaines. Tu lui lirasta composition.

Le jour dit, Bula s'exécute mais endéclarant que les chatons sont allésdroit vers l'écuelle allemande. Stupé-faite et en colère, l'institutrice le ser-monne:

- Mais Bula, tu nous as dit lecontraire la dernière fois !

- Sans-doute, mais depuis ils ontouvert les yeux…

Humour

Maria et Petre fontune balade enbarque. Petre pêche,

Maria lit. Au bout d'un moment,Petre s'endort et s'allonge pourfaire une sieste.

Survient le garde-pêche quicrie:

- Qu'est-ce que vous faîtes là ?Vous ne voyez pas que la pêcheest interdite ici.

- Mais vous voyez bien qu'onne pêche pas, je lis seulement.

- Peut-être, mais qu'est-ce-quec'est tout ce matériel que vousavez avec vous ? Vous êtes bonspour un PV, suivez-moi-au poste !

Maria furibonde lui réplique:- Dans ce cas, je vais vous

accuser de m'avoir violée !Le garde-pêche balbutie :- Mais, mais… comment çà ?

Je ne vous ai même pas touchée…- Peut-être… mais vous avez

tout votre matériel sur vous !

Réponse à tout

Test patriotique

chemin de croixEchanges

Inquiétudes sur l'avenir de l'agricultureroumaine et le sort des petits paysans

Ala veille de l'entrée de la Roumanie dans l'UE, Opération VillagesRoumains s'est réunie à Reims, les 11 et 12 Novembre 2006, à l'occasionde ses 17èmes rencontres nationales.

Les congressistes avaient bien du pain sur la planche. A commencer par identifierles éventuelles conséquences de l’adhésion de la Roumanie à l'UE sur leur mouvementde solidarité et de partenariat. Car si, dès le début des années quatre vingt dix, l'heurea été aux micro-projets en faveur de la démocratie locale, du développement ruralavec, dans le secteur scolaire, le cas des nombreux échanges, l'entrée de la Roumaniedans l'arène bruxelloise ne peut rester sans effet sur le contexte dans lequel opère cepartenariat qui oeuvre maintenant depuis presque vingt ans.

Si OVR a nettement contribué à alerter l'opinion européenne sur les villagesmenacés de systématisation dans les années 1990 par le régime Ceausescu, il lui fau-dra encore faire preuve de beaucoup d'inventivité et d'opiniâtreté pour aider ce mêmemilieu rural à se prémunir contre les fourches trop acérées de l'économie de marché.

Certes, la Politique agricole commune, bien que remaniée, peut permettre à uneminorité d'exploitants agricoles de bénéficier à bon escient des aides directes; maisqu'adviendra-t-il des milliers de petites exploitations de 1 à 5 hectares ? Fonctionnantselon les règles d'une autosubsistance qui, durant les dures années de la transition(1990-2004), a constitué un ballon d'oxygène face à un chômage industriel grandis-sant, elles risquent demain d'être balayées par les dures lois de la concurrence. Cethème, brûlant pour un pays dont la population est à 50 % rurale, fit l'objet de nom-breux échanges. Ces Rencontres nationales furent aussi l'occasion de s'interroger surles minorités que compte ce pays à commencer par celles des Magyars et des Roms.

Les 17èmes Rencontres nationales OVR de Reims

Ion passe en bicyclette la frontière avecla Moldavie, avec deux gros sacs surson porte-bagage. Le douanier l'arrête

et lui demande:- Dis donc, toi, qu'est-ce que t'as dans tes

sacs ?- Du sable.- Tu te fous de moi, fais voir.Le douanier les ouvre, constate qu'il s'agit

bien de sable mais garde toute la nuit Ion auposte, pour le faire analyser. La réponse dulaboratoire vient : il s'agit bien de sable. Ionpeut donc continuer son chemin et recommen-ce ses aller-retours entre les deux pays sans quele douanier ne puisse lui reprocher quoique cesoit.

Un jour celui-ci rencontre Ion dans un bis-trot de Iasi et l'invite à sa table :

- Ecoute-moi; je sais que tu fais un trafic,je cherche mais je ne trouve pas; je n'en dorspas la nuit, c'est épouvantable. Je t'en supplie,dis-moi de quoi il s'agit; je te promets que çàrestera entre nous.

Après quelques tsuica, Ion lâche :- Oui… de bicyclettes.

Trafic

Ion emmène sa Trabant dans ungarage moderne.

- Vous pouvez m'installez des air-bags ?

- Mais bien sûr, Monsieur- Tant que vous y êtes, vous pou-

vez mettre l'air conditionné ?- Tout à fait, Monsieur- Et les freins ABS, c'est possible?- Pas de problème, Monsieur.- Qu'est-ce que çà va coûter et

combien de temps faut-il ?- 150 000 lei (5 €) et dix minutes,

Monsieur- Vous me prenez pour un imbéci-

le?- Qui a commencé ?

A l'impossible, nul n'est tenu

Début novembre, TV5 Monde, la seule chaîne géné-raliste francophone à Bucarest, ne faisait plus par-tie de l'offre de l'un des deux principaux câble

opérateurs roumains, Astral. Sport 1, une télé qui passe enboucle des matchs de foot et de rugby,l'avait remplacée. Et ce sans préavis…révèlait Le petitjournal (LPJ) de Bucarest.

"Nous n'avons pas reçu d'explications,Astral ne répond pas à nos courriers" affir-mait Antoine Bagnaninchi, responsable deTV5 à Bucarest. "Le contrat n'est pourtantpas arrivé à son terme, nous en avons doncinformé le Conseil national de l'audiovisuel(CNA)". Mais TV5 est resté invisible pourles abonnés d'Astral. La direction de lachaîne, en collaboration avec l'ambassadede France à Bucarest, avait alors décidé defaire pression sur le gouvernement roumainqui, en accueillant le Sommet de la franco-phonie fin septembre, s'était pourtantengagé à promouvoir la langue française…

Ouf ! quelques jours plus tard, TV5Monde, était enfin revenue sur les écrans,les pressions exercées ayant donc portéleurs fruits. "Astral et RDS-RCS ont compris la nécessité derétablir la diffusion de cette chaîne, d'autant plus que laRoumanie s'est engagée à promouvoir la francophonie", aindiqué Radu Filip, président du Conseil NationalAudiovisuel.

Cette mésaventure n'est pas nouvelle. Déjà, fin mars,l'autre principal câble opérateur, RCS, avait enlevé TV5Monde dix jours avant de la remettre à l'écran. Un autre pro-blème a récemment surgi: TV5 est désormais en "fin de fré-

quence"… "C'est la même chose qu'à laradio, si vous êtes au bout de la bande,vous entendez souvent mal”, expliqueA.Bagnaninchi. “Seuls certains abonnésde RCS captent convenablement TV5, maisbeaucoup ne peuvent la regarder quebrouillée car elle est mal placée ".

En somme, les deux principaux câbleopérateurs du pays donnent l'impression devouloir se débarrasser de la seule télévisiongénéraliste francophone encore visible àBucarest. Et du côté du CNA le problèmene semble pas important.

Mais la grogne des abonnés commen-ce à se faire sentir, et les étudiants franco-phones se plaignent. Beaucoup sontabonnés à Astral ou RCS précisément pourrecevoir TV5 Monde. Déjà, en trois ans, lachaîne française M6 et la franco-allemandeArte ont été supprimées du câble à

Bucarest. Quand à TV5 Monde (Plus de 160 millions de foyersdans le monde reçoivent TV5 Monde par câble ou satellite),elle avait subi le même sort à Cluj, voici quatre ans, sesabonnés recevant à la place… une chaîne pornographique.

L.C. (www.lepetitjournal.com)

Les NOUVeLLes de ROUMANIe

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Connaissance eet ddécouverteLes NOUVeLLes de ROUMANIe

4

Actualité

BUCAREST

ORADEABAIA MARE

TIMISOARA

ARAD

SIBIU

IASI

BRASOV

CRAIOVA

TARGU MURES

GALATI

TULCEA

SUCEAVA

BACAU

PITESTI

CHISINAU

CLUJ

Aspirants au clubeuro-atlantique

TÂRGOVISTE

L'Europe qui ferme ses portes...

UE

Le français a de plus en plus de mal àretrouver sa place... Comme

le Président Chirac cherchant la sienne pour la photo souvenir de groupe

du sommet francophone de Bucarest.

L'entrée de la Roumanie et de la Bulgarie dans l'UE est devenue un épou-vantail qu'agitent démagogues et extrémistes de tous poils pour activer lesréactions nationalistes, entraînant à leur suite la grande majorité des partis

politiques, lesquels, guidés par leur intérêts électoraux, se taisent ou réagissent molle-ment, ne jouant plus leur rôle d'éclaireurs de la réflexion. Ainsi, quand un journalanglais comme "The Sun" mène une campagne acharnée contre l'arrivée desRoumains et Bulgares sur le marché du travail britannique, prédisant qu'ils vontapporter le Sida, aucune voix ne s'élève pour protester. Autant dire que ceux qui veu-lent tenter leurs chances dans l'Europe de la prospérité et de la libre circulation,constatent qu'ils ne sont pas les bienvenus, voyant les portes des 25 pays membres sefermer. Même la Pologne, nouvelle venue, envisage de leur imposer des quotas !

C'est aussi le cas de la France qui, après avoir constaté que l'élargissement de2004 n'avait pas conduit à "l'invasion" redoutée, a levé en avril dernier l'interdiction

totale d'accès à son marché du travail qu'elleavait instituée alors, mais revient au système desquotas par professions (61 métiers dans 7 sec-teurs d'activité: agriculture, travaux publics,industrie hôtelière, alimentation, mécanique,commerce et services de nettoyage… c'est à diredes métiers dont ne veulent plus les Français carils sont pénibles ou offrent des conditions de tra-vail trop dures).

La Grande-Bretagne, l'Irlande, l'Espagne,l'Italie, l'Allemagne, les Pays-Bas, la Belgique,ont annoncé des mesures à peu près similaires.

… Et celle qui les ouvre

Pourtant, il existe une région d'Europe où on ne voit pas les choses du même oeil,et pour des raisons pragmatiques. Il s'agit de l'Ecosse qui a fait savoir à sa "maisonmère" - Londres - qu'elle entendait déroger aux mesures de restriction mises en placepar la Grande-Bretagne, ce sujet étant de sa compétence.

Son Premier ministre ne veut pas entendre parler de la période transitoire de septans envisagée par Tony Blair et veut conserver le libre accès actuel des immigrés aumarché du travail. Il s'appuie sur les conclusions tirées de l'élargissement de l'UE, en2004, qui a entraîné une croissance supérieure de l'économie aux prévisions initiales.

Des secteurs comme la construction et les services ont retrouvé leur dynamisme.La tendance démographique, marquée par le vieillissement de la population, a étéinversée grâce à l'apport d'environ 50 000 travailleurs. Le marché des services ban-caires s'est développé. La Lloyds a proposé des produits spécifiques aux immigrés,Barclays a lancé des crédits hypothécaires et organisé des séminaires pour les Polonaisqui voulaient monter leur propre affaire sur place.

Le marché immobilier, qui venait de vivre des années noires, a réagi aussi promp-tement à la suite des demandes de logements, entraînant, il est vrai, une hausse desloyers de 20 % et du prix des maisons de 90 % en cinq ans. Mais n'est-ce-pas, sansimmigration massive, le cas en France ?

L'Ecosse est donc prête à accueillir Roumains et Bulgares qui trouveront facile-ment des emplois dans les domaines de la chimie, la construction, les services, maisaussi des emplois de spécialistes en aéronautique et télécommunications, pôles d'ex-cellence de ce pays qui comptent sur la matière grise venue de l'Est pour prospérer.

Par ailleurs, dix pays de l'UE ont décidé d'ouvrir au 1er janvier 2007 leur marchédu travail sans restrictions pour les Bulgares et les Roumains. Il s'agit de la Pologne,la Finlande, la Suède, la Slovaquie, l'Estonie, la Lettonie, la Lituanie, Chypre, laRépublique Tchèque et la Slovénie.

En perspective de l'adhésion, en2007, de la Bulgarie et de laRoumanie dans l'UE, le Pacte de sta-bilité de l'Europe du Sud-Est (Psese),réuni à Bucarest, mercredi 15 et jeudi16 novembre, a affiché son ambitiond’être l'antichambre de l'UE et del'OTAN pour les pays balkaniques.

Créé en 1999 sous l'impulsion del'UE à la suite des guerres yougo-slaves, le Psese, qui réunit SerbieRoumanie, Bulgarie, Croatie,Monténégro, Bosnie-Herzégovine,Macédoine, Moldavie et Albanie, s'é-tait donné initialement pour objectif lastabilisation des Balkans par desmoyens pacifiques.

De nombreux programmes écono-miques, politiques, ont vu le jour. Surle plan de la sécurité régionale, il apermis la mise en place d'un centrepour le combat de la criminalité trans-frontalière à Bucarest, véritableInterpol des Balkans, d'un centrerégional anticorruption basé àSarajevo, d'un centre pour la migra-tion et l'asile à Skopje et d'un centred'assistance pour le contrôle desarmes à Zagreb.

L'adhésion de la Roumanie et dela Bulgarie à l'UE modifie cette archi-tecture régionale. Lors de la dernièreréunion à Bucarest, le Psese adécidé de se transformer avant 2008en un Conseil de coopération régio-nale dont le but consistera à gérerl'aide financière de Bruxelles verséeaux Etats de cette zone.

La globalisation ne s'arrête pasaux frontières de l'Europe du Sud-Estet la lutte contre le crime organisé etl'obtention d'investissements étran-gers en sont deux bons exemples.

(A suivre page 6)

ne recevaient plus de chaînes françaisesFrancophonie Début novembre, les Bucarestois

Le grand poète provençal Frédéric Mistral(1830-1914, prix Nobel de Littérature en1904) n'était pas resté insensible au des-

tin de la Roumanie qui venait d'arracher son indé-pendance à l'empire ottoman après la guerre de

1877. Il la salua dans sa langue méridionale par un poème dont il fit la tra-duction et dont l'écrivain suisse Noël Tamini a retrouvé la trace dans unevieille publication de son pays pour “Les Nouvelles de Roumanie”:

Le poète Frédéric Mistral avait salué en provençal la naissance de la Roumanie

A la Roumanie

Quand le massacre a pris fin, que le loup et lalouve - ont rongé les os, le soleil flamboyant - dissipe joyeusement les vapeurs délétèreset le champ de bataille redevient bientôt verd.

Après le long piétinement des Turcs et des Russes, on t'a vue ainsi renaître, o nation de Trajan, telle que l'astre clair qui sort de l'éclipse noire, avec la jeune sève des filles de quinze ans.

Et les races latines, - à ta langue argentine, ont reconnu l'honneur qu'il y avait dans ton sang;et, t'appelant "ma soeur", - la Provence romane t'envoie, o Roumanie, un rameau d'olivier.

Frédéric Mistral, 18 mars 1880Paru dans "Le Mois suise"numéro de décembre 1943

Les représentants de l'université catholique de Louvain(Wallonie-Bruxelles), l'université de Bucarest et l'universitéSf. Kliment Ohridski de Sofia (Bulgarie), ont décidé de mettre

en place un Réseau international d'études francophones (RIEF), dont lesiège sera dans la capitale roumaine. Les universités fondatrices de ceréseau entendent donner la possibilité aux élèves d'étudier "les langues,les littératures et les cultures des pays qui entretiennent des relations pri-vilégiées avec la langue française", indique un communiqué de laDélégation Wallonie-Bruxelles à Bucarest.

Etudier la francophonie avec la Belgique

Les NOUVeLLes de ROUMANIe

5

Actualité

Jeudi 7 décembre, unvol groupé, à destina-tion de Bucarest, a

décollé de Roissy, avec à sonbord 70 Roumains escortés pardes agents de la police auxfrontières, selon la Cimade,association présente dans lescentres de rétention.

Sur les 24 vols groupésauxquels la France a procédé seule depuis le début 2006 (13autres étaient des vols communautaires), les deux tiers étaientà destination de la Roumanie. Deux autres sont d'ores et déjàprogrammés pour les 15 et 22 décembre. Les Roumains four-nissent le plus gros contingent (20 % selon le ministère del'intérieur) des étrangers renvoyés chez eux.

L'explication à cette flambée des expulsions desRoumains, dont le pays va adhérer à l'Union européenne le 1erjanvier, est assez prosaïque: si l'éloignement effectif d'étran-gers en situation irrégulière se heurte à la difficulté de laFrance d'obtenir des Etats dont ils sont originaires des laissez-passer consulaires, "les autorités roumaines ne font, elles,aucune difficulté à cet égard, ce qui est très différent des paysafricains", reconnaît lui-même un conseiller du ministre del'intérieur.

Au seuil de l'Europe, la Roumanie a signé avec la Francele 30 août 2002, sous l'égide de Nicolas Sarkozy, un accord oùelle s'engage à faciliter l'éloignement des ressortissants rou-mains en situation irrégulière en France et leur réadmission enRoumanie.

Cette "étroite association" s'appuie sur "la présence d'uneéquipe de fonctionnaires roumains spécialisés dans l'identifi-cation des personnes auprès de l'ambassade de Roumanie enFrance et d'un officier de liaison dans les services du ministè-re français pour faciliter la reconnaissance et la réadmissionsans délais des ressortissants roumains".

L'accord prévoit aussi "la mise en oeuvre de vols affrétésauprès de la compagnie Tarom, financés par la France, l'ac-compagnement à bord et l'accueil des personnes retournéesétant assurés par des fonctionnaires roumains".

"Cela n'a pas de sens"reconnaît un haut fonctionnaire

Facilement éloignables, les Roumains sont dès lors unecible privilégiée des préfectures auxquelles Nicolas Sarkozyavait fixé un objectif de 25 000 reconduites à la frontière"effectives" en 2006, après les 20 000 réalisés en 2005. "Pourles Roumains, les préfectures ont recours à des arrêtés dereconduite à la frontière pour insuffisance de ressources, cequi leur permet de renvoyer les étrangers dispensés de visa aucours des trois mois durant lesquels ils sont censés disposer de

la libre circulation", observe Alexandre Leclève de la Cimade.A leur arrivée à Bucarest, la majorité de ces personnes se

voient retirer leur passeport pour une durée allant de quelquesmois à cinq ans, selon la gravité du fait pour lequel ils ont étéinterpellés. Cela n'inquiète cependant pas les Roumains, les-quels, constate La Cimade, "n'opposent aucune résistance".

"Le rapatriement n'est pas grave pour les Roumains.L'immigration roumaine est une immigration pendulaire, faitede va-et-vient. C'est pour très peu d'entre eux une immigrationdéfinitive. Même en Italie où beaucoup ont été régularisés, lesva-et-vient n'ont pas cessé", explique Dana Diminescu, socio-logue et spécialiste des migrations roumaines à la Maison dessciences de l'homme.

"L'éloignement en nombre des Roumains a des effetsvisibles sur la délinquance sur la voie publique (mendicité...).Mais en terme de politique migratoire, cela n'a pas de sens",reconnaît un haut fonctionnaire qui ne cache pas qu'au mois dejanvier 2007 ce sont autant de reconduites à la frontière quidisparaîtront des statistiques d'éloignement.

"Ce sera la même chose après le 1er janvier"

Le 1er janvier 2007, les Roumains n'auront encore qu'unaccès limité au marché du travail français: ils pourront venirtravailler librement dans une soixantaine de métiers répertoriésdans sept secteurs économiques. Lorsqu'ils se déplacerontpour un séjour touristique de moins de trois mois, ils bénéfi-cieront, en tant que citoyens européens, de la libre circulation: une simple carte d'identité leur suffira. Cependant, leur Etatn'entrant pas encore dans l'espace Schengen, ils devront tou-jours, lors d'une interpellation, justifier de moyens de subsis-tance suffisants.

"Après le 1er janvier, il sera toujours possible de refoulerdes Roumains et des Bulgares (en situation irrégulière), s'at-tache-t-on à souligner dans l'entourage de Nicolas Sarkozy. Iln'y a aucune raison d'arrêter l'éloignement des personnes quine satisfont pas aux conditions de séjour", affirme-t-on. Resteque "l'irrégularité sera sans doute un peu plus difficile àcaractériser", reconnaît un conseiller du ministre de l'intérieur.

Les NOUVeLLes de ROUMANIe

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Connaissance eet ddécouverte

Francophonie

BUCAREST

ORADEA

SATUMARE

TIMISOARA

CLUJ

ARAD

BRAN

A. IULIA

IASI

BRASOV

CONSTANTACRAIOVA

TARGUMURES

GALATI

TULCEABRAILA

SUCEAVA

BACAU

PITESTI

GURA HUMOR

Les consignes de Nicolas Sarkozy suivies à la lettreUE

L'expulsion des Roumains cible privilégiée des préfectures françaises

En fonction de son rang, un participant a coûté entre 400 et 1100 euros par jour

Le sommet de la Francophonie à l'heure des comptes

Un peu moins de trois mois après le sommet de la Francophonie qui s'esttenu à Bucarest, fin septembre, il est possible de faire un bilan de cettemanifestation qui a compté 2000 invités. Parmi eux, 23 chefs d'Etat, 2

vice-présidents du Parlement, 14 Premiers ministres, 36 ministres, 10 chefs de délé-gation d'organisations internationales, des maires des principales villes franco-phones… 2000 invités, soit pratiquement autant de chambres d'hôtels, dont beaucoupont affiché complet, et 6000 repas quotidiens à préparer et servir. Sans oublier lesquestions de protocole et de sécurité…

L'organisation d'une réunion internationale d'une telle ampleur n'était pas chosesaisée, particulièrement pour la Roumanie, néophyte dans ce domaine et à l'économiefragile. Au final, l'Etat roumain aura consacré environ dix millions d'euros à son orga-nisation, une somme qui aurait pu être nettement supérieure sans l'assistance écono-mique de certains pays de la Francophonie. La Roumanie a notamment bénéficié dessoutiens français (équipement du centre de presse), suisse (fourniture du matérielmédical destiné aux délégations) et canadien (équipements de communication et desécurité d'une valeur d'environ 1,6 million d'euros).

Comme souvent en Roumanie lorsqu'il s'agit de dépenses publiques, les esprit sesont échauffés, la presse en a fait des gros titres, des politiciens ont demandé deséclaircissements. Mais rares ont été ceux qui ont parlé des retombées.

Le réaménagement du Palais du Parlement, avec l'équipement de 20 salles deconférences, la modernisation du Service de Télécommunications Spéciales, la dota-tion en voitures du Service de Protection et d'Escortes, la rénovation de chambresd'hôtels pour accueillir les personnalités, sont autant d'investissements qui servirontpour l'avenir et aident Bucarest à jouer son rôle de capitale du Sud-Est de l'Europe,avec Athènes.

L'amélioration de l'image de la Roumanie

Agences de tourisme, hôtellerie, restauration, services d'interprètes, de secrétariat,etc. ont aussi profité de la manne du sommet. Les chauffeurs touchaient 15 € par jour,les guides, 30 €, les secrétaires multilingues, 50 €. Au final chaque participant acoûté aux organisateurs, en fonction de son rang, entre 400 et 1100 € par jour (lesommet a duré trois jours). Mais il ne faut pas raisonner qu'en termes de dépenses.Outre les secteurs déjà cités, il ne faut pas oublier les retombées "invisibles", même sielles sont difficiles à chiffrer, ni un élément important, le plus stratégique peut-être àmoyen terme: l'amélioration de l'image de la Roumanie à l'étranger.

La filiale roumaine de RadioFrance Internationale, RFIRomania, dispose d'une nou-

velle grille de programme, avec notam-ment deux heures d'actualité en duplex, à13 et 18 heures, entre les rédactions deParis et de Bucarest.

Avec ses "chroniques parisiennes"du matin et 3 heures d'actualité interna-tionale en français dans la soirée, RFI"se veut encore plus une radio de promo-tion de la diversité culturelle", a déclaré

André Sarfati, directeur de la communi-cation de Radio RFI.

Présente dans les grandes villes deIasi (nord-est), Cluj (centre-ouest) etCraiova (sud), “La voix de la France”entend poursuivre "un rôle innovant"dans les domaines de la musique avecplus de 65% de productions européennes,a affirmé de son côté Luca Niculescu,rédacteur en chef de la radio à Bucarest.Site : www.rfi.ro - (93.5 FMàBucarest).(www.lepetitjournal.com)

RFI présente à Bucarest, Iasi, Cluj et Craoiva

Sites Internet pour s'y retrouverdans la capitale

Pour préparer un voyage àBucarest plusieurs sites Internet per-mettent de se diriger dans le dédalede ses rues et boulevards. Maisattention, certains ne sont pas remisà jour et portent toujours les dénomi-nations de l'époque communiste.C'est le cas de www.hartionline.ro,premier site créé voici cinq ans, éga-lement le plus important avec200 000 visiteurs par mois, mais quin'a pas remis ses cartes à jours.

Alors il est préférable de s'adres-ser à www.salutbucuresti.ro, dont lacarte détaillée comporte 6000 rues et3000 lieux publics ou d'intérêt touris-tique. On peut aussi y trouver desrenseignements sur ceux-ci, leursnuméros de téléphone. Ce site, qui adéjà été réactualisé deux fois, a étéconçu sur le modèle utilisé pour lesgrandes villes françaises et devraits'étendre à celles de Roumanie.

Pour la première fois, deux villesroumaines se sont jumelées entreelles: Gura Humorului, au cœur desmo-nastères de Bucovine, et Sulina,port à l'extrémité du Delta du Danube,sur la Mer Noire. Les maires de cesdeux cités entendent attirer mutuelle-ment les touristes en leur proposantde prolonger leurs excursions d'unerégion à l'autre. Ils sont également endiscussion avec leur collègue deBran-Moeciu qui pourrait rentrer dansce jumelage, lequel réunirait les troisrégions les plus visitées de Roumanieet ayant le plus fort potentiel de déve-loppement touristique.

Jumelage entreBucovine et Delta

Au pouvoir depuis 1991, Igor Smirnov, 65 ans, aobtenu un nouveau mandat de cinq ans à la tête dela région séparatiste de Transnistrie, qui n'est pas

reconnue par la communauté internationale, tout comme lescrutin dont il est sorti vainqueur avec 82,4 % des suffrages,selon lui. En septembre dernier, lors d'un référendum, le régi-me de Tiraspol avait voté à 97 % sa proclamation d'indépen-dance vis à vis de la République moldave et demandé son rat-tachement à la Russie.

Igor Smirnov réélu président de la Transnistrie

Les NOUVeLLes de ROUMANIe

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Connaissance eet ddécouverteLes NOUVeLLes de ROUMANIe

6

Actualité

BUCAREST

ORADEABAIA MARE

TIMISOARA

ARAD

SIBIUBRASOV

CONSTANTACRAIOVA

TARGUMURES

BUZAU

BRAILA

SUCEAVA

BACAU

PLOIESTI

CLUJ

IASI

Les initiatives du Psese ont sou-vent souffert d'un financement insuffi-sant malgré la bonne volonté desbailleurs de fonds, principalement l'UEet les Etats-Unis. Son secrétariat,composé d'une trentaine de per-sonnes et basé à Bruxelles, a systé-matiquement signalé l'écart entre lesambitions du projet et les moyensfinanciers mis en jeu. A Bucarest, lespays membres ont décidé de financerle futur Conseil de coopération régio-nale. "Le pragmatisme montré lors deces discussions et l'engagement deces pays de donner 1 million d'eurospour assurer le fonctionnement dusecrétariat sont des signes très posi-tifs", a conclu Erhard Busek.

Outre l'espoir d'intégrer un jourl'UE, les Etats de l'Europe du Sud-Estsouhaitent adhérer à l'OTAN. En visiteà Bucarest le 16 novembre, le secré-taire général de l'Alliance atlantique,Jaap de Hoop Scheffer, a clairementencouragé les aspirants au club euro-atlantique. Le sommet de l'OTAN, quis'est tenu à Riga a prôné une politiquede porte ouverte, a souligné le secré-taire général de l'Alliance. "Même siaucun nouveau membre n'a été invitéà rejoindre l'organisation à cette occa-sion, il y a eu à Riga des signes d'en-couragement à l'égard de pays quiaspirent à en devenir membres", a-t-ildit. C'est un message d'encourage-ment que tous les pays de l'Europe duSud-Est attendaient depuis long-temps. "Il n'y a qu'une seule solutionpour assurer une sécurité et une sta-bilité durables dans les Balkans del'Ouest, a résumé Jaap de HoopScheffer. Cela consiste, à terme, àvoir les pays de cette région devenirmembres de l'OTAN et de l'UE."

Le constat est sans appel: le paysan roumain est trop vieux, ne travaille pasassez, son exploitation est trop petite permettant à peine une agriculture desubsistance. Ces enseignements proviennent des dernières données

publiées par l'Institut National de la Statistique. Trop vieux: 40 % des agriculteurs ont plus de 65 ans, ce qui explique que leur ren-

dement soit faible, tout comme leurs revenus, inférieurs pour 35 % de l'ensemble despaysans à 100 € par mois. Seulement 9 % ont moins de 35 ans. Par comparaison, enPologne, les agriculteurs de plus de 65 ans sont 15 % et les moins de 35 ans, 16 %.Autre handicap: la faible mécanisation des exploitations. Dans aucune région du pays,la superficie moyenne des exploitations dépasse 3,5 hectares, ce chiffre tombantmême à moins de 1,5 ha dans le sud. Au total, 94 % des exploitations ont moins de5 ha. Triste consolation: en Bulgarie, ce pourcentage est de 97 %.

Si le nombre de paysans roumains et bulgares va augmenter dans un premiertemps de 50 % celui des exploitations agricoles de l'UE (ce chiffre avait déjà bondi de70 % lors de l'adhésion des dix), une grande partie d'entre eux sont appelés à dispa-raître, faute de rentabilité. Les experts prédisent qu'il faudra au moins 30 ans pour quel'agriculture roumaine arrive au niveau de celle de l'UE.

Les paysans roumains et bulgares sont déjà confrontés à d'autres rigueurs:Bruxelles a décidé de geler pendant un an les exportations de produits laitiers et deviande des deux nouveaux adhérents pour qu'ils se mettent en conformité avec lesnormes européennes afin de garantir la sécurité du marché alimentaire. Ces restric-tions seront levées au terme d'inspections, si les critères exigés sont respectés.

Club euro-atlantique(suite de la page 4)

PIATRANEAMT

UE Tourisme

L'entrée dans l'UE bouleverseen premier lieu les habitudesdes paysans, mais aussi les

traditions les plus ancrées des Roumains.Ainsi, pour la dernière fois, quatre mil-lions d'entre eux - soit un Roumain surcinq - ont-ils saigné le cochon à la SaintIgnat, quelques jours avant les fêtes de lafin de l'année.

Désormais, il leur faudra être "civi-lisés" et éviter toute souffrance à la bête:lui tirer une balle dans la tête, le gazer àl'oxyde carbone, l'assommer avec unemasse ou l'électrocuter… l'Europe offranttoute une diversité de raffinements en lamatière. Gare aux inspecteurs deBruxelles qui pourraient débarquer enhélicoptère à tout moment dans lesfermes les plus reculées du pays. LesRoumains n'ont d'ailleurs pas à seplaindre… s'ils étaient restés dans lasphère d'influence soviétique, ils auraientdû empoisonner leurs bêtes au polonium.

Non seulement les porcs devront-ilsêtre mieux traités, mai aussi être prému-nis contre la peste porcine (depuis 2003,date d'apparition des premiers foyers de

peste porcine, la Roumanie n'a pas ledroit d'exporter en UE cette viande ), por-ter un tatouage et un piercing indiquantleurs vaccinations, être nourris décem-ment; leur viande sera soumise à un exa-men pour déterminer si elle est exemptede trichinose; il en coûtera 7 lei (2,2 €)par tête à l'abattoir et 10 lei (3,3 €) si elleest vérifiée par un vétérinaire.

Par ailleurs, les fermiers ne pourrontpas vendre leurs porcs en dehors de leurcommune et n'auront pas le droit d'éleverplus de trois bêtes sans l'accord de leursvoisins.

Moutons, vaches et chevaux seront àla même enseigne, le traitement de tousces animaux de ferme devant respecterdes conditions d'hygiène minimum, leurassurant de vivre dans des endroitspropres et désinfectés. Fin décembre seu-lement la moitié des 860 000 chevauxque compte le pays répondaient à cesnormes et règlementations. Quand auxvolailles, les paysans ont cinq ans pourleur assurer l'existence d'une surface d'aumoins 750 cm2 (30 cm x 25 cm) par têtedans leur enclos.

Adieu veaux, vaches, cochons… à la roumaine

Au moins trente ans pourque l'agriculture se mette

au niveau européen L'arrivée à Lesnic (Judet Hunedoara - commune deVesel - Sur l'E 68 Deva-Arad à 10 km après Deva)est surprenante, car ce village de 500 habitants qui

porte le nom du ruisseau qui le traverse, est situé au bord de larivière Mures, sur le grand axe qui traverse la Roumanied'Arad à Bucarest. Si bien, que pour y parvenir il faut partagerla route avec un nombre redoutable de poids lourds!

Dans quelques temps ce sera unmauvais souvenir: une autoroute leséloigneront du village. Mais larécompense est bien là lorsqu'ondécide de s'y arrêter, car une grandepartie de Lesnic se trouve dans unepetite vallée, perpendiculaire à lagrande route, proche de la forêt.Lesnic peut être la première étaperoumaine en arrivant en Roumaniepar la route depuis Arad, ou la der-nière. Une fois sur place, il faut voiren priorité la petite église, dédiée à Saint Nicolas, dont la par-tie en pierre date de 1394. Le pope, Dionel Ilea, fait partagerson enthousiasme et vous dit tout sur ce joyau, le mot n'est pastrop fort. Vous serez saisis par la beauté des peintures de tradi-tion byzantine, en partie encore cachées sous une couche desuie, elles attendent toujours une restauration. Le pope espèreune aide du ministère de la culture et peut être de l'Unesco ?

Puis vous ne resterez pas insensible au charme agreste dela vallée du ruisseau Lesnic. De belles balades sont égalementpossibles dans les Monts Poiana Ruscai. A une heure demarche en remontant le ruisseau, allez voir l'église en bois deDombravita; à côté se trouve un petit cimetière. Les tombessont entourées d'herbes folles dans un pâturage boisé avecaussi des pruniers. Chaque mois, le pope monte faire l'officeaux quelques personnes qui vivent encore là-haut dans desfermes isolées.

Sauvée de la systématisation

Deva est surtout intéressante si vous voulez voir ce qu'adonné la "systématisation" sur une ville du 18ème siècle, dontil ne reste qu'une rue principale et quelques rues adjacentes,puis brusquement, en enfilade, coupée comme au couteau, laville nouvelle ; c'est édifiant !

Sauvé du désastre, le Palais "Magna Curia" de styleRenaissance, abrite un musée. Surplombant la ville de 187 m,les ruines de la citadelle militaire de la première moitié du13ème siècle. C'est à pied qu'il faut monter là-haut pour admi-rer la vue sur la vallée du Mures. Si vous voulez de la fraî-cheur, allez flâner sous les chênes de la forêt de Bejan.

Tout près, à une dizaine de kilomètres, à Hunedoara, lemusée d'histoire possède une collection d'objets Daco-Romains importante. Le château des Corvin, construit sur lesvestiges d'un ancien camp fortifié romain, son architecturemilitaire féodale du 14ème siècle, sont particulièrementimpressionnants. Mais n'essayez pas de le photographier, vousaurez toujours dans le viseur la vue des usines qui l'entourent!

Malheureusement, c'est çà aussi laRoumanie. A l'intérieur, il renfermeun musée d'art féodal.

Surtout ne manquez pas la mer-veilleuse église de Gurasada, au bordde l'E 68 vers Arad. Le corps princi-pal en pierre est du 13ème siècle, tan-dis que la tour au clocher en bois aété rajoutée en 1765. Elle donne àl'ensemble une harmonie unique. Al'intérieur, de très belles fresquespeintes au 18ème siècle, recouvrent

des peintures du 13ème.

Eglises en bois, village englouti sous les eaux et fête des bûcherons

A Dobra, sur l'E 673 vers Timisoara, Lâpuoiu de jos offreune surprise: une église en bois du 18ème, semblable auxéglises du Maramures. Il y en a 40 de ce type dans la région.Les peintures à même le bois sont touchantes de naïveté.

Le parc naturel de Retezat et le lac Cincis permettent desbalades en montagne, ainsi que le canotage et la plongée (le lacartificiel a englouti, lors de son remplissage, un village quel'on peut aller voir en compagnie d'un guide plongeur !).

A Ghelari, on peut visiter une monumentale église ortho-doxe, mais l'intérêt vient surtout des villageois et des villa-geoises qui portent toujours leurs magnifiques costumes tradi-tionnels. Ne pas oublier non plus de se rendre à Samizegetusa,Prislop, Densus, etc. dans la région de Hateg.

Les principaux événements de la région se situent le20 Juillet avec la Fête "Hedecia" et du 10 au 15 août avec laFête des Bûcherons.

Au total on peut dire que, bien que situés dans une régionindustrielle pas particulièrement séduisante, Lesnic et sesenvirons possèdent de vrais richesses, parfois mal situéescomme le château de Hunedoara, ou pas très bien entretenuescomme la plage du lac Cincis. Mais tout cela est compensé partout le reste et par le moment inoubliable où le pope, intaris-sable, conte l'histoire de son village en partageant un verre detsuica avec ses invités.

Martine et Jean Bovon Dumoulin

Lesnic, première étape en Roumanie, met l'eau à la bouche

Pour en savoir plus, retrouvez les bonnes adresses de Martine et Jean Bovon-Dumoulin en commandant le guide OVR Retea TuristicaAu pays des Villages roumains qui permet de partir à la découverte d'une Roumanie authentique à l'aide de fiches en couleurs.Commandes à adresser à Martine Bovon-Dumoulin, Borgeaud, 35, 1196 Gland, CH Suisse.

Joindre un chèque de 23,10 € (port compris) à son ordre.

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Connaissance eet ddécouverte Les NOUVeLLes de ROUMANIe

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ORADEA BAIA MARE

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CONSTANTACRAIOVA

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PITESTI

SIBIU En ce qui concerne les conséquences sur la vie quo-tidienne, l'entrée de la Roumanie dans l'UE est, his-toriquement, à mettre sur le même plan que l'ins-

tauration du communisme à la fin de la guerre ou la"Révolution de 1989" quand aux changements qu'elle vaentraîner pour les Roumains. Une différence de taille toutefois:c'est Bruxelles qui tire les ficelles et non plus Moscou. Et si lapopulation doit s'attendre à un chamboulement dans ses habi-tudes, il a pour but, et cette fois-ci pour de bon, de lui per-mettre de mieux vivre.

Plus de 440 lois ou décrets nouveaux entrent en vigueursimultanément au 1er janvier; certains sont imposés pour seconformer aux normes européennes, notamment dans ledomaine alimentaire (étiquetage), des contrôles sanitaires (ori-gines des viandes, suivi des animaux). Ainsi le lait de vachedoit-il désormais contenir 50 % de moins de germes, la cultu-re des plantes OGM est interdite (sauf celles spécifiquementautorisées par Bruxelles). Les paquets de cigarettes doivent

contenir des messages plus dissuasifs à l'encontre des fumeurs,les commerçants sont tenus de rembourser leurs clients si leproduit vendu est défectueux, les produits cosmétiques doiventcontenir moins de substances nocives.

Parallèlement, le gouvernement profite de cette date pourmettre en application des mesures internes arrêtées ces der-nières années pour se rapprocher des standards de vieeuropéen, mais qu'il n'avait pu financer jusqu'ici. La solde desmilitaires, la pension des artistes vont être majorées de 50 %,les salaires des professions médicales, des enseignants, du per-sonnel pénitentiaire, substantiellement revalorisés.

Médecins, dentistes, etc., ainsi que leur famille, serontcouverts par une assurance médicale gratuite, qu'ils soient enactivité ou en retraite. Les professeurs vont recevoir une primede 100 € pour acheter des livres ou des CD informatiques, lesjeunes mariés 200 € s'ils résident en Roumanie (qu'ils soientRoumains ou étrangers), les allocations familiales vont êtreaugmentées…

SIGHET

Plus de 440 lois ou décrets nouveaux entrent simultanément en vigueurUE

Un sondage de l'institut Gallup réalisé entre 2005 et2006 montre qu'un Roumain sur trois n'a pasconfiance en ses dirigeants politiques et que 58%

de la population roumaine ne pense pas qu'on puisse réussirdans la vie par des moyens honnêtes. Ce sondage, réaliséauprès de 1000 individus de 101 pays différents, classe laRoumanie "septième pays le plus corrompu".

En tête de liste, la Lituanie souffre de la plus mauvaiseréputation. Au même niveau que la Roumanie, on retrouve la

Russie, l'Ukraine et le Maroc. Les personnes qui déclarentvivre dans un pays corrompu ont pour la plupart égalementavoué avoir l'impression de ne pas être maître de leur destin.Les résultats montrent par ailleurs que dans les Etats où le sen-timent de corruption est le plus fort, l'esprit d'entreprise et l'en-gagement civique sont les plus faibles. Début novembre,Transparency International avait déjà pointé du doigt laRoumanie en indiquant que le niveau de corruption n'avait pasbaissé depuis 2005.

Plus un pays est corrompu, moins il se développe

Théâtre

Un véritable chamboulement dans les habitudes

L'entrée dans l'UnionEuropéenne au 1er janvier2007 entraîne plusieurs chan-

gements pour les Roumains. Voici lesprincipaux:

- Les Roumains peuvent pénétrerpour une période maximum de 90 jours etcirculer librement dans les 27 pays del'UE (dont la Grande Bretagne etl'Irlande), y compris la Suisse, la Norvègeet l'Islande, en présentant leur seule carted'identité.

Il est cependant plus prudent de dis-poser d'un passeport. Toutefois, et c'estsemble-t-il l'intention de la France, ilspourraient, au cours de contrôles poli-ciers dans certains pays, être amenés àprouver qu'ils disposent de ressourcessuffisantes pour séjourner au sein de l'UEet, si ce n'est pas le cas, être expulsés.

- Les autorités roumaines ne pourrontplus retenir leur passeport à leur retour,s'ils ont dépassé la limite de séjour.

- Les ressortissants roumains pour-ront bénéficier des services de santépublics de n'importe quel Etat membre del'Union Européenne et n'auront plus àsouscrire une assurance santé avant leurdépart.

La seule condition est d'obtenirauprès de la CNAS (Caisse d'assurancemaladie) une carte européenne de santé,valable six mois et précisant les pays dedestination et de transit, dont on ne saitpas encore si elle sera gratuite ou non.Cette carte ne couvrira pas les fraisengagés pour des maladies déjà exis-tantes et une participations aux fraispourra être demandée par ailleurs auxpersonnes hospitalisées.

- Les automobilistes n'auront pas àsouscrire une assurance spéciale, dispo-sant automatiquement, de par leur assu-rance nationale, de la carte verte (la récla-mer si elle n'est pas délivrée) qu'ils doi-vent présenter à la sortie du pays.

- La libre circulation ne donne pas ledroit de travailler dans tous les pays (cedroit devrait être acquis en 2012). Celadépend de la législation sur place. LaFrance a fait savoir qu'elle allait accorderaux citoyens roumains et bulgares, dès le1er janvier 2007, la possibilité de tra-vailler dans une soixantaine de métiers.

- La Roumanie entrera dans l'espaceSchengen (frontières totalement ouvertes,sans contrôle) vraisemblablement en2012. Les dix derniers pays admis dansl'UE bénéficieront de cette disposition au1er janvier 2008.

Entrée dans l'Union Européenne: ce qui va changer pour les Roumains

"Ionesco ne pensaitjamais trouver une troupe pour monter sa pièce"

Regard : La pièce a été jouéeplus de 15 000 fois. Commentexpliquez vous que la recette fonc-tionne toujours ?

N. B. : Depuis la première, nousn'avons rien changé. La mise enscène, les décors sont les mêmesque lorsque nous avions 24 ans ; cer-tains comédiens, notamment SimoneMozet, sont là depuis le premier jour.Mais la pièce conserve une vraie fraî-cheur. Plus de 150 comédiens sesont succédé. Aujourd'hui, la troupecomprend 45 comédiens (quatre pourchaque rôle) et la distribution changetous les quinze jours. Ce roulementpermet de ne pas sombrer dans laroutine. Et puis, il n'y a pas d'âgepour jouer cette pièce. Chez Ionesco,c'est la situation qui compte, plus queles personnages.

Comme les choses ont changéquand j'y pense: au début, nousdevions lutter contre le public pourimposer la pièce… aujourd'hui, il estconquis d'avance ! Pour certainsspectateurs, c'est presque un pèleri-nage. Ils ont vu la pièce il y a 40 ou50 ans et reviennent en disant "Voussavez, la dernière fois que je suisvenu, j'avais 16 ans, et là je reviensavec mes petits enfants !".

Mais le succès tient à Ionesco lui-même. Il est devenu un auteur clas-sique; il n'y a pas de dramaturgecontemporain aussi important. Il y achez lui un extraordinaire sens ducomique et, en même temps, unaspect dramatique. Il a un sens dudialogue si percutant. Je suis un fan,pour ne rien vous cacher.

"La Cantatrice Chauve" n'avaitjamais été présentée en Roumanie

Nicolas Bataille: "Jouer Ionesco à Bucarest, c'était un rêve inaccessible"

Journaliste à Regard (www.regard.ro), le mensuel francophone publié àBucarest, Marion Guyonvarch a fait une rencontre extraordinaire, lors dudernier sommet de la Francophonie, qu'elle rapporte avec émotion dans

son magazine, rappelant une aventure historique du théâtre moderne:"1950, un jeune metteur en scène français rencontre un dramaturge roumain

inconnu et décide de monter une pièce "injouable", La Cantatrice Chauve. L'auteurs'appelle Eugène Ionesco, le metteur en scène Nicolas Bataille.

Septembre 2006, à l'invitation de Radio France International, NicolasBataillevient pour la première fois à Bucarest et présente La Cantatrice Chauve auThéâtre de l'Odéon. Une pièce qu'il joue sans discontinuer avec sa troupe depuis…cinquante ans. Une rencontre forcément émouvante.

Regard : Comment a débuté votre collaboration avec Eugène Ionesco ?Nicolas Bataille : C'est une amie roumaine, Monica Lovinesco, qui m'a apporté

un jour un texte d'un de ses amis roumains. L'auteur s'appelait Eugène Ionesco, lapièce n'avait jamais été jouée, et tout le monde lui disait qu'elle était injouable. Or ellecorrespondait exactement à ce qu'on cherchait à exprimer dans notre théâtre. Nousétions une troupe de jeunes comédiens. Nous sortions juste de la guerre et nous avionsenvie de faire des choses nouvelles, qui "éclatent".

On cherchait un auteur aussi jeune d'esprit que nous. Ionesco nous a séduit par sonoriginalité, sa nouveauté. Alors on a monté sa pièce, pour notre plaisir, avec très peude moyens, au Théâtre des Noctambules. Un ami cinéaste nous a prêté les costumesde son film. C'est même sur scène que nous avons trouvé le titre. A l'origine elle s'ap-pelait L'Anglais sans peine. Un jour, lors d'une répétition, un acteur a fait un lapsuset dit "la cantatrice chauve" au lieu de "l'institutrice blonde". Le titre était trouvé.

Regard : Quel accueil a reçu la pièce à sa création ?N.B. : Très mauvais. On l'a jouée pendant un mois; çà n'a pas marché du tout. Le

public pensait qu'on se moquait de lui, les critiques ont été désastreuses; l'une d'entreelle disait même que cet auteur faisait perdre du public au théâtre. On a repris la pièceen 1953, elle n'a tenu que deux mois. Ce n'est qu'en 1957 que nous l'avons installée authéâtre de La Huchette: ce fut le début du succès. Le public avait évolué, s'était habi-tué au style de Ionesco. Depuis, nous jouons la pièce sans interruption.

Regard : Quelles relations entreteniez-vous avec Eugène Ionesco ?N.B. : Nous étions amis. Il ne pensait jamais trouver une troupe pour monter sa

pièce. Et même après la première mise en scène, qui s'est soldée par un échec, nousavons continué notre collaboration. Nous avons voulu adapter Les Possédés deDostoïevski. Nous avons même fait jouer Ionesco à nos côtés !

"Après le premier échec, on a fouillé dans nos poches et on s'est payé un grand plat de mamaliga"

Regard : Que représente pour vous le fait de jouer dans son pays natal ?N.B. : Il nous parlait souvent de son pays; il nous a fait connaître des écrivains

roumains importants comme Caragiale. Nous avons rencontré Cioran grâce à lui. En1950, alors que nous venions de terminer les premières représentations de la pièce,dans l'insuccès total, nous sommes allés manger dans un restaurant roumain. On afouillé dans nos poches, rassemblé quelques pièces, et on a fêté notre "dernière" avecun grand plat de mamaliga.

Ce soir là, aucun d'entre-nous n'aurait cru que cinquante ans plus tard, nous joue-rions La cantatrice chauve dans un beau théâtre de Bucarest. C'était un rêve inac-cessible. Alors venir ici, cela me fait plaisir, très plaisir. Et je suis sûr que Ionescoaurait été ravi de voir sa première pièce jouée dans son pays par ses créateurs".

Les NOUVeLLes de ROUMANIe

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Connaissance eet ddécouverteLes NOUVeLLes de ROUMANIe

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SUCEAVA

PITESTI

BISTRITASATU MARE Chaque membre de l'UE, suivant son importance, a droit à un commissaire

européen. Le nombre de pays a conduit à "saucissonner" leurs compé-tences pour leur attribuer une fonction… et plus ils sont nombreux, plus

celles-ci diminuent. Celle dévolue au commissaire roumain, le multilinguisme pour-rait paraître bien anodine. Tel n'est pas l'avis du chroniqueur du journal "Le Monde",Thomas Ferenczy qui fait remarquer que si l'absence d'une langue commune pénalisel'unité européenne, le multilinguisme est aussi une de ses plus précieuses richesses. Ilrevient donc à Leonard Orban (ici, avecManuel Barroso) de transformer cettetour de Babel en phare d'une civilisationmulticulturelle, pour mettre en valeur lesracines communes du Vieux continent.

"L'attribution au nouveau commissai-re roumain Leonard Orban du portefeuilledu multilinguisme a suscité quelquesrailleries à Bruxelles. On s'est aussitôtdemandé ce que pourra bien faire, concrè-tement, le titulaire du poste pour occuperson temps. La fonction, apparue pour lapremière fois en 2004, lors de la constitu-tion de la Commission Barroso, était assurée depuis deux ans par le commissaire slo-vaque Jan Figel, chargé également de l'éducation, de la formation et de la culture. Cesdomaines relevant, pour l'essentiel, de la compétence des Etats, M. Figel n'a pas sem-blé vraiment submergé de travail. Autant dire que le nouveau venu, Leonard Orban,auquel est confié, à partir du 1er janvier, le seul dossier du multilinguisme, ne sera pasnon plus menacé de surmenage.

Pourtant, si les responsabilités du commissaire au multilinguisme n'ont pas l'im-portance politique de celles de ses collègues chargés de la concurrence ou du marchéintérieur, leur importance symbolique est grande, tant la question de la langue est aucœur des réflexions sur l'identité de l'Europe et sur la façon dont celle-ci conçoit sonunité. Qu'est-ce qui empêche, en effet, les citoyens européens de se sentir pleinementmembres d'une même communauté, sinon la différence des langues ? Quels que soientles efforts de l'Union pour favoriser la compréhension mutuelle et contribuer à la créa-tion d'un espace public européen, les particularismes linguistiques apparaissentaujourd'hui comme le principal obstacle à la naissance d'une véritable Europe de laculture.

"Plus tu connais de langues, plus tu es humain"

Dans ces conditions, on pourrait être tenté de plaider pour le développement d'unelangue commune qui facilite les échanges entre Européens et aide à la formation d'uneconscience collective. Cette langue existe. Ce n'est pas l'espéranto ou le volapük inté-grés que dénonçait le général de Gaulle, mais l'anglais. Selon une enquête de laCommission publiée il y a un an ("Les Européens et les langues", Eurobaromètre,septembre 2005), l'anglais est parlé par 47 % des citoyens de l'Union. Il est suivi del'allemand (30 %) et du français (23 %), puis de l'italien (15 %) et de l'espagnol(14 %). L'anglais est devenu la langue dominante des fonctionnaires, lobbyistes etautres acteurs de la scène bruxelloise. Les avantages de cette situation sont évidents.Un nombre croissant d'individus en Europe sont capables de se parler et de se com-prendre, ce qui est l'une des ambitions de l'Union.

Comment concilier cette hégémonie de l'anglais avec le respect de la diversité cul-turelle, inscrit dans les traités et réaffirmé en toute occasion par les dirigeantseuropéens ? C'est toute la difficulté. La France a raison de défendre sa langue, mêmesi son intransigeance provoque souvent le sarcasme. Mais elle serait plus convaincan-te si, dans le même temps, elle encourageait plus efficacement la connaissance desautres langues européennes.

Leonard Orban, secrétaire d'Etatau ministère roumain de l'Intégrationeuropéenne, a été désigné nouveaucommissaire européen à Bruxellespour l'éducation, la culture et le multi-

linguisme,conformé-ment à larègle quiveut quechaque paysmembre del'UE, suivantsa taille,

nomme un ou plusieurs de ses res-sortissants à la Commission où il aen quelque sorte rang de ministreeuropéen, avec compétence sur l'en-semble de l'Union..

Ancien négociateur en chef avecl'Union européenne (2004-2005), cetechnocrate, qui n'a jamais étémembre d'un parti politique, a été l'undes artisans du traité d'adhésion dela Roumanie à l' UE. Conseiller auministère de l'Intégration européennedepuis 2001, Leonard Orban en estle secrétaire d'Etat depuis décembre2004. Contrairement au premier can-didat au poste de commissaireVarujan Vosganian, désigné par lePremier ministre Calin Tariceanu, iln'existe aucune suspicion sur sonpassé. Pour sa première décisioneuropéenne, le chef du gouverne-ment avait en effet commis un fauxpas de taille en nommant un de sesproches, membre du Parti NationalLibéral, ses liens d'affaires avec lemilliardaire mafieux Sorin OvidiuVantu et la révélation de son passécomme collaborateur de la Securitateayant sérieusement indisposéBruxelles.

Leonard Orban, commissaire européen

Il revient à un Roumain

montrer comment on vit dans notre village, mais ils nous ontpris pour des cons. On ne m'a pas dit que le monde entier ver-rait comment ces Américains se moquent de nous. J'ai été payé5 dollars pour faire le con." Le metteur en scène avait rem-placé son bras par un jouet en plastique terminé par un poingsuggérant un pénis.

Cristina Iliescu, l'assistante roumaine qui a accompagnél'équipe américaine, et qui avait participé au tournage deReturn of the Living Dead et Cold Mountain, s'explique: "Jedevais dire aux personnages ce qu'ils avaient à faire. Je leurai toujours dit qu'ils étaient en train d'interpréter un rôle.C'est vrai, on a travaillé sous la pression et on n'a pas eu letemps de vérifier si les 600 personnes qui participaient autournage ont toutes compris de quoi il était question."

Aujourd'hui, les Tsiganes de Glod affirment en bloc qu'ilsn'étaient pas au courant de l'enjeu du tournage. "Ils ont débar-qué dans notre village avec des voitures très chères et desgardes du corps, lance Nicolae Staicu, leader de la commu-nauté tsigane de Glod. Je croyais qu'ils avaient obtenu lesautorisations pour filmer à un haut niveau et je n'ai pas oséintervenir."

Ils ont découvert à la télévision roumaine dans quel pétrinils s'étaient fourrés. L'avalanche de journalistes étrangers quiont envahi leur petit village leur a fait comprendre que quelquechose ne tournait pas rond dans cette histoire. Un certainnombre de Tsiganes en colère se cotisent pour prendre un avo-cat et intenter un procès aux Américains afin d'obtenir desdédommagements ".

La célèbre metteur en scène ita-lien Franco Zeffirelli a décidéde présenter en avril prochain,

à Rome, une "version érotique" de"LaTraviata", l'opéra de Verdi. "Le com-positeur l'avait déjà imaginée" a-t-ilconfié, "mais n'avait pas pu la mettre enœuvre à cause des mœurs de l'époque".Zeffirelli, 83 ans, a franchi le pas parce

qu'il avait à disposition "deux merveilleuxinterprètes, Roberto Alagna et AnghelaGheoghiu, qui s'aiment en vrai dans lavie", et considère que c'est une occasionexceptionnelle. Il souhaite que le couplefranco-italo-roumain fasse preuve surscène d'"un érotisme palpable".

Interrogé sur le scandale qu'a provo-qué Roberto Alagna, début décembre, en

quittant la scène de la Scala de Milansous les sifflets du public, le metteur enscène a déclaré que "c'était un moment defolie qui n'était pas défendable, et que siAlagna voulait refaire sa crédibilité dansle monde de l'opéra, il devait montrer sonsérieux en s'engageant durablement",ajoutant "La Traviata est pour lui uneoccasion formidable".

des figurants demandent 30 millions de dollars à la 20th Century Fox

"La Traviata" dans une version érotique avec Roberto Alagna

dont ses villageois se seraient bien passé

Musique

Les dix meilleurs artistes du monde,chacun dans leur spécialité, ont étédistingués à Madrid à la fin de

l'année. Le jury a choisi Ion Marin, 47 ans,dans la catégorie des chefs d'orchestre. Né en1960 dans une famille de musiciens dont lepère, Constantin Marin, a été le créateur dufameux orchestre de chambre "Madrigal", leRoumain a quitté son pays en 1986, profitantd'une bourse d'étude à Salzburg, obtenantl'asile politique en Autriche, dont il prendra la

nationalité. Il y fera ses classes sous la direction de Claudio Abbado.Eclectique, Ion Marin dirige aussi bien des orchestres qu'il compose, sonregistre allant de la musique de chambre à celle de films. Le Roumain,qui est revenu voir ses amis dans son pays natal plusieurs fois, s'est pro-duit avec les plus grandes formations du monde accompagnant égale-ment des divas comme Jessy Norman, collaborant avec Martin Scorsese… mais jamais en Roumanie. Il n'en n'aura d'ailleurs pas l'occasion dansles prochaines années, son agenda étant complet jusqu'en 2011.

Ion Marin a créé sa propre formation en 2005, la PhilharmonieSymphonique de Berlin, y recrutant les musiciens les plus côtés dumonde.

Ala fin du récitalde son père, lecélèbre chan-

teur moldave Pavel Stratan,donné salle du Palais àBucarest, sa fille, Cleopatra,a reçu un triple disque dediamant pour la vente à plusde 150 000 exemplaires deson album "A l'âge de 3ans". Un record absolu enRoumanie. La fillette,montée sur la scène pour interpréter quatre chansons,a reçu une véritable ovation. Plus de 5000 personnesse pressaient dans la salle de concert qui n'en contientque 4500; beaucoup de spectateurs étaient debout. Lesplaces, de 10 à 25 € s'étaient enlevées comme despetits pains dès leur mise en vente. Cleopatra est deve-nue un véritable phénomène de mode aussi bien àChisinau qu'en Roumanie. Son père a cependantdéclaré que, vu son âge, la fillette ne donnerait plus despectacle… jusqu'à la sortie de son prochain CD.

Disque de diamant pour Cleopatra, chanteuse de 3 ans

Ion Marin, l'un des meilleurs chefs d'orchestres du monde

Les NOUVeLLes de ROUMANIe

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Connaissance eet ddécouverte

Reporter à "Adevarul", DanGheorghe a interviewé à laveille de l'entrée de la

Roumanie dans l'UE, les élèves de laclasse VII de l'école 135 de Bucarest,située à la limite des quartiers Ferentari etRahova. Ces collégiens de 13 ans se sontexprimés sur la façon dont ils imaginentleur vie dans dix ou vingt ans, entrantdans un jeu de questions-réponses.

"Qu'est-ce que va vous apporterl'Union Européenne?": "Nous allonspouvoir voyager librement, étudier dansles universités des autres pays, travaillern'importe où en Europe, avoir dessalaires européens" se sont exclamés lesélèves en chœur.

"L'intégration a-t-elle des inconvé-nients ?" a demandé le journaliste: "Lesprix vont augmenter, comme les assu-rances des maisons et des voitures"."Comment vous préparez-vous à êtrecitoyens européens?": "Nous apprenonsà fond les langues étrangères et tout

d'abord le français et l'anglais; nous uti-lisons beaucoup l'ordinateur".

A la question "Voulez-vous tra-vailler à l'étranger?" une forêt de mainsse lèvent... et à son complément"Reviendrez-vous au pays?", c'est lemême engouement. Les collégiens negardent pas leur langue dans la pochequant on les interroge sur ce qui nemarche pas en Roumanie: "Il y a trop dedésordre, trop de misère, de pauvreté. Ilexiste encore beaucoup de gens avec lamentalité communiste. On n'aime pas lacorruption. L'Etat ne s'intéresse pas aux

problèmes de la population. Les gens onttoujours peur, çà les empêche de penser,de prendre des initiatives, de s'impliquer.Ils restent en marge".

A la question provocatrice "Maisalors, nous les Roumains, nous allonsêtre des citoyens européens de secondezone?", des protestations réprobatricess'élèvent de tous les rangs: "Ce n'est pasvrai parce que nous sommes intelligents,nous avons un beau pays, de belles tradi-tions, un bon enseignement; lesRoumains sont de bons travailleurs danstous les domaines, d'ailleurs les étran-gers viennent les chercher ".

Dernière question : "Qu'est-ce quevous ferez quand vous serez grands etEuropéens?": "On fera des affaires avecl'argent gagné à l'étranger; on arrêteratoutes les magouilles; on respectera laloi; on essaiera de changer quelquechose; on ne perdra surtout pas nos tra-ditions mais on ne veut pas rester enmarge de l'Europe".

Les NOUVeLLes de ROUMANIe

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Actualité

Diverses actions sont proposées dans le domaine de la for-mation, de la traduction, du sous-titrage. Il appartiendra désor-mais au commissaire roumain de veiller à la bonne applicationde ce programme “afin que la discordance des temps enEurope soit vécue comme une richesse, et non comme unemalédiction".

Elle renforcerait la position du linguiste Claude Hagège,qui plaide pour le maintien de trois langues fédératrices, l'an-glais, le français et l'allemand, dont on a vu qu'elles sont les

plus parlées dans l'Union. Elle donnerait des arguments à ceuxqui appellent à surmonter ce que le philosophe JacquesDerrida appelait "le monolinguisme de l'autre".

Le Conseil européen a recommandé, en mars 2002, l'ap-prentissage d'au moins deux langues étrangères dès le plusjeune âge. La Commission a présenté, en novembre 2005, un"nouveau cadre stratégique pour le multilinguisme", illustrépar un proverbe slovaque: "Plus tu connais de langues, plus tues humain."

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CLUJ

BISTRITA

Cinéma de faire de la Tour de Babel une richesse

Les Italiens ont envahi la Dobroudja", écrit“Evenimentul Zilei” précisant que des milliersd'hectares de terrain agricole du département de

Constanta (sud-est de la Roumanie) sont devenus la pro-priété des compagnies étrangères, notamment italiennes.Les étrangers ont commencé à être intéressés par l'achat deterrains dès 2005, en vertu du fait que la Roumanie devien-dra membre de l'UE. Les paysans vendent leurs terresparce qu'ils sont pauvres. Ils sont contents si, outre lasomme due pour les terres vendues (d'habitude entre 15 et20 millions de lei anciens - 400 à 550 € - par ha), ils reçoi-vent aussi une rente viagère de 100 euros par an. Ce qu'ilsne savent pas c'est que le nouveau propriétaire est aidé parl'UE et l'État roumain à cultiver les terres agricoles et àvendre leurs cultures et espèrent bien réussir une impor-tante plus value en cas de revente.

Les Italiens ont envahi la Dobroudja

Les collégiens de l'école 135 de Bucarest, Européens avant l'heure

L'avocat italien Giancarlo Germani a créé dans laPéninsule le PIR, Parti de l'Identité Roumaine, formationqui se propose de représenter les intérêts des centaines de

milliers de Roumains qui y sont établis. Cette initiative n'est pas lapremière puisque un homme d'affaires roumain, AugustoConstantin, avait fondé en Espagne, peu avant, un parti portant lemême sigle, le Parti Indépendant Roumain. Giancalo Germani veutaméliorer les conditions de vie de la communauté étrangère la plusimportante en Italie - particulièrement présente à Rome, Turin,Milan -, lui permette d'avoir accès aux logements sociaux, de suivredes cours depuis la maternelle en langue roumaine, obtenir plusfacilement des permis de séjour, l'équivalence des diplômes rou-mains et la reconnaissance de l'Eglise orthodoxe roumaine. Dèsl'entrée dans l'UE, les Roumains pourront voter aux électionslocales italiennes et obtenir la citoyenneté de ce pays au bout de 4ans de résidence. D'après une enquête sociologique, 75 % d'entreeux envoient de l'argent au pays et 55 % possèdent une voiture.

Un parti roumain voit le jour en Italie

Enorme succès aux USA et en Angleterre, avec des millions d'entrées, lefilm "Borat" n'a pas fait que des heureux en Roumanie où plusieurs scènesont été tournées dans le village de Glod (judet de Dambovita), une centai-

ne de kilomètres au nord-ouest de la capitale, habité principalement par des Tsiganes. Plusieurs figurants

choisis parmi la popu-lation avaient participéau tournage moyen-nant une rétributionquotidienne de cinqeuros, pouvant monterà trente euros. MaisSpiridon Tudorache etNicolae Ciorebea nel'entendent pas decette oreille. " On nousa engagés soi-disantpour un documentaireparlant de l'extrême pauvreté… et nous nous retrouvons présentés comme des imbé-ciles, criminels, violeurs, ivrognes" s'emportent-ils. Les deux villageois ont saisi unavocat pour intenter un procès aux studios de la 20 th Century Fox leur réclamant 30millions de dollars de dommages et intérêts pour atteinte à leur image ! Mirel Bran,correspondant du Monde en Roumanie, s'est rendu dans le village incriminé raconte:

Des journalistes viennent du monde entier

"Il frappe d'un poing rageur le bureau en bois massif, faisant trembler la pile dedossiers en instance à la mairie de Moroieni, petit village situé au pied des Carpates."J'en ai marre de cette histoire !"s'exclame-t-il. "Qu'est-ce que vous cherchez tous,chez ces Tsiganes? Ils nous ont ridiculisés partout dans le monde." Le vice-mairePetre Buzea est exaspéré. Depuis la sortie du film de Larry Charles, "Borat", il a vudéfiler des journalistes venus du monde entier. Glod, rattaché administrativement à samairie, a servi de décor au producteur américain 20th Century Fox pour la premièreséquence du film. Ce village de Tziganes, dont le nom signifie "boue", est censé repré-senter le Kazakhstan natal de Borat Sagdiyev (l'acteur britannique Sacha BaronCohen), héros du long-métrage qui a fait exploser le box-office aux Etats-Unis.

"Je n'ai jamais vu de toute ma vie autant de journalistes et d'étrangers dans monvillage", avoue l'adjoint au maire. "Tous cherchent le scandale. Il y a beaucoup demaisons correctes à Glod, mais ils ne montrent que les quelques maisons pourries desTsiganes. Nous faisons beaucoup d'efforts pour améliorer notre vie ici et la caricatu-re qu'en fait le film est humiliante. Les Tsiganes se sont fait avoir, mais tout le villageen souffre. La Roumanie va entrer dans l'Union européenne en janvier 2007. Que pen-seront les Européens qui vont voir la Roumanie à travers la misère de Glod ?"

"Ils nous ont pris pour des cons"

La communauté tsigane, qui compte environ 1,5 million de personnes, habite engénéral à la périphérie de ces villages où vivent 40 % des 22 millions de Roumains.Glod, riche de quelque 1500 habitants dont la majorité sont d'origine tsigane, est sortide l'anonymat depuis l'été 2005. Arrivés dans le village à bord d'un régiment de voi-tures tout-terrain et armés d'équipements sophistiqués, les Américains, protégés par uncontingent de la gendarmerie roumaine, ont effectué un tournage hors normes.

"Ils ne nous ont pas dit ce qu'ils allaient faire", se souvient Nicolae Tudorache,72 ans, un bras perdu accidentellement. "J'avais compris qu'ils faisaient un film pour

L'actrice Elsa Pataki, de mère rou-maine et de père espagnol, a étéchoisie pour jouer le principal rôleféminin du prochain Astérix, "Astérixaux Jeux Olympiques", qui sera leneuvième épisode filmé de la série.L'actrice succèdera au top modèleLaetitia Casta qui avait joué Falbaladans "Astérix et César".

La jeune interprète -30 ans - seraentourée par Gérard Depardieu,Alain Delon, Claudia Cardinale, l'an-cien pilote de formule 1 MichaelSchumacher, l'ancien footballeurChristian Karembeu et sa femme,Adriana, David Beckham… etZinedine Zidane. Le film commence-ra a être tourné en juin prochain etdevrait être projeté début 2008.Petite fille de l'acteur roumain MirceaMedianu, Elsa Pataki est considéréecomme la femme qui fait le plus fan-tasmé les hommes en Espagne etest devenue la fétiche des joueursdu Real Madrid. Elle commence justesa carrière à Hollywood où on luipromet un avenir de star.

Elle est folle cette Roumaine !

Ridiculisés dans le film "Borat",

Glod : une célébrité

Elsa Pataki vedette du prochain Astérix

CHISINAU

GLOD

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Connaissance eet ddécouverteLes NOUVeLLes de ROUMANIe

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Actualité

Alors que Bucarest, à la demande de l'UE, a tari la possibilité pour lescitoyens moldaves d'acquérir la nationalité roumaine (2/3 de la populationmoldave est d'origine roumaine), un sondage montre que la moitié des

habitants de ce petit pays de 3 millions d'habitants, enclavé entre l'Ukraine et laRoumanie, souhaitent devenir Roumains. Ce sentiment n'est pas tant dû à une formede patriotisme ou d'attachement à la grande sœur voisine mais répond à un aspectbeaucoup plus pratique. Avec l'entrée de la Roumanie dans l'UE, les Moldaves doi-vent montrer maintenant patte blanche pour franchir la frontière commune et sollici-ter un visa, alors que jusqu'ici ce passage se faisait sans encombre. Ils voient égale-ment se refermer les frontières de l'Europe à leurnez et comprennent qu'ils auront désormais lesplus grandes difficultés à y circuler librement ouà venir y chercher du travail. Pressentant cetteévolution, nombre d'entre eux ont effectué levoyage à Bucarest ces deux dernières annéespour obtenir cette citoyenneté roumaine qui enferaient des ressortissants de l'UE.

Passer par l'Allemagne !

Les Moldaves sont encouragés dans cettevoie par l'attitude de certains pays, au premierrang desquels la France, alors que la Moldavie est le premier pays francophoneeuropéen, avant même la Roumanie, comptant 2500 professeurs de français. Depuisplusieurs années, il est pratiquement impossible pour un Moldave d'obtenir un visaindividuel, ce qui entraîne des situations humaines pénibles. Nombreux sont lescouples mixtes franco-moldaves qui se voient refuser par l'ambassade de France àChisinau la possibilité de faire venir leurs parents, malgré toutes les garanties four-nies. Après plusieurs échecs et trois ans d'attente, Mariana, ingénieur mariée à unFrançais médecin - le couple est fixé dans la région de Montpellier - qui désespéraitde présenter ses deux enfants à sa mère, a réussi toutefois à la faire venir en obtenantun visa par le consulat d'Allemagne, lui donnant ensuite accès aux autres pays de l'UE.

Des visas refusés sans raison... même aux professeurs de français

Les étudiants doivent attendre d'avoir terminé leurs études - et encore sans assu-rance - pour espérer visiter ce pays dont, pour certains, ils vont faire apprendre lalangue et la culture; la situation est la même pour les professeurs de français dûmentinvités par des familles amies. Des médecins, du personnel médical pour lesquels desstages de formation ou de perfectionnement tant nécessaires ont été mis sur pied enFrance se heurtent au même refus.

A cet ostracisme, imposé par Paris, s'ajoute le comportement méprisant du per-sonnel de l'ambassade ou du consulat à l'égard des Moldaves venus solliciter un visaet qui en ressortent humiliés. Non seulement les visas sont refusés sans raisons, alorsque tous les documents ont été fournis, mais aussi sans explication. "Cela ne vousregarde pas" a-t-on l'habitude d'entendre. Plus même, les taxes versées, qui corres-pondent à un mois de salaire, ne sont pas remboursées, ce que beaucoup considèrentcomme un racket honteux. Sans parler des billets d'avion pris à l'avance. Une ren-contre plutôt brutale avec cette France généreuse et des Droits de l'Homme qu'on leura fait aimer dans les livres d'école…

BUCAREST

ORADEA BAIA MARE

TIMISOARA

ARAD

SIBIU

IASI

BRASOV

CONSTANTACRAIOVA

TARGU MURES

GALATI

BRAILA

SUCEAVA

PITESTI

DEVA

CLUJ

Tara Oasului

Début décembre, le présidentVladimir Voronine (photo) a donnél'ordre à la mairie de Chisinau dedébaptisé l'arbre de Noël (pomul deCraciun) qu'elle s'apprêtait à installerdans le centre de la capitale et del'appeler "l'Arbre de la Patrie" (PomulTarii), lui enjoignant également de ledécorer dans "le style national"… cequi l'a embarrassée fortement carelle ne savait pas ce que cela voulaitdire. Fallait-il accrocher des marteauxet des faucilles ont demandé desplaisantins ?

Esprit rigide et dogmatique, anciensecrétaire général du Parti commu-niste, très proche de Moscou, le pré-sident moldave n'en est pas à sa pre-mière sortie de ce genre contre cequ'il considère comme un symbolede l'Amérique et du capitalisme. En2003, il s'était déjà distingué à l'ap-proche des fêtes de Noël en deman-dant qu'elles aient un caractère spé-cifiquement national et que "MosCraciun" (Le Père Noël), soit revêtunon pas de sa cape rouge et de sacapuche, mais de la touloupe, pelis-se de peau de mouton portée par lesmoujiks russes, et coiffé d'une chap-ka. A l'époque soviétique "MosCraciun" s'appelait "Mos Gerila" ("LePère Gel") et la fête de Noël étaitdécalé de quelques jours.

Moldavie La moitié de la population voudraitdevenir roumaine pour pouvoir

circuler librement en Europe

Paris claque systématiquement sa porte au nez des Moldaves

Le Père Noël personnanon grata à Chisinau

Dans les oubliettes du socialisme byzantin, même leschimères ne pouvaient plus survivre. Tout paraissait voué à laruine et à la mort, y compris les chimères. Devant l'inéluc-table, l'écrivain n'avait plus d'autre choix que de devenir sonpropre personnage ou de disparaître complètement."

"Le silence, l'exil et la ruse"

Manea avait toujours dans sa poche, en guise de viatique,une phrase de Joyce, extraite de Dedalus. Portrait de l'artistejeune par lui-même: "Je ne veux pas servir ce à quoi je ne croisplus, que cela s'appelle mon foyer, ma patrie ou mon Eglise. Jeveux essayer de m'exprimer, sous quelque forme d'existence oud'art, aussi librement et complètement que possible, en usantpour ma défense des seules armes que je m'autorise : le silen-ce, l'exil, la ruse."

Tout était dit. Il fallait accomplir le projet de Joyce, et serépéter sa déclaration: "... aussi librement et complètement quepossible". Et pouvoir faire, comme l'écrit Kafka dans sonJournal, par la littérature, un "bond hors du rang des meur-triers, acte-observation". Se savoir "irrécupérable". "Le vraiécrivain n'est-il pas, justement, "irrécupérable" ?" proclame LeRetour du hooligan. "Tout juste apte à rester dans sa cage, à

jouer tout seul avec les mots comme un demeuré. Lecture, écri-ture, encore lecture, encore écriture, n'est-ce pas, docteur ?Maladie et thérapie, thérapie et maladie, et ainsi de suite jus-qu'à la fin des fins. (...) J'ai trop longtemps pratiqué la schizo-phrénie du dédoublement et de la duplicité. Dessins, calculs,tableaux, devis, comme si j'étais celui que je prétendais être !”Tremblant de peur, à chaque instant, que l'imposteur soit fina-lement découvert et précipité dans l'escalier. Le clown de l'asi-le, couvert de crachats sous un tonnerre d'applaudissements.Seule l'esquive peut encore nous sauver, docteur."

"Le silence, l'exil, la ruse." Aujourd'hui, entre sa chanced'avoir "trouvé un bon hôtel, un pays libre" et sa nostalgie,Norman Manea est souvent, à New York, comme en exil delui-même. Sauf quand il retrouve, en écrivant, sa langue, "lerefuge infantile de la survie", affirme-t-il dans Le Retour duhooligan. Il faut souhaiter à cet écrivain habité par la littératu-rece, romancier d’un récit de vie, beaucoup d'autres livres.Manea n'ignore rien de tout cela, et, chaque jour, il écrit”.

Le retour du Hooligan. Une vie (Întoarcerea huliganu-lui) de Norman Manea. Seuil, "Fiction & Cie", 454 p., 22,5 €.

* Hooligan veut dire voyou, terme sous lequel Ceausescuclassait les dissidents et opposants.

le Prix Médicis réservé aux écrivains étrangers

Apartir de ce premier janvier,Sibiu devient capitale cultu-relle européenne 2007, aux

côtés de Luxembourg. Une reconnaissan-ce pour la belle cité des Carpates maisaussi pour la Roumanie toute entière, etun évènement qui sera marqué tout aulong de l'année par de nombreuses mani-festations.

Ainsi, la Scala de Milan se produirapour la première fois en Roumanie les26-27 février, à la salle Thalia. Il s'agitd'un événement exceptionnel dans lamesure où cette institution mondiale faittrès rarement de tournées à l'étranger. Parailleurs, de nombreuses visites princièressont attendues : les princes Charles deGrande Bretagne (qui a acheté une pro-priété dans le secteur), Albert de Monaco,Adam de Liechtenstein, Frédéric de

Danemark, Philippe deBourbon d'Espagne et le GrandDuc du Luxembourg ontannoncé leur venue à Sibiu,dans le courant de l'année. LePremier ministre luxembour-geois, Jean-Claude Junker et leprésident allemand Horst

Köller effectueront également une visite.Tous ces illustres hôtes découvriront les30 immeubles de la vieille ville qui ontété restaurés, la collection de peintureclassique du musée Brukenthal et leséglises fortifiées de Transylvanie.

Une relation avec le GrandDuché qui remonte à 850 ans

Dans un interview, le maire de Sibiu,Klaus Johannis, d'origine allemande, aexpliqué pourquoi sa ville est une destoutes premières des pays de l'Est à avoirété ainsi distinguée: "C'est grâce à notrerelation spéciale avec la ville deLuxembourg qui, élue capitale culturelleeuropéenne, avait la possibilité d'inviterune ville partenaire d'un pays qui n'étaitpas encore membre de l'Union européen-

ne. Son choix a été approuvé dès 2004.En fait les relations entre nos deux

villes existent depuis 850 ans; des colons,dont certains originaires du GrandDuché du Luxembourg sont venus s'éta-blir au sud de la Transylvanie et ontfondé ici des villes et des villages.

Un lien culturel plus récent est appa-ru dans le cadre du projet de restaurationde la Maison du Luxembourg, situéePetite Place de Sibiu. Entamée en 1998 etfinalisée en 2003, elle a entraîné deséchanges très nombreux et une relationtrès forte entre les deux villes".

Evoquant les retombées que pour-raient amener ce statut de capitaleeuropéenne, Klaus Johannis espère quedes investisseurs viendront dans undomaine qui n'est pas très bien développéà Sibiu, à savoir le tourisme. "Je pensequ'en général dans le domaine du touris-me et des services il y a de la place àSibiu pour de très nombreux projets.Nous évaluons à 400.000-500.000 tou-ristes supplémentaires le nombre de tou-ristes attendus, par rapport à une annéehabituelle. En 2005, la ville a reçu entre200.000 et 300.000 touristes".

Sibiu capitale européenne de la culture pour 2007 aux côtés de Luxembourg

A quoi bon apprendre le français, comme les aînés,

si on se sent méprisées ?

CHISINAU

Les NOUVeLLes de ROUMANIe

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Connaissance eet ddécouverte

Littérature

Les NOUVeLLes de ROUMANIe

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Actualité

De nombreux témoignages, dont voici ci-dessousun échantillon, rendent compte sur Internet del'impossibilité quasi-totale pour les Français d'ob-

tenir un visa pour faire venir leurs amis moldaves et des vexa-tions auxquels ceux-ci sont soumis. Que dire quand ladémarche est effectuée directement par lesMoldaves eux-mêmes !

"J'ai demandé pour mon amie moldaveun visas de 10 jours. On a exigé des chosesqui dépassent l'imagination tel que de faxerles coordonnées de mon service, car je suispolicier, ainsi qu'une lettre sur l'honneurgarantissant son retour, mes 3 derniers bulle-tins de salaire + la réservation d'avion, 600 €en travellers chèques pour les 10 jours, etc...plus bien sûr une quarantaine d'euros (salairemoyen du pays) pour le visa. Eh, bien je vousle donne en mille: REFUSE !! Sans explica-tion de l'ambassade qui a conservé le prix duvisa".

***"En octobre 2005, nous avons essayé de faire venir mon

beau-frère en France pour un mois. Déjà obtenir une attesta-tion d'accueil dans la ville où nous résidons, Versailles, est unparcours du combattant. La première adjointe au maire quisigne ces autorisations décide arbitrairement dans son coin dela durée et refuse systématiquement et illégalement d'accorderla durée maximum prévue pour un visa de tourisme, qui est de90 jours. Il faut la rappeler à l'ordre pour qu'elle respecte la loi.Ensuite la galère à commencer pour mon beau-frère. Il a dû serendre 5 jours d'affilée à Chisinau, avec un nombre impres-sionnant de documents, avant de réussir à rentrer dans l'am-bassade! Au final, lorsqu'il a récupéré son passeport, il n'yavait pas de visa. Lorsqu'il a demandé pourquoi, on lui arépondu "si vous voulez, vous pouvez refaire une demande".En conclusion, on ne lui a pas dit "votre demande de visa estacceptée", ni "votre demande de visa est refusée". J'ai donctéléphoné de France au consulat. On m'a juste dit que monbeau-frère avait oublié de leur remettre un document. Lequel ?Bizarrement, on a refusé de me répondre. Soit-disant que monbeau-frère était au courant (ce qui est faux bien entendu). Le

consulat ne lui avait rien dit. Tout ceci est arbitraire! Ce com-portement me rend malade. Honte à ces fonctionnaires !"

***" Le 4 mai ma cousine et son fils avaient rendez vous pour

leurs visas à l'ambassade. J'avais bon espoir car tous lespapiers demandés étaient enfin réunis: invi-tation de ma part signée par le maire de macommune - déclaration de ma part sur l'hon-neur qu'ils repartiraient une foi leursvacances finies - fiche de paie - déclarationde revenus - attestation de leurs employeurspour les vacances obtenues - Ils ont été bienreçus. On leur a déclaré qu'ils avaient bientous les papiers demandés mais que çà neservait à rien, leurs visas seraient refusés. Lemotif déclaré est: madame vous êtesdivorcée et votre fils est célibataire !!! Deplus sur votre relevé bancaire vous n'avezpas assez d'argent. Voilà je suis très déçue. Etl'espoir s'est envolé…"

***"Je suis Français retraité (62 ans) et je vis à Chisinau avec

mon amie moldave (50 ans) dix mois sur douze. Je voulaisvenir la présenter à ma famille en France; on a obtenu, il y aun mois, un visas de 30 jours pour elle mais, franchement, onn'y croyais plus. Il faut dire que le dossier que l'on nousdemande est d'un autre monde. On a même exigé les billetsd'avions émis et la facture acquittée, alors qu'au départ on avaitjuste fait une attestation de réservation comme prévu sur lesdocuments car on recherchait les meilleurs prix et on n'avaitpas l'intention de bloquer la somme de 650 € par billets. Je nevous dis pas les galères avec les sommes d'argent qu'il fautmanipuler avec le compte en banque en euros qu'il faut ouvrirà raison de 30 euros par jours de durée du visa. Et on a exigé,comme a l'armée, que mon amie se présente le lendemain de lafin de son visas à 09H00 à l'ambassade pour faire constaterqu'elle était bien rentrée.

La première fois que j'avais pu entrer dans l'ambassadeavec mon amie, on nous a priés immédiatement de sortir. Il fai-sait moins 10 dehors; je ne vous dis pas la haine que j'avais etla honte de mon pays que je ressentais devant elle".

BUCAREST

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BISTRITA

CLUJSF. GHEORGHE

Un arbitraire insupportable et des vexations qui nuisent sérieusement à l'image de la France

"Par moins dix degrés, on nous a fait attendre dehors"

Dans leur rapport annuel sur ledéveloppement humain, lesNations Unies situent la

Moldavie au 114ème rang, entrel'Ouzbékistan et la Bolivie, sur 177 paysclassés, le premier étant la Norvège.L'espérance de vie y est de 68 ans(103ème rang). La petite République a unproduit intérieur brut de 1500 € par habi-

tant, ce qui, au niveau du pouvoir d'achat,la place au 143ème rang. Si son classe-ment est moyen sur le plan de l'éducationscolaire (99ème), elle obtient par contreune remarquable 19ème place dans ledomaine de la lecture chez les adultes.

Le document met en relief surtout leproblème de l'eau potable, 28 % seule-ment de la population disposant d'eau

courante consommable en toute sécurité.Les rivières et lacs de Moldavie ont pour-tant un débit de 13 milliards de m3 paran, soit 4000 m3 par habitant. Constatantque l'eau contenue dans les réservoirscoûte plus cher que celle obtenue au robi-net, le rapport conclut que "plus on estpauvre, plus on doit payer cher pouravoir de l'eau courante et potable".

Un niveau de vie compris entre celui de l'Ouzbékistan et de la Bolivie

Moldavie

L'écrivain roumain Norman Manea aobtenu, à l'âge de 70 ans, le PrixMédicis Etrangers 2006 qui récompense

le meilleur ouvrage écrit par un auteur qui n'est pasde langue française, grâce à son ouvrage Le retourdu hooligan: une vie*. Publié dès 2003 enRoumanie, ce livre retrace le cheminement qui l'aconduit sur les chemins de l'exil à New-York, voicivingt ans alors qu'il approchait de la cinquantaine,racontant un destin individuel au cœur d'une tragé-die collective. Il est aujourd'hui professeur au BardCollege. L'ouvrage, traduit en français, était paruen France au cours de l'été dernier, ce qui lui avaitvalu un long article d'Egdar Reichmann dans les

colonnes du Monde, que nous reproduisons ci-dessous. Il s'est classé septième au hit-parade des meilleurs livres vendus en France en 2007

Premier sandale en révélant l'engagement fasciste de Mircea Eliade

“Norman Manea est né à Burdujeni, près de Suceava, en Bucovine, le 19 juillet1936. En 1941, l'enfant est déporté, avec sa famille, comme toute la communauté juivede Bucovine, dans un camp de concentration en Transnistrie. Le camp dont l'écrivain- aujourd'hui Israélien - Aharon Appelfeld, de quelques années son aîné, est parvenuà s'enfuir. Les grands-parents de Manea y sont morts. Ses parents et lui ont été libéréspar les Russes et sont rentrés en Roumanie.

Très vite revenu de son enthousiasme pour le communisme, Norman Maneadevient ingénieur en hydrotechnique. Il exercera ce métier jusqu'en 1974. Il avait alorspublié déjà trois livres. Dès 1966, la revue d'avant-garde pour laquelle il écrit,Povestea Vorbii, est interdite par la censure, et ses propres textes sont qualifiés de"cosmopolites" et "apolitiques".

En 1986, Norman Manea est contraint à l'exil. D'abord à Berlin-Ouest, où il béné-ficie d'une bourse (et où il est encouragé par Heinrich Böll), ensuite aux Etats-Unis, àWashington, puis New York, où il devient professeur à Bard College. En 1991, sonessai évoquant l'engagement fasciste de Mircea Eliade fait scandale en Roumanie.Manea retourne pourtant dans son pays en 1997, pour un court séjour, qui suscite l'é-criture de son nouveau livre, Le Retour du hooligan.

Deux de ses recueils de nouvelles, Le Thé de Proust et Le Bonheur obligatoire,ont été publiés en France (Albin Michel, 1990 et 1991). Ils n'avaient malheureusementpas été assez défendus et remarqués par la critique et le public. Le Bonheur obliga-toire reparaît en poche dès maintenant (Points, no P1536). Le Thé de Proust serarepris en 2007, toujours en Points, mais sous un autre titre.

"Dans les oubliettes du socialisme byzantintout paraissait voué à la ruine et à la mort "

L'Ulysse de l'Odyssée ou celui de Joyce ? Les deux parfois, mais c'est Joyce quiest au cœur de son récit. "D'un point de vue purement littéraire, ou qui concerne mapropre littérature, mon travail sur la mémoire, je me sens probablement plus prochede Proust ou de Kafka. Mais j'ai pour Joyce une admiration absolue. Et, au momentoù je devais vraiment penser à partir, je pensais en fonction de lui, de son rapport àl'Irlande" confie-t-il.

Ce qui donne, dans Le Retour du hooligan, un bref et beau chapitre intitulé"Bloomsday". "Si, comme nous le laisse entendre un James Joyce exilé, Dublin n'é-tait pas, à l'époque, un lieu attirant, la dégradation de Bucarest avait atteint, au prin-temps 1986, un degré qui décourageait jusqu'au sarcasme.

La Fondation Bill et Melinda Gatesdu milliardaire américain Bill Gates,fondateur de Microsoft, compte infor-matiser les bibliothèques publiquesde Roumanie.

Des représentants de la Fondationse sont entretenus avec des respon-sables du ministère de la Culture surle sujet. Ce projet fait partie de la"Global Libraries Initiative", Fondationdont l'objectif est d'équiper en maté-riels informatiques les bibliothèquespubliques de plusieurs pays.

Déjà le Mexique, le Chili, laLituanie et la Lettonie bénéficient dece système grâce aux époux Gates.Leur Fondation pèse environ 32 mil-liards de dollars, soit la moitié de lafortune de Bill Gates considérécomme l'homme le plus riche dumonde.

Microsoft informatisegratuitement les bibliothèques roumaines

Norman Manea obtient

L'Etat roumain va investir 500 M€

dans les quatre prochaines années,dont 60 % seront fournis par l'UE,pour élargir d'environ quatre mètreset stabiliser les plages de la merNoire, lesquelles perdent chaqueannée entre 0,7 m et 3 mètres. Desdigues de protection seront crééespour retenir les bancs de sable.Mamaia Sud et Eforie Nord seront lespremières stations concernées, lestravaux commençant dès cetteannée. En quarante ans, les plagesde Mamaia se sont rétrécies de prèsde soixante mètres.

Du sable pour lesplages de la mer Noire

Les NOUVeLLes de ROUMANIe

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SSociétéLes NOUVeLLes de ROUMANIe

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Actualité

La Roumanie connaît depuis début décembre une nouvelle crise politique,provoquée par la sortie de la majorité gouvernementale du PartiConservateur. L'actuelle coalition au pouvoir formée par le parti

Démocrate du Président Basescu et du Parti National Libéral du Premier ministreCalin Popescu Tariceanu se retrouve donc dans une position inconfortable auParlement, où elle est privée de majorité claire.

Le Parti Conservateur, ancien Parti Humaniste, est en fait une émanation de l'an-cien Parti communiste. Autour du milliardaire Dan Voiculescu, proche de l'ancienneSecuritate, il regroupe des membres de la nomenklatura issus du Parti communiste,des services secrets, de lapolice ou de l'Armée. S'iln'a aucune base populaire,il dispose d'un certain pou-voir de nuisance. Nombrede ses dirigeants sont com-promis dans des affaireslouches et des scandales.Son principal objectif estde servir ses intérêts etmaintenir les privilègesdont bénéficient ses élus.

En cela, même s'il esten pointe dans lesdomaines touchant la cor-ruption et les malversations, il n'a guère de leçons à recevoir des autres partis, donttous les leaders, sans exception, sont d'anciens nomenklaturistes, souvent tenus parleur passé d'informateurs de la Securitate.

La situation politique s'est compliquée de par l'état de guerre larvée qui existedepuis de nombreux mois entre le Président et son Premier ministre, dont il essaie envain de se débarrasser. Pour réussir sa manœuvre, Traian Basescu a provoqué une scis-sion du Parti National Libéral qui fragilise à l'extrême Calin Popescu Tariceanu.

Divisée, la situation de la coalition gouvernementale est devenue intenable et lepays se dirige vers des élections législatives, dont Traian Basescu, qui dispose d'unebonne cote personnelle aux yeux de l'opinion publique, espère tirer profit pour ques'en dégage une majorité qui lui soit favorable.

A la veille de l'entrée de la Roumanie dans l'UE, toutes ces péripéties ont fait mau-vais effet à Bruxelles, où à la méfiance sur le passé des représentants de la Roumaniese sont ajoutées des considérations peu flatteuses sur leur sérieux.

L'ancien Premier ministre TheodorStolojan a démissionné de son postede conseiller en matière économiqueet sociale auprès du président TraianBasescu. Stolojan compte lancer unenouvelle plateforme libérale qui vise àunir les différentes forces politiquesde droite. A ses côtés se trouventplusieurs "dissidents" exclus du PartiNational Libéral et qui sont ouverte-ment contre le Premier ministre enexercice Calin Tariceanu. Le prési-dent Basescu a déclaré que TheodorStolojan ne pouvait continuer en tantque conseiller de la présidence touten poursuivant son projet politique.Les deux hommes auraient pris cettedécision d'un commun accord.Depuis le début du mandat deBasescu, Stolojan est le septièmeconseiller présidentiel à quitter lepalais présidentiel de Cotroceni.

La crise politique devrait déboucher sur des élections législatives anticipées

Politique

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PITESTI

CLUJ

PLOIESTI

SIGHET

Basescu fait le vide autour de lui

Du rififi dans la majorité

Selon la revue Capital, les 300Roumains les plus riches tota-lisent une fortune de 17 mil-

liards d'euros, soit environ 18,3% du pro-duit intérieur brut du pays. Pour faire par-tie de ce top 300, il faut disposer d'unefortune d'au moins 8 millions d'euros. Uncertain nombre d'hommes politiquesfigurent parmi ces millionnaires. DanVoiculescu, président du parti conserva-teur (PC, anciens nomenklaturistes)possède une fortune estimée à près de

470 millions d'euros, qu'il aurait léguée àses deux filles depuis qu'il est présidentdu PC. George Copos, sénateur du PC etpatron du club de foot Rapid de Bucarestaccumule une fortune de 380 millionsd'euros.

Quant au Premier ministre, CalinTariceanu, depuis longtemps dans lesaffaires dont il dit ne plus s'occuperdepuis qu'il est chef du gouvernement,ses arrières sont assurés: sa fortuneatteint environ 13 millions d'euros.

La fortune des hommes politiques

Le budget 2007 prévoit une haus-se des salaires pour les responsablesdes principales institutions de l'Etat,indique le quotidien Ziarul Financiar.Ainsi, le président de la Cour consti-tutionnelle bénéficiera d'une augmen-tation de 27% de son salaire quipasse de 2.254 € à 2.856 € parmois. Pour les députés, le salairepassera de 1.349 € à 1.813 € men-suel, en croissance de 34%.

Le président de la Roumaniegagnera 2.054 € au lieu de 1.854 €mensuel (11% de plus) et le Premierministre 1.912 € au lieu de 1.690 €par mois (13% de plus).

Le Président gagne132 euros de plus queson Premier ministre

L’hiver, les traditions, l’Europe...

Traian Basescu à son Premier ministre: “je t’ai dit depuislongtemps que tu n’es pas un petit garçon sage,

que tu n’écoutes pas ton Président”. (Vali)

Quelques jours avant Noël, à la SaintIgnat,on saigne le cochon pour les fêtes.

Après avoirséché, le maïsservira à nourrirle bétailjusqu’aux beaux jours.

Préparation et dénoyautage des

prunes en famille pourla réserve

de tsuica, consacrée à la consommation

personnelle ou monnaie d’échange.

Un petit appareil bien utile pour décortiquer les grains de maïs

destinés aux volailles de la basse cour.Cârnati... Après avoir tué le cochon,

hommes et femmes s’affairent à préparer saucisses et charcuterie

Les réserves de la Saint Ignat serviront pendant de longs mois. On les met à fumer

dans des caves ou au congélateur.

Bûches pour le bois de

chauffage,moyen le moins

coûteux pourrester au

chaud.

Alambic pour la tsuica.

Désormais, seulle bouilleur

de crû patenté pourra la distiller.

Du bouillonde tomates à pleine marmite pour corserles soupesqui tiendrontchaud, lorsdes mauvaisjours.

Les NOUVeLLes de ROUMANIe

40

SSociété Les NOUVeLLes de ROUMANIe

13

Actualité

BUCAREST

ORADEA

BAIAMARE

TIMISOARA

ARAD

SIBIU

IASI

BRASOV

CONSTANTACRAIOVA

TARGUMURES

FOCSANI

TULCEA

SUCEAVA

BACAU

PITESTI

CLUJP. NEAMT

Les crimes du communisme pourraient devenir imprescriptibles

Politique

Amoins de deux semaines de l'adhésion de laRoumanie à l'Union européenne, le président rou-main, Traian Basescu, a solennellement

condamné le régime communiste, lundi 18 décembre devant leParlement. Lech Walesa, ancien président polonais et ex-lea-der syndicaliste de Solidarnosc ainsi que Jeliu Jelev, l'ancienprésident bulgare, étaient présents dans l'hémicycle. Le prési-

dent Basescu, an o t a m m e n tannoncé qu'unjour de commé-moration seraitétabli pour lesvictimes ducommunisme etun musée créé àleur mémoire.

Face auxdeux Chambres

réunies, sa conclusion a sonné tel un verdict: "Le régime com-muniste fut illégitime et criminel." Ce jugement sans appel estle fruit du travail d'une commission d'historiens et de dissi-dents anticommunistes qui vient de publier un rapport de 660pages sur les cinq décennies de dictature. Il s'agit d'une pre-mière dans un pays de l'ancien bloc communiste, dont la plu-part sont membres de l'Union Européenne.

"J'ai trouvé dans ce rapport les raisons pour lesquelles jepeux condamner, au nom d'un Etat démocratique, le régimecommuniste en Roumanie (...), a déclaré le président. C'étaitun régime totalitaire né dans la violence et qui s'est achevé

dans la violence, une oppression qui a privé le peuple roumainde cinq décennies d'histoire moderne, qui a nié la loi et obligéles citoyens à vivre dans le mensonge et dans la peur."

Cartons rouges au Parlement

Les crimes et les abus perpétrés sous le régime commu-niste pourraient dès lors devenir imprescriptibles. Or, parmiles anciens bourreaux, une bonne partie occupent toujours desfonctions publiques. La réaction du parti nationaliste RomaniaMare (Grande Roumanie) a été vive et immédiate. L'ancienchantre du dictateur Nicolae Ceausescu et chef du parti extré-miste de la Grande Roumanie, Vadim Tudor, a littéralementpris le Parlement pour un stade de football. Entouré de thu-riféraires surexcités qui agitaient des cartons rouges, il a tentéd'interrompre le président Traian Basescu avec des coups desifflets et des injures.

"Je demande pardon à toutes les personnes qui ont eu leurvie ruinée par la dictature communiste", a poursuivi, imper-turbable, le président Basescu, en référence aux 2 millions deRoumains tués et maltraités par l'ancien régime. De fait, lesvictimes vont désormais bénéficier d'une base juridique pourréclamer une indemnisation, tandis que les anciens tortion-naires risquent la prison.

C'est en tout cas le vœu de Marius Oprea, baptisé le "chas-seur de la Securitate" et nommé en 2005 conseiller pour lasécurité nationale du Premier ministre. "Après la deuxièmeguerre mondiale, on a assisté à un procès de dénazification,rappelle-t-il. Nous devons faire la même chose avec les tor-tionnaires qui vivent parmi nous."

La petite larme au coin de l'œilque n'arrive pas à retenir enpublic Traian Basescu,

intrigue, émeut ou indispose ses conci-toyens. La dernière occasion a été àBruxelles, lorsque la Président a annoncéque le sommet des chefs d'Etat venaitd'entériner définitivement l'entrée de laRoumanie dans l'Union Européenne.Mais la même scène s'était déjà produite,avant les élections présidentielles,lorsque Theodor Stolojan, candidat offi-ciel de l'opposition, avait annoncé qu'il seretirait de la compétition pour lui laisserla place libre.

Au printemps dernier, TraianBasescu n'avait pu refouler ses sanglotslors de la visite du musée de l'Holocausteà Whasington; en octobre, cet ancienmarin y avait été également de sa larme àl'occasion de l'ouverture de l'année uni-

versitaire de l'Académie navale "Mirceacel Batrin" (Mircea le Vieux) deConstantsa, lorsqu'il évoqua ses souve-

nirs devant les étudiants. Enfin, il ne putnon plus contenir son émotion lors de lacérémonie d'hommage au soldat roumaintué en Afghanistan.

Psychologues, psychanalystes, com-mentateurs politiques s'interrogent sur cecomportement plutôt étranger aux

homme roumains qui ne montrent guèreleurs sentiments. "Iliescu gagnait la sym-pathie par un discours où il se présentaitcomme un homme pauvre et honnête ; lui,parce qu'il est un homme comme lesautres" avancent les uns; d'autres soutien-nent qu'ainsi "il se démarque de l'imagedes politiciens sans scrupules, affairistes,corrompus, caméléon".

Relevant que le Président impliquesa famille, ses filles, dans la constructionde son image, certains pensent qu'il misesur la fibre sentimentale des Roumains."Ce ne serait certainement pas possibleen Allemagne, mais çà marche avec leslatins… Regardez Berlusconi, comme ils'énerve, s'emporte, ce qui fait sa popula-rité". Est-ce à dire qu'à ses talents de poli-ticiens, Traian Basescu rajouterait ceuxde "comediante" ? Ou bien se laisserait-ilaller volontiers à son naturel ?

Les larmes (de crocodile ?) du Président

Sports

SALONTA

TG. JIU

Quelques unes des centaines de milliers de victimes, répertoriées au Mémorial de Sighet.

Contrôles anti-dopage pour les joueurs d'échecs

La Fédération Internationale d'Echecs a décidé d'introduire des contrôlesanti-dopages lors des championnats internationaux qu'elle organise afin dese mettre en

con-formité avec les règle-ments qui ont cours dansd'autres fédérations spor-tives pour que sa discipli-ne soit reconnue lorsdes prochains JeuxOlympiques. Il s'agit demontrer que les joueursd'échecs n'ont absorbéaucune substance leur per-mettant de bonifier leurscapacités intellectuelles.Sans attendre que cettedécision entre en vigueur,l'équipe roumaine a décidéde l'appliquer afin que sesjoueurs, qui ont une chancesérieuse de médaille, ne puissent avoir de mauvaises surprises.

Policiers bulgaressoumis à la question…

Les autorités bulgares étantsommés par Bruxelles de combattrela corruption, notamment parmi lespoliciers, elles ont décidé de sou-mettre ceux-ci à un test comprenantune grille de 31 questions. Les poli-ciers n'atteignant pas le seuil de 16bonnes réponses devaient être sou-mis alors à un examen psycholo-gique et, en cas de nouvel échec, audétecteur de mensonges.

Les auteurs de cette mise à l'é-preuve affirment qu'elle devrait per-mettre d'identifier les policiers cor-rompus avec une marge d'erreur pra-tiquement nulle. Les autorités en ontprofité pour rappeler que les per-sonnes qui tentaient de corrompreles agents, même pour des infrac-tions minimes, risquaient une peineallant jusqu'à six ans de prison.

Candidat à la présidence de l'UEFA (Union Européenne des Fédérations deFootball), lors de sa prochaine assemblée, qui se tiendra fin janvier àDüsseldorf, Michel Platini, 51 ans, espère bien détrôner l'actuel titulaire du

poste, le Suédois Lennart Johansson, en place depuis 1990. Pour cela, l'ancien inter-national multiplie les promesses aux fédérations des pays de l'Est, dont la Pologne, la

Bulgarie et la Roumanie, afin d'obtenirleurs suffrages. Il a annoncé que, s'il estélu, l'UEFA distribuerait davantage d'ar-gent à leurs clubs engagés dans la Liguedes champions pour qu'ils puissent ache-ter de meilleurs joueurs, moderniser leursstades. Il entend aussi limiter le nombremaximum de clubs engagés à trois parpays (Espagne, Angleterre et Italie en dis-posent de quatre), libérant ainsi des placespour les fédérations sous-représentées.

Platini souhaite ainsi rééquilibrer la compétitions et améliorer son niveau tout commecelui des championnats nationaux.

Le candidat Platini prometde l'argent aux clubs de l'Est

Des supporters du Dinamo créent la panique dans un avion

La compagnie aérienne low cost Blue Air estime à environ 200.000 euros lemontant des dommages occasionnés par des supporters hooligans du clubde foot Dinamo. A la mi-novembre, en revenant de Bruges où le Dinamo

avait disputé un match comptant pour la coupe UEFA, des supporters, visiblementéméchés, ont commencé à ravager l'avion qui les ramenait à Bucarest, déchirant lessièges et cassant un miroir des toilettes. Une altercation avec un supporter d'une autreéquipe serait à l'origine de l'incident. Deux des supporters du Dinamo ont été mis engarde à vue par la police à leur descente d'avion.

Brasov disposera d'un stade ultra-moderne de 20 000 places, auxnormes UEFA, en 2009. Il remplace-ra le vieux stade municipal, qui seradétruit, et sera situé à la sortie de laville, sur la route de Sibiu. Le projetcomprend également la réalisationd'une salle polyvalente de 6000places, trois terrains d'entraînementen plein air et un autre couvert. Unhôtel, des espaces commerciaux etdes aires de parking verront aussi lejour. Le coût de l'ensemble, d'unmontant estimé à 40 M€, serafinancé dans le cadre d'un partena-riat entre la mairie et un groupeprivé.

Un stade aux normesUEFA à Brasov

Cognac contre tsuica... Le perdant est tenu de “boire” les pièces prises

à son adversaire pour égaliser les chances.

Les NOUVeLLes de ROUMANIe

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SSociétéLes NOUVeLLes de ROUMANIe

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Actualité

Le service militaire obligatoire est officiellement supprimé depuis le 1er jan-vier 2007, ce qui clarifie la situation : ces dernières années, le nombre dejeunes ne répondant pas à la conscription ou utilisant des subterfuges pour

y échapper n'avait cesser de croître. L'armée roumaine devient donc une armée pro-fessionnelle qui engagera 5000 recrues chaque année.

Les soldats mieux payés que les enseignants ou les médecins

Désormais, l'armée roumaine se compose-ra exclusivement de professionnels. Il n'y auraplus de service militaire obligatoire, le recru-tement se fera sur une base volontaire. Ilsemble pour l'instant que les candidatures nemanqueront pas. Depuis le 1er janvier, l'arméeouvre aussi ses portes aux femmes. D'ailleurs,35% des demandes ont été faites par des femmes.

L'uniforme attire des jeunes de professions les plus variées, qu'ils soient ensei-gnants ou médecins. Un emploi stable et un salaire décent semblent être les principalesraisons motivant leur choix. Une autre catégorie de candidats est formée de ceux qui,ayant déjà eu un parent dans l'armée, en font une sorte de tradition familiale.

Chaque année, 5000 jeunes, hommes et femmes, pourront entrer dans l'armée rou-maine, principalement dans l'armée de terre. Les conditions de recrutement sont lessuivantes: être âgé entre 18 et 26 ans, être de citoyenneté roumaine, résider enRoumaine, avoir une bonne condition physique et psychique, ne pas avoir eu de pro-blèmes avec la justice et ne faire partie d'aucun parti politique. Les futurs soldats rece-vront 385 euros par mois, soit trois fois plus que le salaire moyen net. À cela, pour-ront s'ajouter d'autres compensations basées par exemple sur la spécialisation ou lesconditions de travail, sans parler des facilités de logement ou d'une aide financièrepour le loyer des soldats provenant d'une autre localité que celle où ils seront affectés.

Les volontaires devront d'abord passer un concours, puis suivre une préparationde quatre mois, à la suite de quoi l'aspirant militaire pourra signer un contrat de quatreans. Ils pourront rester sous-officiers mais auront aussi la possibilité de devenir offi-ciers. Interviewée par un journal de Bucarest, une jeune enseignante a expliqué sonchoix d'intégrer l'armée: "L'argent compte certainement. Je suis enseignante de langueroumaine et ce travail me plait, mais le salaire n'est pas satisfaisant ".

Trop de candidates !

Une gradée de l'armée roumaine rappelle l'expérience d'une école militaire danslaquelle, il y a trois ans, le nombre de femmes avait dépassé celui des hommes. "Il yavait 100 postes et les femmes avaient droit d'entrée autant que les hommes. Maisl'armée a dû poser des limites"... En 2007, l'armée roumaine comptera 75 000 mili-taires et 15 000 civils travaillant pour elle. Depuis 2004, la Roumanie est membre del'OTAN. Les autorités roumaines ont plusieurs fois confirmé leurs intentions de deve-nir un facteur de stabilité dans la région de la Mer Noire.

Par ailleurs, ces dernières années, Bucarest s'est rangée au côté des États-Unisdans la lutte "contre le terrorisme". Environ 900 militaires roumains se trouvent enIrak alors que 500 autres sont disséminés en Afghanistan. Les militaires roumains ontégalement participé à des missions de maintien de la paix en Somalie, au Rwanda, enAngola; ils sont aussi présents au Congo, au Kosovo, en Ethiopie, en Côte d'Ivoire, auBurundi, au Libéria, en Géorgie. (Le Courrier des Balkans)

Politique

L'ancien Premier ministre AdrianNastase et sa femme Dana ont étémis en examen par la Direction natio-nale anti-corruption (DNA) pour avoirperçu des pots-de-vins d'un montanttotal de 1,3 million d'euros. Les deuxépoux sont notamment accusésd'avoir importé de façon illégale plu-sieurs meubles et objets de valeur deChine. Nastase, chef du gouverne-ment entre 2000 et 2004 et candidatdéchu aux présidentielles, aurait parailleurs perçu des sommes impor-tantes de plusieurs sociétés pour sacampagne électorale.

BUCAREST

ORADEA

BAIAMARE

TIMISOARA

ARAD

IASI

BRASOV

CONSTANTACRAIOVA

TARGUMURES

GALATI

TULCEA

BUZAU

SUCEAVA

BÂRLAD

PLOIESTI

CLUJ

Adrian Nastase mis en examen

SIBIU

VASLUI

ALBA IULIA

Fini le service militaire obligatoire

Ala question "que feriez-vous si vous gagniez unmillion d'euros ?", 25 % des Roumains de 14 à 75ans ont répondu qu'ils investiraient cet argent

dans une affaire profitable, 27 % préférant le partager avecleur famille et leurs parents. 20 % en donneraient une grandepartie au gens dans le besoin, 17 % en profiteraient pour se dis-traire, 2 % le placeraient sur un compte bancaire. Les hommes

se montrent plus terre à terre, 31 % privilégiant les investisse-ments et 22 % les dons, alors que pour les femmes, c'est lecontraire, respectivement 17 % et 34 %. Ce ne sont donc pasles bons sentiments qui manquent… mais l'argent. Toutefoiscelui-ci ayant la réputation d'être corrupteur, que resterait-ilvraiment de ces inclinations altruistes chez le chanceux quiaurait empoché le gros lot ?

Roumains au grand cœur L'armée roumaine

se professionnalise et se féminise

Insolite

La liaison entre le sélectionneur de l'équiped'Angleterre, le mieux payé du monde, leSuédois Sven Goran Eriksson, et une

Roumaine de 33 ans, Ruxandra Galeriu, s'est avérée fata-le pour celui-ci, qui a été sommé par la Fédération de foot-ball anglaise de faire ses valises.

La presse à scandale britannique, menant enquête jus-qu'en Roumanie, avait révélé qu'Eriksson entretenait unerelation avec cette chanteuse de cabaret alors que parailleurs il était fiancé avec une avocate italienne, NancyDell'Olio, qu'il devait épouser le mois-même, ce qui avaitchoqué l'opinion publique. Certains supporters anglais ontmême accusé la belle roumaine d'être la cause des piètresperformances de leur équipe à la dernière coupe dumonde.

Roumaine fatale

Toutes les expertises grapholo-giques cherchant à déterminer quelétait l'auteur des 18 lettres et rapports

"Sanda" corbeau de la Securitate

Plusieurs firmes, notamment àBucarest, se sont spécialisées dansla location de Pères Noël en chair et

en os, au moment des fêtes. La dernière mode,quand on habite dans un immeuble est de lesfaire arriver par le balcon, à l'heure convenue,leur hotte chargée de cadeaux.

Des Pères Noël alpinistes sont ainsirecrutés qui descendent en rappel, depuis ledernier étage, à l'aide de cordes, après que leurfirme se soit mise d'accord avec l' administra-teur des lieux. Il en coûte entre 40 et 80 €

l'heure... Mais le tarif est un peu plus cher,d'environ 6 €, si le Père Noël, d'un âge plusvénérable, porte une véritable barbe et non unefausse.

La police d'Oradea a démantelé un gang de cinq personnes qui s'é-tait spécialisé dans la fabrication de faux passeports et le transfertde leurs titulaires dans l'espace Schengen. Il en coûtait entre 600 à

mille euros à leurs clients, Roumains et Moldaves, qui ne pouvaient pas pré-senter les sommes exigées aux frontières par les douaniers ou étaient interditsde séjour après une expulsion. Confondant cinéma et réalité, le chef du gangse faisait appeler Belmondo, pour en imposer à ses comparses et impression-ner les candidats audépart… oubliant quenotre "Bébel natio-nal", s'il se livre àquelques arnaques surla pellicule ne le faitjamais au détriment depauvres gens et tou-jours avec le sourire !

Une Roumaine, qui devait récupérer un colis postal envoyépar un prêtre, a été choqué d'y découvrir, dans une simpleboîte en carton, les ossements de son père, mort voici seize

ans. La femme avait été avertie auparavant par le prêtre que ladépouille de son père serait exhumée du cimetière local et sa tombemise en vente. "Je n'aurai jamais imaginé qu'un prêtre puisse procéderde cette façon" a-t-elle déclaré, assurant n'avoir autorisé ni l'exhuma-tion, ni la vente de sa tombe. Dans la boîte, elle a également découvertdes vêtements et des chaussures qui n'appartenaient pas au défunt.

Père Noël Alpiniste “Bébel” fait des émules

Des manières peu orthodoxes

Un "prêtre" en soutane et longue barbe a étéintercepté complètement ivre au volant desa voiture par la police alors qu'il roulait

depuis trente kilomètres à contresens sur l'autorouteBucarest-Pitesti. Refusant de présenter son permis deconduire, l'homme s'en est pris violemment aux poli-ciers, cassant leur pare-brise, les traitant de "suppôt ducommunisme", injuriant leurs mères, les menaçant desfoudres du Bon Dieu.

Emmené au poste, voulant téléphoner au PrésidentBasescu, il accusa les policiers du vol de son portable.Alerté, le Patriarcat de l' Eglise Orthodoxe lui a déniétoute qualité de prêtre, indiquant qu’il portait abusive-ment la soutane pour escroquer de l'argent aux fidèleset célébrait des services religieux rétribués à la mémoi-re des défunts dans les cimetières de Bucarest où ilallait repérer des familles éplorées.

Le Bon Dieu a les épaules larges

Patriote roumain lors des

cérémoniesde la fête

nationale du1er décembre.

à la Securitate dénonçant ses conci-toyens, sous Ceausescu, et signés"Sanda", ont abouti à la mêmeconclusion: il s'agit bien de RodicaStanoiu, sénatrice PSD, ancienneministre de la Justice d'AdrianNastase et proche amie de IonIliescu. "Le corbeau" travaillait à l'é-poque à l'Institut de Recherche juri-dique. Rodica Stanoiu avait menti àplusieurs reprises sur la réalité de sesactivités. Pour se défendre, elle a indi-qué que son écriture d'avant la"Révolution" avait changé avec celled'après… à la suite d'un mal de dos.

Femmes élèves officiers à l’Académie de police.

Les NOUVeLLes de ROUMANIe

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Sports

SSociété Les NOUVeLLes de ROUMANIe

15

Actualité

Calin Popescu Tariceanu a été opéré dugenou dans un hôpital bordelais, finnovembre, par une équipe de méde-

cins français et roumains, dont le Dr ChristopheBaudot, ancien médecin de l'équipe de rugby deRoumanie. La technique d'intervention employéeétait l'une des plus élaborée disponible actuelle-ment, utilisant un ordinateur et une sonde ensystème 3 D, permettant de repositionner le liga-meznt endomagé avec une très grande précision.Le Premier ministre, qui pendant son séjour bor-delais est resté en liaison constante avec son gou-vernement, est rentré en Roumanie quatre joursplus tard, reprenant sa charge immédiatement,

ses médecins roumains s'occupant de suivre sarééducation. Il a pu commencer à vraiment sedéplacer trois semaines plus tard, à l'aide debéquilles, son complet rétablissement demandantsix mois.

Calin Popescu Tariceanu avait été victimed'un accident de moto, en juillet dernier. Alorsqu'il pilotait sa Harley-Davindson, ce passionnéde grosses cylindrées, ancien concessionnaire deCitroën en Roumanie, avait percuté une voiturevenant en face, alors qu'il était sorti à gauche d'unvirage. L'accident avait été sans gravité mais luiavait provoqué une entorse au genou, nécessitantla pose d'un plâtre puis le port d'une orthèse.

Le Premier ministre opéré à Bordeaux

BUCAREST

ORADEA

BAIAMARE

TIMISOARA

ARAD

SIBIU

IASI

BRASOV

CONSTANTACRAIOVA

TARGUMURES

GALATI

BRAILA

SUCEAVA

R. VALCEA

CLUJ

BISTRITA

En mai dernier, Cyril Théreau jouait encore pour le SCO d'Angers, clubfrançais de Ligue 2. Après un passage éclair à Charleroi, en Belgique, l'at-taquant français foule désormais la pelouse du stade Ghencea avec le

maillot du Steaua Bucarest (L'Etoile de Bucarest). Il a même affronté l'OlympiqueLyonnais en ligue des champions.

"C'est fou… quand je pense que je joue contre Beckham ou Ronaldo lors des ren-contres avec le Real Madrid !". A 23 ans, Cyril Théreau,originaire de Laragne, dans le sud de la France, a fait lepari de la Roumanie sans hésiter. Un choix atypique:après Xavier Méride, qui avait brièvement joué auDinamo Bucarest en 2003, il est seulement le deuxièmeFrançais à évoluer dans le championnat roumain.

"Tout s'est passé très vite" raconte le grand (1 m 89)jeune homme, sourire charmeur et détermination sansfaille. "Lors d'un match de Charleroi contre Liège,adversaire du Steaua lors du tour préliminaire de laLigue des champions, les dirigeants roumains m'ontrepéré et fait une offre. J'ai accepté, je voulais connaître

un autre championnat. Steaua est un grand club: demi-finaliste de la coupe UEFA,l'an dernier, qualifié cette saison en ligue des champions; c'est ce qui m'a motivé".

"Le côté agressif du jeu m'a surpris"

Après un transfert de 600 000 €, d'une durée de quatre ans, officialisé le 31 août2006, le voilà donc qui débarque "dans un pays et dans un championnat dont je nesavais rien. Ce qui m'a surpris, c'est le côté agressif du jeu. Il faut se battre sur chaqueballon. La ferveur des supporters est aussi très impressionnante. Il y a ici un vrai culteautour du foot".

Quelques mois après son arrivée dans le club ultra-médiatisé du sulfureux GigiBecali, le jeune Français se fait doucement à sa nouvelle vie. "Au club, l'acclimatations'est bien passée. Et grâce à moi, les joueurs et les dirigeants peuvent réviser lefrançais qu'ils ont appris à l'école" sourit-il.

Sur le plan sportif, le bilan est mitigé. "Je progresse, c'est sûr; le rythme est plussoutenu, je joue avec de grands joueurs. Mais je ne suis pas content de mon début desaison; je n'ai pas joué un match entier, j'ai été expulsé contre le Dinamo et suspen-du. Aujourd'hui, je dois montrer que j'ai ma place sur le terrain. Je suis venu ici pourgagner et remporter le titre avec le Steaua". La détermination de Cyril Théreaumontre qu'Angers et Charleroi sont déjà loin.

Marion Guyonvarch (Regard)

L'attaquant opérait avant à Angers, puis à Charleroi

Cyril Théreaul'étoile française du Steaua

Les autorités roumaines prévoientd'instaurer une taxe sur le fuel, endeux phases, d'abord en juin 2007,puis en janvier 2008. Le prix du fuelpar litre augmentera ainsi de 10 cen-times d'euros; au final cette mesuredevrait faire grimper de 20% le prixdu carburant, selon les estimationsdu Centre roumain pour les poli-tiques économiques (CEROPE). Lesrevenus drainés par cette nouvelletaxe, ajoutés aux autres taxes envi-ronnementales, co-financeront lesprojets environnementaux des dixprochaines années.

Protection de l'environnement: le fuel taxé

BLAJ

CHISINAU

HUNEDOARA

La circulation a été bloquée le 1er décembre, jour de la fêtenationale, dans le quartier de l'Arc de Triomphe et lesblindés de l'armée ont monopolisé la chaussée. Pourquoi

le 1er décembre ? 88 ans plus tôt, la victoire des alliés en 1918 mar-qua la naissance de la "grande Roumanie": L'Etat roumain unitaireétait proclamé le 1er décembre 1918 à Alba Iulia, en Transylvanie(lieu officiel des célébrations de la fête nationale), et le Traité deSaint-Germain-en-Laye en 1919 entérina l'union de la Bucovine, laTransylvanie et la Bessarabie... Avant que le pays ne connaissed'autres modifications de ses frontières.

Quand Iliescu n'aimait pas Noël

Politique

Le ministre de l'Agriculture Gheorghe Flutur aété révoqué de ses fonctions par le présidentTraian Basescu. Ce dernier a enfin accepté la

demande du Premier ministre Calin Tariceanu de lelimoger. S'il n'y a pas de faute professionnelle particu-lière à lui reprocher, le Premier ministre s'est certaine-ment senti trahi après la démission de Gheorghe Fluturde son poste de vice-président du Parti national libéral.Celui-ci a rejoint la "plateforme libérale" de TheodorStolojan, ancien Premier ministre, qui tente de déstabili-ser le Parti national libéral et son président, CalinTariceanu lui-même.

Des ministres poursuivis pour espionnage

Le président Traian Basescu a convoqué une commissionspéciale afin de vérifier les accusa-tions qui planent sur le ministre

démissionnaire de l'Economie Codrut Seres(photo) et celui des TélécommunicationsZsolt Nagy, poursuivis pour espionnage ettrafic d'influence par le Parquet général. Lesdeux ministres auraient transmis des docu-ments confidentiels à des employés du CréditSuisse First Boston, société consultante dansla privatisation de plusieurs compagnies d'électricité et de communi-cations, qui a ainsi pu conseiller au mieux ses clients repreneurs.

L'ancien président Iliescu, qui ne manquait pasune messe de Noël quand il était en fonction,tout en s'affirmant athée, n'a pas toujours été

aussi large d'esprit, s'il faut en croire la revue "Revista22". En 1968, au lende-main de cette fête, alorsqu'il était ministre de la jeu-nesse de Ceausescu, il avaitconvoqué une réunion del'UTC (Union des JeunesCommunistes) pour s'enprendre à son manque d'ac-tivisme. Ion Iliescu avaitété ulcéré de voir plus de2000 jeunes descendre dans

les rues de la capitale pour chanter des "colinde" (chantsde Noël); quatre étudiants avaient d'ailleurs été arrêtés.Le jeune ministre avait dénoncé "cette manifestation devoyous et d'anarchistes, pris de boisson et vociférants"et en avait profité pour stigmatiser le manque de forma-tion idéologique "des étudiants qui vont écouter despièces de théâtre sombres et sans esprit militant, qui seconduisent avec légèreté, ne pensent qu'à se distraire etse marient à l'église, sans que l'UTC ne réagisse".

Ministre limogé

Fête nationale

Une enquête récente montre que 53 % des Roumains esti-ment que le communisme a été une bonne idée, bienappliquée pour 12 % d'entre eux, mal interprété pour

80 %. Pour un tiers c'était une mauvaise idée à la base. Le profil desnostalgiques ou sympathisants montre qu'il s'agit de personnes deplus de 55 ans, faiblement scolarisées, aux revenus inférieurs à 100 €et sans relations, provenant de milieux pauvres ruraux, établis surtouten Moldavie et Muntenie, mais aussi de citoyens qui avaient des res-sources et un statut plus confortable sous l'ancien régime.

Pour plus de la moitié des Roumainsle communisme est une bonne idée

La Commission de discipline de la fédération roumaine de Football a décidéde suspendre pour 18 mois de ses fonctions dirigeantes, le patron mafieuxdu Steaua Bucarest, Gigi Becali, lui interdisant par ailleurs d'exercer toute

activité liée au football pendant cette période. A l'issue du derby perdu par son équi-pe devant un de ses rivaux de la capitale (0-1), le Dinamo, Gigi Becali avait insulté lesarbitres, les accusant d'avoir été payés par ses adversaires. Par ailleurs, à l'issue dumatch contre le CFR Cluj, employant des termes xénophobes, il avait invectivé lesdirigeants de ce dernier club, situé en Transylvanie, déclarant qu'il ne supportait pasque "les Hongrois viennent le voler en Roumanie". (Le sport continue en page 40)

Gigi Becali suspendu pour 18 mois

La maternité Ghica Voda de Iasi afait installer un circuit interne deradio qui diffuse dans chacune deses 38 chambres et dans les sallesd'attente, des informations et desconseils aux jeunes mères oufemmes qui vont accoucher, concer-nant les maladies infantiles, les pré-cautions à prendre pour élever lesenfants, leur croissance, la contra-ception. Cette initiative est uniquepour l'instant en Roumanie. D'uncoût de 2500 €, cette radio a étéfinancée par le Fonds pour l'aide àl'allaitement au sein.

Emissions radio pour les jeunes mères

Un bébé de 5,7 kg, mesurant 57centimètres, a vu le jour à la mater-nité Ghica Voda de Iasi, l'accouche-ment se déroulant sans complication.Sa mère, Maria Furtuna, 28 ans,avait déjà mis au monde, voici cinqans, une petite fille pesant 4,5 kg.

Bébé-record

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C'est une menace sérieuse pour les agriculteurs, car la plu-part des produits alimentaires contiennent au moins des tracesde soja. La Roumanie pourrait aussi voir son accès aux fondsstructurels pour des projets agricoles se réduire.

Dès janvier, la Roumanie va rejoindre un club qui a desnormes strictes sur la question des OGM et dont l'opinionpublique est sur le qui-vive. Plusieurs pays de l'UE, dontl'Allemagne et l'Autriche, ont carrément interdit la culture etl'importation de semences génétiquement modifiées. La légis-lation de l'UE n'interdit pas la production d'OGM, mais elleentend que soit strictement respectée la réglementation concer-nant la dissémination des OGM dans l'environnement, la traça-bilité et l'étiquetage des OGM dans les produits alimentaires etl'alimentation pour les animaux.

Seules les semences approuvées par l'Autorité européennepour la sécurité alimentaire peuvent être commercialisées dansles pays de l'UE. Ces mécanismes européens très stricts répon-dent aux préoccupations de nombreux scientifiques sur lesmodifications génétiques. Certains s'inquiètent des consé-quences invisibles et non prévisibles des OGM sur l'environ-nement et la santé.

Pays test pour la décontamination

Le Professeur Gilles-Eric Seralini de l'université de Caen,s'est fait l'écho de ces préoccupations, en particulier sur la pro-duction roumaine d'OGM, sur la radio roumaine publique RRIdans un entretien récent. "Le soja cultivé en Roumanie esttraité avec un puissant herbicide appelé Roundup Ready qui ades effets toxiques sur le placenta et l'embryon humain. LeRoundup Ready est utilisé pour détruire les mauvaises herbeset les parasites qui attaquent les cultures de soja, mais ildétruit aussi toutes les autres plantes autour provoquant desdégâts à l'environnement. Le soja traité au Roundup Readyn'est pas autorisé dans l'UE".

Dragos Dima pense qu'il faudra plusieurs années à laRoumanie pour mettre son agriculture en ordre. "Le pays vadevoir procéder à sa propre décontamination des espècesgénétiquement modifiées et mettre en place des systèmesfiables sur le contrôle de la production d'OGM et l'étiquetagedes produits alimentaires. Cela va prendre des années. LaRoumanie pourrait aussi devenir un test pour voir si la décon-tamination des cultures par les OGM est vraiment possible".

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Actualité

Economie

La hausse du prix de l'énergie et les conditions trop avantageuses offertes àPetrom-OMV pour exploiter les ressources du pays ont fini par faire réagirl'exécutif roumain. Un "fonds d'aide sociale" devrait être créé pour alléger

les factures des consommateurs. Pendant ce temps, le président roumain planche surle moyen de sortir le pays de sa dépendance vis-à-vis de la Russie

"Nous avons convenu de trouver une solution afin d'éviter, jusqu'à la fin 2008, quel'augmentation du prix du gaz sur le marché international n'affecte la population", adéclaré le Premier ministre Calin Tariceanu suite à un entretien avec le patron du grou-pe autrichien OMV, Wolfgang Ruttenstorfer. Actionnaire majoritaire de la compagnieroumaine Petrom, OMV est devenu l'un des principaux acteurs sur le marché énergé-

tique du pays. Se disant "ouvert pour col-laborer" après un premier entretien avec leprésident Traian Basescu, le patron dugroupe autrichien serait d'accord pour quesa compagnie contribue à un "fonds d'aidesociale"; en d'autres termes, OMV prendraen charge une partie de la hausse du prix dugaz - 8,5% d'augmentation depuis le 11novembre !

C'est le moins qu'il pouvait faire. Cardepuis le rachat de Petrom en 2004, legroupe autrichien bénéficie de conditions

d'exploitation des réserves du pays en pétrole et gaz particulièrement avantageuses,mais défavorables pour l'Etat roumain. Bucarest ne reçoit que 50 dollars de redevan-ce pour 1.000 m3 de gaz. Raison pour laquelle le Conseil suprême de défense du pays(CSAT) s'est réuni pour voir de plus près le contrat de privation de Petrom, conclu parle gouvernement Nastase et qui, selon le président Traian Basescu, "comporte deserreurs". Parallèlement une enquête a été engagée pour déterminer s'il y a eu corrup-tion dans le cadre des négociations et pour atteinte à l'intérêt national; elle pourraitégalement touchée les contrats de privatisation du gaz. Les réserves de gaz du pays ontdiminué de 75 % et celles de pétrole sont en baisse constante.

Réduire les importations de gaz russe

Par ailleurs, la Roumanie se doit de trouver des sources d'approvisionnementalternatives, un sujet cher au président Traian Basescu saturé d'être dépendant deMoscou - la Roumanie importe 40% de ses besoins du géant russe Gazprom. Plusieursprojets de nouvelles routes d'approvisionnement sont en cours, notamment à partir duMoyen-Orient. D'où la visite au Qatar de Traian Basescu au printemps dernier ainsiqu'en Libye en novembre. Le Président a également annoncé l'instauration d'une com-mission présidentielle d'experts afin de trouver une solution à cette dépendanceénergétique.

Le biodiesel va connaître un boom

D'autre part, en 2007 et 2008, la Roumanie va connaître un boom dans sa pro-duction de biodiesel, produit à partir de colza, tournesol et soja, qui peut être utilisépur ou mélangé aux carburants classiques. Autre avantage, ce carburant est biodégra-dable et peu polluant. Pas moins de six centres de production devraient entrer en fonc-tionnement en 2007. Dernièrement, le groupe BRD-Société Générale et la banque por-tuguaise Caixa General de Depositos ont décidé, sous l'impulsion du groupe portu-guais Martifer, de débloquer 25,1 millions d'euros pour construire une usine dans lesud du pays. Selon les premières estimations, la production roumaine de biodieseldevrait atteindre environ 400.000 tonnes en 2008.

Avec les privatisations, nombre deRoumains ont le sentiment que l'Etata bradé les richesses du pays à desmultinationales, ce qui entraîne amer-tume, hostilité vis à vis des "préda-teurs" étrangers, mises en cause desintermédiaires et négociateurs, sus-pectés d'avoir reçu des pots de vinspour signer des contrats défavorablesau pays mais très juteux pour ceuxqui l'ont emporté. Des enquêtes sontmême ouvertes; c'est le cas parexemple pour Petrom, racheté parl'Autrichien OMV. Annulation desdettes dues à l'Etat, licenciementsmassifs, dispenses d'impôts à acquit-ter pendant près de dix ans, cessionà un prix dérisoire, sont les conditionsque l'on retrouve dans les principalesprivatisations, qu'il s'agisse d'Electrica(acquis par l'Italien Enel), de DistrigazNord (Allemand E. ON Rhurgaz) oude Distrigaz Sud (Gaz de France).Tous ces contrats ont été signés sousle gouvernement Nastase, en 2004.Leurs défenseurs soulignent que lesmastodontes en cause étaient des-tinés à la ferraille ou à la casse etque l'intervention a permis de sauverdes pans entiers de l'économie rou-maine voués à la disparition.

Richesses nationales bradées ou activités sauvées ?

BUCAREST

ORADEA

BAIAMARE

TIMISOARA

CLUJARAD

SIBIU

IASI

BRASOV

CONSTANTACRAIOVA

TARGUMURES

GALATI

TULCEABRAILA

SUCEAVA

BACAU

PITESTI

BISTRITA

L'autrichien OMV accepte

La privatisation de Petromgénétiques, Bucarest gâche ses chances de développer une agriculture biologique

Depuis le 31 décembre, lesanciens billets ne sont plus valablesmais peuvent être changés à laBanque nationale pendant une pério-de non déterminée. Selon la Banquenationale, 80% des billets en circula-tion dans le pays sont désormais ennouveaux lei.

Les vieux lei disparaissent

le plus grand producteur d’OGM en Europe

Bucarest déverse ses eauxusées directement dans lesrivières, sans traitement préa-

lable. Une station d'épuration de ces eauxexiste, dans la petite commune de Glina,au sud est de la capitale, mais elle nefonctionne pas. L'entrée du pays dansl'UE devrait cependant résoudre leproblème.

"Assurer le traitement des eauxusées de Bucarest est central, et celaconcerne tout le pays. Les eaux pol-luées de Bucarest sont déversées sanstraitement dans la rivière de laDambovita, puis dans le Danube et lamer Noire", a déclaré Ionut Apostol,président de l'association TerraMillenium. "Le pays n'est pas sufi-samment impliqué dans les pro-blèmes écologiques. La station d'épu-ration de Glina devrait fonctionnerdepuis bien longtemps", ajoute-t-il.

Cette station constitue le plus vasteprojet environnemental jamais imaginéen Roumanie. Elle aura une capacité detraitement moyenne de 18 m3 par secon-de et sera l'une des plus grandesd'Europe. Les premiers travaux de la sta-tion ont certes débuté, mais elle ne

marche toujours pas… Ce qui pose devastes problèmes de santé publique.

"La Roumanie doit s'adapter auxnormes européennes. C'est un problèmedifficile à gérer notamment parce que

l'alignement a un coût considérable. Surcette question des eaux usées, les opéra-teurs ne peuvent pas faire face aux inves-tissements demandés", affirme YannLeblay, consultant en développementdurable. Un responsable d'Apa Nova,société impliquée dans la partie techniquedu projet, confirme ce constat: "La sta-tion ne fonctionne pas, non pas pour des

raisons d'ordre technique, mais pour desraisons financières".

Le 27 septembre dernier, le gouver-nement a cependant adopté un projet deloi approuvant le financement de la sta-

tion des eaux usées de Bucarest-Glina.

Un projet géant

La réalisation de ce projet géantdevrait réunir l'Etat, la municipalitéde Bucarest, mais aussi la Banqueeuropéenne d'investissement. Grâceaux fonds débloqués, en tout 253,3millions d'euros, le projet devraitenfin être finalisé même si, selon lesdires du responsable d'Apa Nova,aucun calendrier n'a encore étéarrêté... "L'entreprise qui va s'occu-

per des travaux n'a pas encore été choi-sie, on attend toujours l'appel d'offre."

En Roumanie, 206 villes sontéquipées de stations d'épuration qui netraitent que 77% du volume des eauxusées. 47 villes rejettent leurs eaux uséessans traitement préalable.

Florence Mottot (www.lepetitjournal.com)

Comme 47 autres villes, Bucarest rejette directement ses eaux usées dans les rivières

La Dâmbovita, rivière-égoût qui traverse la capitale.

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BUCAREST

ORADEABAIA MARE

TIMISOARA

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Actualité

PLOIESTI

Environnement de revoir le contrat mirifique qu'il avait décroché

La Roumanie tardant toujours à mettre en place l'étiquetage et la traçabilitédes OGM, comme le demande la réglementation européenne, l'Europerisque de refuser l'entrée des produits agricoles roumains à cause de la pré-

sence massive des cultures génétiquement modifiées. L'opinion publique et même legouvernement restent assez indifférents à cette situation, comme le souligne la jour-naliste Christine Lescu, dans un article paru dans la presse roumaine.

"Cette année, en cultivant près de 130 000 hectares de soja génétiquement modi-fié, la Roumanie est devenue le plus grand producteur d'OGM en Europe selonGreenpeace. Une grande quantité du soja génétiquement modifié est issue desemences sans identification ni traçabilité. Pour les experts, la Roumanie gâche ainsises chances potentielle de développer une agriculture biologique pour le marchéeuropéen. Bucarest a réagi trop tard et trop peu pour répondre aux préoccupationseuropéennes sur la nature des aliments en provenance de Roumanie. En 2002, desmesures ont été prises pour réglementer les produits contenant des OGM et obliger lesindustries agroalimentaires à donner des informations sur les étiquettes et les embal-lages de leurs produits. Mais les résultats ont été fragmentaires, révélant le peud'intérêt pour cette question des Roumains, à l'inverse des consommateurs d'Europeoccidentale.

"S'il faut éviter de manger tout ce qui est mauvais... alors nous allons mourir de faim"

Des associations locales de consommateurs affirment que peu de Roumains ont lesentiment que la consommation d'OGM présente un risque. "S'il faut éviter de man-ger tout ce qui est mauvais, alors nous allons mourir de faim", est la réponse de lagrande majorité des consommateurs interrogés. En février 2006, toutefois, le gouver-nement a pris de nouvelles mesures. Jusqu'alors, la culture des OGM n'était soumiseà aucune réglementation. Aujourd'hui, la Roumanie essaie de se rapprocher desnormes de l'UE en ce qui concerne la production alimentaire. Le gouvernement aordonné la réduction de la production de soja génétiquement modifié et a mis en placeun système de contrôle des cultures d'OGM. Mais sans grand résultat, puisque la cul-ture du soja génétiquement modifié est passée de 65 000 hectares à 130 000. Pour lesexperts, le gouvernement est incapable de gérer la croissance de cultures illégales, carles agriculteurs sont fortement encouragés par les firmes américaines à cultiver du sojagénétiquement modifié qui les persuadent qu'avec des variétés résistantes aux mau-vaises herbes et aux vermines, ils gagnent du temps et de l'argent.

La Garde nationale pour l'environnement, l'institution en charge du contrôle durespect de la nouvelle réglementation, a émis 23 avertissements et infligés 12 amendesen 2006. Mais traquer les contrevenants est une tâche difficile. En plus de son travailde contrôle des producteurs de récoltes génétiquement modifiées, cette institution sebat pour mettre fin aux activités de ceux qui achètent des semences aux producteurspour les revendre. Florain Udrea admet que c'est une tâche quasiment impossible."Par négligence ou mauvaise volonté, certains agriculteurs ne déclarent pas la pro-venance de leurs semences". Certains ne disent rien parce qu'ils ne savent même pasqu'ils ont planté des graines génétiquement modifiées. Les cas de contamination desautres récoltes par les OGM sont fréquents.

Menace d'interdiction sur le marché européen

Dragos Dima, consultant en agronomie, estime que la Roumanie va payer cherson échec à mettre en place des systèmes efficaces de contrôle de la culture de sojagénétiquement modifié pour la consommation alimentaire. "Si la Roumanie n'adoptepas les mesures pour l'étiquetage et la traçabilité exigées par l'UE, j'ai bien peur quetous ses produits contenant du soja ne puissent pas entrer sur ses marchés ".

La Bulgarie a choisi le trust russeAtomstroyexport pour construire sadeuxième centrale nucléaire sur leDanube à Belene, juste en face de larive roumaine et près de TurnuMagurele. La firme russe seraentourée par les compagnies spécia-lisées françaises Arena et alle-mandes Siemens. La constructionprendra sept ans et coûtera quatremilliards d'euros. La centrale auraune puissance estimée de deux milleMégawatts et devrait permettre àSofia de demeurer le plus grandexportateur d'électricité du Sud-estde l'Europe.

Belene remplacera la centrale deKozludui, également de conceptionrusse, construite sur le modèle deTchernobyl une centaine dekilomètres en amont et riveraine de laRoumanie, dont Bruxelles a demandéla fermeture en prévision de l'adhé-sion de la Bulgarie à l'UE. Les tra-vaux de Belene avaient déjà com-mencé dans les années 80, sous lerégime communiste, un milliard dedollars y ayant été investis, maisinterrompus au début de la décennie90, faute de financement.

La Bulgarie a préféré continueravec les Russes, dont le devis étaitmoins élevé que celui de leur concur-rent tchèque, conduit par Skoda.Mais il s'agit aussi d'un choix politico-économique : la Russie a fait pres-sion sur Sofia, forte de son statutd'unique fournisseur de gaz naturel etd'investisseur-clé dans le domainepétrolier en Bulgarie.

En laissant proliférer les cultures

Deuxième centrale nucléaire russe sur le Danubecôté bulgare

En adhérant à l'Union Européenne en janvier 2007, laRoumanie s'était engagée à ce que 2% des carburants utilisésdans le pays soient biologiques. L'objectif de l'UE, pour 2010,est de pousser ce taux à 5,75%... Et la Roumanie a la capacitéde fournir de 500.000 à 550.000 tonnes d'huile végétale detournesol, soja ou colza par an. Actuellement, afin d'encoura-ger les cultures spécifiques à sa production, le ministère del'Agriculture a mis en place un système de subvention: 1 leupar litre de biocarburant produit (0,3 €).

La norme Euro 4 appliquée en 2008

Mais les constructeurs automobiles sont-ils sensibilisés ?"Nous travaillons sur la question. Actuellement, nous équi-pons nos moteurs de filtres à particules et nous continuons àmettre au point des voitures fonctionnant moitié à l'essence,

moitié à l'électricité", a expliqué Geoffroy de Roffignac, leresponsable marché, produits et prix de Citroën en Roumanie.

"Le fait que la Roumanie entre dans l'UE va nous pousserà continuer nos efforts en terme de contrôle des émissions car-boniques. Une voiture Citroën ne peut pas être immatriculésur le marché roumain si elle ne répond pas aux normes dedépollution euro 3. Et à partir de janvier 2008, les critèresvont être revus à la hausse, la norme de dépollution va passerau stade euro4", a-t-il précisé.

Chez Dacia aussi, l'environnement est au centre des préoc-cupations. "Dacia mettra en place le moment venu les résultatsde ses recherches actives", s'est limité à déclarer Silviu Sepciu,responsable chez Renault Dacia.

Laurent Couderc et Florence Mottot (www.lepetitjournal.com)

La perspective de l'entrée dans l'UE a dopé les ambitions du secteur de la dis-tribution, que ce soit au niveau des hyper et supermarchés, des cash & carry(genre Unico) ou des magasins de discount. Ainsi 26 d'entre-eux ont ouvert à

travers le pays en 52 jours, entre le 1er octobre et le 21 novembre, soit untous les deux jours.

Au cours des trois premières semaines de novembre, douze grandes sur-faces ont vu le jour, dont dix appartenant à des chaînes étrangères: quatremagasins Spar (hollandais), deux Plus (allemand), un Auchan (français), unReal, un Kaufland, un Penny (allemands). En octobre on en a dénombréquatorze, ce qui permet à Kaufland d'être à la tête de quinze magasins enRoumanie, Real à celle de quatre hypermarchés, le dernier ayant ouvert àSibiu, Cora d'ouvrir le premier en dehors de Bucarest, à Craiova, etCarrefour son septième en Roumanie, à Constantsa. Quant au Plus-discount,ils sont 27, le dernier en date étant celui de Medgidia (judet de Constantsa).

Voici la liste des ouvertures entre le 1er octobre et le 21 novembre: Spar, 6 magasins(Resita, Deva, 3 à Alba Iulia, Odorhei), Kaufland, 4 magasins (Timisoara, Târgoviste,Bistrita, Pitesti), Penny, 3 magasins (Târgoviste, Codlea, Bucarest), Plus-discount, 3magasins (Medgidia, Iasi, Fagaras), Real, 2 magasins (Sibiu, Craiova), Carrefour, unhyper (Constantsa), Auchan, un hyper (Bucarest), Cora, un hyper, Cluj, , Primavera, unmagasin (Galati), Trident, un magasin (Sfântu Gheorghe), Pic, un magasin (Craiova),Angst et Ethos, enseignes roumaines, un magasin chacune à Bucarest.

Une grande ou moyenne surface ouverte tous les deux jours avant l'entrée dans l'UE

Microsoft lance en ce début d'année son premier centrede support technique de Roumanie, le plus importanten Europe de l'Est. La firme de Bill Gates a ainsi

recruté cent jeunes ingénieurs informatiques auxquels il étaitdemandé d'être communicatifs, spontanés et autocritiques, tout enétant prêts à travailler dans le style américain privilégiant le rende-ment, impliquant le stress de devoir résoudre les problèmes immé-diatement… "Time is money". Outre l'anglais, les candidats devaientimpérativement connaître le français ou l'allemand, langues utiliséespar les principaux clients de Microsoft dans la région.

La compagnie aérienne nationale Tarom a achetéquatre Airbus A 318 pour 160 millions d'euros.Selon le ministre des Transports Radu Berceanu,

cette acquisition n'est pas des plus judicieuses, "les modèlesA 319 ou A 320 auraient été plus avantageux car ce sontdes avions plus grands". Mais le contrat avec Airbus pources quatre A 318 a été signé en 2004, à l'occasion de la visi-te en France de l'ancien Premier ministre Adrian Nastase.Selon le journal “Cotidianul”, seules quatres compagniesdans le monde auraient acquis le modèle A 318.

pèse lourdement sur les budgets des ménages

Bill Gates recrute des jeunes Roumains Quatre Airbus A 318 pour Tarom

Le volume total des ventesde produits de grandeconsommation en Rou-

manie a aug-menté de29,7% entres e p t e m b r e2005 et sep-t e m b r e2006. SelonEurostat, leB u r e a ue u r o p é e ndes statis-

tiques, c'est le meilleur résultat surl'ensemble des pays européens.Suivent la Lettonie avec 19,8% decroissance et l'Estonie (16,9%). Enqueue de peloton, la Belgique enre-gistre un volume total des ventes quia chuté de 1,8% en un an.

Consommation:Roumains insatiables

La Roumanie est devenue

BELENE

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Au moins l'église survit. Le service est assuré par un pas-teur luthérien qui se déplace de Sibiu, que les Saxons appelentHermannstadt. Le presbytère a été vendu. Le reste des infra-structures appartenant aux Saxons dans le village a disparu.Dans les magasins et les auberges, se souvient Hutter, lesSaxons s'assayaient d'un côté et les Roumains de l'autre.

Aujourd'hui, les plus influents dans le village ne sont ni lesSaxons ni les Roumains. Ce sont les Roms. Quand les Saxonsont quitté la Transylvanie dans les années 80 et 90, attirés parles lois allemandes offrant la citoyenneté immédiate aux per-sonnes d'ascendance allemande, les Roms ont occupé leursmaisons vides.

Hutter se souvient des problèmes que cela a entraîné. Lesanciens villageois de Grossau ont accusé les nouveaux venusde voler des outils, des portes et même des toits en entier. Maisla tempête s'est apaisée. "Ils ne me dérangent pas", constateHutter, faisant un signe de la main en direction d'un bar fré-quenté par une jeune clientèle rom.

Une simple promenade dans le village montre bien l'am-pleur de la transformation de la configuration ethnique, unprocessus en cours dans toute cette partie de la Transylvanie.

Hitler a trouvé là beaucoup de recrues enthousiastes

Grossau semble sortir tout droit d'une Allemagne ances-trale avec ses vieilles inscriptions en allemand et en lettresgothiques sur la façade de plusieurs maisons, il n'en demeurepas moins que la plupart des gens que l'on voit dans la rue sont

des Roms.Tout le monde

n'est pas nécessaire-ment amer de la mortdu monde saxon enTransylvanie. Ainsi àMichelsberg, appeléCisnadioara en rou-main, au sud deSibiu, où l'église estencore plus jolie quecelle de Grossau.Datant du 12e siècle,

elle a dû être construite peu de temps après l'arrivée desSaxons en Transylvanie, à l'invitation des rois de Hongrie quirégnaient sur la province à cette époque.

Mais la grande quantité de symboles dans l'église enmémoire des soldats tombés à la guerre rappelle que l'histoiresaxonne a eu aussi un côté plus sombre.

En effet, tous ne sont pas aussi émouvants que cette croixde bois en décomposition, érigée en souvenir d'un garçon de17 ans, membre de la cavalerie royale de Bavière et mort pen-dant la Première Guerre Mondiale.

Beaucoup sont dédiés à des hommes qui sont morts pen-dant la Seconde Guerre mondiale en combattants pour l'armée

allemande. Le fait est qu'Hitler a trouvé beaucoup de recruesenthousiastes dans ces villages bucoliques, pourtant si loin du"Heimat".

"C'est précisément le genre de chose dont je ne me souciepas", lance une résidente allemande de Transylvanie en obser-vant perplexe le plus grand des monumentsde l'église deMichelsberg. "Ces gens sont trop conservateurs. Ils sont tropnationalistes pour moi."

Sa réaction est probablement représentative de celle denombreux Allemands modernes plutôt de centre-gauche, quela culture saxonne de Transylvanie si pittoresque et si folklo-rique aux yeux des étrangers met un peu mal à l'aise, parcequ'elle évoque trop une Allemagne qu'ils préfèrent oublier.

"C'étaient de bons gars qui travaillaient dur"

Les Roumains sont moins troublés par ces tristes souve-nirs de l'histoire saxonne. Dans un garage de Sibiu, les méca-niciens se rappellent avec un mélange de fierté et de regretsleurs collègues saxons qui sont partis. "C'étaient de bons garsqui travaillaient dur", racontent les Roumains, "ils pouvaientfaire n'importe quoi". Certains sont restés en contact, desannées après leur départ pourl'Allemagne.

Pour le populaire mairesaxon de Sibiu, Klaus Johannis(notre photo), le patrimoinesaxon est simplement unebénédiction. Sa ville a l'air d'unchantier de construction, alorsque les ouvriers se dépêchentde dynamiter les vieux bâti-ments, de repaver les rues et deréparer les murs en vue de l'échéance de ce mois janvier,quand Sibiu va devenir la Capitale culturelle de l'Europe de2007 aux côtés de Luxembourg, sa cité jumelle. Les travaux derestauration comprennent la réinstallation de panneaux où l'onpeut lire "Hermannstadt" (nom allemand de Sibiu) sur lesroutes principales menant à la ville. Le bureau de tourismeregorge d'évocations nostalgiques de la vie des Saxons au bonvieux temps ainsi que de cartes des villages saxons.

Ironiquement, le patrimoine saxon n'a jamais été si envogue, du moins depuis les années 40, quand les communistesont commencé à gouverner la Roumanie. Cependant, aucunecampagne de promotion de pourra désormais stopper le lentdéclin d'une communauté qui n'a pas d'héritiers. Ainsi Parmiles 60 000 germanophones restants en 2002 (contre 800 000, ily a un siècle ), les enfants sont rares et précieux.

La plupart sont comme Sam Hutter, un peu amers etmariés à des Roumains. Sam n'a aucunement l'ambition d'émi-grer en Allemagne, un pays qu'il n'a d'ailleurs jamais visité.Tant qu'il aura bon pied bon oeil, l'église de Grossau, la touraux jambons, les horloges et les cloches auront un protecteuret un historien. Mais après lui, qui le fera?".

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Actualité

Renault investit 100 millions d'eu-ros pour établir dans le judet deDâmbovita un centre complet deconception, développement et tests..Sa construction démarrera en 2007.Le groupe français, qui construit àPitesti la Logan après avoir pris lecontrôle de Dacia, y déplacera unepartie des activités de conception denouveaux modèles et y construiraune partie des futurs modèles de sagamme qui seront conçus et testéspar des ingénieurs roumains.

La valeur de l'investissement serapour le début de 100 M€. Deuxautres centres identiques serontconstruits en Corée du Sud et auBrésil.

Au niveau mondial, le nombre desalariés engagés dans ce projet aug-mentera de 3.000 personnes, quiseront embauchées dans les troiscentres de conception. Jusqu'à 1.400personnes travailleront dans lecentre roumain.

BUCAREST

ORADEA

BAIA MARE

HUNEDOARA

CLUJARAD

IASI

BRASOV

CONSTANTA

CRAIOVA

TARGUMURES

GALATI

TULCEAPLOIESTI

SUCEAVASATU MARE

PITESTI

Economie

ALBA I.

d'origine allemande est passée de 800 000 à 60 000 personnesLa flambée de l'immobiliertouche tout le pays

Les nouvelles Renault serontconçues en Roumanie

En Roumanie, les prix de l'immobilier augmentent chaque année de 10% à20%, suivant le quartier. Même les prix des petits, entassés et souvent insa-lubres, studios confort III sont devenus exagérés. En moyenne un tel appar-

tement coûte 10.000 euros dans les grandes villes de Roumanie, à une exception près,la ville de Galati où les "boîtes d'allumettes", ayant une surface de 12 mètres carrés,coûtent de 7.000 à 8.500 €. Pour les studios confort I il faut disposer d'un budget de20.000 à 30.000 € en fonction de la ville. Devenus presque un luxe, les F2 confort Ipeuvent être achetés pour environ 35.000-45.000 €, surtout dans les quartiers péri-phériques.

Dans les villes les plus importantes comme Cluj, Constanta ou Timisoara, les prixse sont approchés sensiblement des prix de la capitale. L'augmentation a eu lieu dansla période 2002-2004, lorsque les crédits hypothéqués ont été lancés. A Constantza,par exemple, dans le quartier Anda, un appartement F2 coûtait 15.000 dollars en 2002;deux ans plus tard, le même appartement était vendu pour 40.000 €. Aujourd'hui ilcoûte plus de 45.000 €, explique Marin Soare, de l'agence immobilière Acasa.

"Les prix des vieux appartements vont enregistrer une légère augmentation dansles deux voire trois années à venir; ensuite ils arrêteront de monter, et puis ils baisse-ront." affirme l'analyste immobilier Radu Zilisteanu. Selon lui, les prix des apparte-ments seront moindres à cause de la concurrence très rude du nouvel immobilier. Parconséquent, les coûts des appartements construits il y a 40-50 ans baisseront.

La tendance ne sera pas la même pour les logements très bon marché, situés dansles quartiers périphériques. "Bien qu'il existe encore de la demande pour le confort III,à mesure que la Roumanie va se développer du point de vue économique, ceux qui sol-licitent ce type de logement vont s'orienter ultérieurement vers un niveau supérieur."pense Radu Zilisteanu.

50 000 euros pour un studio correct à Bucarest

A Bucarest, le prix minimum d'un studio de 15-17 mètres carrés dans des quar-tiers comme Ferentari et Rahova est d'environ 20.000 €. Ce prix atteint 29.000 € dansles quartiers de Militari ou Brancoveanu. En ce qui concerne les studios confort I sansrénovation le budget minimum pour les quartiers "dortoir" tels que Titan, Militari,Drumul Taberei, est de 40.000 €. Les investissements supplémentaires (carrelage auxmurs et au sol, remise à neuf ) impliquent des majorations de prix, allant jusqu'à5.000 €. Les appartements les moins chers, F2 confort I, se vendent entre 47.000 et49.000 €, dans les quartiers Berceni et Rahova. Dans les autres quartiers, les prix ontdépassé 50.000 €. [source: Evenimentul Zilei et Roumanie.com]

Dans les années à venir, le marché des emplois dans les hôtels bucarestoisva beaucoup se développer. Une étude réalisée par "World Travel &Tourism Council" montre qu'à la fin de 2006, 485.000 personnes tra-

vaillaient dans l'industrie hôtelière en Roumanie, et que d'ici 2016 on en embauchera570.000 autres. La plupart des hôtels, quel que soit leur standing, manquent de per-sonnel qualifié à cause de l'absence d'écoles hôtelières et de l'exode des employésexpérimentés vers d'autres horizons plus rémunérateurs.

A Bucarest, où il existe plus de 9.000 employés dans ce secteur, l'on est toujoursà court de main d'œuvre et il faut recourir au service d'étudiants. Les établissementsmanquent de managers, de réceptionnistes, de cuisiniers, de serveurs, de sommeliers,de femmes de chambre et de comptables, alors que le nombre de chambres va beau-coup augmenter dans les années à venir. Pour les postes de direction des grands éta-blissements, les propriétaires font généralement venir des étrangers qui amènent aveceux les standards occidentaux et, de surcroît, les propriétaires leur font confiance.

L'industrie hôtelière manque de personnel

Transylvanie désertés par leur populationONESTI

TARGOVISTE

R. VALCEA

BACAU

BISTRITA

Le complexe industriel seraconstruit dans la zone délimitée parles centres urbains de Bucarest,Pitesti et Târgoviste. Le recrutementdes ingénieurs sera un véritable défi,car en Roumanie le nombre d'ingé-nieurs de l'industrie automobile quiobtiennent un diplôme est d'environ300-400 par an, mais l'Universités'est déclarée disposée à augmenterle nombre d'étudiants.

Trouver des ingénieurs seraun véritable défi L’église fortifiée de Cisnadie.

SSociétéLes NOUVeLLes de ROUMANIe

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Après la chute du mur de Berlin, les Saxons de Transylvanie ont massive-ment émigré vers l'Allemagne. Désormais, la petite communauté necompte plus que 60.000 membres, principalement des personnes âgées,

qui tentent de sauvegarder une architecture et une culture pluriséculaires. Le Courrierdes Balkans évoque cette hémorragie fatale à de nombreux villages dans un articlesigné Marcus Tanner, traduit par Stéphane Surprenant.

"Lorsque le soleil se couche sur le village de Grossau, ou Cristian en roumain, lesCarpates au sud tirent vers le bleu dans la brume. Les toits rouges des maisons du vil-lage prennent la couleur des flammes, tandis que les silhouettes des corbeaux qui

nichent sur les poteaux téléphoniques se découpentsur le ciel du soir. Dans le village roumain voisind'Ortan, le coucher de soleil amène des femmesvêtues de robes à l'ancienne sur les bancs devantleurs maisons. Elles sont là pour bavarder, observerla fin du jour et jouir des derniers rayons du soleil.

Qui voudrait abandonner un mode de vie aussiidyllique? La réponse est... presque tout le monde.Grossau pourrait certes servir d'illustration auxcontes des frères Grimm, mais tant de beautés natu-relles n'ont pas suffit à donner envie aux Allemandslocaux, c'est-à-dire aux Saxons, de rester.

Depuis les années 80, une communauté qui vit dans le sud-ouest de laTransylvanie depuis le 12e siècle s'est évanouie, ne laissant derrière elle que les plusâgés et ceux qui se sont mariés avec d'autres membres de la communauté.

"Voici vingt ans, on était 3000 au villageaujourd'hui on n'est plus que quarante"

"Il y vingt ans, il y avait 3000 Saxons dans ce village", raconte Sam Hutter, unsonneur de cloche de 60 ans, un des derniers de la tribu. "Aujourd'hui, nous sommes40." Dans les survivants de l'exode, on trouve son frère et sa sœur, mais celle-ci n'ha-bite pas à côté et son frère est vieux et malade. "Il ne me reste qu'un seul ami dans levillage avec qui je peux parler allemand" poursuit Hutter.

Les Hutter vivent à Grossau, juste à l'ouest de Sibiu, depuis des siècles, expliqueSam. Il ignore cependant si ses ancêtres sont venus avec la première vague de colonsallemands au 12e siècle, ou lors des vagues du 18e siècle, sous Marie-Thérèse.

En tout cas, les Hutter ont prospéré à Grossau avant que l'émigration massive versl'Allemagne ne commence, comme l'indique la longue liste d'un monument dédié auxmorts des guerres du siècle précédent.

La vie était peu sûre pour les Saxons de Transylvanie. Pendant des siècles, le dan-ger d'une attaque de l'Empire Ottoman les a forcés à fortifier leurs églises derrière dehauts murs de protection, qui ont survécu jusqu'à nos jours.

À l'intérieur de ces forteresses, les Saxons on bâti des tours et des celliers pourentreposer du jambon en vue des sièges. Le cellier de Grossau est toujours là, bien quelorsque Hutter ouvre grand la lourde porte de bois, celle-ci ne donne plus que sur uncellier caverneux et vide depuis des lustres.

Les Roms se sont installés dans les maisons des familles parties en Allemagne

Hutter sonne également les cloches d'une église qui est vide elle aussi. "Parfois,il n'y a pas plus de 15 personnes" confie-t-il, rajoutant "L'hiver, il peut y en avoir enco-re moins." Personne ne peut l'aider à garder la cloche de la tour en état de marche: ildoit redoubler d'ingéniosité pour la faire fonctionner.

Minorités

Pris de colère contre les volsincessants de bois dans les forêts, deblé et autres céréales dans leschamps, de foin, et inquiets de voirleurs réserves disparaître avant l'hi-ver, les paysans de Budacu de Jos,un village du judet de Bistrita, onttenu une assemblée sur la placepublique, un dimanche à la sortie dela messe, pour essayer d'y mettre unterme. La mairie les a aidés en leurfournissant mégaphones, tables etchaises. Les villageois ont décidé demonter un tour de garde et deremettre immédiatement les voleurspris sur le fait à la gendarmerie.Budacu de Jos compte une commu-nauté de 700 familles tsiganes, dontl'énorme majorité des membres n'ontpas de travail, vivant de l'aide sociale.

Colère paysannecontre les voleurs

Les NOUVeLLes de ROUMANIe

19

Actualité

Nadia Comaneci ultime espoir des ouvriers de RAFO Onesti

BUCAREST

ORADEA

SATU-MARE

TIMISOARA

ARAD

R. VALVEA

IASI

BRASOV

CONSTANTACRAIOVA

TARGUMURES GALATI

TULCEABRAILA

SUCEAVA

BOTOSANI

PITESTI

CLUJ

En un siècle, la communauté

FOCSANI

BISTRITA

La raffinerie RAFO de Onesti (judet de Bacau), l'unedes plus importantes du pays, a été sauvée provi-soirement de la faillite lors d'une assemblée géné-

rale de ses nouveaux actionnaires, fin novembre, comprenantun ancien ministre belge, André Geens, président d'une firmehollandaise; ceux-ci ont décidé de lui donner un sursis d'un anpour terminer sa restructuration. RAFO a perdu 25 M€ cestrois dernières années et doit 200 M€ à l'Etat.

Sa nouvelle direction a promis de régler les 6 M€ dedette courante et de saisir les pouvoirs publics pour qu'ilsannulent la dette historique. Les 2500 employés de la raffine-rie, au chômage technique depuis juin 2006, pourront donccontinuer à percevoir les 200 € mensuels d'indemnités qu'ilstouchent actuellement.

Nadia Comaneci, l'enfant du pays - elle est née et a gran-di à Onesti - était invitée à cette assemblée générale de la der-nière chance. Les ouvriers, qui misent avant tout sur sa noto-riété pour les sauver, l'ont accueillie triomphalement avec unimmense bouquet de fleurs et une standing-ovation. Emue, lachampionne a accepté de mettre son image au service deRAFO, parce qu'elle assure 80 % des emplois de sa ville nata-le, tout en déclarant qu'elle ne s'y connaissait pas en économieet ne savait pas grand chose des problèmes de l'entreprise."Mais" a-t-elle ajouté, "au moins je peux pousser la porte duPremier ministre pour faire entendre votre voix". Pour laremercier, les nouveaux actionnaires ont décidé de sponsoriserune polyclinique pour les sportifs à Bucarest et le lycée NadiaComaneci d'Onesti.

Villages saxons deSocial

Expulsé voici six ans du Canada pour séjour irrégu-lier, Florin Flodor, 32 ans, a tenté vainement, enseptembre dernier, de retrouver sa famille, établie à

Toronto. Le Roumain a rejoint le Groenland depuis Bucaresten avion. Là, il a acheté une barque de cinq mètres en fibre deverre, équipée d'un moteur, puis il a décidé d'en remonter lacôte nord et de traverser le bras de l'Océan Arctique qui lesépare du Golf de Baffin, immense mer intérieure, pouratteindre le territoire canadien. C'est là que les garde-côtes de

ce pays l'ont repéré, après huit jours de voyage, transi de froidet affamé. Après une courte hospitalisation, où son état desanté a été jugé bon, l'immigré clandestin - qui avait réussisans le savoir la première traversée humaine dans ces terriblesconditions - a été jugé et mis en prison pour sept mois, pouravoir pénétré illégalement sur le territoire canadien. A l'issuede sa peine, il sera expulsé vers la Roumanie. "Son voyageretour sera certainement plus confortable" a commenté unporte-parole des autorités canadiennes.

Ala suite de mouvements de grève, le gouvernement a procédé à d'importantes augmentations salariales pour plusieurscorps de fonctionnaires. En premier lieu pour le personnel de lasanté, dont les rémunérations étaient parmi les plus faibles des

employés de l'Etat, et qui réclamait une revalorisation de 70 %. Après unegrève d'avertissement de deux heures, le 21 novembre, annonçant d'autresmouvements, les autorités ont accordé une majoration de 44 %, étalée surdeux ans (22 % en 2007, puis en 2008). Actuelle-ment un assistant médicalayant suivi des études universitaires gagne en moyenne 125 € par mois, uneinfirmière 110 €, un ambulancier 140 €. De leur côté, les enseignants ontmanifesté également leur mauvaise humeur demandant aussi une revalorisa-tion salariale, la garantie que le budget de l'Education atteigne 6 % du PIB etl'élaboration d'une loi fixant la grille des salaires. Ils ont finalement obtenuune augmentation de 22 % pour 2007 mais, mécontents de voir leurs autresrevendications non prises en compte, ils ont décidé de continuer leur mouvement de "grève à la japonaise", tout en l'assouplissant.

Fortes majorations salariales pour le personnel médical et les enseignants

Courant coupé dans les quartiers pauvres

Mi-novembre, quelque 200habitants du quartier deFerentari, dans le sud de

Bucarest, ont protesté contre la décisionde la compagnie de distributionTranselectrica de couper l'électricité. Laplupart des habitants des immeubles

vétustes du quartier, dans l'incapacité depayer leurs factures, se connectent auréseau de façon illégale.

Les services de l'ordre ont dû inter-venir afin de disperser la manifestation àl'aide de jets d'eau. C'est Gigi Becali,l'exubérant homme d'affaires et patron du

club de foot Steaua Bucarest qui auraitpayé les frais de rétablissement du cou-rant. Dans de nombreux immeubles decette partie de la capitale, il n'est pas rareque deux ou trois familles vivent dansune garçonnière sans électricité ni chauf-fage.

Condamné et expulsé après avoir traversé l'Océan Arctique en barque pour rejoindre sa famille

“Notre vie est fichue, qu’est-ce que vous en avez fait ?”... “Quelle chance de ne pas avoir fait la fac. Tu vois où

on en serait aujourd’hui... Professeur !” (Vali)

Selon une enquête de la Fonda-tion pour une Société ouvert e, lesdisputes familiales sont dues à 77 %aux soucis d'argent, problème quidevance de loin le comportement desenfants (18 %), les relations avec lesparents ou beaux-parents et l'alcool.Les couples interrogés ont reconnuqu'ils se disputent rarement (51 %),6 % admettant qu'ils le font souvent.Contrairement à une idée répandue,le départ pour aller travailler à l'étran-ger renforcerait les relations grâce aubien être procuré par l'argent rap-porté… à condition que la personneémigrée revienne.

Les scènes de ménage sont aux trois quarts dues au manque d'argent

Les NOUVeLLes de ROUMANIe

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SSociété

Par certains côtés, le pasteur luthérien RichardWurmbrand (1909-2001) fait penser au cardinalLustiger, juif comme lui et se convertissant au chris-

tianisme. A la différence près que, né du mauvais côté del'Europe, le Roumain a connu toutes les persécutions duXXème siècle du fait de son engagement religieux. Il estconsidéré aujourd'hui comme une des plus grandes figures de"l'Eglise des catacombes", celle qui continuait clandestine-ment sa mission d'évangélisation sous le communisme.

Richard Wurmbrand, né en 1909 à Bucarest, était le plusjeune des quatre garçons d'une famille juive dont le père étaitstomatologue et qui emmena les siens à Istanbul, où il avaitouvert un cabinet. A sa mort, en 1919, sa famille se trouvadans le plus grand dénuement et fut contrainte de quitter laTurquie pour rejoindre la Roumanie.

Richard, dont la jeunesse avait été tumultueuse, s'engageaen politique, devenant membre du Parti communiste. Il futarrêté en 1933 par la Siguranta (la Securitate royale) commeinstigateur de la grève des cheminots de la gare de Grivita, à

Bucarest. Libéré, il épousa

trois ans plus tard Sabinaqui changea radicale-ment le cours de sa vieen le conduisant à seconvertir au christianis-me. Le jeune couple partisur les routes deRoumanie pour "prêcherla bonne parole", la bibleà la main. Mais n'ayantpas reçu de forma-tion intellectuelle,

Richard Wurmbrand peinait à répondre aux questions et àexpliquer ce qu'il enseignait. Il se mit donc à lire les évan-giles et se rapprocha de la mission anglicane pour les juifsde Bucarest. Il fut ordonné pasteur anglican.

Evangélisant les soldats et officiers de l'Armée rouge

En décembre 1941, la Grande Bretagne étant entrée enguerre contre la Roumanie, ralliée à l'Allemagne nazie, lespasteurs anglais durent quitter le pays et la mission angli-cane fut fermée puis occupée par l'Eglise luthériennenorvégienne. Richard Wurmbrand devint alors pasteurluthérien, le restant jusqu'à la fin de ses jours. Mais dans lafoulée, le maréchal-dictateur Antonescu interdisait les églisenéo-protestantes. Le pasteur fut arrêté, interrogé, malmené àtrois reprises en peu de temps. La famille de sa femme dispa-rut dans les camps de concentration de Transnistrie.

Le calvaire continua après-guerre. Parlant sept langues -certains disent même quatorze - dont le russe, Richard

Wurmbrand entreprit d'évangéliser… les soldats de l'ArméeRouge qui occupait la Roumanie. Il fit imprimer et organisa ladistribution d'un million debibles et évangiles enlangue russe, convertissantlui-même des officierssoviétiques.

Démasqué, le pasteurfut enlevé en pleine rue parla Securitate en février1948. Battu, sauvagementtorturé, il fut condamné à20 ans de prison pour"haute trahison". Pendantson incarcération, il conti-nua sa mission d'évangéli-sation et de soutien moralauprès de ses co-détenus. Sa femme fut également arrêtée et,condamnée aux travaux forcés, passa trois ans à creuser lecanal du Danube à la Mer Noire.

Racheté dix mille dollars au gouvernement roumain

Richard Wurmbrand fut libéré, comme nombre d'autresprisonniers, lors de l'amnistie de 1956, après huit ans et demide prison. Cela ne l'empêcha pas de continuer clandestinementson œuvre auprès des fidèles de son église, ce qui lui valut deretourner en prison, après avoir été arrêté dans la nuit du 15 au16 février 1959. A nouveau maltraité, il y passa encore cinqans, soit au total plus de treize année de détention. Il en res-

sortit en 1964, lors de l'amnistie générale.Interdit de toute activité religieuse, le pas-teur fut obligé de quitter la Roumanie unan plus tard, après avoir été "racheté" 10000 dollars au gouvernement roumain parune organisation chrétienne norvégienne.

Vivant désormais dans le Mondelibre, Richard Wurmbrand mit un pointd'honneur à révéler la face monstrueusedu communisme. En 1966, auditionné parune commission sénatoriale américainesur le sort des prisonniers politiques rou-mains, il fit sensation en ôtant sa chemise,dévoilant toutes les cicatrices qui mar-braient son corps. Pendant trois ans, le

texte de sa déposition fut le document le plus vendu par le gou-vernement américain.

En 1967, le pasteur créa l'organisation "la Voix des mar-tyrs", consacrant toute son énergie et le reste de ses jours àaider les chrétiens persécutés dans les pays communistes.Richard Wurmbrand s'est éteint le 17 février 2001, à l'âge de92 ans.

D'origine juive, le pasteur protestant Richard Wurmbrand a été une des grandes figures de "l'Eglise des catacombes"

Les NOUVeLLes de ROUMANIe

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Actualité

L'adoption internationale demeure un sujet brûlant en Roumanie. A la suitedes trafics dont étaient victimes certains enfants et de la demande insistan-te de l'Union Européenne, ce pays s'est résolu à fermer le robinet de l'adop-

tion, en 2005, celle-ci étant désormais pratiquement réservéeaux seules familles roumaines. Cette décision visait à mettreun terme au commerce florissant des intermédiaires qui s'étaitinstauré, mais aussi, pour les autorité roumaines, à conserverun droit de regard sur le destin de ces enfants, dont on nesavait plus rien dès qu'ils quittaient la Roumanie (Voir Lesnouvelles de Roumanie, n° 37). Conséquence malheureusesde cette mesure de précaution: quelques centaines de futursparents étrangers ont vu soudain leurs dossiers d'adoption blo-qués, leur situation n'ayant guère évolué depuis.

BUCAREST

ORADEASATU MARE

TIMISOARA

ARAD

IASI

BRASOV

CONSTANTA

TARGUMURES

BRAILA

SUCEAVA

PITESTI

RESITA TARGOVISTE

VASLUIBACAU

CRAIOVA

TULCEAHUNEDOARA

Religion

D'après le directeur de laCommission Nationale de prévoyan-ce, seulement 9 millions deRoumains sur les 15 millions d'actifsdu pays ont un emploi, dont 4 % ontplus de 65 ans. La population activerurale devrait tomber de 32 % à16 % d'ici 2013, mais cette migrationvers les villes ne suffira pas à com-bler le déficit de main d'œuvre.

La Roumanie devrait "importer"400 000 paires de bras à cetteéchéance contre 100 à 200 000actuellement.

SocialLobbying américain

L'adoption internationale

Officiellement, ce jeunehomme n'existe pas, malgréune collection de médailles,

obtenues aux championnats de boxe rou-mains, qu'il montre avec fierté dans sontaudis de Bucarest. En dépit de sa doubleidentité, roumaine et italienne, il n'a pasde papiers qui puissent la prouver. SilviuCostea, 16 ans, beau gosse, teint basanédû à son origine tzigane, n'a qu'un rêvedepuis qu'il est tout petit: "Obtenir lefoutu papier qui prouve que je suis celuique je suis."

Silviu Costea est né le 4 janvier1990, quelques jours après la chute dudictateur Nicolae Ceausescu, dont la poli-tique nataliste forcenée avait envoyé dansles orphelinats plus de 100 000 enfants.Silviu aurait pu subir le même sort. Néd'une rencontre de passage entre sa mèreet un homme qu'il ne connaîtra jamais, ilvoit le jour dans une Roumanie qui vientde rompre avec son passé communiste.Sa mère se sépare de son fils en leconfiant à sa grand-mère, Maria Nicolae,alors âgée de 63 ans, qui réussit à éleverson petit-fils avec une retraite de 60 eurospar mois.

Vendu par sa mère à un couple italien

En 1994, alors que le petit garçon a 4ans, l'aïeule voit sonner à sa porte uncouple d'Italiens qui lui apprend avoiradopté le petit Silviu. La mère l'avaitdonné à cette famille venue d'Italie à la

recherche d'un enfant à adopter, très pro-bablement en échange d'une somme d'ar-gent. "J'ai refusé, affirme Maria Nicolae.Ma fille ne m'avait rien dit. Commentpouvais-je donner l'enfant que j'avaisélevé pendant quatre ans à ces Italienssur la base d'un papier qu'elle avait signéet qu'ils me présentaient ? Je leur ai pro-posé d'aller à la police, mais ils ontrefusé et sont repartis."

Pourtant, le papier présenté par lafamille Tesari était une authentique déci-sion du tribunal de Bucarest qui attestaitl'adoption. Le petit "Silviu Costea" s'ap-pelait désormais "Silviu Tesari". C'était ledébut d'une aventure qui allait le marquerau fer rouge jusqu'à aujourd'hui, car ilallait être victime d'une "substitutiond'identité".

La famille Tesari s'arrangeait alorspour remplacer Silviu par un autre enfantqu'elle fit sortir de Roumanie en utilisantla décision du tribunal. Le faux "SilviuTesari" partit en Italie avec ses parentsadoptifs, tandis que le vrai restait àBucarest, chez sa grand-mère - maisenregistré dans le fichier de la police desfrontières comme ayant quitté laRoumanie !

"Officiellement, je n'existe pas,déclare Silviu. Pour la police, je vis enItalie avec mes parents adoptifs, maisdans la réalité, un autre enfant est parti àma place. Depuis, je ne désire qu'uneseule chose: me faire faire des papiersd'identité à mon vrai nom: Silviu Costea.Sans ces papiers, je reste un fantôme."

Victime du trafic d'enfants adoptés,"Sans papiers,

Besoin de 400 000 paires de bras étrangers

Teodora Bertzi.

Persécuté par les fascistes puis les communistes

Une vie consacrée à aider les chrétiens persécutés.

Le Centre de Transfusion sangui-ne de Bârlad (judet de Vaslui, unedes régions les plus pauvres dupays) a vu le nombre de donneursmultiplié par huit dans les semainesprécédant Noël, passant de 10 jus-qu'à 80, chaque jour. Un phénomè-ne qui se reproduit d'année enannée, les habitants cherchant àaméliorer l'ordinaire des fêtes de find'année. Les donneurs reçoiventquatre bons d'achat de 2,5 € cha-cun et obtiennent un abonnement àmoitié prix d'un mois sur les trans-ports publics de la ville.

Par ailleurs, des centaines deretraités de Vaslui ont contracté desemprunts de dépannage auprès dela CAR (Caisse d'Aide Réciproque)pour pouvoir payer leur factures d'é-lectricité et de gaz.

Donner son sangpour passer les fêtes

Richard Wurmbrand et sa femme.

Après treize ans de détention, le pasteur

à sa sortie de prison.

Les NOUVeLLes de ROUMANIe

BUCAREST

ORADEA

BAIA MARE

TIMISOARA

ARAD

BRASOV

CONSTANTACRAIOVA

TARGUMURES

TULCEA

BRAILA

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DEVA

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SIGHET

SSociété

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Les NOUVeLLes de ROUMANIe Actualité

Zoé Ceausescu est décédée le 21 novembre dans sa résidence de Cotroceni,à Bucarest, à l'âge de 56 ans, des suites d'un cancer généralisé, un mal quia frappé plusieurs de ses ascendants, et a été incinérée, à sa demande. Elle

avait été hospitalisée en août dernier.

Ses amours contrariées par la Securitate

Zoé Ceausescu était née le 2 mars 1950. Sesparents auraient voulu faire de son adolescence et desa jeunesse un symbole de ce qu'on appelle "l'âged'or" du communisme. Mais le naturel du coupleCeausescu, amplifié par le côté tyrannique de sa mère,avait pris le dessus. La jeune fille, plutôt romantique,sera malheureuse, surveillée sans-cesse, ne pouvantlaisser libre-cours à ses sentiments, ses flirts. Tous lesmoyens étaient bons à Elena Ceausescu pour découra-ger les soupirants de sa fille, dont pratiquement aucun ne lui agréait. Ainsi fut mis unterme à son idylle avec le journaliste de la revue communiste "Lumea" ("le monde"),Mihai Matei, dont les origine hongroises ne plaisaient pas à sa mère.

De la même façon Petre Roman fut écarté et exilé en France par son père, WalterRoman, d'origine juive, organisateur des purges dans l'armée royale roumaine etproche des Ceausescu. Il poursuivit ses études à Toulouse. L'ancien Premier ministrenie toujours cette liaison, établie pourtant pas nombre de témoins.

Il était dur d'être le petit ami de Zoé, car cela impliquait pour les deux tourtereauxd'être suivis et surveillés sans arrêt par la Securitate. La jeune fille en était très trau-matisée et s'enfuira dans les années 70 par deux fois du domicile de ses parents, aprèsune dispute, mettant police et services secrets en alerte maximum. Repérée et inter-ceptée - ce fut le cas après une fugue de plusieurs jours chez des amis à Sighetu-Marmatiei - elle était réexpédiée à Bucarest, en avion spécial.

La fin de sa liaison avec un gynécologue de Cluj, Dan Vicze, fut la plus difficileà surmonter. Désemparée, Zoé réussit tout de même à faire accepter à sa mère un autreprétendant, l'écrivain Petru Petrescu. Mais l'idylle se termina brusquement, celui-ciprofitant d'un séjour en Occident pour y rester.

Finalement, Zoé Ceausescu épousera un ingénieur de Sibiu, Mircea Opran, pro-fesseur à l'école Polytechnique, qui lui survit aujourd'hui. Mais le couple, sans histoi-re, n'a pas eu d'enfant. Zoé, qui était par nature modeste - le contraire de son cadet,Nicu, noceur invétéré - était devenue une mathématicienne appréciée et sérieuse, titu-laire d'un véritable doctorat, qui n'avait rien à voir avec les titres de chimiste usurpésde sa mère. Touchés par sa disparition, de nombreux Roumains ont pensé à ce vieux

dicton populaire: "Parintii maninca agurida, iarcopiilor li se strepezesc dintii"… "Les parentsmangent les raisins verts, mais ce sont leursenfants qui éprouvent leur acidité".

Trois survivants

Trois membres du clan Ceausescu vivent tou-jours. Deux des huit frères et sœurs de Nicolae,Ilie, qui a occupé un poste d'adjoint à un ministre

de la défense, et Ion, le benjamin, ancien professeur à l'Institut agronomique deBucarest. Puis, Valentin (photo ci-dessus avec Zoë), l'aîné des trois enfantsCeausescu, physicien, qui est par ailleurs un des dirigeants du club de foot du Steaua

PLOIESTI

Zoé était le deuxième des troisenfants du couple de dictateurs, l'aînéétant Valentin, toujours en vie, quiavait été adopté, et le cadet, Nicu,mort d'une cirrhose en 1996.

Comme ses deux frères, Zoé, deson vrai prénom, Zoia, avait étéarrêtée pendant la Révolution pour"préjudice à l'économie nationale",

emprisonnée et libérée en août sui-vant. C'est alors seulement que lesenfants Ceausescu avaient vu lavidéo du procès et de l'exécution deleurs parents. Les poursuites à leurencontre avaient été suspendues en1996, aucune preuve n'ayant permisd'étayer l'accusation.

Depuis la "Révolution", Zoé s'étaitmontrée très discrète et n'avaitaccordée aucune interview. Elle s'é-tait cependant signaler à l'attention deses compatriotes en entamant deuxprocès; le premier pour récupérer lesbiens de sa famille qui avaient étéconfisqués; le second, pour pouvoirfaire exhumer les corps de separents, car elle doutait fortementqu'ils aient été enterrés au cimetièrede Ghencea. D'ailleurs, elle s'étaittoujours refusée à se rendre sur leurtombe et avait sommé, sans succès,le ministère de la Défense et l'admi-nistration des cimetières d'apporter lapreuve qu'ils étaient bien enterrés là.

et de députés européens

Doutes sur la tombe de ses parents

Disparition de Zoe CeausescuCarnet

La jeunesse malheureuse de la fille des dictateurs

est toujours un sujet brûlantLes autorités roumaines demeurent inflexibles, jugeant

que c'est faire peu de cas des efforts importants qu'elles ontentrepris depuis plusieurs années pour améliorer de manièresensible la situation des enfants abandonnés ou orphelins, maisaussi que cette demande est une atteinte à la dignité nationale."Que dirait-on, si on proposait à la France d'acheter sesenfants?" entend-on à Bucarest.

Même si certains des auteurs de ces démarches sontanimés des meilleures intentions, cela ne peut pas faire oublierque, selon les propos de Teodora Bertzi, directrice de l'OfficeRoumain pour les Adoptions "Au centre de l'adoption doit setrouver l'intérêt de l'enfant et non celui des parents.".

La situation cauchemardesque dans laquelle est confinée

depuis sa naissance, Silviu Costea, âgé aujourd'hui de 16 ans,que rapporte dans les colonnes du Monde Mirel Bran, dontnous reproduisons ci-dessous l'article, est également là pourrappeler que le risque de dérive est bel et bien toujours présent.

Les groupes de pression, principalement américains, ontrepris leur lobbying auprès du gouvernement roumain pour lefaire revenir sur sa nouvelle politique et rouvrir à nouveau lerobinet des adoptions internationales.

Ils ont été rejoints dernièrement par un fort contingent dedéputés du Parlement européen, emmené par l'ancien présen-tateur vedette de la télévision française, Jean-Marie Cavada,lesquels, dans une motion, ont demandé à la Roumanie derevoir sa position.

Silviu n'existe plus aujourd'hui officiellementje suis devenu un fantôme"

"Silviu n'est pas le seul dans ce cas”,affirme Theodora Bertzi, directrice del'Office roumain pour les adoptions.“Nous avons découvert dix autres per-sonnes dans la même situation." Parexemple Mariana Fisacherli. NéeConstantin en 1986, elle est adoptée àl'âge de 6 ans par un coupled'Américains. Elle figure comme étantsortie du pays avec ses parents adoptifs,mais en réalité elle n'a jamais quitté laRoumanie. A sa place, une autre petitefille, dont l'identité n'est pas connue, avaitpris le chemin de l'Amérique.Aujourd'hui, Mariana a 20 ans, n'a tou-jours pas de papiers d'identité, non plusque ses deux enfants devenus eux aussides fantômes aux yeux de la police.

Trafic de personnes avec ramifications internationales

“Le parquet a été saisi pour menerune enquête en Italie, en Espagne et auxEtats-Unis”, précise Theodora Bertzi.“Nous suspectons un trafic de personneset des substitutions d'identité."

Cette affaire pénale aux ramifica-tions internationales tombe en plein débatsur l'adoption internationale, un sujet brû-lant en Roumanie depuis la chute du régi-me, il y a seize ans. Le "Conducator"Ceausescu laissait en héritage à son paysdes orphelinats mouroirs dont les imagesont fait aussitôt le tour du monde. De1990 à 1997, les autorités roumaines serévélaient incapables de mettre au point

une législation pour protéger les enfantsabandonnés.

La Roumanie devenue supermarché des adoptions

Selon les associations, environ 20000 enfants auraient été ainsi adoptés à lava-vite. "La Roumanie était devenue lesupermarché des adoptions”, s'insurgeTheodora Bertzi. “Les enfants étaientenvoyés comme des colis à l'étrangeravec beaucoup d'argent à la clé. Ilsétaient blancs et en bonne santé etl'adoption allait très vite. L'enfant étaitdevenu un objet destiné à satisfaire lesbesoins émotionnels des adultes. Entre-temps, nous avons tout changé. Au centrede l'adoption doit se trouver l'intérêt del'enfant et non celui des parents."

Silviu Costea, alias Tesari, n'estqu'une des victimes d'un système que laRoumanie a mis en place avec la compli-cité des pays occidentaux. Malgré sesdons pour la boxe qui ont fait de lui unchampion, il ne peut pas participer auxchampionnats européen et mondial car lapolice refuse de lui délivrer un passeport.Motif: il ne possède pas de papiersd'identité attestant qu'il est bien SilviuCostea. Pour les autorités, l'étoile mon-tante de la boxe roumaine s'appelle"Silviu Tesari" et vit en Italie.

Frappé par les policiers

"Le pire, c'est que je ne peux pas

quitter le périmètre couvert par la policede mon quartier, explique-t-il. Les poli-ciers des autres arrondissements ne meconnaissent pas et je risque d'être arrêtéet tabassé, ce qui m'est déjà arrivé."

Le scénario est toujours le même: àcause de son teint qui trahit son originetzigane, Silviu se fait constamment arrê-ter par les policiers, qui lui demandent sespapiers. Il leur explique sa situation, maisils ne croient pas un mot de son histoire.Résultat : il est emmené au poste et sonidentité est recherchée dans les fichiers,où ne figure aucune trace de son nom.

"J'ai souvent été frappé et agressépar les policiers, accuse-t-il. Maintenant,au bureau de police de mon quartier, ilsme connaissent tous, mais je n'ose pasaller dans d'autres quartiers où les poli-ciers ne me connaissent pas et où jerisque de prendre des baffes. Si j'aibesoin d'un tee-shirt, je dois demander àun cousin d'aller l'acheter de peur de mefaire choper au passage. Ma vie se limiteà mon quartier et j'en ai marre. J'auraispu participer aux championnats de boxeinternationaux, mais la police refuse deme restituer ma vraie identité, sanslaquelle je ne peux pas voyager."

Dans le parc du Cirque à Bucarest,loin des débats philosophiques et desbatailles politiques au sujet de l'enfant,Silviu Costea scrute les allées pour repé-rer les éventuels policiers. Aimerait-il setrouver en Italie, où il est supposé habiterselon ses papiers ? "J'aimerais tout sim-plement qu'on me laisse exister” dit-il.

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Ce n'est qu'en 2001 que Bucarest a instauré un moratoire suspendant lesadoptions internationales. A l'époque, la députée britannique EmmaNicholson, rapporteur pour la Roumanie au Parlement européen, avait

demandé l'arrêt des adoptions internationales et une réforme radicale du système deprotection de l'enfant. Selon les nouvelles lois entrées en vigueur au 1er janvier 2005,parmi les personnes résidant à l'étranger, seuls les grands-parents expatriés sont auto-risés à faire venir leurs petits-enfants roumains pour les adopter. Autrement dit, l'ob-jectif est d'interdire l'adoption internationale sans que cela soit dit explicitement.

Entre-temps, 2 300 familles roumaines ont déposé un dossier d'adoption. Pourl'instant, seulement 1 450 enfants sont adoptables en Roumanie en raison de la lenteurde la procédure, qui exige l'accord des parents biologiques devant un juge. LaRoumanie compte encore 81 000 enfants abandonnés, dont 30 000 vivent dans lescentres d'accueil qui ont remplacé les anciens orphelinats (300 000 enfants en Francedépendent des services de la protection de l'enfance). Le reste de ces enfants vit dansdes familles d'accueil.

Des lobbies puissants

"Il y a beaucoup d'enfants adoptables, mais le système ne leur permet pas d'êtreadoptés car il est très lourd, déclare Bogdan Simion, directeur de l'association fran-co-roumaine SERA. La médiatisation excessive et négative de l'adoption internatio-nale a créé l'impression en Roumanie que l'adoption elle-même est l'oeil du diable.L'adoption nationale n'est pas suffisante pour absorber ces enfants."

Entre partisans et adversaires de l'adoption internationale, les hostilités sont tou-jours ouvertes aussi bien à Bucarest que sur la scène internationale.

Les Etats-Unis ne cessent de faire pression sur la Roumanie pour qu'elle libérali-se à nouveau son système, tandis que l'Union Européenne demande à Bucarest d'in-terdire l'adoption. Entre le marteau américain et l'enclume européenne, la Roumanie achoisi de fermer le robinet des adoptions internationales et d'encourager les famillesroumaines à prendre en charge ces enfants. "Les familles qui veulent adopter ont lesmoyens de faire du lobbying pour satisfaire leurs intérêts, lance Theodora Bertzi.L'enfant n'a pas ce pouvoir. Ce n'est pas fair-play."

Soucieuse de sécuriser son adhésion à l'UE au 1er janvier 2007, la Roumaniecompte respecter ses engagements européens en maintenant le robinet des adoptionsinternationales fermé. L'enquête ouverte par le parquet de Bucarest au sujet desenfants dont on a volé l'identité à l'étranger est une première reconnaissance officiel-le des trafics qui ont accompagné l'adoption.

Malgré les pressions des Etats-Unis et de certains députés européens, dont lesFrançais Claire Gibault et Jean-Marie Cavada (démocrates libéraux), en faveur d'unereprise des adoptions, la Roumanie reste pour l'instant ferme sur ses positions.

Vente aux Hospicesde Beaune: 200 000 €pour la FondationPrincesse Margareta

Record absolu. Au moment où lebeaujolais nouveau déferlait sur laplanète, la pièce de charité de la146e vente des vins dans la Salledes pauvres des Hospices deBeaune a, dimanche 19 novembre,sous le marteau de la maisonChristie's, été adjugée pour 200 000euros. Il s'agissait d'une pièce de228 litres de l'appellation Beaune 1ercru, cuvée Dames hospitalières.C'est la société de spiritueux beau-noise Belvédère, associée à l'acteurJean Reno, qui en a fait l'acquisition.Cette somme sera partagée entre laFondation Princesse Margareta deRoumanie (fille aînée du Roi Michel)et la Fédération Enfants et Santé.Les prix des plus grands rougesbourguignons sont, cette année, res-tés stables, quand les chardonnaysaugmentaient de 63,61 %.

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2300 familles roumaines candidates à l'adoption

La fabrication artisanale de la tsui-ca est directement menacée par lesnormes européennes. Depuis ce pre-mier janvier, sa production est stricte-ment encadrée, doit être assuréedans des distilleries autorisées etrespecter tous les standards d'hygiè-ne et de protection du consomma-teur. Plus encore, des autorisationsseront nécessaires pour la fabriquer,même si elle est destinée à uneconsommation domestique. Dans cedernier cas, chaque litre sera taxé àhauteur de 4 € le litre d'alcool pur,jusqu'à 50 litres, et le double ensuite.

En 1956, Brucan est envoyé aux USA comme ambassa-deur, la Roumanie mettant à profit le déstalinisation engagée àMoscou pour établir des liens politiques et économiques avecWashington. Trois ans plus tard, il est nommé représentantpermanent auprès de l'ONU, à

New York. Le stalinien est subjugué par la société améri-caine qui le remplit d'admiration. Sur place, il nouera de nom-breux liens qui lui seront utiles lorsqu'il s'opposera àCeausescu.

Passant entre les gouttes de la répression

En 1961, Brucan est rappelé à Bucarest et devient vice-président de la Radio-Télévision nationale, fonction qu'ilconservera jusqu'en 1966 et l'arrivée au pouvoir de Ceausescu.L'ascension du "Conducator" entraîne sa mise à l'écart qui vadurer près d'un quart de siècle. Il est envoyé enseigner le socia-lisme à l'Institut de Médecine et de Pharmacie de Bucarest jus-qu'à sa retraite en 1978.

Pendant toutes ces années, Silviu Brucan s'ennuie ferme.Grâce à des appuis au sein de la Securitate, notamment celuide son chef, le général Vlad, il obtient un passeport et des visasqui lui permettent d'entreprendre des tournées de conférence,de donner des cours, de présenter ses livres, aux USA, enAngleterre, en France et dansd'autres pays occidentaux.

Sa rancœur à l'égard deCeausescu se fait de plus en plusvive. En 1984, il entre en contactavec les généraux Ionita et Kostyalqui préparent un coup d'Etat, lequelest éventé. Le premier mourra demanière suspecte d'un cancer, lesecond sera éloigné à Curtea deArges. Brucan, lui, réussit une nou-velle fois à passer entre les gouttesde la pluie.

Lors des émeutes ouvrières deBrasov de novembre 1987, qui menacent le régime, le "dissi-dent" accentue sa critique à l'encontre de Ceausescu et qualifiecette révolte de "tournant historique dans l'histoire de laRoumanie". Cela lui vaut les arrêts au domicile qui sont levéssix mois plus tard à la suite de l'intervention du Secrétaired'Etat américain John Whitehead, lors d'une visite à Bucarest.

Inspirateur de l'exécution du couple Ceausescu ?

Silviu Brucan ne se tait pas pour autant. Sans-doute est-ilencouragé par Gorbatchev qui voit en lui un camarade plusprésentable que Ceausescu, et sait-il ses arrières protégés, côtéPCR et Securitate. En mars 1989, il signe la célèbre "lettre dessix", critique marxiste très dure à l'égard du régime, aux côtésde la vieille garde communiste mise aussi à l'écart par le

"Conducator", Gheorghe Apostol, Alexandru Barladeanu,Corneliu Manescu, Constantin Parvulescu et Grigore Raceanu.

La sanction tombe, mais sa modicité montre les résis-tances de plus en plus fortes que Ceausescu rencontre au seinde son propre parti. Brucan perd sa "villa de protocole" et doitemménager dans un quartier ouvrier de la capitale. Il la retrou-vera vite, neuf mois plus tard, à la suite de la chute du régime.

Lors de événement de décembre 1989, en l'espace dequelques semaines, Brucan, alors âgé de 73 ans, joue la partiela plus serrée de sa vie. Il apparaît comme l'homme qui tire lesficelles de la "Révolution" et va l'orienter vers une transition endouceur de la Roumanie, en ménageant la nomenklatura, laSecuritate et l'Armée, qui conserveront tous leurs privilèges.

Il est vraisemblable que l'apparatchik a joué un rôle déci-sif dans l'exécution immédiate du couple Ceausescu et l'arres-tation du général Vlad, chef de la Securitate, qu'il accused'avoir mené un double jeu.

"La Roumanie n'accèdera pas à une vraie démocratie avant une génération"

A l'époque, le vieil homme fait sensation en participant àune émission de télévision où il arrive en jetant sur la table desdossiers de la Securitate qu'il a récupérés alors qu'ils étaient en

train de brûler, preuve que la policepolitique tente d'effacer les tracesdes crimes et exactions auxquels elles'est livrée.

Il douche aussi l'enthousiasmede ses concitoyens en leur prédisantque la Roumanie n'accèdera pas àune vraie démocratie avant unegénération, propos qu'il a reprisdeux mois avant sa mort, dans uneinterview, prophétisant: "Après le1er janvier 2007, la situation seraencore pire et il faudra longtempsavant de ressentir un mieux".

Silviu Brucan surprend encore en démissionnant dès le 4février 1990 de ses fonctions dirigeantes au sein du Front deSalut National, qui tient lieu alors de gouvernement. Estime-t-il qu'il a réussi l'objectif qu'il s'était fixé d'éviter que la"Révolution" ne mette le pays sans dessus-dessous ou bien serend-il compte qu'il a été doublé par un de ses benjamins, IonIliescu, lequel a l'oreille de Moscou où il a été formé ?

Dans les années suivantes, devenu politologue, interve-nant dans les débats télévisées, publiant des tribunes dans lesjournaux, Silviu Brucan se fera de plus en plus critique à l'é-gard de celui-ci, prônant l'avènement d'un gouvernement decentre-droit.

L'ancien stalinien dogmatique avait bien évolué à la fin desa vie. A-t-il emporté les secrets des dessous de la"Révolution" de décembre 1989 dans sa tombe?

grise du régime communiste est décédé à l'âge de 90 ans

était un révolutionnaire professionnel

Adieu la tsuica de grand-père

Social

Le secteur de l'Internet à haut débit continued'enregistrer une forte croissance enRoumanie. Le pays enregistrerait le plus

haut taux de pénétration de l'Internet haut débit de toutle sud est de l'Europe, venant ainsi se placer biendevant la moyenne régionale, avec un taux de 3,46%contre 1,6%. Le nombre de connections Internet quioffrent le haut débit serait passé de 750 000 postes endécembre 2005 à environ 1,2 million en juin de cetteannée, soit une hausse de 60% en seulement 6 mois.

Internet : la Roumanie leader dans la connection à haut débit

Silviu Brucan (à droite), ici avec Ion Iliescu, a emporté ses secrets dans la tombe.

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Carnet

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Silviu Brucan, éminencependant soixante ans

Considéré comme l'éminence grise du régime communiste roumain, SilviuBrucan est mort à Bucarest, fin octobre, à l'âge de 90 ans, dans sa "maisonde protocole", fournie par l'Etat, au cœur de l'élégant quartier de

Primaverii où se retrouvent ancienne et nouvelle nomenklatura. Il était difficile d'ima-giner que derrière ce presque nonagénaire, toujours habillé modestement et portantinvariablement une paire de tennis, faisant ses courses à la "supérette" de la place des

Aviateurs, se cachait l'un des hommes les plus influentsde la Roumanie de ces soixante dernières années.

"Domnul Professor" ("Monsieur le Professeur"),comme on le saluait, était en fait un révolutionnaireprofessionnel, qui fut un pilier du régime stalinien, pré-para des complots contre Ceausescu, ordonna peut-êtreson exécution, organisa la transition en décembre jan-vier 89-90, installant les néo-communistes au pouvoir,devint ensuite éminent analyste politique, préconisantces dernières années une politique de centre-droit. Un

homme craint, contesté, mais respecté.

L'un des rares intellectuels du PCR naissant

Silviu Bruckan, de son vrai nom Saul Bruckner, est né à Bucarest en 1916 au seind'une famille bourgeoise juive. Son père était un négociant en tissus prospère et l'en-voya fréquenter les meilleurs lycées de la capitale. Mais la crise de 1929-1933 le ruinaet l'adolescent découvrit alors brutalement la dureté du monde capitaliste… ce qui enfit un jeune communiste.

Travaillant comme journaliste, il entra dans une des premières cellules clandes-tines du PCR (Parti Communiste Roumain). Le Parti était alors réduit à une poignéede membres, n'avait pas de base ouvrière et n'exerçait aucune influence sur les milieuxintellectuels. Ce fut la chance du jeune homme qui apparut vite comme une de seséminences grises, se montrant par ailleurs un parfait subordonné de Moscou. On lechargea dans les années quarante de faire paraître clandestinement "Scânteia"("L'Etincelle") qui deviendra plus tard l'organe officiel du PCR.

Le journaliste eut la chance d'échapper à la Siguranta, la police politique duRoyaume, alors que nombre de ses camarades tombaient dans ses griffes. Il fut bienarrêté mais, faute de preuves, relâché au bout de deux jours, ce qui attira la suspicionparmi les siens qui le suspectèrent un moment de traîtrise et le tinrent pendant deuxmois en quarantaine.

Un stalinien habile… subjugué par l'Amérique

Comme pour tous les communistes, la vraie carrière politique de Silviu Brucancommença le 23 août 1944, à la veille de l'entrée des troupes soviétiques dansBucarest, lorsque le jeune Roi Michel fut contraint de légaliser le PCR.

Devenu rédacteur en chef adjoint de "Scânteia", Brucan mena campagne dans lescolonnes de son journal pour faire condamner à mort les grands dirigeants de la pério-de de l'Entre-Deux-Guerre, comme l'ancien Premier ministre Iuliu Maniu, GheorgheBratianu ou la grande figure historique roumaine du XXème siècle, Corneliu Coposu,qui moururent dans leurs prisons, et des écrivains et journalistes réputés comme RaduGyr et Pamfil Seicaru, qui furent exécutés.

Habile, il noua des relations fortes avec le dictateur Gheorghiu Dej, évitant d'êtrepris dans les féroces luttes d'influence que se livraient les groupes rivaux à l'intérieurdu PCR et qui conduisirent à l'élimination de Lucretiu Patrascanu, puis de la "bandeà Pauker" (Ana Pauker, Vasile Luca, Teohari Georgescu).

"Monsieur le Professeur"

En route pour l’UE en caricatures

Mi-novembre, les élèves du collègenational Caragiale sont sortis dans lesrues de Bucarest pour protestercontre le froid qui régnait dans leurssalles de classe. Le même jour, 200élèves de Bistrita refusaient de rentreren classe, pour le mêmes raisons. Ilfaisait à peine 5° dans leurs classes.Quelques jours auparavant,l'Inspection académique de ce judetavait décidé de renvoyé 8000 élèvesdans leurs foyers à la suite de ladéfection généralisée du système dechauffage dans plusieurs établisse-ments. Beaucoup d'entre eux sontchauffés à l'aide de systèmespérimés. Dans le judet de Constanta,5 écoles étaient aussi privées dechauffage, dont 4 à Medgidia, soitparce qu'elles n'étaient pas raccor-dées au réseau de distribution degaz, soit parce que l'établissementétait neuf et le branchement pasencore effectué. Ce sont des firmesprivées qui ont sponsorisé la fournitu-re de radiateurs dans l'attente de voirle problème réglé.

Enseignement

Des élèves frigorifiés

“Hier c’était le jourde l’Europe!”

“C’est pour çà quej’ai trouvé une

banane et deuxoranges ?”(Gazdaru)

Le président Traian Basescu arejeté un projet de loi imposant auxélèves de porter un uniforme et ademandé au Parlement de réexami-ner cette proposition. Selon lui, cesont les parents d'élèves qui doiventavoir le dernier mot. Il a notammentinsisté sur la nécessité de prendre encompte les familles qui ne peuventpas se permettre de payer un unifor-me à leurs enfants.

Enseignement :bientôt l'uniforme ?

Inondations de 2005. La Roumanie ne fait pas partie de la première vague de l’élargissement de l’UE. Traian Basescu à son Premier ministre : “Mon petit Calin, siBruxelles appelle, tu leur dis que çà va bien... On est prêt pour l’autre vague” . (Vali)

Dernière Saint Ignat, où l’on tue lecochon (quelques jours avant Noël):

“Si tu ne respectes pas les normes del’UE, tu es un criminel, et on en

reparlera”. (Ion Barbu)

2004: élargissementde l’UE;Roumanie etBulgarie, pro-américaines,restent sur le rivage.Romano Prodi, auxcommandes de l’UE,à Iliescu et Nastase:“Vous attendez,l’OTAN va passervous prendre pour laguerre.

(Vali)

L’UE: “A table”... La Roumanie: “Vous avez du pain mouillé?” Gazdaru

Caricature tirée d’une fable de Ion Creanga: fatiguéde nourrir un paysan très paresseux, des villageoisdécident de s’en débarasser en le pendant, ce quel’homme accepte, préférant çà que de chercher sa

pitance. Le cortège l’emmenant dans une charette surle lieu du supplice rencontre une riche boyarde qui,

s’indignant de ce traitement, propose qu’on lui confie,promettant de lui donner des posmagi (pain dur que lespaysans mouillent )... Le prisonnier s’inquiète: “Mais ils

seront mouillés ?” “Non, mais tu pourras les trempertoi-même”...”Bah... dans ce cas là, pendez-moi”.

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Père supérieur dans una été obligé de quitter son

Son passé est contenu dans un sac de toile noir. Quant à son avenir, il ne vapas au-delà d'une saison estivale: l'été passé, il était animateur dans un vil-lage touristique à Pescara, en Italie. Son cas est en suspens tant que la com-

mission pour la reconnaissance du statut de réfugié de Crotone n'aura pas validé sarequête. Dumitru Bica attend, mais il fait aussi des projets. Il a une idée fixe: pour-suivre en Italie le combat qu'il a dû abandonner dans son pays natal, la Roumanie.

Dumitru arbore encore le signe de celui qui a la foi : un croix qu'il porte sans cesseautour du cou. On a pourtant dit de lui qu'il était l'antéchrist. Dumitru est les premierprêtre roumain à avoir déclaré publiquement son homosexualité. C'était en 2002, surune chaîne de télévision nationale, alors qu'il avait abandonné les ordres depuis un an.Son "coming out" (révélation publique de son homosexualité) a ébranlé les médiasroumains. C'était le premier cas "croustillant" concernant un thème qui, en Roumanie,est encore largement tabou. L'homosexualité y est vécue comme un terrible poison quipourrait contaminer la famille traditionnelle. Et dans cette lutte homophobe, l'Egliseorthodoxes est aux premières loges.

Dumitru tient à préciser qu'il n'est pas le premier prêtre de la région à faire son"coming out", puisqu'il n'officiait plus. Mais c'était peine perdue dans la mesure oùc'est son passé d'homme d'Eglise qui a donné à l'affaire des dimensions nationales, endivisant l'opinion publique en deux.

Prison pour les homosexuels jusqu'en 2001

Sa décision de quitter l'Eglise est partie d'un casus belli politique lié aux droits desgays. Dumitru s'explique: "C'était en 2001, je traversais une crise personnelle. C'estune grosse enveloppe jaune du Patriarcat qui a définitivement motivé mon choix".L'autorité suprême de l'Eglise Orthodoxe Roumaine (BOR) demandait aux prêtres derécolter des signatures parmi les fidèles contre la fameuse "loi 200", en discussion auParlement qui a finalement abouti à abolir l'article du Code pénal prévoyant la prisonpour le délit de sodomie. Cette réforme était nécessaire à la Roumanie pour être enconformité avec sa candidature à l'Union Européenne.

"Récolter ces signatures, c'était trop pour moi. Et cela me choquait que l'Eglises'immisce aussi ouvertement dans la politique. Tout çà pour envoyer en prison leshomos. Les gays ne sont-ils pas les fils de Dieu?".

A l'époque, Dumitru, bien qu'encore jeune, est un prêtre promis à une belle car-rière. Il est déjà père supérieur du monastère Poiana Marului, dans la province deCaras Severin. Il décide donc de mettre un terme à son expérience religieuse et eninforme l'évêque. "Je n'ai pas expliqué la vraie raison de mon départ. La situationétait plutôt tendue". L'évêque pense que Dumitru est fatigué et lui conseille de prendrequelques semaines de repos pour réfléchir. Il décide finalement de ne plus jamaismettre les pieds au monastère. Mais il va plus loin: il entend se battre pour dénoncerla comportement obtus de l'Eglise.

Dénonçant à la télé les mœurs perverses de certains hiérarques

C'est ainsi que Dumitru Bica décide monter un coup médiatique. Il contacte unjournaliste de la télévision, Madalin Ionescu, qui présente une émission de société etil lui "lâche le morceau", déclarant son homosexualité. Mais il rajoute aussitôt avoirentre les mains une cassette où un jeune séminariste avoue avoir été violé par un vicai-re épiscopal.

"L'Eglise orthodoxe est hypocrite… pourquoi se taire" lance-t-il. "Les prêtre gaysont nombreux, alors que leurs supérieurs hiérarchiques mènent une bataille acharnéecontre les gays ". La cassette du séminariste n'est pas diffusée lors de l'émission maisle journaliste en garantit l'existence.

La Commission juridique de laChambre des députés a approuvé unprojet de loi qui devrait permettre derécupérer leur argent aux 37 000épargnants qui avaient commandéune Dacia avant la Révolution et,pour la grande majorité d'entre eux,déposé la totalité de la sommedemandée à la Caisse d'Epargne(70 000 lei de l'époque, soit 23 000 Fou 3500 € au cours fictif imposé auxétrangers, mais moitié moins aucours réel du marché), sans recevoirde véhicule depuis. Ils devraientobtenir 20 000 lei d'aujourd'hui, soit7000 €… juste de quoi s'acheter uneLogan.

Au vu de l'inflation, la sommeéquivalente est estimée à 12 000 €par certains, mais au décuple pard'autres qui y ajoutent les intérêts(les prix on doublé en 1990, triplé en1991, et ainsi de suite pendant lesannées suivantes, l'inflation passanten dessous des 10 % seulement en2004). Il reste cependant un obstacleà vaincre pour ces épargnants flouésl'opposition du gouvernement lequeldéclare que ceux ci pouvaient retirerleur argent quand ils voulaient (saufque le cours du leu s'était effondré etqu'aucune indemnité compensatricen'était prévue), et a peur de voir cettemesure déstabiliser l'économie.

Evénéments

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CONSTANTA

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TULCEABRAILA

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"Mal m'en a pris…

Depuis début décembre, lacapitale se couvre depatinoires en plein air où

jeunes et moins jeunes peuvent venirs'exercer pour 3 à 4,5 € les deuxheures, de 9 heures du matin jusqu'àparfois minuit, voire 2 heures cer-tains jours, la location d'une paire depatins s'élevant à 3 €.

Le refroidissement artificiel desaires de patinage leur permet d'af-fronter des températures allant jus-qu'à + 15° et ainsi de rester ouvertesjusqu'en mars.

On trouve ces patinoires DrumulTaberei (en face de l'ex magasinUnirea), près de la station de métroTitan, Piata Moghorios, dans le parcHerastrau, (près du musée du paysanroumain), dans le parc Kisseleff(face au musée Antipa), près duStade national (Lia Manoliu), prèsdu mall Plaza Romania (quartierMilitari).

La capitale chausse ses patins à glace

L'équivalent d'une Logan pour les épargnants spoliés d'une Dacia

Deux points de pénalité et contravention entre 70 et100 lei (20 et 30 €) :

- Utilisation d'un téléphone mobile en conduisant, ceintu-re de sécurité non mise, dépassement de 10 à 20 km de la vites-se maximum autorisée, circulation sur une route dont l'accèsest interdit, non respect des règles pour les manœuvres de croi-sement, de changement de files, de direction, de marche arriè-re, stationnement interdit, refus de présenter ses papiers auxautorités.

Trois points de pénalité et contravention entre 100 et300 lei (30 et 90 €) :

- Utilisation de la bande d'urgence sans motif, dépasse-ment de 20 à 30 km de la vitesse admise, non respect des dis-tances devant séparer les véhicules, des indications de dévia-tion.

Quatre points de pénalité et contraventions entre150 et 500 lei (45 et 150 €) :

- Non respect de la réglementation en cas de panne, dupanneau "Stop", dépassement de 30 à 40 km de la vitesseadmise.

Six points de pénalité et contravention entre 200 et 800lei (60 et 240 €) :

- Refus d'immobiliser le véhicule ou absence de contrôletechnique, dépassement de 40 à 50 km de la vitesse admise,circulation ou stationnement sur les bandes séparant les sens

de circulation, manœuvres sur l'autoroute, traverser les pas-sages à niveau non gardés sans marquer le stop, s'engager dansun croisement avec feux en bloquant la circulation.

Suspension du permis de conduire

Le permis de conduire est suspendu automatiquementpour 30 jours dès que le contrevenant a accumulé 15 points depénalisation, pour 60 jours s'il récidive dans l'année. Lespoints sont récupérés au bout de six mois sans infraction.

Motifs du retrait automatique de permis pour 30 jours(auquel s'ajoute une amende) :

- Dépassement d'une colonne de véhicules arrêtée au feuou au passage à niveau, non respect de la priorité pour les pié-tons, pour les véhicules venant à droite, des règles de dépasse-ment, des indications des agents de la circulation.

Retrait pour 60 jours :- Non respect de la priorité, du feu rouge si cela entraîne

un accident, des règles de circulation au passage d'une colon-ne officielle ou s'intercaler au sein de celle-ci, circulation surle sens opposé en dehors des manœuvres de dépassement.

Retrait pour 90 jours :- Conduite sous emprise alcoolique (taux d'alcoolémie

admis: 0), freins en mauvais état, dépassement de plus de50 km de la vitesse admise.

obligatoires pendant la journéeà points est arrivé

La mairie de la capitale etl'Association des Fleuristes deBucarest se sont mis d'accord pour

moderniser le commerce des fleurs qui se pra-tique dans les rues, sous de simples auvents ouparasols. D'ici l'été, les vendeurs à la sauvetteauront disparu, remplacés par des commerçantsinstallés dans des kiosques disposant de chauf-fage et d'air conditionné. "Il fallait civiliser cesecteur, d'autant plus que nous entrons dansl'UE" a déclaré le représentant des fleuristes,en général des femmes tsiganes, qui était venuaux négociations entouré de leurs maris oufrères. "Nous voulons que notre commerceembellisse la ville, lui apporte une couleur tou-ristique et que les clients soient accueillis avecle sourire et un maximum de services" a-t-ilcontinué, insistant sur le fait que ce sont lesfleuristes eux-mêmes qui avaient demandé cesaménagements.

Mais pour respecter tous les standards dela "civilisation européenne", ces kiosque coûte-ront entre 3000 et 12 000 €, ce qui implique ladisparition de nombreux vendeurs.

Bucarest est certes deve-nue, l'espace de quelquesjours, la capitale mondia-

le de la Francophonie…mais elledemeure toujours invariablement lacapitale européenne des animaux deferme. Les services vétérinaires de laville y ont dénombré, début 2006,pas moins de 600 vaches, 300 che-vaux, 3000 moutons, 950 chèvres,877 porcs, sans compter d'innom-brables espèces de volailles, despoules aux oies, canards et pintades,dont les habitants font l'élevage.

Bétail et basse cours cohabitentau pied des blocs, dans des maison-nettes, parfois même dans des appar-tements et dans les beaux quartiers,dégageant une odeur qui incommodeles riverains et ne respectant pas lesrègles élémentaires d'hygiène.

Par ailleurs, Bucarest compte660 chiens de garde et de défense, etenviron 200 000 chiens errants.

Des fleurs au parfum européen

Veaux, vaches,cochons… à Bucarest

POIANA-MARE

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Vie quotidienne

BUCAREST

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BRASOV

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TARGUMURES

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DEVA

BICAZ

monastère du Caras Severin, Dumitru Bica pays après avoir révélé son homosexualité

Dans le quotidien "Jurnalul National", le porte-paroledu Patriarcat, Constantin Stoica, affirme que "Dumitru Bicaest passible d'une plainte pour calomnie", précisant que "pourl'Eglise, l'homosexualité est un péché".

Pour Dumitru, ex-prêtre, le calvaire commence. Il dénon-ce l'Eglise de l'avoir persécuté, mais il n'a aucune preuve écri-te de ce qu'il avance. Il a reçu en revanche de nombreux appels

anonymes. "Onme disait deregarder où jemettais lespieds". Il déci-de donc dequitter laRoumanie etde s'installer enItalie. Il yobtient un per-mis de séjour

et travaille dans un supermarché de Brescia.

Envoyé dans un couvent pour prier et expier "ses fautes"

Mais Dumitru maintient des contacts avec son pays. En2004, l'évêque lui fait savoir qu'il peut retourner en Roumanieà condition de se remettre dans "la bonne voie". Et de regret-ter: "Je n'aurais jamais dû le faire. Ils m'ont envoyé dans uncouvent à la montagne pour prier et expier mes fautes. Je nepouvais manger qu'une fois par jour et pas de viande. Je n'é-tais pas bien. On me disait qu'avec la prière je pourrais gué-rir. En vain".

C'est d'ailleurs pour cette raison que Dumitru s'était lancédans les ordres. Il était devenu prêtre car on lui avait dit quel'homosexualité était une maladie de l'âme qui ne pouvait êtreguérie que par la prière. "J'avais quinze ans et je m'étais ins-crit au lycée artistique de Timisoara. Je voulais être peintre. Jeme suis aperçu que je n'étais pas comme les autres: les femmesne m'attiraient pas. Je me suis donc confessé et le prêtre m'adit d'entrer au séminaire".

Drôle de pèlerinage au Mont Athos

Après son expérience au sein de l'Eglise orthodoxe,Dumitru réalise qu'il n'y a pas sa place. Il veut en fait lutter

pour la reconnaissance des droits des homosexuels: "Je faispartie de la nouvelle génération de Roumains qui veut que lepays change" poursuit-il. Et il continue son combat. A traversles médias, il propose au Parlement d'approuver le PACS et necesse de dénoncer l'hypocrisie de l'Eglise orthodoxe.

"Lors de ma période de rapprochement avec l'Eglise, onm'a envoyé en pèlerinage au Mont Athos où vivent des moinesgrecs orthodoxes. Il y avait des jeunes qui allaient et venaientavec des voitures. On m'a confirmé que c'était des gays. Maisje n'en ai aucune preuve formelle" déclare-t-il, enchaînant : "Amon retour, j'ai posé la question lors d'une émission télévisée:que faisaient ces jeunes dans un lieu aussi saint ?".

Après cette déclaration, les polémiques ont fusé de plusbelle et la Roumanie devient franchement un peu trop petite etrisquée pour Dumitru. "On m'a fermé toutes les portes. Jecherchais un travail, mais personne ne voulait plus m'embau-cher. Aux yeux de tous, j'étais devenu le sodomite".

"Pourquoi pas une Gay-Pride internationale à Rome avec tous les homos des pays de l'Est ?"

Pour le jeune homme, les choses se présentent plutôt mal.Il songe à retourner en Italie. Sur Internet, il entre en contactavec Mario Forleto, adjoint au maire chargé de l'égalité deschances à Pizzo Calabro. Dans cette commune, celui-ci a faitaccepter les unions civiles des personnes du même sexe,"avant même Zapate" (Premier ministre espagnol) aime-t-il àpréciser. "Dumitruparlait de son cas,de ses craintes. Jelui ai dit que, s'ilparvenait àrejoindre l'Italie,je lui donneraisun coup de main.Il est arrivé le 5mai et je l'ai misen contact avec la préfecture".

A présent, Dumitru, qui attend toujours la régularisationde sa demande de réfugié politique, souhaite vivre en touteliberté: "J'ai beaucoup d'idées en tête. J'aimerais organiserune Gay Pride internationale à Rome avec tous les homos despays de l'Est". On se demande ce qu'en pense Benoît XVI…

Cinzia Gubbini (Il Manifesto-Le Courrier de Genève)

j'étais devenu le sodomite"

La ceinture de sécuritéa du mal à entrer dans les mœurs

Pour 58 % des Roumains, l'exis-tence d'airbags dans la voiture dis-pense de mettre sa ceinture de sécu-rité. Le port de celle-ci est donc loind'être entré dans les mœurs, commele révèle un autre sondage: 67 % nejugent pas utile de la mettre lors desdéplacements courts ou dans les

villes, et 87 % pensent qu'elle peutles empêcher de sortir de leur véhicu-le en cas d'accident.

Avant la récente adoption du nou-veau code de la route, seulement23 % des Roumains bouclaient leurceinture en milieu urbain et 36 % surles routes nationales.

Le 1er décembre, jour de la fête nationale, a été aussi date d'entrée envigueur du nouveau code de la route. Désormais, automobilistes et moto-cyclistes doivent circuler avec les codes allumés pendant le jour, comme en

Hongrie. Une autre nouveauté vient de l'instauration du permis à points, déjà en placedans plusieurs pays d'Europe. Un point retiré du permis représente une amende équi-valant à 10% du salaire minimum roumain, soit 35 nouveaux lei (10 €), afin que l'in-flation ne la rende pas dérisoire. Les contraven-tions vont de 2 à 6 points. Et au bout de 15 pointperdus, c'est le retrait de permis assuré pendantau moins 30 jours. L'autre particularité de cenouveau code concerne les piétons qui désormaissont considérés responsables s'ils provoquent unaccident de la circulation, en franchissant lachaussée en dehors des passages protégés ou aufeu rouge. Les Français, coutumiers de ce com-portement, doivent donc se discipliner.

L'absence de responsabilité civile entraîne leretrait de la carte grise et des plaques d'immatri-culation du véhicule. Les médecins qui ne signa-lent pas l'état de santé de leurs patients qui ontcausé un accident de la route peuvent être pour-suivis pénalement.

Enfin, un des aspects "pratiques" du nou-veau code, est qu'une amende peut être payéedirectement au policier après avoir commis une infraction, jusqu'à hauteur de 700 nou-veaux lei (200 €)…ce qui laisse place à toutes les possibilités de corruption. A signa-ler que l'utilisation des détecteurs de radars est autorisée.

Voici les principales dispositions du nouveau code concernant les sanctions :

Selon un rapport de l'UE, onestime que 400 personnesdécèdent chaque année en

Roumanie dans des accidents liés à unmanque de visibilité, et aux tristementcélèbres angles morts. Equiper notam-ment les véhicules lourds de nouveauxrétroviseurs devient donc une priorité.L'investissement devrait revenir à envi-ron 150 euros par véhicule.

En 15 ans, la circulation routière enRoumanie a connu une augmentationsans précédent. Le nombre de véhicules aen effet doublé, et plus de 5 millions depermis de conduire ont été délivrés.

Ces dernières années, le nombred'accidents de la route n'a cessé d'aug-menter, passant de 6.557 en 2004 à 6.905en 2005, causant près de 2500 morts.Concernant la gravité des accidents, laRoumanie est à la traîne européenne. Lesstatistiques montrent que pour 3 acci-

dents, un individu trouve la mort. Alorsque la moyenne européenne est de 1 mortpour 40 accidents.

La lutte contre les accidents de laroute est depuis plusieurs années uncasse-tête pour la plupart des payseuropéens. Chaque année, dans l'Union,environ 45 000 personnes perdent la viesur la route. Outre le drame humain évi-dent, les coûts sociaux de ces accidentsdépassent 160 milliards d'euros, ce quiéquivaut à 2% du PIB de l'UE. L'Unions'est fixé un objectif serré pour 2010:réduire de 50% le nombre de décès surles routes dans les pays membres. Unchallenge de plus pour la Roumanie.En2006, une campagne de prévention a étélancée par le gouvernement, son messageétait clair: "Stop aux accidents de circu-lation ! Les vies sont prioritaires !".

Florence Mottot(www.lepetitjournal.com)

Les routes roumaines sont parmi les plus dangereuses d'Europe

Le permis

Attention… codes allumés

La top-modèle britannique noire Naomi Campbell connue pour son caractère épouvantable, ses colères et ses crisesd'hystérie à l'encontre du personnel qu'elle emploie, l'invectivant et le tapant, voit les actions en justice se multiplier àson égard. La dernière est due à son ancienne femme de ménage, d'origine roumaine, qu'elle a frappée tout en la trai-

tant "d'idiote de Roumaine, de sous-développée", lui lançant "Imbécile, ici tu n'es plus dans le tiers-monde". Elle a été inculpée parun tribunal de New-York pour "insultes discriminatoires répétées basées sur les origines nationales".

Sois belle et tais toi !

Un inspecteur de police duMaramures (Baia Mare) a été arrêté,ainsi qu'un agent dépendant de sonservice et un directeur d'auto-écolepour corruption. Le trio fournissait àl'avance aux candidats, moyennantfinances, les bons résultats auxquestions de l'épreuve théorique etl'inspecteur fermait les yeux sur leserreurs de conduite, lors de l'épreuvepratique. Ce dernier a été piégé etsurpris alors qu'il recevait une enve-loppe contenant 1500 € d'un candi-dat qui s'apprêtait à passer l'examenthéorique.

Permis de conduire à bon compte

Nouveaux tarifs des “spaga” (pourboires): “Rangez-vous à droite”

...”C’est bien le nouveau “compte” de la route !” (Gazdaru)

La communauté des moines du Mont Athos.

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SIGHET

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PLOIESTI

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Bacau: un chevaldécapité par un avion de ligne

Les 50 passagers qui remplis-saient l'avion de Carpatair faisant laliaison entre Bacau et Timisoara enont été quitte pour leurs émotions, le5 décembre dernier. Au décollage,alors que l'aéroport était enveloppédans le brouillard, l'appareil a heurtéun cheval qui courrait en liberté sur lapiste et l'a décapité. Le pilote a avertila tour de contrôle du choc mais acontinué son vol après avoir vérifiéqu'aucun appareil de navigationn'avait été endommagé. La directricede la compagnie, saluant le sang-froid de l'équipage, a souligné qu'ilarrivait trop fréquemment que sur lesaéroports de Moldavie, des moutons,des vaches, des chevaux s'appro-chent des pistes. L'aéroport interna-tional de Bacau, géré depuis 1997par le Conseil du Judet, a un traficannuel de 32 000 passagers et assu-re trois vols quotidiens.

Depuis soixante ans et la fin de la Guerre, les familles du Maramures sontséparées par la rivière Tisza, tous les ponts reliant les deux rives, l'uneroumaine, l'autre, au nord, ukrainienne, ayant été détruits par les

Soviétiques. Miradors, barbelés électrifiés, chiens, ont ainsi empêché pendant desdécennies des parents, des enfants, des fiancés, dese retrouver, sauf dans des cas extrêmes.

En 1996, l'ancien maire de Sighetu-Marmatiei,Ion Bledea, réussissait à faire ouvrir une liaison fer-roviaire, trois fois par semaine. Mais aucune liaisonroutière n'était possible. C'est chose faite depuis le17 décembre dernier, avec l'ouverture d'un pont enbois à Sighet (photo), financé par des fondseuropéens Phare, le projet ayant mis huit ans à voirle jour. Il s'agit du plus long pont transfrontalier enbois d'Europe. Cette solution a été retenue par manque d'argent et s'inspire des pontsdu même genre que les Américains ont construit pendant la guerre du Vietnam.

Désormais, selon le dicton local "Cocosul se aude in patru tsari", le chant du coqs'entend dans les quatre pays qui ont jalonné l'histoire d'une région où se sont mêléesplusieurs populations d'origine différente: la Roumanie, l'Ukraine, la Tchécoslovaquieet l'Autriche-Hongrie.

Depuis quarante ans, GeorgetaMircioiu, aujourd'hui âgéede 72 ans, essaie de retrouver

son mari nord-coréen. Le couple a étéséparé à la suite du schisme intervenudans le bloc communiste entre l'URSS etla Chine, entraînant leurs satellites dansleur différent. La Roumaine dirigeait unorphelinat à l'époque de la guerre deCorée, époque à laquelle elle avait ren-contré son mari, un jeune professeur dunom de Cho Jung Yo. Le couple s'étaitmarié après cinq années de vie commune,s'était installé à Pyongyang et avait euune petite fille. Celle-ci tombant malade,Georgeta avait décidé de rentrer la fairesoigner en Roumanie, mais il lui futimpossible de retourner en Corée duNord à la suite d'une interdiction desautorités communistes roumaines. La

jeune femme communiqua par lettre avecson mari par l'intermédiaire de son jeunefrère, mais la correspondance s'arrêtaquand le premier fut déporté dans unemine. Pendant quatre décennies, elle aessayé par tous les moyens de retrouversa trace, sans savoir s'il était encore envie, mais les difficultés viennent aujour-d'hui du côté nord-coréen.

De nombreux couples mixtes, quiavaient vu le jour pendant la guerre deCorée alors que Moscou apportait sonsoutien "internationaliste" à son petitfrère asiatique, ont été forcés de se sépa-rer dans les mêmes conditions. C'est lecas d'une Allemande de l'Est, RenateHong, 69 ans, qui avait rencontré sonmari à l'université de Berlin-Est, lequelfut rapatrié de force bien qu'ils aient deuxenfants.

Quarante ans après, Georgeta est toujours à la recherche de son mari nord-coréen

Du haut de son pont en bois "le coq peut chanter pour quatre pays"

Quatre Bucarestois ont été attaqués par un ours dans les Carpates,début novembre. Ils randonnaient dans le massif de Tâmpa, près deBrasov lorsque l'animal leur a coupé le chemin. Comme ils avaient

manqué le dernier téléphérique, les quatre touristes descendaient à pied endirection de la ville. Entassés dans une cabane, Ils ont réussi à alerter les secou-ristes grâce à un téléphone portable et ont été retirés de leur fâcheuse positionau bout de deux heures. C'était la troisième fois que des promeneurs étaientattaqués par des ours en une semaine dans le même secteur. Les spécialistes

soulignent que ces plantigrades ayant l'habitude de chercher à manger dans les poubelles deviennent de plus en plus agressifs carils ne trouvent pas leur nourriture lorsque le ramassage des ordures est effectué à la tombée de la nuit, ce qui les conduit pénétrerde plus en plus à l'intérieur de Brasov. La municipalité de cette ville a annoncé la mise en place d'un programme pour que tous lesours de la périphérie soient déplacés dans les montagnes de Harghita, dans un parc spécialement aménagé à Zarnesti.

Carpates: randonneurs attaqués par un ours

Victor Faur, un jeune Roumain de 26 ans d'Arad, estpoursuivi par les USA pour avoir pénétré illégale-ment dans plus de 150 ordinateurs d'institutions

publiques américaines, dont la NASA, le Département del'Energie, la Marine militaire, y provoquant pour 1,5 millionsde dollars de dégâts.

A la tête d'un réseau de jeunes pirates informatiques bap-tisé "Les Chapeaux blancs", le jeune hacker risque 56 ans deprison, s'il est extradé. D'après ses professeurs de l'Universitéde Tibiscus à Timisoara, il était un étudiant plutôt moyen, nesuivant pas régulièrement ses cours. Son père, médecin, l'avait

rapatrié à Arad afin de mieux le surveiller. Victor Faur et ses copains avaient entrepris de casser les

codes d'accès aux systèmesinformatiques des adminis-trations américaines aprèsque celles-ci aient proclaméqu'ils étaient les plus sûrs dumonde. Le garçon affirmeaujourd’hui qu’il voulaitmontré que ce n’était pas lecas et qu’il n’a rien volé.

Pirate contre la NASA

Les cinq héritiers de l'ancien prince de Moldavie,Mihail Sturza, qui avait réprimé durement la révo-lution de 1848, vont récupérer 26 000 hectares de

forêts confisqués par le régime communiste, dans le judet dePiatra Neamt. Le tribunal en a décidé ainsi, malgré l'opposi-tion de la direction sylvicole du département qui voulaitconserver ces richesses dans le patrimoine public. Au total,dans ce seul judet, ce sont 65 000 hectares de forêts qui serontrestitués à leurs anciens propriétaires ou à leurs descendants.

La famille princière Sturdza récupère 26 000 ha de forêts

Enfin une liaison routière entre le Maramures et l’Ukraine

Un architecte roumain a projeté la plus haute tour au monde. CatalinDragomir a réalisé le projet de Greenwich Meridian Tower, constructionqui aura une hauteur de 1 600 m et sera érigée en 2007 à Londres, sur le

méridien zéro. L'investissement dépasse 4 milliards d'euros.

Architecte roumain pour la plus haute tour au monde

De plus en plus de citoyens israé-liens sollicitent la citoyenneté roumai-ne, ceux-ci étant des Juifs originairesde Roumanie, qui souhaitent recou-vrer la citoyenneté roumaine ou desenfants de parents nés en Roumanieet qui veulent l'obtenir.

L'adhésion de la Roumanie à l'UEmotive cet engouement, mais aussil'intérêt accru d'y investir. Par ailleursun nombre important de jeunes dontles parents sont d'origine roumainevont étudier en Roumanie, surtout lamédecine et l'économie.

Des Israélienscitoyensroumains

Les procureurs de la DirectionNationale Anti-corruption(DNA) ont arrêté quatorze

douaniers de Ploiesti, dont le sous-chefde la douane, à la suite de dénonciations,pour avoir reçu des dessous de table de la

part de firmes commerciales, afin qu'ilsferment les yeux sur les marchandises entransit dans leur service et qu'ils accélè-rent les formalités. Chaque affaire qu'ilstraitaient était monnayée entre 15 et30 000 €, ce qui leur assurait individuel-

lement, depuis plusieurs mois, un revenumensuel d'environ 11 000 €. Ces fonc-tionnaires recevaient en outre des paquetsde café, du sucre. Dans l'attente de leurcomparution en justice, ils ont été sus-pendus de leurs fonctions.

Ioana Valentina Boitor, âgée de 17 ans, originaire deSatu Mare, a été élue première dauphine de MissWorld 2006 àVarsovie. C'est le meilleur résultat

jamais obtenu par une Roumaine à un concours de beauté.

Les douaniers de Ploiesti se servaient bien

Une Roumaine dauphine de Miss World 2006

Patronne de plusieurs établissements de restauration etde nuit à Timisoara, l'ancienne top-modèle BrighitteSfat a été libérée, fin octobre, de la prison de haute

sécurité de cette ville, où elle purgeait une peine de trois ans etdemi de prison, après en avoir effectué la moitié. La jeunefemme avait été condamnéepour séquestration et chantagesur un administrateur de sesbiens qui lui devait de l'argent.Elle avait hérité des affaires deson mari, un millionnaire, mortmystérieusement, qui possédaitde nombreux restaurants, clubsde nuits et discothèques.

Brighitte Sfat avait été élueMiss top-modèle de Roumanie en 2004, puis, la même année,retenue parmi les dix finalistes se disputant le titre de MissMonde top-modèle et avait posé pour la revue play-Boy.

Miss top-modèle 2004 sort de prison

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Depuis soixante ans et la fin de la Guerre, les familles du Maramures sontséparées par la rivière Tisza, tous les ponts reliant les deux rives, l'uneroumaine, l'autre, au nord, ukrainienne, ayant été détruits par les

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En 1996, l'ancien maire de Sighetu-Marmatiei,Ion Bledea, réussissait à faire ouvrir une liaison fer-roviaire, trois fois par semaine. Mais aucune liaisonroutière n'était possible. C'est chose faite depuis le17 décembre dernier, avec l'ouverture d'un pont enbois à Sighet (photo), financé par des fondseuropéens Phare, le projet ayant mis huit ans à voirle jour. Il s'agit du plus long pont transfrontalier enbois d'Europe. Cette solution a été retenue par manque d'argent et s'inspire des pontsdu même genre que les Américains ont construit pendant la guerre du Vietnam.

Désormais, selon le dicton local "Cocosul se aude in patru tsari", le chant du coqs'entend dans les quatre pays qui ont jalonné l'histoire d'une région où se sont mêléesplusieurs populations d'origine différente: la Roumanie, l'Ukraine, la Tchécoslovaquieet l'Autriche-Hongrie.

Depuis quarante ans, GeorgetaMircioiu, aujourd'hui âgéede 72 ans, essaie de retrouver

son mari nord-coréen. Le couple a étéséparé à la suite du schisme intervenudans le bloc communiste entre l'URSS etla Chine, entraînant leurs satellites dansleur différent. La Roumaine dirigeait unorphelinat à l'époque de la guerre deCorée, époque à laquelle elle avait ren-contré son mari, un jeune professeur dunom de Cho Jung Yo. Le couple s'étaitmarié après cinq années de vie commune,s'était installé à Pyongyang et avait euune petite fille. Celle-ci tombant malade,Georgeta avait décidé de rentrer la fairesoigner en Roumanie, mais il lui futimpossible de retourner en Corée duNord à la suite d'une interdiction desautorités communistes roumaines. La

jeune femme communiqua par lettre avecson mari par l'intermédiaire de son jeunefrère, mais la correspondance s'arrêtaquand le premier fut déporté dans unemine. Pendant quatre décennies, elle aessayé par tous les moyens de retrouversa trace, sans savoir s'il était encore envie, mais les difficultés viennent aujour-d'hui du côté nord-coréen.

De nombreux couples mixtes, quiavaient vu le jour pendant la guerre deCorée alors que Moscou apportait sonsoutien "internationaliste" à son petitfrère asiatique, ont été forcés de se sépa-rer dans les mêmes conditions. C'est lecas d'une Allemande de l'Est, RenateHong, 69 ans, qui avait rencontré sonmari à l'université de Berlin-Est, lequelfut rapatrié de force bien qu'ils aient deuxenfants.

Quarante ans après, Georgeta est toujours à la recherche de son mari nord-coréen

Du haut de son pont en bois "le coq peut chanter pour quatre pays"

Quatre Bucarestois ont été attaqués par un ours dans les Carpates,début novembre. Ils randonnaient dans le massif de Tâmpa, près deBrasov lorsque l'animal leur a coupé le chemin. Comme ils avaient

manqué le dernier téléphérique, les quatre touristes descendaient à pied endirection de la ville. Entassés dans une cabane, Ils ont réussi à alerter les secou-ristes grâce à un téléphone portable et ont été retirés de leur fâcheuse positionau bout de deux heures. C'était la troisième fois que des promeneurs étaientattaqués par des ours en une semaine dans le même secteur. Les spécialistes

soulignent que ces plantigrades ayant l'habitude de chercher à manger dans les poubelles deviennent de plus en plus agressifs carils ne trouvent pas leur nourriture lorsque le ramassage des ordures est effectué à la tombée de la nuit, ce qui les conduit pénétrerde plus en plus à l'intérieur de Brasov. La municipalité de cette ville a annoncé la mise en place d'un programme pour que tous lesours de la périphérie soient déplacés dans les montagnes de Harghita, dans un parc spécialement aménagé à Zarnesti.

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A la tête d'un réseau de jeunes pirates informatiques bap-tisé "Les Chapeaux blancs", le jeune hacker risque 56 ans deprison, s'il est extradé. D'après ses professeurs de l'Universitéde Tibiscus à Timisoara, il était un étudiant plutôt moyen, nesuivant pas régulièrement ses cours. Son père, médecin, l'avait

rapatrié à Arad afin de mieux le surveiller. Victor Faur et ses copains avaient entrepris de casser les

codes d'accès aux systèmesinformatiques des adminis-trations américaines aprèsque celles-ci aient proclaméqu'ils étaient les plus sûrs dumonde. Le garçon affirmeaujourd’hui qu’il voulaitmontré que ce n’était pas lecas et qu’il n’a rien volé.

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La famille princière Sturdza récupère 26 000 ha de forêts

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Un architecte roumain a projeté la plus haute tour au monde. CatalinDragomir a réalisé le projet de Greenwich Meridian Tower, constructionqui aura une hauteur de 1 600 m et sera érigée en 2007 à Londres, sur le

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De plus en plus de citoyens israé-liens sollicitent la citoyenneté roumai-ne, ceux-ci étant des Juifs originairesde Roumanie, qui souhaitent recou-vrer la citoyenneté roumaine ou desenfants de parents nés en Roumanieet qui veulent l'obtenir.

L'adhésion de la Roumanie à l'UEmotive cet engouement, mais aussil'intérêt accru d'y investir. Par ailleursun nombre important de jeunes dontles parents sont d'origine roumainevont étudier en Roumanie, surtout lamédecine et l'économie.

Des Israélienscitoyensroumains

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part de firmes commerciales, afin qu'ilsferment les yeux sur les marchandises entransit dans leur service et qu'ils accélè-rent les formalités. Chaque affaire qu'ilstraitaient était monnayée entre 15 et30 000 €, ce qui leur assurait individuel-

lement, depuis plusieurs mois, un revenumensuel d'environ 11 000 €. Ces fonc-tionnaires recevaient en outre des paquetsde café, du sucre. Dans l'attente de leurcomparution en justice, ils ont été sus-pendus de leurs fonctions.

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jamais obtenu par une Roumaine à un concours de beauté.

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Une Roumaine dauphine de Miss World 2006

Patronne de plusieurs établissements de restauration etde nuit à Timisoara, l'ancienne top-modèle BrighitteSfat a été libérée, fin octobre, de la prison de haute

sécurité de cette ville, où elle purgeait une peine de trois ans etdemi de prison, après en avoir effectué la moitié. La jeunefemme avait été condamnéepour séquestration et chantagesur un administrateur de sesbiens qui lui devait de l'argent.Elle avait hérité des affaires deson mari, un millionnaire, mortmystérieusement, qui possédaitde nombreux restaurants, clubsde nuits et discothèques.

Brighitte Sfat avait été élueMiss top-modèle de Roumanie en 2004, puis, la même année,retenue parmi les dix finalistes se disputant le titre de MissMonde top-modèle et avait posé pour la revue play-Boy.

Miss top-modèle 2004 sort de prison

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Vie quotidienne

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DEVA

BICAZ

monastère du Caras Severin, Dumitru Bica pays après avoir révélé son homosexualité

Dans le quotidien "Jurnalul National", le porte-paroledu Patriarcat, Constantin Stoica, affirme que "Dumitru Bicaest passible d'une plainte pour calomnie", précisant que "pourl'Eglise, l'homosexualité est un péché".

Pour Dumitru, ex-prêtre, le calvaire commence. Il dénon-ce l'Eglise de l'avoir persécuté, mais il n'a aucune preuve écri-te de ce qu'il avance. Il a reçu en revanche de nombreux appels

anonymes. "Onme disait deregarder où jemettais lespieds". Il déci-de donc dequitter laRoumanie etde s'installer enItalie. Il yobtient un per-mis de séjour

et travaille dans un supermarché de Brescia.

Envoyé dans un couvent pour prier et expier "ses fautes"

Mais Dumitru maintient des contacts avec son pays. En2004, l'évêque lui fait savoir qu'il peut retourner en Roumanieà condition de se remettre dans "la bonne voie". Et de regret-ter: "Je n'aurais jamais dû le faire. Ils m'ont envoyé dans uncouvent à la montagne pour prier et expier mes fautes. Je nepouvais manger qu'une fois par jour et pas de viande. Je n'é-tais pas bien. On me disait qu'avec la prière je pourrais gué-rir. En vain".

C'est d'ailleurs pour cette raison que Dumitru s'était lancédans les ordres. Il était devenu prêtre car on lui avait dit quel'homosexualité était une maladie de l'âme qui ne pouvait êtreguérie que par la prière. "J'avais quinze ans et je m'étais ins-crit au lycée artistique de Timisoara. Je voulais être peintre. Jeme suis aperçu que je n'étais pas comme les autres: les femmesne m'attiraient pas. Je me suis donc confessé et le prêtre m'adit d'entrer au séminaire".

Drôle de pèlerinage au Mont Athos

Après son expérience au sein de l'Eglise orthodoxe,Dumitru réalise qu'il n'y a pas sa place. Il veut en fait lutter

pour la reconnaissance des droits des homosexuels: "Je faispartie de la nouvelle génération de Roumains qui veut que lepays change" poursuit-il. Et il continue son combat. A traversles médias, il propose au Parlement d'approuver le PACS et necesse de dénoncer l'hypocrisie de l'Eglise orthodoxe.

"Lors de ma période de rapprochement avec l'Eglise, onm'a envoyé en pèlerinage au Mont Athos où vivent des moinesgrecs orthodoxes. Il y avait des jeunes qui allaient et venaientavec des voitures. On m'a confirmé que c'était des gays. Maisje n'en ai aucune preuve formelle" déclare-t-il, enchaînant : "Amon retour, j'ai posé la question lors d'une émission télévisée:que faisaient ces jeunes dans un lieu aussi saint ?".

Après cette déclaration, les polémiques ont fusé de plusbelle et la Roumanie devient franchement un peu trop petite etrisquée pour Dumitru. "On m'a fermé toutes les portes. Jecherchais un travail, mais personne ne voulait plus m'embau-cher. Aux yeux de tous, j'étais devenu le sodomite".

"Pourquoi pas une Gay-Pride internationale à Rome avec tous les homos des pays de l'Est ?"

Pour le jeune homme, les choses se présentent plutôt mal.Il songe à retourner en Italie. Sur Internet, il entre en contactavec Mario Forleto, adjoint au maire chargé de l'égalité deschances à Pizzo Calabro. Dans cette commune, celui-ci a faitaccepter les unions civiles des personnes du même sexe,"avant même Zapate" (Premier ministre espagnol) aime-t-il àpréciser. "Dumitruparlait de son cas,de ses craintes. Jelui ai dit que, s'ilparvenait àrejoindre l'Italie,je lui donneraisun coup de main.Il est arrivé le 5mai et je l'ai misen contact avec la préfecture".

A présent, Dumitru, qui attend toujours la régularisationde sa demande de réfugié politique, souhaite vivre en touteliberté: "J'ai beaucoup d'idées en tête. J'aimerais organiserune Gay Pride internationale à Rome avec tous les homos despays de l'Est". On se demande ce qu'en pense Benoît XVI…

Cinzia Gubbini (Il Manifesto-Le Courrier de Genève)

j'étais devenu le sodomite"

La ceinture de sécuritéa du mal à entrer dans les mœurs

Pour 58 % des Roumains, l'exis-tence d'airbags dans la voiture dis-pense de mettre sa ceinture de sécu-rité. Le port de celle-ci est donc loind'être entré dans les mœurs, commele révèle un autre sondage: 67 % nejugent pas utile de la mettre lors desdéplacements courts ou dans les

villes, et 87 % pensent qu'elle peutles empêcher de sortir de leur véhicu-le en cas d'accident.

Avant la récente adoption du nou-veau code de la route, seulement23 % des Roumains bouclaient leurceinture en milieu urbain et 36 % surles routes nationales.

Le 1er décembre, jour de la fête nationale, a été aussi date d'entrée envigueur du nouveau code de la route. Désormais, automobilistes et moto-cyclistes doivent circuler avec les codes allumés pendant le jour, comme en

Hongrie. Une autre nouveauté vient de l'instauration du permis à points, déjà en placedans plusieurs pays d'Europe. Un point retiré du permis représente une amende équi-valant à 10% du salaire minimum roumain, soit 35 nouveaux lei (10 €), afin que l'in-flation ne la rende pas dérisoire. Les contraven-tions vont de 2 à 6 points. Et au bout de 15 pointperdus, c'est le retrait de permis assuré pendantau moins 30 jours. L'autre particularité de cenouveau code concerne les piétons qui désormaissont considérés responsables s'ils provoquent unaccident de la circulation, en franchissant lachaussée en dehors des passages protégés ou aufeu rouge. Les Français, coutumiers de ce com-portement, doivent donc se discipliner.

L'absence de responsabilité civile entraîne leretrait de la carte grise et des plaques d'immatri-culation du véhicule. Les médecins qui ne signa-lent pas l'état de santé de leurs patients qui ontcausé un accident de la route peuvent être pour-suivis pénalement.

Enfin, un des aspects "pratiques" du nou-veau code, est qu'une amende peut être payéedirectement au policier après avoir commis une infraction, jusqu'à hauteur de 700 nou-veaux lei (200 €)…ce qui laisse place à toutes les possibilités de corruption. A signa-ler que l'utilisation des détecteurs de radars est autorisée.

Voici les principales dispositions du nouveau code concernant les sanctions :

Selon un rapport de l'UE, onestime que 400 personnesdécèdent chaque année en

Roumanie dans des accidents liés à unmanque de visibilité, et aux tristementcélèbres angles morts. Equiper notam-ment les véhicules lourds de nouveauxrétroviseurs devient donc une priorité.L'investissement devrait revenir à envi-ron 150 euros par véhicule.

En 15 ans, la circulation routière enRoumanie a connu une augmentationsans précédent. Le nombre de véhicules aen effet doublé, et plus de 5 millions depermis de conduire ont été délivrés.

Ces dernières années, le nombred'accidents de la route n'a cessé d'aug-menter, passant de 6.557 en 2004 à 6.905en 2005, causant près de 2500 morts.Concernant la gravité des accidents, laRoumanie est à la traîne européenne. Lesstatistiques montrent que pour 3 acci-

dents, un individu trouve la mort. Alorsque la moyenne européenne est de 1 mortpour 40 accidents.

La lutte contre les accidents de laroute est depuis plusieurs années uncasse-tête pour la plupart des payseuropéens. Chaque année, dans l'Union,environ 45 000 personnes perdent la viesur la route. Outre le drame humain évi-dent, les coûts sociaux de ces accidentsdépassent 160 milliards d'euros, ce quiéquivaut à 2% du PIB de l'UE. L'Unions'est fixé un objectif serré pour 2010:réduire de 50% le nombre de décès surles routes dans les pays membres. Unchallenge de plus pour la Roumanie.En2006, une campagne de prévention a étélancée par le gouvernement, son messageétait clair: "Stop aux accidents de circu-lation ! Les vies sont prioritaires !".

Florence Mottot(www.lepetitjournal.com)

Les routes roumaines sont parmi les plus dangereuses d'Europe

Le permis

Attention… codes allumés

La top-modèle britannique noire Naomi Campbell connue pour son caractère épouvantable, ses colères et ses crisesd'hystérie à l'encontre du personnel qu'elle emploie, l'invectivant et le tapant, voit les actions en justice se multiplier àson égard. La dernière est due à son ancienne femme de ménage, d'origine roumaine, qu'elle a frappée tout en la trai-

tant "d'idiote de Roumaine, de sous-développée", lui lançant "Imbécile, ici tu n'es plus dans le tiers-monde". Elle a été inculpée parun tribunal de New-York pour "insultes discriminatoires répétées basées sur les origines nationales".

Sois belle et tais toi !

Un inspecteur de police duMaramures (Baia Mare) a été arrêté,ainsi qu'un agent dépendant de sonservice et un directeur d'auto-écolepour corruption. Le trio fournissait àl'avance aux candidats, moyennantfinances, les bons résultats auxquestions de l'épreuve théorique etl'inspecteur fermait les yeux sur leserreurs de conduite, lors de l'épreuvepratique. Ce dernier a été piégé etsurpris alors qu'il recevait une enve-loppe contenant 1500 € d'un candi-dat qui s'apprêtait à passer l'examenthéorique.

Permis de conduire à bon compte

Nouveaux tarifs des “spaga” (pourboires): “Rangez-vous à droite”

...”C’est bien le nouveau “compte” de la route !” (Gazdaru)

La communauté des moines du Mont Athos.

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Père supérieur dans una été obligé de quitter son

Son passé est contenu dans un sac de toile noir. Quant à son avenir, il ne vapas au-delà d'une saison estivale: l'été passé, il était animateur dans un vil-lage touristique à Pescara, en Italie. Son cas est en suspens tant que la com-

mission pour la reconnaissance du statut de réfugié de Crotone n'aura pas validé sarequête. Dumitru Bica attend, mais il fait aussi des projets. Il a une idée fixe: pour-suivre en Italie le combat qu'il a dû abandonner dans son pays natal, la Roumanie.

Dumitru arbore encore le signe de celui qui a la foi : un croix qu'il porte sans cesseautour du cou. On a pourtant dit de lui qu'il était l'antéchrist. Dumitru est les premierprêtre roumain à avoir déclaré publiquement son homosexualité. C'était en 2002, surune chaîne de télévision nationale, alors qu'il avait abandonné les ordres depuis un an.Son "coming out" (révélation publique de son homosexualité) a ébranlé les médiasroumains. C'était le premier cas "croustillant" concernant un thème qui, en Roumanie,est encore largement tabou. L'homosexualité y est vécue comme un terrible poison quipourrait contaminer la famille traditionnelle. Et dans cette lutte homophobe, l'Egliseorthodoxes est aux premières loges.

Dumitru tient à préciser qu'il n'est pas le premier prêtre de la région à faire son"coming out", puisqu'il n'officiait plus. Mais c'était peine perdue dans la mesure oùc'est son passé d'homme d'Eglise qui a donné à l'affaire des dimensions nationales, endivisant l'opinion publique en deux.

Prison pour les homosexuels jusqu'en 2001

Sa décision de quitter l'Eglise est partie d'un casus belli politique lié aux droits desgays. Dumitru s'explique: "C'était en 2001, je traversais une crise personnelle. C'estune grosse enveloppe jaune du Patriarcat qui a définitivement motivé mon choix".L'autorité suprême de l'Eglise Orthodoxe Roumaine (BOR) demandait aux prêtres derécolter des signatures parmi les fidèles contre la fameuse "loi 200", en discussion auParlement qui a finalement abouti à abolir l'article du Code pénal prévoyant la prisonpour le délit de sodomie. Cette réforme était nécessaire à la Roumanie pour être enconformité avec sa candidature à l'Union Européenne.

"Récolter ces signatures, c'était trop pour moi. Et cela me choquait que l'Eglises'immisce aussi ouvertement dans la politique. Tout çà pour envoyer en prison leshomos. Les gays ne sont-ils pas les fils de Dieu?".

A l'époque, Dumitru, bien qu'encore jeune, est un prêtre promis à une belle car-rière. Il est déjà père supérieur du monastère Poiana Marului, dans la province deCaras Severin. Il décide donc de mettre un terme à son expérience religieuse et eninforme l'évêque. "Je n'ai pas expliqué la vraie raison de mon départ. La situationétait plutôt tendue". L'évêque pense que Dumitru est fatigué et lui conseille de prendrequelques semaines de repos pour réfléchir. Il décide finalement de ne plus jamaismettre les pieds au monastère. Mais il va plus loin: il entend se battre pour dénoncerla comportement obtus de l'Eglise.

Dénonçant à la télé les mœurs perverses de certains hiérarques

C'est ainsi que Dumitru Bica décide monter un coup médiatique. Il contacte unjournaliste de la télévision, Madalin Ionescu, qui présente une émission de société etil lui "lâche le morceau", déclarant son homosexualité. Mais il rajoute aussitôt avoirentre les mains une cassette où un jeune séminariste avoue avoir été violé par un vicai-re épiscopal.

"L'Eglise orthodoxe est hypocrite… pourquoi se taire" lance-t-il. "Les prêtre gaysont nombreux, alors que leurs supérieurs hiérarchiques mènent une bataille acharnéecontre les gays ". La cassette du séminariste n'est pas diffusée lors de l'émission maisle journaliste en garantit l'existence.

La Commission juridique de laChambre des députés a approuvé unprojet de loi qui devrait permettre derécupérer leur argent aux 37 000épargnants qui avaient commandéune Dacia avant la Révolution et,pour la grande majorité d'entre eux,déposé la totalité de la sommedemandée à la Caisse d'Epargne(70 000 lei de l'époque, soit 23 000 Fou 3500 € au cours fictif imposé auxétrangers, mais moitié moins aucours réel du marché), sans recevoirde véhicule depuis. Ils devraientobtenir 20 000 lei d'aujourd'hui, soit7000 €… juste de quoi s'acheter uneLogan.

Au vu de l'inflation, la sommeéquivalente est estimée à 12 000 €par certains, mais au décuple pard'autres qui y ajoutent les intérêts(les prix on doublé en 1990, triplé en1991, et ainsi de suite pendant lesannées suivantes, l'inflation passanten dessous des 10 % seulement en2004). Il reste cependant un obstacleà vaincre pour ces épargnants flouésl'opposition du gouvernement lequeldéclare que ceux ci pouvaient retirerleur argent quand ils voulaient (saufque le cours du leu s'était effondré etqu'aucune indemnité compensatricen'était prévue), et a peur de voir cettemesure déstabiliser l'économie.

Evénéments

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CONSTANTA

CRAIOVA

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TULCEABRAILA

SUCEAVA

VASLUICLUJ

"Mal m'en a pris…

Depuis début décembre, lacapitale se couvre depatinoires en plein air où

jeunes et moins jeunes peuvent venirs'exercer pour 3 à 4,5 € les deuxheures, de 9 heures du matin jusqu'àparfois minuit, voire 2 heures cer-tains jours, la location d'une paire depatins s'élevant à 3 €.

Le refroidissement artificiel desaires de patinage leur permet d'af-fronter des températures allant jus-qu'à + 15° et ainsi de rester ouvertesjusqu'en mars.

On trouve ces patinoires DrumulTaberei (en face de l'ex magasinUnirea), près de la station de métroTitan, Piata Moghorios, dans le parcHerastrau, (près du musée du paysanroumain), dans le parc Kisseleff(face au musée Antipa), près duStade national (Lia Manoliu), prèsdu mall Plaza Romania (quartierMilitari).

La capitale chausse ses patins à glace

L'équivalent d'une Logan pour les épargnants spoliés d'une Dacia

Deux points de pénalité et contravention entre 70 et100 lei (20 et 30 €) :

- Utilisation d'un téléphone mobile en conduisant, ceintu-re de sécurité non mise, dépassement de 10 à 20 km de la vites-se maximum autorisée, circulation sur une route dont l'accèsest interdit, non respect des règles pour les manœuvres de croi-sement, de changement de files, de direction, de marche arriè-re, stationnement interdit, refus de présenter ses papiers auxautorités.

Trois points de pénalité et contravention entre 100 et300 lei (30 et 90 €) :

- Utilisation de la bande d'urgence sans motif, dépasse-ment de 20 à 30 km de la vitesse admise, non respect des dis-tances devant séparer les véhicules, des indications de dévia-tion.

Quatre points de pénalité et contraventions entre150 et 500 lei (45 et 150 €) :

- Non respect de la réglementation en cas de panne, dupanneau "Stop", dépassement de 30 à 40 km de la vitesseadmise.

Six points de pénalité et contravention entre 200 et 800lei (60 et 240 €) :

- Refus d'immobiliser le véhicule ou absence de contrôletechnique, dépassement de 40 à 50 km de la vitesse admise,circulation ou stationnement sur les bandes séparant les sens

de circulation, manœuvres sur l'autoroute, traverser les pas-sages à niveau non gardés sans marquer le stop, s'engager dansun croisement avec feux en bloquant la circulation.

Suspension du permis de conduire

Le permis de conduire est suspendu automatiquementpour 30 jours dès que le contrevenant a accumulé 15 points depénalisation, pour 60 jours s'il récidive dans l'année. Lespoints sont récupérés au bout de six mois sans infraction.

Motifs du retrait automatique de permis pour 30 jours(auquel s'ajoute une amende) :

- Dépassement d'une colonne de véhicules arrêtée au feuou au passage à niveau, non respect de la priorité pour les pié-tons, pour les véhicules venant à droite, des règles de dépasse-ment, des indications des agents de la circulation.

Retrait pour 60 jours :- Non respect de la priorité, du feu rouge si cela entraîne

un accident, des règles de circulation au passage d'une colon-ne officielle ou s'intercaler au sein de celle-ci, circulation surle sens opposé en dehors des manœuvres de dépassement.

Retrait pour 90 jours :- Conduite sous emprise alcoolique (taux d'alcoolémie

admis: 0), freins en mauvais état, dépassement de plus de50 km de la vitesse admise.

obligatoires pendant la journéeà points est arrivé

La mairie de la capitale etl'Association des Fleuristes deBucarest se sont mis d'accord pour

moderniser le commerce des fleurs qui se pra-tique dans les rues, sous de simples auvents ouparasols. D'ici l'été, les vendeurs à la sauvetteauront disparu, remplacés par des commerçantsinstallés dans des kiosques disposant de chauf-fage et d'air conditionné. "Il fallait civiliser cesecteur, d'autant plus que nous entrons dansl'UE" a déclaré le représentant des fleuristes,en général des femmes tsiganes, qui était venuaux négociations entouré de leurs maris oufrères. "Nous voulons que notre commerceembellisse la ville, lui apporte une couleur tou-ristique et que les clients soient accueillis avecle sourire et un maximum de services" a-t-ilcontinué, insistant sur le fait que ce sont lesfleuristes eux-mêmes qui avaient demandé cesaménagements.

Mais pour respecter tous les standards dela "civilisation européenne", ces kiosque coûte-ront entre 3000 et 12 000 €, ce qui implique ladisparition de nombreux vendeurs.

Bucarest est certes deve-nue, l'espace de quelquesjours, la capitale mondia-

le de la Francophonie…mais elledemeure toujours invariablement lacapitale européenne des animaux deferme. Les services vétérinaires de laville y ont dénombré, début 2006,pas moins de 600 vaches, 300 che-vaux, 3000 moutons, 950 chèvres,877 porcs, sans compter d'innom-brables espèces de volailles, despoules aux oies, canards et pintades,dont les habitants font l'élevage.

Bétail et basse cours cohabitentau pied des blocs, dans des maison-nettes, parfois même dans des appar-tements et dans les beaux quartiers,dégageant une odeur qui incommodeles riverains et ne respectant pas lesrègles élémentaires d'hygiène.

Par ailleurs, Bucarest compte660 chiens de garde et de défense, etenviron 200 000 chiens errants.

Des fleurs au parfum européen

Veaux, vaches,cochons… à Bucarest

POIANA-MARE

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PITESTIORAVITA

CLUJ

SINAIA

Silviu Brucan, éminencependant soixante ans

Considéré comme l'éminence grise du régime communiste roumain, SilviuBrucan est mort à Bucarest, fin octobre, à l'âge de 90 ans, dans sa "maisonde protocole", fournie par l'Etat, au cœur de l'élégant quartier de

Primaverii où se retrouvent ancienne et nouvelle nomenklatura. Il était difficile d'ima-giner que derrière ce presque nonagénaire, toujours habillé modestement et portantinvariablement une paire de tennis, faisant ses courses à la "supérette" de la place des

Aviateurs, se cachait l'un des hommes les plus influentsde la Roumanie de ces soixante dernières années.

"Domnul Professor" ("Monsieur le Professeur"),comme on le saluait, était en fait un révolutionnaireprofessionnel, qui fut un pilier du régime stalinien, pré-para des complots contre Ceausescu, ordonna peut-êtreson exécution, organisa la transition en décembre jan-vier 89-90, installant les néo-communistes au pouvoir,devint ensuite éminent analyste politique, préconisantces dernières années une politique de centre-droit. Un

homme craint, contesté, mais respecté.

L'un des rares intellectuels du PCR naissant

Silviu Bruckan, de son vrai nom Saul Bruckner, est né à Bucarest en 1916 au seind'une famille bourgeoise juive. Son père était un négociant en tissus prospère et l'en-voya fréquenter les meilleurs lycées de la capitale. Mais la crise de 1929-1933 le ruinaet l'adolescent découvrit alors brutalement la dureté du monde capitaliste… ce qui enfit un jeune communiste.

Travaillant comme journaliste, il entra dans une des premières cellules clandes-tines du PCR (Parti Communiste Roumain). Le Parti était alors réduit à une poignéede membres, n'avait pas de base ouvrière et n'exerçait aucune influence sur les milieuxintellectuels. Ce fut la chance du jeune homme qui apparut vite comme une de seséminences grises, se montrant par ailleurs un parfait subordonné de Moscou. On lechargea dans les années quarante de faire paraître clandestinement "Scânteia"("L'Etincelle") qui deviendra plus tard l'organe officiel du PCR.

Le journaliste eut la chance d'échapper à la Siguranta, la police politique duRoyaume, alors que nombre de ses camarades tombaient dans ses griffes. Il fut bienarrêté mais, faute de preuves, relâché au bout de deux jours, ce qui attira la suspicionparmi les siens qui le suspectèrent un moment de traîtrise et le tinrent pendant deuxmois en quarantaine.

Un stalinien habile… subjugué par l'Amérique

Comme pour tous les communistes, la vraie carrière politique de Silviu Brucancommença le 23 août 1944, à la veille de l'entrée des troupes soviétiques dansBucarest, lorsque le jeune Roi Michel fut contraint de légaliser le PCR.

Devenu rédacteur en chef adjoint de "Scânteia", Brucan mena campagne dans lescolonnes de son journal pour faire condamner à mort les grands dirigeants de la pério-de de l'Entre-Deux-Guerre, comme l'ancien Premier ministre Iuliu Maniu, GheorgheBratianu ou la grande figure historique roumaine du XXème siècle, Corneliu Coposu,qui moururent dans leurs prisons, et des écrivains et journalistes réputés comme RaduGyr et Pamfil Seicaru, qui furent exécutés.

Habile, il noua des relations fortes avec le dictateur Gheorghiu Dej, évitant d'êtrepris dans les féroces luttes d'influence que se livraient les groupes rivaux à l'intérieurdu PCR et qui conduisirent à l'élimination de Lucretiu Patrascanu, puis de la "bandeà Pauker" (Ana Pauker, Vasile Luca, Teohari Georgescu).

"Monsieur le Professeur"

En route pour l’UE en caricatures

Mi-novembre, les élèves du collègenational Caragiale sont sortis dans lesrues de Bucarest pour protestercontre le froid qui régnait dans leurssalles de classe. Le même jour, 200élèves de Bistrita refusaient de rentreren classe, pour le mêmes raisons. Ilfaisait à peine 5° dans leurs classes.Quelques jours auparavant,l'Inspection académique de ce judetavait décidé de renvoyé 8000 élèvesdans leurs foyers à la suite de ladéfection généralisée du système dechauffage dans plusieurs établisse-ments. Beaucoup d'entre eux sontchauffés à l'aide de systèmespérimés. Dans le judet de Constanta,5 écoles étaient aussi privées dechauffage, dont 4 à Medgidia, soitparce qu'elles n'étaient pas raccor-dées au réseau de distribution degaz, soit parce que l'établissementétait neuf et le branchement pasencore effectué. Ce sont des firmesprivées qui ont sponsorisé la fournitu-re de radiateurs dans l'attente de voirle problème réglé.

Enseignement

Des élèves frigorifiés

“Hier c’était le jourde l’Europe!”

“C’est pour çà quej’ai trouvé une

banane et deuxoranges ?”(Gazdaru)

Le président Traian Basescu arejeté un projet de loi imposant auxélèves de porter un uniforme et ademandé au Parlement de réexami-ner cette proposition. Selon lui, cesont les parents d'élèves qui doiventavoir le dernier mot. Il a notammentinsisté sur la nécessité de prendre encompte les familles qui ne peuventpas se permettre de payer un unifor-me à leurs enfants.

Enseignement :bientôt l'uniforme ?

Inondations de 2005. La Roumanie ne fait pas partie de la première vague de l’élargissement de l’UE. Traian Basescu à son Premier ministre : “Mon petit Calin, siBruxelles appelle, tu leur dis que çà va bien... On est prêt pour l’autre vague” . (Vali)

Dernière Saint Ignat, où l’on tue lecochon (quelques jours avant Noël):

“Si tu ne respectes pas les normes del’UE, tu es un criminel, et on en

reparlera”. (Ion Barbu)

2004: élargissementde l’UE;Roumanie etBulgarie, pro-américaines,restent sur le rivage.Romano Prodi, auxcommandes de l’UE,à Iliescu et Nastase:“Vous attendez,l’OTAN va passervous prendre pour laguerre.

(Vali)

L’UE: “A table”... La Roumanie: “Vous avez du pain mouillé?” Gazdaru

Caricature tirée d’une fable de Ion Creanga: fatiguéde nourrir un paysan très paresseux, des villageoisdécident de s’en débarasser en le pendant, ce quel’homme accepte, préférant çà que de chercher sa

pitance. Le cortège l’emmenant dans une charette surle lieu du supplice rencontre une riche boyarde qui,

s’indignant de ce traitement, propose qu’on lui confie,promettant de lui donner des posmagi (pain dur que lespaysans mouillent )... Le prisonnier s’inquiète: “Mais ils

seront mouillés ?” “Non, mais tu pourras les trempertoi-même”...”Bah... dans ce cas là, pendez-moi”.

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Ce n'est qu'en 2001 que Bucarest a instauré un moratoire suspendant lesadoptions internationales. A l'époque, la députée britannique EmmaNicholson, rapporteur pour la Roumanie au Parlement européen, avait

demandé l'arrêt des adoptions internationales et une réforme radicale du système deprotection de l'enfant. Selon les nouvelles lois entrées en vigueur au 1er janvier 2005,parmi les personnes résidant à l'étranger, seuls les grands-parents expatriés sont auto-risés à faire venir leurs petits-enfants roumains pour les adopter. Autrement dit, l'ob-jectif est d'interdire l'adoption internationale sans que cela soit dit explicitement.

Entre-temps, 2 300 familles roumaines ont déposé un dossier d'adoption. Pourl'instant, seulement 1 450 enfants sont adoptables en Roumanie en raison de la lenteurde la procédure, qui exige l'accord des parents biologiques devant un juge. LaRoumanie compte encore 81 000 enfants abandonnés, dont 30 000 vivent dans lescentres d'accueil qui ont remplacé les anciens orphelinats (300 000 enfants en Francedépendent des services de la protection de l'enfance). Le reste de ces enfants vit dansdes familles d'accueil.

Des lobbies puissants

"Il y a beaucoup d'enfants adoptables, mais le système ne leur permet pas d'êtreadoptés car il est très lourd, déclare Bogdan Simion, directeur de l'association fran-co-roumaine SERA. La médiatisation excessive et négative de l'adoption internatio-nale a créé l'impression en Roumanie que l'adoption elle-même est l'oeil du diable.L'adoption nationale n'est pas suffisante pour absorber ces enfants."

Entre partisans et adversaires de l'adoption internationale, les hostilités sont tou-jours ouvertes aussi bien à Bucarest que sur la scène internationale.

Les Etats-Unis ne cessent de faire pression sur la Roumanie pour qu'elle libérali-se à nouveau son système, tandis que l'Union Européenne demande à Bucarest d'in-terdire l'adoption. Entre le marteau américain et l'enclume européenne, la Roumanie achoisi de fermer le robinet des adoptions internationales et d'encourager les famillesroumaines à prendre en charge ces enfants. "Les familles qui veulent adopter ont lesmoyens de faire du lobbying pour satisfaire leurs intérêts, lance Theodora Bertzi.L'enfant n'a pas ce pouvoir. Ce n'est pas fair-play."

Soucieuse de sécuriser son adhésion à l'UE au 1er janvier 2007, la Roumaniecompte respecter ses engagements européens en maintenant le robinet des adoptionsinternationales fermé. L'enquête ouverte par le parquet de Bucarest au sujet desenfants dont on a volé l'identité à l'étranger est une première reconnaissance officiel-le des trafics qui ont accompagné l'adoption.

Malgré les pressions des Etats-Unis et de certains députés européens, dont lesFrançais Claire Gibault et Jean-Marie Cavada (démocrates libéraux), en faveur d'unereprise des adoptions, la Roumanie reste pour l'instant ferme sur ses positions.

Vente aux Hospicesde Beaune: 200 000 €pour la FondationPrincesse Margareta

Record absolu. Au moment où lebeaujolais nouveau déferlait sur laplanète, la pièce de charité de la146e vente des vins dans la Salledes pauvres des Hospices deBeaune a, dimanche 19 novembre,sous le marteau de la maisonChristie's, été adjugée pour 200 000euros. Il s'agissait d'une pièce de228 litres de l'appellation Beaune 1ercru, cuvée Dames hospitalières.C'est la société de spiritueux beau-noise Belvédère, associée à l'acteurJean Reno, qui en a fait l'acquisition.Cette somme sera partagée entre laFondation Princesse Margareta deRoumanie (fille aînée du Roi Michel)et la Fédération Enfants et Santé.Les prix des plus grands rougesbourguignons sont, cette année, res-tés stables, quand les chardonnaysaugmentaient de 63,61 %.

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2300 familles roumaines candidates à l'adoption

La fabrication artisanale de la tsui-ca est directement menacée par lesnormes européennes. Depuis ce pre-mier janvier, sa production est stricte-ment encadrée, doit être assuréedans des distilleries autorisées etrespecter tous les standards d'hygiè-ne et de protection du consomma-teur. Plus encore, des autorisationsseront nécessaires pour la fabriquer,même si elle est destinée à uneconsommation domestique. Dans cedernier cas, chaque litre sera taxé àhauteur de 4 € le litre d'alcool pur,jusqu'à 50 litres, et le double ensuite.

En 1956, Brucan est envoyé aux USA comme ambassa-deur, la Roumanie mettant à profit le déstalinisation engagée àMoscou pour établir des liens politiques et économiques avecWashington. Trois ans plus tard, il est nommé représentantpermanent auprès de l'ONU, à

New York. Le stalinien est subjugué par la société améri-caine qui le remplit d'admiration. Sur place, il nouera de nom-breux liens qui lui seront utiles lorsqu'il s'opposera àCeausescu.

Passant entre les gouttes de la répression

En 1961, Brucan est rappelé à Bucarest et devient vice-président de la Radio-Télévision nationale, fonction qu'ilconservera jusqu'en 1966 et l'arrivée au pouvoir de Ceausescu.L'ascension du "Conducator" entraîne sa mise à l'écart qui vadurer près d'un quart de siècle. Il est envoyé enseigner le socia-lisme à l'Institut de Médecine et de Pharmacie de Bucarest jus-qu'à sa retraite en 1978.

Pendant toutes ces années, Silviu Brucan s'ennuie ferme.Grâce à des appuis au sein de la Securitate, notamment celuide son chef, le général Vlad, il obtient un passeport et des visasqui lui permettent d'entreprendre des tournées de conférence,de donner des cours, de présenter ses livres, aux USA, enAngleterre, en France et dansd'autres pays occidentaux.

Sa rancœur à l'égard deCeausescu se fait de plus en plusvive. En 1984, il entre en contactavec les généraux Ionita et Kostyalqui préparent un coup d'Etat, lequelest éventé. Le premier mourra demanière suspecte d'un cancer, lesecond sera éloigné à Curtea deArges. Brucan, lui, réussit une nou-velle fois à passer entre les gouttesde la pluie.

Lors des émeutes ouvrières deBrasov de novembre 1987, qui menacent le régime, le "dissi-dent" accentue sa critique à l'encontre de Ceausescu et qualifiecette révolte de "tournant historique dans l'histoire de laRoumanie". Cela lui vaut les arrêts au domicile qui sont levéssix mois plus tard à la suite de l'intervention du Secrétaired'Etat américain John Whitehead, lors d'une visite à Bucarest.

Inspirateur de l'exécution du couple Ceausescu ?

Silviu Brucan ne se tait pas pour autant. Sans-doute est-ilencouragé par Gorbatchev qui voit en lui un camarade plusprésentable que Ceausescu, et sait-il ses arrières protégés, côtéPCR et Securitate. En mars 1989, il signe la célèbre "lettre dessix", critique marxiste très dure à l'égard du régime, aux côtésde la vieille garde communiste mise aussi à l'écart par le

"Conducator", Gheorghe Apostol, Alexandru Barladeanu,Corneliu Manescu, Constantin Parvulescu et Grigore Raceanu.

La sanction tombe, mais sa modicité montre les résis-tances de plus en plus fortes que Ceausescu rencontre au seinde son propre parti. Brucan perd sa "villa de protocole" et doitemménager dans un quartier ouvrier de la capitale. Il la retrou-vera vite, neuf mois plus tard, à la suite de la chute du régime.

Lors de événement de décembre 1989, en l'espace dequelques semaines, Brucan, alors âgé de 73 ans, joue la partiela plus serrée de sa vie. Il apparaît comme l'homme qui tire lesficelles de la "Révolution" et va l'orienter vers une transition endouceur de la Roumanie, en ménageant la nomenklatura, laSecuritate et l'Armée, qui conserveront tous leurs privilèges.

Il est vraisemblable que l'apparatchik a joué un rôle déci-sif dans l'exécution immédiate du couple Ceausescu et l'arres-tation du général Vlad, chef de la Securitate, qu'il accused'avoir mené un double jeu.

"La Roumanie n'accèdera pas à une vraie démocratie avant une génération"

A l'époque, le vieil homme fait sensation en participant àune émission de télévision où il arrive en jetant sur la table desdossiers de la Securitate qu'il a récupérés alors qu'ils étaient en

train de brûler, preuve que la policepolitique tente d'effacer les tracesdes crimes et exactions auxquels elles'est livrée.

Il douche aussi l'enthousiasmede ses concitoyens en leur prédisantque la Roumanie n'accèdera pas àune vraie démocratie avant unegénération, propos qu'il a reprisdeux mois avant sa mort, dans uneinterview, prophétisant: "Après le1er janvier 2007, la situation seraencore pire et il faudra longtempsavant de ressentir un mieux".

Silviu Brucan surprend encore en démissionnant dès le 4février 1990 de ses fonctions dirigeantes au sein du Front deSalut National, qui tient lieu alors de gouvernement. Estime-t-il qu'il a réussi l'objectif qu'il s'était fixé d'éviter que la"Révolution" ne mette le pays sans dessus-dessous ou bien serend-il compte qu'il a été doublé par un de ses benjamins, IonIliescu, lequel a l'oreille de Moscou où il a été formé ?

Dans les années suivantes, devenu politologue, interve-nant dans les débats télévisées, publiant des tribunes dans lesjournaux, Silviu Brucan se fera de plus en plus critique à l'é-gard de celui-ci, prônant l'avènement d'un gouvernement decentre-droit.

L'ancien stalinien dogmatique avait bien évolué à la fin desa vie. A-t-il emporté les secrets des dessous de la"Révolution" de décembre 1989 dans sa tombe?

grise du régime communiste est décédé à l'âge de 90 ans

était un révolutionnaire professionnel

Adieu la tsuica de grand-père

Social

Le secteur de l'Internet à haut débit continued'enregistrer une forte croissance enRoumanie. Le pays enregistrerait le plus

haut taux de pénétration de l'Internet haut débit de toutle sud est de l'Europe, venant ainsi se placer biendevant la moyenne régionale, avec un taux de 3,46%contre 1,6%. Le nombre de connections Internet quioffrent le haut débit serait passé de 750 000 postes endécembre 2005 à environ 1,2 million en juin de cetteannée, soit une hausse de 60% en seulement 6 mois.

Internet : la Roumanie leader dans la connection à haut débit

Silviu Brucan (à droite), ici avec Ion Iliescu, a emporté ses secrets dans la tombe.

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Les NOUVeLLes de ROUMANIe Actualité

Zoé Ceausescu est décédée le 21 novembre dans sa résidence de Cotroceni,à Bucarest, à l'âge de 56 ans, des suites d'un cancer généralisé, un mal quia frappé plusieurs de ses ascendants, et a été incinérée, à sa demande. Elle

avait été hospitalisée en août dernier.

Ses amours contrariées par la Securitate

Zoé Ceausescu était née le 2 mars 1950. Sesparents auraient voulu faire de son adolescence et desa jeunesse un symbole de ce qu'on appelle "l'âged'or" du communisme. Mais le naturel du coupleCeausescu, amplifié par le côté tyrannique de sa mère,avait pris le dessus. La jeune fille, plutôt romantique,sera malheureuse, surveillée sans-cesse, ne pouvantlaisser libre-cours à ses sentiments, ses flirts. Tous lesmoyens étaient bons à Elena Ceausescu pour découra-ger les soupirants de sa fille, dont pratiquement aucun ne lui agréait. Ainsi fut mis unterme à son idylle avec le journaliste de la revue communiste "Lumea" ("le monde"),Mihai Matei, dont les origine hongroises ne plaisaient pas à sa mère.

De la même façon Petre Roman fut écarté et exilé en France par son père, WalterRoman, d'origine juive, organisateur des purges dans l'armée royale roumaine etproche des Ceausescu. Il poursuivit ses études à Toulouse. L'ancien Premier ministrenie toujours cette liaison, établie pourtant pas nombre de témoins.

Il était dur d'être le petit ami de Zoé, car cela impliquait pour les deux tourtereauxd'être suivis et surveillés sans arrêt par la Securitate. La jeune fille en était très trau-matisée et s'enfuira dans les années 70 par deux fois du domicile de ses parents, aprèsune dispute, mettant police et services secrets en alerte maximum. Repérée et inter-ceptée - ce fut le cas après une fugue de plusieurs jours chez des amis à Sighetu-Marmatiei - elle était réexpédiée à Bucarest, en avion spécial.

La fin de sa liaison avec un gynécologue de Cluj, Dan Vicze, fut la plus difficileà surmonter. Désemparée, Zoé réussit tout de même à faire accepter à sa mère un autreprétendant, l'écrivain Petru Petrescu. Mais l'idylle se termina brusquement, celui-ciprofitant d'un séjour en Occident pour y rester.

Finalement, Zoé Ceausescu épousera un ingénieur de Sibiu, Mircea Opran, pro-fesseur à l'école Polytechnique, qui lui survit aujourd'hui. Mais le couple, sans histoi-re, n'a pas eu d'enfant. Zoé, qui était par nature modeste - le contraire de son cadet,Nicu, noceur invétéré - était devenue une mathématicienne appréciée et sérieuse, titu-laire d'un véritable doctorat, qui n'avait rien à voir avec les titres de chimiste usurpésde sa mère. Touchés par sa disparition, de nombreux Roumains ont pensé à ce vieux

dicton populaire: "Parintii maninca agurida, iarcopiilor li se strepezesc dintii"… "Les parentsmangent les raisins verts, mais ce sont leursenfants qui éprouvent leur acidité".

Trois survivants

Trois membres du clan Ceausescu vivent tou-jours. Deux des huit frères et sœurs de Nicolae,Ilie, qui a occupé un poste d'adjoint à un ministre

de la défense, et Ion, le benjamin, ancien professeur à l'Institut agronomique deBucarest. Puis, Valentin (photo ci-dessus avec Zoë), l'aîné des trois enfantsCeausescu, physicien, qui est par ailleurs un des dirigeants du club de foot du Steaua

PLOIESTI

Zoé était le deuxième des troisenfants du couple de dictateurs, l'aînéétant Valentin, toujours en vie, quiavait été adopté, et le cadet, Nicu,mort d'une cirrhose en 1996.

Comme ses deux frères, Zoé, deson vrai prénom, Zoia, avait étéarrêtée pendant la Révolution pour"préjudice à l'économie nationale",

emprisonnée et libérée en août sui-vant. C'est alors seulement que lesenfants Ceausescu avaient vu lavidéo du procès et de l'exécution deleurs parents. Les poursuites à leurencontre avaient été suspendues en1996, aucune preuve n'ayant permisd'étayer l'accusation.

Depuis la "Révolution", Zoé s'étaitmontrée très discrète et n'avaitaccordée aucune interview. Elle s'é-tait cependant signaler à l'attention deses compatriotes en entamant deuxprocès; le premier pour récupérer lesbiens de sa famille qui avaient étéconfisqués; le second, pour pouvoirfaire exhumer les corps de separents, car elle doutait fortementqu'ils aient été enterrés au cimetièrede Ghencea. D'ailleurs, elle s'étaittoujours refusée à se rendre sur leurtombe et avait sommé, sans succès,le ministère de la Défense et l'admi-nistration des cimetières d'apporter lapreuve qu'ils étaient bien enterrés là.

et de députés européens

Doutes sur la tombe de ses parents

Disparition de Zoe CeausescuCarnet

La jeunesse malheureuse de la fille des dictateurs

est toujours un sujet brûlantLes autorités roumaines demeurent inflexibles, jugeant

que c'est faire peu de cas des efforts importants qu'elles ontentrepris depuis plusieurs années pour améliorer de manièresensible la situation des enfants abandonnés ou orphelins, maisaussi que cette demande est une atteinte à la dignité nationale."Que dirait-on, si on proposait à la France d'acheter sesenfants?" entend-on à Bucarest.

Même si certains des auteurs de ces démarches sontanimés des meilleures intentions, cela ne peut pas faire oublierque, selon les propos de Teodora Bertzi, directrice de l'OfficeRoumain pour les Adoptions "Au centre de l'adoption doit setrouver l'intérêt de l'enfant et non celui des parents.".

La situation cauchemardesque dans laquelle est confinée

depuis sa naissance, Silviu Costea, âgé aujourd'hui de 16 ans,que rapporte dans les colonnes du Monde Mirel Bran, dontnous reproduisons ci-dessous l'article, est également là pourrappeler que le risque de dérive est bel et bien toujours présent.

Les groupes de pression, principalement américains, ontrepris leur lobbying auprès du gouvernement roumain pour lefaire revenir sur sa nouvelle politique et rouvrir à nouveau lerobinet des adoptions internationales.

Ils ont été rejoints dernièrement par un fort contingent dedéputés du Parlement européen, emmené par l'ancien présen-tateur vedette de la télévision française, Jean-Marie Cavada,lesquels, dans une motion, ont demandé à la Roumanie derevoir sa position.

Silviu n'existe plus aujourd'hui officiellementje suis devenu un fantôme"

"Silviu n'est pas le seul dans ce cas”,affirme Theodora Bertzi, directrice del'Office roumain pour les adoptions.“Nous avons découvert dix autres per-sonnes dans la même situation." Parexemple Mariana Fisacherli. NéeConstantin en 1986, elle est adoptée àl'âge de 6 ans par un coupled'Américains. Elle figure comme étantsortie du pays avec ses parents adoptifs,mais en réalité elle n'a jamais quitté laRoumanie. A sa place, une autre petitefille, dont l'identité n'est pas connue, avaitpris le chemin de l'Amérique.Aujourd'hui, Mariana a 20 ans, n'a tou-jours pas de papiers d'identité, non plusque ses deux enfants devenus eux aussides fantômes aux yeux de la police.

Trafic de personnes avec ramifications internationales

“Le parquet a été saisi pour menerune enquête en Italie, en Espagne et auxEtats-Unis”, précise Theodora Bertzi.“Nous suspectons un trafic de personneset des substitutions d'identité."

Cette affaire pénale aux ramifica-tions internationales tombe en plein débatsur l'adoption internationale, un sujet brû-lant en Roumanie depuis la chute du régi-me, il y a seize ans. Le "Conducator"Ceausescu laissait en héritage à son paysdes orphelinats mouroirs dont les imagesont fait aussitôt le tour du monde. De1990 à 1997, les autorités roumaines serévélaient incapables de mettre au point

une législation pour protéger les enfantsabandonnés.

La Roumanie devenue supermarché des adoptions

Selon les associations, environ 20000 enfants auraient été ainsi adoptés à lava-vite. "La Roumanie était devenue lesupermarché des adoptions”, s'insurgeTheodora Bertzi. “Les enfants étaientenvoyés comme des colis à l'étrangeravec beaucoup d'argent à la clé. Ilsétaient blancs et en bonne santé etl'adoption allait très vite. L'enfant étaitdevenu un objet destiné à satisfaire lesbesoins émotionnels des adultes. Entre-temps, nous avons tout changé. Au centrede l'adoption doit se trouver l'intérêt del'enfant et non celui des parents."

Silviu Costea, alias Tesari, n'estqu'une des victimes d'un système que laRoumanie a mis en place avec la compli-cité des pays occidentaux. Malgré sesdons pour la boxe qui ont fait de lui unchampion, il ne peut pas participer auxchampionnats européen et mondial car lapolice refuse de lui délivrer un passeport.Motif: il ne possède pas de papiersd'identité attestant qu'il est bien SilviuCostea. Pour les autorités, l'étoile mon-tante de la boxe roumaine s'appelle"Silviu Tesari" et vit en Italie.

Frappé par les policiers

"Le pire, c'est que je ne peux pas

quitter le périmètre couvert par la policede mon quartier, explique-t-il. Les poli-ciers des autres arrondissements ne meconnaissent pas et je risque d'être arrêtéet tabassé, ce qui m'est déjà arrivé."

Le scénario est toujours le même: àcause de son teint qui trahit son originetzigane, Silviu se fait constamment arrê-ter par les policiers, qui lui demandent sespapiers. Il leur explique sa situation, maisils ne croient pas un mot de son histoire.Résultat : il est emmené au poste et sonidentité est recherchée dans les fichiers,où ne figure aucune trace de son nom.

"J'ai souvent été frappé et agressépar les policiers, accuse-t-il. Maintenant,au bureau de police de mon quartier, ilsme connaissent tous, mais je n'ose pasaller dans d'autres quartiers où les poli-ciers ne me connaissent pas et où jerisque de prendre des baffes. Si j'aibesoin d'un tee-shirt, je dois demander àun cousin d'aller l'acheter de peur de mefaire choper au passage. Ma vie se limiteà mon quartier et j'en ai marre. J'auraispu participer aux championnats de boxeinternationaux, mais la police refuse deme restituer ma vraie identité, sanslaquelle je ne peux pas voyager."

Dans le parc du Cirque à Bucarest,loin des débats philosophiques et desbatailles politiques au sujet de l'enfant,Silviu Costea scrute les allées pour repé-rer les éventuels policiers. Aimerait-il setrouver en Italie, où il est supposé habiterselon ses papiers ? "J'aimerais tout sim-plement qu'on me laisse exister” dit-il.

Les NOUVeLLes de ROUMANIe

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SSociété

Par certains côtés, le pasteur luthérien RichardWurmbrand (1909-2001) fait penser au cardinalLustiger, juif comme lui et se convertissant au chris-

tianisme. A la différence près que, né du mauvais côté del'Europe, le Roumain a connu toutes les persécutions duXXème siècle du fait de son engagement religieux. Il estconsidéré aujourd'hui comme une des plus grandes figures de"l'Eglise des catacombes", celle qui continuait clandestine-ment sa mission d'évangélisation sous le communisme.

Richard Wurmbrand, né en 1909 à Bucarest, était le plusjeune des quatre garçons d'une famille juive dont le père étaitstomatologue et qui emmena les siens à Istanbul, où il avaitouvert un cabinet. A sa mort, en 1919, sa famille se trouvadans le plus grand dénuement et fut contrainte de quitter laTurquie pour rejoindre la Roumanie.

Richard, dont la jeunesse avait été tumultueuse, s'engageaen politique, devenant membre du Parti communiste. Il futarrêté en 1933 par la Siguranta (la Securitate royale) commeinstigateur de la grève des cheminots de la gare de Grivita, à

Bucarest. Libéré, il épousa

trois ans plus tard Sabinaqui changea radicale-ment le cours de sa vieen le conduisant à seconvertir au christianis-me. Le jeune couple partisur les routes deRoumanie pour "prêcherla bonne parole", la bibleà la main. Mais n'ayantpas reçu de forma-tion intellectuelle,

Richard Wurmbrand peinait à répondre aux questions et àexpliquer ce qu'il enseignait. Il se mit donc à lire les évan-giles et se rapprocha de la mission anglicane pour les juifsde Bucarest. Il fut ordonné pasteur anglican.

Evangélisant les soldats et officiers de l'Armée rouge

En décembre 1941, la Grande Bretagne étant entrée enguerre contre la Roumanie, ralliée à l'Allemagne nazie, lespasteurs anglais durent quitter le pays et la mission angli-cane fut fermée puis occupée par l'Eglise luthériennenorvégienne. Richard Wurmbrand devint alors pasteurluthérien, le restant jusqu'à la fin de ses jours. Mais dans lafoulée, le maréchal-dictateur Antonescu interdisait les églisenéo-protestantes. Le pasteur fut arrêté, interrogé, malmené àtrois reprises en peu de temps. La famille de sa femme dispa-rut dans les camps de concentration de Transnistrie.

Le calvaire continua après-guerre. Parlant sept langues -certains disent même quatorze - dont le russe, Richard

Wurmbrand entreprit d'évangéliser… les soldats de l'ArméeRouge qui occupait la Roumanie. Il fit imprimer et organisa ladistribution d'un million debibles et évangiles enlangue russe, convertissantlui-même des officierssoviétiques.

Démasqué, le pasteurfut enlevé en pleine rue parla Securitate en février1948. Battu, sauvagementtorturé, il fut condamné à20 ans de prison pour"haute trahison". Pendantson incarcération, il conti-nua sa mission d'évangéli-sation et de soutien moralauprès de ses co-détenus. Sa femme fut également arrêtée et,condamnée aux travaux forcés, passa trois ans à creuser lecanal du Danube à la Mer Noire.

Racheté dix mille dollars au gouvernement roumain

Richard Wurmbrand fut libéré, comme nombre d'autresprisonniers, lors de l'amnistie de 1956, après huit ans et demide prison. Cela ne l'empêcha pas de continuer clandestinementson œuvre auprès des fidèles de son église, ce qui lui valut deretourner en prison, après avoir été arrêté dans la nuit du 15 au16 février 1959. A nouveau maltraité, il y passa encore cinqans, soit au total plus de treize année de détention. Il en res-

sortit en 1964, lors de l'amnistie générale.Interdit de toute activité religieuse, le pas-teur fut obligé de quitter la Roumanie unan plus tard, après avoir été "racheté" 10000 dollars au gouvernement roumain parune organisation chrétienne norvégienne.

Vivant désormais dans le Mondelibre, Richard Wurmbrand mit un pointd'honneur à révéler la face monstrueusedu communisme. En 1966, auditionné parune commission sénatoriale américainesur le sort des prisonniers politiques rou-mains, il fit sensation en ôtant sa chemise,dévoilant toutes les cicatrices qui mar-braient son corps. Pendant trois ans, le

texte de sa déposition fut le document le plus vendu par le gou-vernement américain.

En 1967, le pasteur créa l'organisation "la Voix des mar-tyrs", consacrant toute son énergie et le reste de ses jours àaider les chrétiens persécutés dans les pays communistes.Richard Wurmbrand s'est éteint le 17 février 2001, à l'âge de92 ans.

D'origine juive, le pasteur protestant Richard Wurmbrand a été une des grandes figures de "l'Eglise des catacombes"

Les NOUVeLLes de ROUMANIe

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Actualité

L'adoption internationale demeure un sujet brûlant en Roumanie. A la suitedes trafics dont étaient victimes certains enfants et de la demande insistan-te de l'Union Européenne, ce pays s'est résolu à fermer le robinet de l'adop-

tion, en 2005, celle-ci étant désormais pratiquement réservéeaux seules familles roumaines. Cette décision visait à mettreun terme au commerce florissant des intermédiaires qui s'étaitinstauré, mais aussi, pour les autorité roumaines, à conserverun droit de regard sur le destin de ces enfants, dont on nesavait plus rien dès qu'ils quittaient la Roumanie (Voir Lesnouvelles de Roumanie, n° 37). Conséquence malheureusesde cette mesure de précaution: quelques centaines de futursparents étrangers ont vu soudain leurs dossiers d'adoption blo-qués, leur situation n'ayant guère évolué depuis.

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VASLUIBACAU

CRAIOVA

TULCEAHUNEDOARA

Religion

D'après le directeur de laCommission Nationale de prévoyan-ce, seulement 9 millions deRoumains sur les 15 millions d'actifsdu pays ont un emploi, dont 4 % ontplus de 65 ans. La population activerurale devrait tomber de 32 % à16 % d'ici 2013, mais cette migrationvers les villes ne suffira pas à com-bler le déficit de main d'œuvre.

La Roumanie devrait "importer"400 000 paires de bras à cetteéchéance contre 100 à 200 000actuellement.

SocialLobbying américain

L'adoption internationale

Officiellement, ce jeunehomme n'existe pas, malgréune collection de médailles,

obtenues aux championnats de boxe rou-mains, qu'il montre avec fierté dans sontaudis de Bucarest. En dépit de sa doubleidentité, roumaine et italienne, il n'a pasde papiers qui puissent la prouver. SilviuCostea, 16 ans, beau gosse, teint basanédû à son origine tzigane, n'a qu'un rêvedepuis qu'il est tout petit: "Obtenir lefoutu papier qui prouve que je suis celuique je suis."

Silviu Costea est né le 4 janvier1990, quelques jours après la chute dudictateur Nicolae Ceausescu, dont la poli-tique nataliste forcenée avait envoyé dansles orphelinats plus de 100 000 enfants.Silviu aurait pu subir le même sort. Néd'une rencontre de passage entre sa mèreet un homme qu'il ne connaîtra jamais, ilvoit le jour dans une Roumanie qui vientde rompre avec son passé communiste.Sa mère se sépare de son fils en leconfiant à sa grand-mère, Maria Nicolae,alors âgée de 63 ans, qui réussit à éleverson petit-fils avec une retraite de 60 eurospar mois.

Vendu par sa mère à un couple italien

En 1994, alors que le petit garçon a 4ans, l'aïeule voit sonner à sa porte uncouple d'Italiens qui lui apprend avoiradopté le petit Silviu. La mère l'avaitdonné à cette famille venue d'Italie à la

recherche d'un enfant à adopter, très pro-bablement en échange d'une somme d'ar-gent. "J'ai refusé, affirme Maria Nicolae.Ma fille ne m'avait rien dit. Commentpouvais-je donner l'enfant que j'avaisélevé pendant quatre ans à ces Italienssur la base d'un papier qu'elle avait signéet qu'ils me présentaient ? Je leur ai pro-posé d'aller à la police, mais ils ontrefusé et sont repartis."

Pourtant, le papier présenté par lafamille Tesari était une authentique déci-sion du tribunal de Bucarest qui attestaitl'adoption. Le petit "Silviu Costea" s'ap-pelait désormais "Silviu Tesari". C'était ledébut d'une aventure qui allait le marquerau fer rouge jusqu'à aujourd'hui, car ilallait être victime d'une "substitutiond'identité".

La famille Tesari s'arrangeait alorspour remplacer Silviu par un autre enfantqu'elle fit sortir de Roumanie en utilisantla décision du tribunal. Le faux "SilviuTesari" partit en Italie avec ses parentsadoptifs, tandis que le vrai restait àBucarest, chez sa grand-mère - maisenregistré dans le fichier de la police desfrontières comme ayant quitté laRoumanie !

"Officiellement, je n'existe pas,déclare Silviu. Pour la police, je vis enItalie avec mes parents adoptifs, maisdans la réalité, un autre enfant est parti àma place. Depuis, je ne désire qu'uneseule chose: me faire faire des papiersd'identité à mon vrai nom: Silviu Costea.Sans ces papiers, je reste un fantôme."

Victime du trafic d'enfants adoptés,"Sans papiers,

Besoin de 400 000 paires de bras étrangers

Teodora Bertzi.

Persécuté par les fascistes puis les communistes

Une vie consacrée à aider les chrétiens persécutés.

Le Centre de Transfusion sangui-ne de Bârlad (judet de Vaslui, unedes régions les plus pauvres dupays) a vu le nombre de donneursmultiplié par huit dans les semainesprécédant Noël, passant de 10 jus-qu'à 80, chaque jour. Un phénomè-ne qui se reproduit d'année enannée, les habitants cherchant àaméliorer l'ordinaire des fêtes de find'année. Les donneurs reçoiventquatre bons d'achat de 2,5 € cha-cun et obtiennent un abonnement àmoitié prix d'un mois sur les trans-ports publics de la ville.

Par ailleurs, des centaines deretraités de Vaslui ont contracté desemprunts de dépannage auprès dela CAR (Caisse d'Aide Réciproque)pour pouvoir payer leur factures d'é-lectricité et de gaz.

Donner son sangpour passer les fêtes

Richard Wurmbrand et sa femme.

Après treize ans de détention, le pasteur

à sa sortie de prison.

SSociétéLes NOUVeLLes de ROUMANIe

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Après la chute du mur de Berlin, les Saxons de Transylvanie ont massive-ment émigré vers l'Allemagne. Désormais, la petite communauté necompte plus que 60.000 membres, principalement des personnes âgées,

qui tentent de sauvegarder une architecture et une culture pluriséculaires. Le Courrierdes Balkans évoque cette hémorragie fatale à de nombreux villages dans un articlesigné Marcus Tanner, traduit par Stéphane Surprenant.

"Lorsque le soleil se couche sur le village de Grossau, ou Cristian en roumain, lesCarpates au sud tirent vers le bleu dans la brume. Les toits rouges des maisons du vil-lage prennent la couleur des flammes, tandis que les silhouettes des corbeaux qui

nichent sur les poteaux téléphoniques se découpentsur le ciel du soir. Dans le village roumain voisind'Ortan, le coucher de soleil amène des femmesvêtues de robes à l'ancienne sur les bancs devantleurs maisons. Elles sont là pour bavarder, observerla fin du jour et jouir des derniers rayons du soleil.

Qui voudrait abandonner un mode de vie aussiidyllique? La réponse est... presque tout le monde.Grossau pourrait certes servir d'illustration auxcontes des frères Grimm, mais tant de beautés natu-relles n'ont pas suffit à donner envie aux Allemandslocaux, c'est-à-dire aux Saxons, de rester.

Depuis les années 80, une communauté qui vit dans le sud-ouest de laTransylvanie depuis le 12e siècle s'est évanouie, ne laissant derrière elle que les plusâgés et ceux qui se sont mariés avec d'autres membres de la communauté.

"Voici vingt ans, on était 3000 au villageaujourd'hui on n'est plus que quarante"

"Il y vingt ans, il y avait 3000 Saxons dans ce village", raconte Sam Hutter, unsonneur de cloche de 60 ans, un des derniers de la tribu. "Aujourd'hui, nous sommes40." Dans les survivants de l'exode, on trouve son frère et sa sœur, mais celle-ci n'ha-bite pas à côté et son frère est vieux et malade. "Il ne me reste qu'un seul ami dans levillage avec qui je peux parler allemand" poursuit Hutter.

Les Hutter vivent à Grossau, juste à l'ouest de Sibiu, depuis des siècles, expliqueSam. Il ignore cependant si ses ancêtres sont venus avec la première vague de colonsallemands au 12e siècle, ou lors des vagues du 18e siècle, sous Marie-Thérèse.

En tout cas, les Hutter ont prospéré à Grossau avant que l'émigration massive versl'Allemagne ne commence, comme l'indique la longue liste d'un monument dédié auxmorts des guerres du siècle précédent.

La vie était peu sûre pour les Saxons de Transylvanie. Pendant des siècles, le dan-ger d'une attaque de l'Empire Ottoman les a forcés à fortifier leurs églises derrière dehauts murs de protection, qui ont survécu jusqu'à nos jours.

À l'intérieur de ces forteresses, les Saxons on bâti des tours et des celliers pourentreposer du jambon en vue des sièges. Le cellier de Grossau est toujours là, bien quelorsque Hutter ouvre grand la lourde porte de bois, celle-ci ne donne plus que sur uncellier caverneux et vide depuis des lustres.

Les Roms se sont installés dans les maisons des familles parties en Allemagne

Hutter sonne également les cloches d'une église qui est vide elle aussi. "Parfois,il n'y a pas plus de 15 personnes" confie-t-il, rajoutant "L'hiver, il peut y en avoir enco-re moins." Personne ne peut l'aider à garder la cloche de la tour en état de marche: ildoit redoubler d'ingéniosité pour la faire fonctionner.

Minorités

Pris de colère contre les volsincessants de bois dans les forêts, deblé et autres céréales dans leschamps, de foin, et inquiets de voirleurs réserves disparaître avant l'hi-ver, les paysans de Budacu de Jos,un village du judet de Bistrita, onttenu une assemblée sur la placepublique, un dimanche à la sortie dela messe, pour essayer d'y mettre unterme. La mairie les a aidés en leurfournissant mégaphones, tables etchaises. Les villageois ont décidé demonter un tour de garde et deremettre immédiatement les voleurspris sur le fait à la gendarmerie.Budacu de Jos compte une commu-nauté de 700 familles tsiganes, dontl'énorme majorité des membres n'ontpas de travail, vivant de l'aide sociale.

Colère paysannecontre les voleurs

Les NOUVeLLes de ROUMANIe

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Actualité

Nadia Comaneci ultime espoir des ouvriers de RAFO Onesti

BUCAREST

ORADEA

SATU-MARE

TIMISOARA

ARAD

R. VALVEA

IASI

BRASOV

CONSTANTACRAIOVA

TARGUMURES GALATI

TULCEABRAILA

SUCEAVA

BOTOSANI

PITESTI

CLUJ

En un siècle, la communauté

FOCSANI

BISTRITA

La raffinerie RAFO de Onesti (judet de Bacau), l'unedes plus importantes du pays, a été sauvée provi-soirement de la faillite lors d'une assemblée géné-

rale de ses nouveaux actionnaires, fin novembre, comprenantun ancien ministre belge, André Geens, président d'une firmehollandaise; ceux-ci ont décidé de lui donner un sursis d'un anpour terminer sa restructuration. RAFO a perdu 25 M€ cestrois dernières années et doit 200 M€ à l'Etat.

Sa nouvelle direction a promis de régler les 6 M€ dedette courante et de saisir les pouvoirs publics pour qu'ilsannulent la dette historique. Les 2500 employés de la raffine-rie, au chômage technique depuis juin 2006, pourront donccontinuer à percevoir les 200 € mensuels d'indemnités qu'ilstouchent actuellement.

Nadia Comaneci, l'enfant du pays - elle est née et a gran-di à Onesti - était invitée à cette assemblée générale de la der-nière chance. Les ouvriers, qui misent avant tout sur sa noto-riété pour les sauver, l'ont accueillie triomphalement avec unimmense bouquet de fleurs et une standing-ovation. Emue, lachampionne a accepté de mettre son image au service deRAFO, parce qu'elle assure 80 % des emplois de sa ville nata-le, tout en déclarant qu'elle ne s'y connaissait pas en économieet ne savait pas grand chose des problèmes de l'entreprise."Mais" a-t-elle ajouté, "au moins je peux pousser la porte duPremier ministre pour faire entendre votre voix". Pour laremercier, les nouveaux actionnaires ont décidé de sponsoriserune polyclinique pour les sportifs à Bucarest et le lycée NadiaComaneci d'Onesti.

Villages saxons deSocial

Expulsé voici six ans du Canada pour séjour irrégu-lier, Florin Flodor, 32 ans, a tenté vainement, enseptembre dernier, de retrouver sa famille, établie à

Toronto. Le Roumain a rejoint le Groenland depuis Bucaresten avion. Là, il a acheté une barque de cinq mètres en fibre deverre, équipée d'un moteur, puis il a décidé d'en remonter lacôte nord et de traverser le bras de l'Océan Arctique qui lesépare du Golf de Baffin, immense mer intérieure, pouratteindre le territoire canadien. C'est là que les garde-côtes de

ce pays l'ont repéré, après huit jours de voyage, transi de froidet affamé. Après une courte hospitalisation, où son état desanté a été jugé bon, l'immigré clandestin - qui avait réussisans le savoir la première traversée humaine dans ces terriblesconditions - a été jugé et mis en prison pour sept mois, pouravoir pénétré illégalement sur le territoire canadien. A l'issuede sa peine, il sera expulsé vers la Roumanie. "Son voyageretour sera certainement plus confortable" a commenté unporte-parole des autorités canadiennes.

Ala suite de mouvements de grève, le gouvernement a procédé à d'importantes augmentations salariales pour plusieurscorps de fonctionnaires. En premier lieu pour le personnel de lasanté, dont les rémunérations étaient parmi les plus faibles des

employés de l'Etat, et qui réclamait une revalorisation de 70 %. Après unegrève d'avertissement de deux heures, le 21 novembre, annonçant d'autresmouvements, les autorités ont accordé une majoration de 44 %, étalée surdeux ans (22 % en 2007, puis en 2008). Actuelle-ment un assistant médicalayant suivi des études universitaires gagne en moyenne 125 € par mois, uneinfirmière 110 €, un ambulancier 140 €. De leur côté, les enseignants ontmanifesté également leur mauvaise humeur demandant aussi une revalorisa-tion salariale, la garantie que le budget de l'Education atteigne 6 % du PIB etl'élaboration d'une loi fixant la grille des salaires. Ils ont finalement obtenuune augmentation de 22 % pour 2007 mais, mécontents de voir leurs autresrevendications non prises en compte, ils ont décidé de continuer leur mouvement de "grève à la japonaise", tout en l'assouplissant.

Fortes majorations salariales pour le personnel médical et les enseignants

Courant coupé dans les quartiers pauvres

Mi-novembre, quelque 200habitants du quartier deFerentari, dans le sud de

Bucarest, ont protesté contre la décisionde la compagnie de distributionTranselectrica de couper l'électricité. Laplupart des habitants des immeubles

vétustes du quartier, dans l'incapacité depayer leurs factures, se connectent auréseau de façon illégale.

Les services de l'ordre ont dû inter-venir afin de disperser la manifestation àl'aide de jets d'eau. C'est Gigi Becali,l'exubérant homme d'affaires et patron du

club de foot Steaua Bucarest qui auraitpayé les frais de rétablissement du cou-rant. Dans de nombreux immeubles decette partie de la capitale, il n'est pas rareque deux ou trois familles vivent dansune garçonnière sans électricité ni chauf-fage.

Condamné et expulsé après avoir traversé l'Océan Arctique en barque pour rejoindre sa famille

“Notre vie est fichue, qu’est-ce que vous en avez fait ?”... “Quelle chance de ne pas avoir fait la fac. Tu vois où

on en serait aujourd’hui... Professeur !” (Vali)

Selon une enquête de la Fonda-tion pour une Société ouvert e, lesdisputes familiales sont dues à 77 %aux soucis d'argent, problème quidevance de loin le comportement desenfants (18 %), les relations avec lesparents ou beaux-parents et l'alcool.Les couples interrogés ont reconnuqu'ils se disputent rarement (51 %),6 % admettant qu'ils le font souvent.Contrairement à une idée répandue,le départ pour aller travailler à l'étran-ger renforcerait les relations grâce aubien être procuré par l'argent rap-porté… à condition que la personneémigrée revienne.

Les scènes de ménage sont aux trois quarts dues au manque d'argent

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Au moins l'église survit. Le service est assuré par un pas-teur luthérien qui se déplace de Sibiu, que les Saxons appelentHermannstadt. Le presbytère a été vendu. Le reste des infra-structures appartenant aux Saxons dans le village a disparu.Dans les magasins et les auberges, se souvient Hutter, lesSaxons s'assayaient d'un côté et les Roumains de l'autre.

Aujourd'hui, les plus influents dans le village ne sont ni lesSaxons ni les Roumains. Ce sont les Roms. Quand les Saxonsont quitté la Transylvanie dans les années 80 et 90, attirés parles lois allemandes offrant la citoyenneté immédiate aux per-sonnes d'ascendance allemande, les Roms ont occupé leursmaisons vides.

Hutter se souvient des problèmes que cela a entraîné. Lesanciens villageois de Grossau ont accusé les nouveaux venusde voler des outils, des portes et même des toits en entier. Maisla tempête s'est apaisée. "Ils ne me dérangent pas", constateHutter, faisant un signe de la main en direction d'un bar fré-quenté par une jeune clientèle rom.

Une simple promenade dans le village montre bien l'am-pleur de la transformation de la configuration ethnique, unprocessus en cours dans toute cette partie de la Transylvanie.

Hitler a trouvé là beaucoup de recrues enthousiastes

Grossau semble sortir tout droit d'une Allemagne ances-trale avec ses vieilles inscriptions en allemand et en lettresgothiques sur la façade de plusieurs maisons, il n'en demeurepas moins que la plupart des gens que l'on voit dans la rue sont

des Roms.Tout le monde

n'est pas nécessaire-ment amer de la mortdu monde saxon enTransylvanie. Ainsi àMichelsberg, appeléCisnadioara en rou-main, au sud deSibiu, où l'église estencore plus jolie quecelle de Grossau.Datant du 12e siècle,

elle a dû être construite peu de temps après l'arrivée desSaxons en Transylvanie, à l'invitation des rois de Hongrie quirégnaient sur la province à cette époque.

Mais la grande quantité de symboles dans l'église enmémoire des soldats tombés à la guerre rappelle que l'histoiresaxonne a eu aussi un côté plus sombre.

En effet, tous ne sont pas aussi émouvants que cette croixde bois en décomposition, érigée en souvenir d'un garçon de17 ans, membre de la cavalerie royale de Bavière et mort pen-dant la Première Guerre Mondiale.

Beaucoup sont dédiés à des hommes qui sont morts pen-dant la Seconde Guerre mondiale en combattants pour l'armée

allemande. Le fait est qu'Hitler a trouvé beaucoup de recruesenthousiastes dans ces villages bucoliques, pourtant si loin du"Heimat".

"C'est précisément le genre de chose dont je ne me souciepas", lance une résidente allemande de Transylvanie en obser-vant perplexe le plus grand des monumentsde l'église deMichelsberg. "Ces gens sont trop conservateurs. Ils sont tropnationalistes pour moi."

Sa réaction est probablement représentative de celle denombreux Allemands modernes plutôt de centre-gauche, quela culture saxonne de Transylvanie si pittoresque et si folklo-rique aux yeux des étrangers met un peu mal à l'aise, parcequ'elle évoque trop une Allemagne qu'ils préfèrent oublier.

"C'étaient de bons gars qui travaillaient dur"

Les Roumains sont moins troublés par ces tristes souve-nirs de l'histoire saxonne. Dans un garage de Sibiu, les méca-niciens se rappellent avec un mélange de fierté et de regretsleurs collègues saxons qui sont partis. "C'étaient de bons garsqui travaillaient dur", racontent les Roumains, "ils pouvaientfaire n'importe quoi". Certains sont restés en contact, desannées après leur départ pourl'Allemagne.

Pour le populaire mairesaxon de Sibiu, Klaus Johannis(notre photo), le patrimoinesaxon est simplement unebénédiction. Sa ville a l'air d'unchantier de construction, alorsque les ouvriers se dépêchentde dynamiter les vieux bâti-ments, de repaver les rues et deréparer les murs en vue de l'échéance de ce mois janvier,quand Sibiu va devenir la Capitale culturelle de l'Europe de2007 aux côtés de Luxembourg, sa cité jumelle. Les travaux derestauration comprennent la réinstallation de panneaux où l'onpeut lire "Hermannstadt" (nom allemand de Sibiu) sur lesroutes principales menant à la ville. Le bureau de tourismeregorge d'évocations nostalgiques de la vie des Saxons au bonvieux temps ainsi que de cartes des villages saxons.

Ironiquement, le patrimoine saxon n'a jamais été si envogue, du moins depuis les années 40, quand les communistesont commencé à gouverner la Roumanie. Cependant, aucunecampagne de promotion de pourra désormais stopper le lentdéclin d'une communauté qui n'a pas d'héritiers. Ainsi Parmiles 60 000 germanophones restants en 2002 (contre 800 000, ily a un siècle ), les enfants sont rares et précieux.

La plupart sont comme Sam Hutter, un peu amers etmariés à des Roumains. Sam n'a aucunement l'ambition d'émi-grer en Allemagne, un pays qu'il n'a d'ailleurs jamais visité.Tant qu'il aura bon pied bon oeil, l'église de Grossau, la touraux jambons, les horloges et les cloches auront un protecteuret un historien. Mais après lui, qui le fera?".

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Actualité

Renault investit 100 millions d'eu-ros pour établir dans le judet deDâmbovita un centre complet deconception, développement et tests..Sa construction démarrera en 2007.Le groupe français, qui construit àPitesti la Logan après avoir pris lecontrôle de Dacia, y déplacera unepartie des activités de conception denouveaux modèles et y construiraune partie des futurs modèles de sagamme qui seront conçus et testéspar des ingénieurs roumains.

La valeur de l'investissement serapour le début de 100 M€. Deuxautres centres identiques serontconstruits en Corée du Sud et auBrésil.

Au niveau mondial, le nombre desalariés engagés dans ce projet aug-mentera de 3.000 personnes, quiseront embauchées dans les troiscentres de conception. Jusqu'à 1.400personnes travailleront dans lecentre roumain.

BUCAREST

ORADEA

BAIA MARE

HUNEDOARA

CLUJARAD

IASI

BRASOV

CONSTANTA

CRAIOVA

TARGUMURES

GALATI

TULCEAPLOIESTI

SUCEAVASATU MARE

PITESTI

Economie

ALBA I.

d'origine allemande est passée de 800 000 à 60 000 personnesLa flambée de l'immobiliertouche tout le pays

Les nouvelles Renault serontconçues en Roumanie

En Roumanie, les prix de l'immobilier augmentent chaque année de 10% à20%, suivant le quartier. Même les prix des petits, entassés et souvent insa-lubres, studios confort III sont devenus exagérés. En moyenne un tel appar-

tement coûte 10.000 euros dans les grandes villes de Roumanie, à une exception près,la ville de Galati où les "boîtes d'allumettes", ayant une surface de 12 mètres carrés,coûtent de 7.000 à 8.500 €. Pour les studios confort I il faut disposer d'un budget de20.000 à 30.000 € en fonction de la ville. Devenus presque un luxe, les F2 confort Ipeuvent être achetés pour environ 35.000-45.000 €, surtout dans les quartiers péri-phériques.

Dans les villes les plus importantes comme Cluj, Constanta ou Timisoara, les prixse sont approchés sensiblement des prix de la capitale. L'augmentation a eu lieu dansla période 2002-2004, lorsque les crédits hypothéqués ont été lancés. A Constantza,par exemple, dans le quartier Anda, un appartement F2 coûtait 15.000 dollars en 2002;deux ans plus tard, le même appartement était vendu pour 40.000 €. Aujourd'hui ilcoûte plus de 45.000 €, explique Marin Soare, de l'agence immobilière Acasa.

"Les prix des vieux appartements vont enregistrer une légère augmentation dansles deux voire trois années à venir; ensuite ils arrêteront de monter, et puis ils baisse-ront." affirme l'analyste immobilier Radu Zilisteanu. Selon lui, les prix des apparte-ments seront moindres à cause de la concurrence très rude du nouvel immobilier. Parconséquent, les coûts des appartements construits il y a 40-50 ans baisseront.

La tendance ne sera pas la même pour les logements très bon marché, situés dansles quartiers périphériques. "Bien qu'il existe encore de la demande pour le confort III,à mesure que la Roumanie va se développer du point de vue économique, ceux qui sol-licitent ce type de logement vont s'orienter ultérieurement vers un niveau supérieur."pense Radu Zilisteanu.

50 000 euros pour un studio correct à Bucarest

A Bucarest, le prix minimum d'un studio de 15-17 mètres carrés dans des quar-tiers comme Ferentari et Rahova est d'environ 20.000 €. Ce prix atteint 29.000 € dansles quartiers de Militari ou Brancoveanu. En ce qui concerne les studios confort I sansrénovation le budget minimum pour les quartiers "dortoir" tels que Titan, Militari,Drumul Taberei, est de 40.000 €. Les investissements supplémentaires (carrelage auxmurs et au sol, remise à neuf ) impliquent des majorations de prix, allant jusqu'à5.000 €. Les appartements les moins chers, F2 confort I, se vendent entre 47.000 et49.000 €, dans les quartiers Berceni et Rahova. Dans les autres quartiers, les prix ontdépassé 50.000 €. [source: Evenimentul Zilei et Roumanie.com]

Dans les années à venir, le marché des emplois dans les hôtels bucarestoisva beaucoup se développer. Une étude réalisée par "World Travel &Tourism Council" montre qu'à la fin de 2006, 485.000 personnes tra-

vaillaient dans l'industrie hôtelière en Roumanie, et que d'ici 2016 on en embauchera570.000 autres. La plupart des hôtels, quel que soit leur standing, manquent de per-sonnel qualifié à cause de l'absence d'écoles hôtelières et de l'exode des employésexpérimentés vers d'autres horizons plus rémunérateurs.

A Bucarest, où il existe plus de 9.000 employés dans ce secteur, l'on est toujoursà court de main d'œuvre et il faut recourir au service d'étudiants. Les établissementsmanquent de managers, de réceptionnistes, de cuisiniers, de serveurs, de sommeliers,de femmes de chambre et de comptables, alors que le nombre de chambres va beau-coup augmenter dans les années à venir. Pour les postes de direction des grands éta-blissements, les propriétaires font généralement venir des étrangers qui amènent aveceux les standards occidentaux et, de surcroît, les propriétaires leur font confiance.

L'industrie hôtelière manque de personnel

Transylvanie désertés par leur populationONESTI

TARGOVISTE

R. VALCEA

BACAU

BISTRITA

Le complexe industriel seraconstruit dans la zone délimitée parles centres urbains de Bucarest,Pitesti et Târgoviste. Le recrutementdes ingénieurs sera un véritable défi,car en Roumanie le nombre d'ingé-nieurs de l'industrie automobile quiobtiennent un diplôme est d'environ300-400 par an, mais l'Universités'est déclarée disposée à augmenterle nombre d'étudiants.

Trouver des ingénieurs seraun véritable défi L’église fortifiée de Cisnadie.

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BUCAREST

ORADEABAIA MARE

TIMISOARA

CLUJARAD

SIBIU

IASI

BRASOV

CONSTANTACRAIOVA

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GALATI

TULCEABRAILA

SUCEAVA

Les NOUVeLLes de ROUMANIe

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Actualité

PLOIESTI

Environnement de revoir le contrat mirifique qu'il avait décroché

La Roumanie tardant toujours à mettre en place l'étiquetage et la traçabilitédes OGM, comme le demande la réglementation européenne, l'Europerisque de refuser l'entrée des produits agricoles roumains à cause de la pré-

sence massive des cultures génétiquement modifiées. L'opinion publique et même legouvernement restent assez indifférents à cette situation, comme le souligne la jour-naliste Christine Lescu, dans un article paru dans la presse roumaine.

"Cette année, en cultivant près de 130 000 hectares de soja génétiquement modi-fié, la Roumanie est devenue le plus grand producteur d'OGM en Europe selonGreenpeace. Une grande quantité du soja génétiquement modifié est issue desemences sans identification ni traçabilité. Pour les experts, la Roumanie gâche ainsises chances potentielle de développer une agriculture biologique pour le marchéeuropéen. Bucarest a réagi trop tard et trop peu pour répondre aux préoccupationseuropéennes sur la nature des aliments en provenance de Roumanie. En 2002, desmesures ont été prises pour réglementer les produits contenant des OGM et obliger lesindustries agroalimentaires à donner des informations sur les étiquettes et les embal-lages de leurs produits. Mais les résultats ont été fragmentaires, révélant le peud'intérêt pour cette question des Roumains, à l'inverse des consommateurs d'Europeoccidentale.

"S'il faut éviter de manger tout ce qui est mauvais... alors nous allons mourir de faim"

Des associations locales de consommateurs affirment que peu de Roumains ont lesentiment que la consommation d'OGM présente un risque. "S'il faut éviter de man-ger tout ce qui est mauvais, alors nous allons mourir de faim", est la réponse de lagrande majorité des consommateurs interrogés. En février 2006, toutefois, le gouver-nement a pris de nouvelles mesures. Jusqu'alors, la culture des OGM n'était soumiseà aucune réglementation. Aujourd'hui, la Roumanie essaie de se rapprocher desnormes de l'UE en ce qui concerne la production alimentaire. Le gouvernement aordonné la réduction de la production de soja génétiquement modifié et a mis en placeun système de contrôle des cultures d'OGM. Mais sans grand résultat, puisque la cul-ture du soja génétiquement modifié est passée de 65 000 hectares à 130 000. Pour lesexperts, le gouvernement est incapable de gérer la croissance de cultures illégales, carles agriculteurs sont fortement encouragés par les firmes américaines à cultiver du sojagénétiquement modifié qui les persuadent qu'avec des variétés résistantes aux mau-vaises herbes et aux vermines, ils gagnent du temps et de l'argent.

La Garde nationale pour l'environnement, l'institution en charge du contrôle durespect de la nouvelle réglementation, a émis 23 avertissements et infligés 12 amendesen 2006. Mais traquer les contrevenants est une tâche difficile. En plus de son travailde contrôle des producteurs de récoltes génétiquement modifiées, cette institution sebat pour mettre fin aux activités de ceux qui achètent des semences aux producteurspour les revendre. Florain Udrea admet que c'est une tâche quasiment impossible."Par négligence ou mauvaise volonté, certains agriculteurs ne déclarent pas la pro-venance de leurs semences". Certains ne disent rien parce qu'ils ne savent même pasqu'ils ont planté des graines génétiquement modifiées. Les cas de contamination desautres récoltes par les OGM sont fréquents.

Menace d'interdiction sur le marché européen

Dragos Dima, consultant en agronomie, estime que la Roumanie va payer cherson échec à mettre en place des systèmes efficaces de contrôle de la culture de sojagénétiquement modifié pour la consommation alimentaire. "Si la Roumanie n'adoptepas les mesures pour l'étiquetage et la traçabilité exigées par l'UE, j'ai bien peur quetous ses produits contenant du soja ne puissent pas entrer sur ses marchés ".

La Bulgarie a choisi le trust russeAtomstroyexport pour construire sadeuxième centrale nucléaire sur leDanube à Belene, juste en face de larive roumaine et près de TurnuMagurele. La firme russe seraentourée par les compagnies spécia-lisées françaises Arena et alle-mandes Siemens. La constructionprendra sept ans et coûtera quatremilliards d'euros. La centrale auraune puissance estimée de deux milleMégawatts et devrait permettre àSofia de demeurer le plus grandexportateur d'électricité du Sud-estde l'Europe.

Belene remplacera la centrale deKozludui, également de conceptionrusse, construite sur le modèle deTchernobyl une centaine dekilomètres en amont et riveraine de laRoumanie, dont Bruxelles a demandéla fermeture en prévision de l'adhé-sion de la Bulgarie à l'UE. Les tra-vaux de Belene avaient déjà com-mencé dans les années 80, sous lerégime communiste, un milliard dedollars y ayant été investis, maisinterrompus au début de la décennie90, faute de financement.

La Bulgarie a préféré continueravec les Russes, dont le devis étaitmoins élevé que celui de leur concur-rent tchèque, conduit par Skoda.Mais il s'agit aussi d'un choix politico-économique : la Russie a fait pres-sion sur Sofia, forte de son statutd'unique fournisseur de gaz naturel etd'investisseur-clé dans le domainepétrolier en Bulgarie.

En laissant proliférer les cultures

Deuxième centrale nucléaire russe sur le Danubecôté bulgare

En adhérant à l'Union Européenne en janvier 2007, laRoumanie s'était engagée à ce que 2% des carburants utilisésdans le pays soient biologiques. L'objectif de l'UE, pour 2010,est de pousser ce taux à 5,75%... Et la Roumanie a la capacitéde fournir de 500.000 à 550.000 tonnes d'huile végétale detournesol, soja ou colza par an. Actuellement, afin d'encoura-ger les cultures spécifiques à sa production, le ministère del'Agriculture a mis en place un système de subvention: 1 leupar litre de biocarburant produit (0,3 €).

La norme Euro 4 appliquée en 2008

Mais les constructeurs automobiles sont-ils sensibilisés ?"Nous travaillons sur la question. Actuellement, nous équi-pons nos moteurs de filtres à particules et nous continuons àmettre au point des voitures fonctionnant moitié à l'essence,

moitié à l'électricité", a expliqué Geoffroy de Roffignac, leresponsable marché, produits et prix de Citroën en Roumanie.

"Le fait que la Roumanie entre dans l'UE va nous pousserà continuer nos efforts en terme de contrôle des émissions car-boniques. Une voiture Citroën ne peut pas être immatriculésur le marché roumain si elle ne répond pas aux normes dedépollution euro 3. Et à partir de janvier 2008, les critèresvont être revus à la hausse, la norme de dépollution va passerau stade euro4", a-t-il précisé.

Chez Dacia aussi, l'environnement est au centre des préoc-cupations. "Dacia mettra en place le moment venu les résultatsde ses recherches actives", s'est limité à déclarer Silviu Sepciu,responsable chez Renault Dacia.

Laurent Couderc et Florence Mottot (www.lepetitjournal.com)

La perspective de l'entrée dans l'UE a dopé les ambitions du secteur de la dis-tribution, que ce soit au niveau des hyper et supermarchés, des cash & carry(genre Unico) ou des magasins de discount. Ainsi 26 d'entre-eux ont ouvert à

travers le pays en 52 jours, entre le 1er octobre et le 21 novembre, soit untous les deux jours.

Au cours des trois premières semaines de novembre, douze grandes sur-faces ont vu le jour, dont dix appartenant à des chaînes étrangères: quatremagasins Spar (hollandais), deux Plus (allemand), un Auchan (français), unReal, un Kaufland, un Penny (allemands). En octobre on en a dénombréquatorze, ce qui permet à Kaufland d'être à la tête de quinze magasins enRoumanie, Real à celle de quatre hypermarchés, le dernier ayant ouvert àSibiu, Cora d'ouvrir le premier en dehors de Bucarest, à Craiova, etCarrefour son septième en Roumanie, à Constantsa. Quant au Plus-discount,ils sont 27, le dernier en date étant celui de Medgidia (judet de Constantsa).

Voici la liste des ouvertures entre le 1er octobre et le 21 novembre: Spar, 6 magasins(Resita, Deva, 3 à Alba Iulia, Odorhei), Kaufland, 4 magasins (Timisoara, Târgoviste,Bistrita, Pitesti), Penny, 3 magasins (Târgoviste, Codlea, Bucarest), Plus-discount, 3magasins (Medgidia, Iasi, Fagaras), Real, 2 magasins (Sibiu, Craiova), Carrefour, unhyper (Constantsa), Auchan, un hyper (Bucarest), Cora, un hyper, Cluj, , Primavera, unmagasin (Galati), Trident, un magasin (Sfântu Gheorghe), Pic, un magasin (Craiova),Angst et Ethos, enseignes roumaines, un magasin chacune à Bucarest.

Une grande ou moyenne surface ouverte tous les deux jours avant l'entrée dans l'UE

Microsoft lance en ce début d'année son premier centrede support technique de Roumanie, le plus importanten Europe de l'Est. La firme de Bill Gates a ainsi

recruté cent jeunes ingénieurs informatiques auxquels il étaitdemandé d'être communicatifs, spontanés et autocritiques, tout enétant prêts à travailler dans le style américain privilégiant le rende-ment, impliquant le stress de devoir résoudre les problèmes immé-diatement… "Time is money". Outre l'anglais, les candidats devaientimpérativement connaître le français ou l'allemand, langues utiliséespar les principaux clients de Microsoft dans la région.

La compagnie aérienne nationale Tarom a achetéquatre Airbus A 318 pour 160 millions d'euros.Selon le ministre des Transports Radu Berceanu,

cette acquisition n'est pas des plus judicieuses, "les modèlesA 319 ou A 320 auraient été plus avantageux car ce sontdes avions plus grands". Mais le contrat avec Airbus pources quatre A 318 a été signé en 2004, à l'occasion de la visi-te en France de l'ancien Premier ministre Adrian Nastase.Selon le journal “Cotidianul”, seules quatres compagniesdans le monde auraient acquis le modèle A 318.

pèse lourdement sur les budgets des ménages

Bill Gates recrute des jeunes Roumains Quatre Airbus A 318 pour Tarom

Le volume total des ventesde produits de grandeconsommation en Rou-

manie a aug-menté de29,7% entres e p t e m b r e2005 et sep-t e m b r e2006. SelonEurostat, leB u r e a ue u r o p é e ndes statis-

tiques, c'est le meilleur résultat surl'ensemble des pays européens.Suivent la Lettonie avec 19,8% decroissance et l'Estonie (16,9%). Enqueue de peloton, la Belgique enre-gistre un volume total des ventes quia chuté de 1,8% en un an.

Consommation:Roumains insatiables

La Roumanie est devenue

BELENE

SSociétéLes NOUVeLLes de ROUMANIe

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C'est une menace sérieuse pour les agriculteurs, car la plu-part des produits alimentaires contiennent au moins des tracesde soja. La Roumanie pourrait aussi voir son accès aux fondsstructurels pour des projets agricoles se réduire.

Dès janvier, la Roumanie va rejoindre un club qui a desnormes strictes sur la question des OGM et dont l'opinionpublique est sur le qui-vive. Plusieurs pays de l'UE, dontl'Allemagne et l'Autriche, ont carrément interdit la culture etl'importation de semences génétiquement modifiées. La légis-lation de l'UE n'interdit pas la production d'OGM, mais elleentend que soit strictement respectée la réglementation concer-nant la dissémination des OGM dans l'environnement, la traça-bilité et l'étiquetage des OGM dans les produits alimentaires etl'alimentation pour les animaux.

Seules les semences approuvées par l'Autorité européennepour la sécurité alimentaire peuvent être commercialisées dansles pays de l'UE. Ces mécanismes européens très stricts répon-dent aux préoccupations de nombreux scientifiques sur lesmodifications génétiques. Certains s'inquiètent des consé-quences invisibles et non prévisibles des OGM sur l'environ-nement et la santé.

Pays test pour la décontamination

Le Professeur Gilles-Eric Seralini de l'université de Caen,s'est fait l'écho de ces préoccupations, en particulier sur la pro-duction roumaine d'OGM, sur la radio roumaine publique RRIdans un entretien récent. "Le soja cultivé en Roumanie esttraité avec un puissant herbicide appelé Roundup Ready qui ades effets toxiques sur le placenta et l'embryon humain. LeRoundup Ready est utilisé pour détruire les mauvaises herbeset les parasites qui attaquent les cultures de soja, mais ildétruit aussi toutes les autres plantes autour provoquant desdégâts à l'environnement. Le soja traité au Roundup Readyn'est pas autorisé dans l'UE".

Dragos Dima pense qu'il faudra plusieurs années à laRoumanie pour mettre son agriculture en ordre. "Le pays vadevoir procéder à sa propre décontamination des espècesgénétiquement modifiées et mettre en place des systèmesfiables sur le contrôle de la production d'OGM et l'étiquetagedes produits alimentaires. Cela va prendre des années. LaRoumanie pourrait aussi devenir un test pour voir si la décon-tamination des cultures par les OGM est vraiment possible".

Les NOUVeLLes de ROUMANIe

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Actualité

Economie

La hausse du prix de l'énergie et les conditions trop avantageuses offertes àPetrom-OMV pour exploiter les ressources du pays ont fini par faire réagirl'exécutif roumain. Un "fonds d'aide sociale" devrait être créé pour alléger

les factures des consommateurs. Pendant ce temps, le président roumain planche surle moyen de sortir le pays de sa dépendance vis-à-vis de la Russie

"Nous avons convenu de trouver une solution afin d'éviter, jusqu'à la fin 2008, quel'augmentation du prix du gaz sur le marché international n'affecte la population", adéclaré le Premier ministre Calin Tariceanu suite à un entretien avec le patron du grou-pe autrichien OMV, Wolfgang Ruttenstorfer. Actionnaire majoritaire de la compagnieroumaine Petrom, OMV est devenu l'un des principaux acteurs sur le marché énergé-

tique du pays. Se disant "ouvert pour col-laborer" après un premier entretien avec leprésident Traian Basescu, le patron dugroupe autrichien serait d'accord pour quesa compagnie contribue à un "fonds d'aidesociale"; en d'autres termes, OMV prendraen charge une partie de la hausse du prix dugaz - 8,5% d'augmentation depuis le 11novembre !

C'est le moins qu'il pouvait faire. Cardepuis le rachat de Petrom en 2004, legroupe autrichien bénéficie de conditions

d'exploitation des réserves du pays en pétrole et gaz particulièrement avantageuses,mais défavorables pour l'Etat roumain. Bucarest ne reçoit que 50 dollars de redevan-ce pour 1.000 m3 de gaz. Raison pour laquelle le Conseil suprême de défense du pays(CSAT) s'est réuni pour voir de plus près le contrat de privation de Petrom, conclu parle gouvernement Nastase et qui, selon le président Traian Basescu, "comporte deserreurs". Parallèlement une enquête a été engagée pour déterminer s'il y a eu corrup-tion dans le cadre des négociations et pour atteinte à l'intérêt national; elle pourraitégalement touchée les contrats de privatisation du gaz. Les réserves de gaz du pays ontdiminué de 75 % et celles de pétrole sont en baisse constante.

Réduire les importations de gaz russe

Par ailleurs, la Roumanie se doit de trouver des sources d'approvisionnementalternatives, un sujet cher au président Traian Basescu saturé d'être dépendant deMoscou - la Roumanie importe 40% de ses besoins du géant russe Gazprom. Plusieursprojets de nouvelles routes d'approvisionnement sont en cours, notamment à partir duMoyen-Orient. D'où la visite au Qatar de Traian Basescu au printemps dernier ainsiqu'en Libye en novembre. Le Président a également annoncé l'instauration d'une com-mission présidentielle d'experts afin de trouver une solution à cette dépendanceénergétique.

Le biodiesel va connaître un boom

D'autre part, en 2007 et 2008, la Roumanie va connaître un boom dans sa pro-duction de biodiesel, produit à partir de colza, tournesol et soja, qui peut être utilisépur ou mélangé aux carburants classiques. Autre avantage, ce carburant est biodégra-dable et peu polluant. Pas moins de six centres de production devraient entrer en fonc-tionnement en 2007. Dernièrement, le groupe BRD-Société Générale et la banque por-tuguaise Caixa General de Depositos ont décidé, sous l'impulsion du groupe portu-guais Martifer, de débloquer 25,1 millions d'euros pour construire une usine dans lesud du pays. Selon les premières estimations, la production roumaine de biodieseldevrait atteindre environ 400.000 tonnes en 2008.

Avec les privatisations, nombre deRoumains ont le sentiment que l'Etata bradé les richesses du pays à desmultinationales, ce qui entraîne amer-tume, hostilité vis à vis des "préda-teurs" étrangers, mises en cause desintermédiaires et négociateurs, sus-pectés d'avoir reçu des pots de vinspour signer des contrats défavorablesau pays mais très juteux pour ceuxqui l'ont emporté. Des enquêtes sontmême ouvertes; c'est le cas parexemple pour Petrom, racheté parl'Autrichien OMV. Annulation desdettes dues à l'Etat, licenciementsmassifs, dispenses d'impôts à acquit-ter pendant près de dix ans, cessionà un prix dérisoire, sont les conditionsque l'on retrouve dans les principalesprivatisations, qu'il s'agisse d'Electrica(acquis par l'Italien Enel), de DistrigazNord (Allemand E. ON Rhurgaz) oude Distrigaz Sud (Gaz de France).Tous ces contrats ont été signés sousle gouvernement Nastase, en 2004.Leurs défenseurs soulignent que lesmastodontes en cause étaient des-tinés à la ferraille ou à la casse etque l'intervention a permis de sauverdes pans entiers de l'économie rou-maine voués à la disparition.

Richesses nationales bradées ou activités sauvées ?

BUCAREST

ORADEA

BAIAMARE

TIMISOARA

CLUJARAD

SIBIU

IASI

BRASOV

CONSTANTACRAIOVA

TARGUMURES

GALATI

TULCEABRAILA

SUCEAVA

BACAU

PITESTI

BISTRITA

L'autrichien OMV accepte

La privatisation de Petromgénétiques, Bucarest gâche ses chances de développer une agriculture biologique

Depuis le 31 décembre, lesanciens billets ne sont plus valablesmais peuvent être changés à laBanque nationale pendant une pério-de non déterminée. Selon la Banquenationale, 80% des billets en circula-tion dans le pays sont désormais ennouveaux lei.

Les vieux lei disparaissent

le plus grand producteur d’OGM en Europe

Bucarest déverse ses eauxusées directement dans lesrivières, sans traitement préa-

lable. Une station d'épuration de ces eauxexiste, dans la petite commune de Glina,au sud est de la capitale, mais elle nefonctionne pas. L'entrée du pays dansl'UE devrait cependant résoudre leproblème.

"Assurer le traitement des eauxusées de Bucarest est central, et celaconcerne tout le pays. Les eaux pol-luées de Bucarest sont déversées sanstraitement dans la rivière de laDambovita, puis dans le Danube et lamer Noire", a déclaré Ionut Apostol,président de l'association TerraMillenium. "Le pays n'est pas sufi-samment impliqué dans les pro-blèmes écologiques. La station d'épu-ration de Glina devrait fonctionnerdepuis bien longtemps", ajoute-t-il.

Cette station constitue le plus vasteprojet environnemental jamais imaginéen Roumanie. Elle aura une capacité detraitement moyenne de 18 m3 par secon-de et sera l'une des plus grandesd'Europe. Les premiers travaux de la sta-tion ont certes débuté, mais elle ne

marche toujours pas… Ce qui pose devastes problèmes de santé publique.

"La Roumanie doit s'adapter auxnormes européennes. C'est un problèmedifficile à gérer notamment parce que

l'alignement a un coût considérable. Surcette question des eaux usées, les opéra-teurs ne peuvent pas faire face aux inves-tissements demandés", affirme YannLeblay, consultant en développementdurable. Un responsable d'Apa Nova,société impliquée dans la partie techniquedu projet, confirme ce constat: "La sta-tion ne fonctionne pas, non pas pour des

raisons d'ordre technique, mais pour desraisons financières".

Le 27 septembre dernier, le gouver-nement a cependant adopté un projet deloi approuvant le financement de la sta-

tion des eaux usées de Bucarest-Glina.

Un projet géant

La réalisation de ce projet géantdevrait réunir l'Etat, la municipalitéde Bucarest, mais aussi la Banqueeuropéenne d'investissement. Grâceaux fonds débloqués, en tout 253,3millions d'euros, le projet devraitenfin être finalisé même si, selon lesdires du responsable d'Apa Nova,aucun calendrier n'a encore étéarrêté... "L'entreprise qui va s'occu-

per des travaux n'a pas encore été choi-sie, on attend toujours l'appel d'offre."

En Roumanie, 206 villes sontéquipées de stations d'épuration qui netraitent que 77% du volume des eauxusées. 47 villes rejettent leurs eaux uséessans traitement préalable.

Florence Mottot (www.lepetitjournal.com)

Comme 47 autres villes, Bucarest rejette directement ses eaux usées dans les rivières

La Dâmbovita, rivière-égoût qui traverse la capitale.

Les NOUVeLLes de ROUMANIe

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Sports

SSociété Les NOUVeLLes de ROUMANIe

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Actualité

Calin Popescu Tariceanu a été opéré dugenou dans un hôpital bordelais, finnovembre, par une équipe de méde-

cins français et roumains, dont le Dr ChristopheBaudot, ancien médecin de l'équipe de rugby deRoumanie. La technique d'intervention employéeétait l'une des plus élaborée disponible actuelle-ment, utilisant un ordinateur et une sonde ensystème 3 D, permettant de repositionner le liga-meznt endomagé avec une très grande précision.Le Premier ministre, qui pendant son séjour bor-delais est resté en liaison constante avec son gou-vernement, est rentré en Roumanie quatre joursplus tard, reprenant sa charge immédiatement,

ses médecins roumains s'occupant de suivre sarééducation. Il a pu commencer à vraiment sedéplacer trois semaines plus tard, à l'aide debéquilles, son complet rétablissement demandantsix mois.

Calin Popescu Tariceanu avait été victimed'un accident de moto, en juillet dernier. Alorsqu'il pilotait sa Harley-Davindson, ce passionnéde grosses cylindrées, ancien concessionnaire deCitroën en Roumanie, avait percuté une voiturevenant en face, alors qu'il était sorti à gauche d'unvirage. L'accident avait été sans gravité mais luiavait provoqué une entorse au genou, nécessitantla pose d'un plâtre puis le port d'une orthèse.

Le Premier ministre opéré à Bordeaux

BUCAREST

ORADEA

BAIAMARE

TIMISOARA

ARAD

SIBIU

IASI

BRASOV

CONSTANTACRAIOVA

TARGUMURES

GALATI

BRAILA

SUCEAVA

R. VALCEA

CLUJ

BISTRITA

En mai dernier, Cyril Théreau jouait encore pour le SCO d'Angers, clubfrançais de Ligue 2. Après un passage éclair à Charleroi, en Belgique, l'at-taquant français foule désormais la pelouse du stade Ghencea avec le

maillot du Steaua Bucarest (L'Etoile de Bucarest). Il a même affronté l'OlympiqueLyonnais en ligue des champions.

"C'est fou… quand je pense que je joue contre Beckham ou Ronaldo lors des ren-contres avec le Real Madrid !". A 23 ans, Cyril Théreau,originaire de Laragne, dans le sud de la France, a fait lepari de la Roumanie sans hésiter. Un choix atypique:après Xavier Méride, qui avait brièvement joué auDinamo Bucarest en 2003, il est seulement le deuxièmeFrançais à évoluer dans le championnat roumain.

"Tout s'est passé très vite" raconte le grand (1 m 89)jeune homme, sourire charmeur et détermination sansfaille. "Lors d'un match de Charleroi contre Liège,adversaire du Steaua lors du tour préliminaire de laLigue des champions, les dirigeants roumains m'ontrepéré et fait une offre. J'ai accepté, je voulais connaître

un autre championnat. Steaua est un grand club: demi-finaliste de la coupe UEFA,l'an dernier, qualifié cette saison en ligue des champions; c'est ce qui m'a motivé".

"Le côté agressif du jeu m'a surpris"

Après un transfert de 600 000 €, d'une durée de quatre ans, officialisé le 31 août2006, le voilà donc qui débarque "dans un pays et dans un championnat dont je nesavais rien. Ce qui m'a surpris, c'est le côté agressif du jeu. Il faut se battre sur chaqueballon. La ferveur des supporters est aussi très impressionnante. Il y a ici un vrai culteautour du foot".

Quelques mois après son arrivée dans le club ultra-médiatisé du sulfureux GigiBecali, le jeune Français se fait doucement à sa nouvelle vie. "Au club, l'acclimatations'est bien passée. Et grâce à moi, les joueurs et les dirigeants peuvent réviser lefrançais qu'ils ont appris à l'école" sourit-il.

Sur le plan sportif, le bilan est mitigé. "Je progresse, c'est sûr; le rythme est plussoutenu, je joue avec de grands joueurs. Mais je ne suis pas content de mon début desaison; je n'ai pas joué un match entier, j'ai été expulsé contre le Dinamo et suspen-du. Aujourd'hui, je dois montrer que j'ai ma place sur le terrain. Je suis venu ici pourgagner et remporter le titre avec le Steaua". La détermination de Cyril Théreaumontre qu'Angers et Charleroi sont déjà loin.

Marion Guyonvarch (Regard)

L'attaquant opérait avant à Angers, puis à Charleroi

Cyril Théreaul'étoile française du Steaua

Les autorités roumaines prévoientd'instaurer une taxe sur le fuel, endeux phases, d'abord en juin 2007,puis en janvier 2008. Le prix du fuelpar litre augmentera ainsi de 10 cen-times d'euros; au final cette mesuredevrait faire grimper de 20% le prixdu carburant, selon les estimationsdu Centre roumain pour les poli-tiques économiques (CEROPE). Lesrevenus drainés par cette nouvelletaxe, ajoutés aux autres taxes envi-ronnementales, co-financeront lesprojets environnementaux des dixprochaines années.

Protection de l'environnement: le fuel taxé

BLAJ

CHISINAU

HUNEDOARA

La circulation a été bloquée le 1er décembre, jour de la fêtenationale, dans le quartier de l'Arc de Triomphe et lesblindés de l'armée ont monopolisé la chaussée. Pourquoi

le 1er décembre ? 88 ans plus tôt, la victoire des alliés en 1918 mar-qua la naissance de la "grande Roumanie": L'Etat roumain unitaireétait proclamé le 1er décembre 1918 à Alba Iulia, en Transylvanie(lieu officiel des célébrations de la fête nationale), et le Traité deSaint-Germain-en-Laye en 1919 entérina l'union de la Bucovine, laTransylvanie et la Bessarabie... Avant que le pays ne connaissed'autres modifications de ses frontières.

Quand Iliescu n'aimait pas Noël

Politique

Le ministre de l'Agriculture Gheorghe Flutur aété révoqué de ses fonctions par le présidentTraian Basescu. Ce dernier a enfin accepté la

demande du Premier ministre Calin Tariceanu de lelimoger. S'il n'y a pas de faute professionnelle particu-lière à lui reprocher, le Premier ministre s'est certaine-ment senti trahi après la démission de Gheorghe Fluturde son poste de vice-président du Parti national libéral.Celui-ci a rejoint la "plateforme libérale" de TheodorStolojan, ancien Premier ministre, qui tente de déstabili-ser le Parti national libéral et son président, CalinTariceanu lui-même.

Des ministres poursuivis pour espionnage

Le président Traian Basescu a convoqué une commissionspéciale afin de vérifier les accusa-tions qui planent sur le ministre

démissionnaire de l'Economie Codrut Seres(photo) et celui des TélécommunicationsZsolt Nagy, poursuivis pour espionnage ettrafic d'influence par le Parquet général. Lesdeux ministres auraient transmis des docu-ments confidentiels à des employés du CréditSuisse First Boston, société consultante dansla privatisation de plusieurs compagnies d'électricité et de communi-cations, qui a ainsi pu conseiller au mieux ses clients repreneurs.

L'ancien président Iliescu, qui ne manquait pasune messe de Noël quand il était en fonction,tout en s'affirmant athée, n'a pas toujours été

aussi large d'esprit, s'il faut en croire la revue "Revista22". En 1968, au lende-main de cette fête, alorsqu'il était ministre de la jeu-nesse de Ceausescu, il avaitconvoqué une réunion del'UTC (Union des JeunesCommunistes) pour s'enprendre à son manque d'ac-tivisme. Ion Iliescu avaitété ulcéré de voir plus de2000 jeunes descendre dans

les rues de la capitale pour chanter des "colinde" (chantsde Noël); quatre étudiants avaient d'ailleurs été arrêtés.Le jeune ministre avait dénoncé "cette manifestation devoyous et d'anarchistes, pris de boisson et vociférants"et en avait profité pour stigmatiser le manque de forma-tion idéologique "des étudiants qui vont écouter despièces de théâtre sombres et sans esprit militant, qui seconduisent avec légèreté, ne pensent qu'à se distraire etse marient à l'église, sans que l'UTC ne réagisse".

Ministre limogé

Fête nationale

Une enquête récente montre que 53 % des Roumains esti-ment que le communisme a été une bonne idée, bienappliquée pour 12 % d'entre eux, mal interprété pour

80 %. Pour un tiers c'était une mauvaise idée à la base. Le profil desnostalgiques ou sympathisants montre qu'il s'agit de personnes deplus de 55 ans, faiblement scolarisées, aux revenus inférieurs à 100 €et sans relations, provenant de milieux pauvres ruraux, établis surtouten Moldavie et Muntenie, mais aussi de citoyens qui avaient des res-sources et un statut plus confortable sous l'ancien régime.

Pour plus de la moitié des Roumainsle communisme est une bonne idée

La Commission de discipline de la fédération roumaine de Football a décidéde suspendre pour 18 mois de ses fonctions dirigeantes, le patron mafieuxdu Steaua Bucarest, Gigi Becali, lui interdisant par ailleurs d'exercer toute

activité liée au football pendant cette période. A l'issue du derby perdu par son équi-pe devant un de ses rivaux de la capitale (0-1), le Dinamo, Gigi Becali avait insulté lesarbitres, les accusant d'avoir été payés par ses adversaires. Par ailleurs, à l'issue dumatch contre le CFR Cluj, employant des termes xénophobes, il avait invectivé lesdirigeants de ce dernier club, situé en Transylvanie, déclarant qu'il ne supportait pasque "les Hongrois viennent le voler en Roumanie". (Le sport continue en page 40)

Gigi Becali suspendu pour 18 mois

La maternité Ghica Voda de Iasi afait installer un circuit interne deradio qui diffuse dans chacune deses 38 chambres et dans les sallesd'attente, des informations et desconseils aux jeunes mères oufemmes qui vont accoucher, concer-nant les maladies infantiles, les pré-cautions à prendre pour élever lesenfants, leur croissance, la contra-ception. Cette initiative est uniquepour l'instant en Roumanie. D'uncoût de 2500 €, cette radio a étéfinancée par le Fonds pour l'aide àl'allaitement au sein.

Emissions radio pour les jeunes mères

Un bébé de 5,7 kg, mesurant 57centimètres, a vu le jour à la mater-nité Ghica Voda de Iasi, l'accouche-ment se déroulant sans complication.Sa mère, Maria Furtuna, 28 ans,avait déjà mis au monde, voici cinqans, une petite fille pesant 4,5 kg.

Bébé-record

Les NOUVeLLes de ROUMANIe

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SSociétéLes NOUVeLLes de ROUMANIe

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Actualité

Le service militaire obligatoire est officiellement supprimé depuis le 1er jan-vier 2007, ce qui clarifie la situation : ces dernières années, le nombre dejeunes ne répondant pas à la conscription ou utilisant des subterfuges pour

y échapper n'avait cesser de croître. L'armée roumaine devient donc une armée pro-fessionnelle qui engagera 5000 recrues chaque année.

Les soldats mieux payés que les enseignants ou les médecins

Désormais, l'armée roumaine se compose-ra exclusivement de professionnels. Il n'y auraplus de service militaire obligatoire, le recru-tement se fera sur une base volontaire. Ilsemble pour l'instant que les candidatures nemanqueront pas. Depuis le 1er janvier, l'arméeouvre aussi ses portes aux femmes. D'ailleurs,35% des demandes ont été faites par des femmes.

L'uniforme attire des jeunes de professions les plus variées, qu'ils soient ensei-gnants ou médecins. Un emploi stable et un salaire décent semblent être les principalesraisons motivant leur choix. Une autre catégorie de candidats est formée de ceux qui,ayant déjà eu un parent dans l'armée, en font une sorte de tradition familiale.

Chaque année, 5000 jeunes, hommes et femmes, pourront entrer dans l'armée rou-maine, principalement dans l'armée de terre. Les conditions de recrutement sont lessuivantes: être âgé entre 18 et 26 ans, être de citoyenneté roumaine, résider enRoumaine, avoir une bonne condition physique et psychique, ne pas avoir eu de pro-blèmes avec la justice et ne faire partie d'aucun parti politique. Les futurs soldats rece-vront 385 euros par mois, soit trois fois plus que le salaire moyen net. À cela, pour-ront s'ajouter d'autres compensations basées par exemple sur la spécialisation ou lesconditions de travail, sans parler des facilités de logement ou d'une aide financièrepour le loyer des soldats provenant d'une autre localité que celle où ils seront affectés.

Les volontaires devront d'abord passer un concours, puis suivre une préparationde quatre mois, à la suite de quoi l'aspirant militaire pourra signer un contrat de quatreans. Ils pourront rester sous-officiers mais auront aussi la possibilité de devenir offi-ciers. Interviewée par un journal de Bucarest, une jeune enseignante a expliqué sonchoix d'intégrer l'armée: "L'argent compte certainement. Je suis enseignante de langueroumaine et ce travail me plait, mais le salaire n'est pas satisfaisant ".

Trop de candidates !

Une gradée de l'armée roumaine rappelle l'expérience d'une école militaire danslaquelle, il y a trois ans, le nombre de femmes avait dépassé celui des hommes. "Il yavait 100 postes et les femmes avaient droit d'entrée autant que les hommes. Maisl'armée a dû poser des limites"... En 2007, l'armée roumaine comptera 75 000 mili-taires et 15 000 civils travaillant pour elle. Depuis 2004, la Roumanie est membre del'OTAN. Les autorités roumaines ont plusieurs fois confirmé leurs intentions de deve-nir un facteur de stabilité dans la région de la Mer Noire.

Par ailleurs, ces dernières années, Bucarest s'est rangée au côté des États-Unisdans la lutte "contre le terrorisme". Environ 900 militaires roumains se trouvent enIrak alors que 500 autres sont disséminés en Afghanistan. Les militaires roumains ontégalement participé à des missions de maintien de la paix en Somalie, au Rwanda, enAngola; ils sont aussi présents au Congo, au Kosovo, en Ethiopie, en Côte d'Ivoire, auBurundi, au Libéria, en Géorgie. (Le Courrier des Balkans)

Politique

L'ancien Premier ministre AdrianNastase et sa femme Dana ont étémis en examen par la Direction natio-nale anti-corruption (DNA) pour avoirperçu des pots-de-vins d'un montanttotal de 1,3 million d'euros. Les deuxépoux sont notamment accusésd'avoir importé de façon illégale plu-sieurs meubles et objets de valeur deChine. Nastase, chef du gouverne-ment entre 2000 et 2004 et candidatdéchu aux présidentielles, aurait parailleurs perçu des sommes impor-tantes de plusieurs sociétés pour sacampagne électorale.

BUCAREST

ORADEA

BAIAMARE

TIMISOARA

ARAD

IASI

BRASOV

CONSTANTACRAIOVA

TARGUMURES

GALATI

TULCEA

BUZAU

SUCEAVA

BÂRLAD

PLOIESTI

CLUJ

Adrian Nastase mis en examen

SIBIU

VASLUI

ALBA IULIA

Fini le service militaire obligatoire

Ala question "que feriez-vous si vous gagniez unmillion d'euros ?", 25 % des Roumains de 14 à 75ans ont répondu qu'ils investiraient cet argent

dans une affaire profitable, 27 % préférant le partager avecleur famille et leurs parents. 20 % en donneraient une grandepartie au gens dans le besoin, 17 % en profiteraient pour se dis-traire, 2 % le placeraient sur un compte bancaire. Les hommes

se montrent plus terre à terre, 31 % privilégiant les investisse-ments et 22 % les dons, alors que pour les femmes, c'est lecontraire, respectivement 17 % et 34 %. Ce ne sont donc pasles bons sentiments qui manquent… mais l'argent. Toutefoiscelui-ci ayant la réputation d'être corrupteur, que resterait-ilvraiment de ces inclinations altruistes chez le chanceux quiaurait empoché le gros lot ?

Roumains au grand cœur L'armée roumaine

se professionnalise et se féminise

Insolite

La liaison entre le sélectionneur de l'équiped'Angleterre, le mieux payé du monde, leSuédois Sven Goran Eriksson, et une

Roumaine de 33 ans, Ruxandra Galeriu, s'est avérée fata-le pour celui-ci, qui a été sommé par la Fédération de foot-ball anglaise de faire ses valises.

La presse à scandale britannique, menant enquête jus-qu'en Roumanie, avait révélé qu'Eriksson entretenait unerelation avec cette chanteuse de cabaret alors que parailleurs il était fiancé avec une avocate italienne, NancyDell'Olio, qu'il devait épouser le mois-même, ce qui avaitchoqué l'opinion publique. Certains supporters anglais ontmême accusé la belle roumaine d'être la cause des piètresperformances de leur équipe à la dernière coupe dumonde.

Roumaine fatale

Toutes les expertises grapholo-giques cherchant à déterminer quelétait l'auteur des 18 lettres et rapports

"Sanda" corbeau de la Securitate

Plusieurs firmes, notamment àBucarest, se sont spécialisées dansla location de Pères Noël en chair et

en os, au moment des fêtes. La dernière mode,quand on habite dans un immeuble est de lesfaire arriver par le balcon, à l'heure convenue,leur hotte chargée de cadeaux.

Des Pères Noël alpinistes sont ainsirecrutés qui descendent en rappel, depuis ledernier étage, à l'aide de cordes, après que leurfirme se soit mise d'accord avec l' administra-teur des lieux. Il en coûte entre 40 et 80 €

l'heure... Mais le tarif est un peu plus cher,d'environ 6 €, si le Père Noël, d'un âge plusvénérable, porte une véritable barbe et non unefausse.

La police d'Oradea a démantelé un gang de cinq personnes qui s'é-tait spécialisé dans la fabrication de faux passeports et le transfertde leurs titulaires dans l'espace Schengen. Il en coûtait entre 600 à

mille euros à leurs clients, Roumains et Moldaves, qui ne pouvaient pas pré-senter les sommes exigées aux frontières par les douaniers ou étaient interditsde séjour après une expulsion. Confondant cinéma et réalité, le chef du gangse faisait appeler Belmondo, pour en imposer à ses comparses et impression-ner les candidats audépart… oubliant quenotre "Bébel natio-nal", s'il se livre àquelques arnaques surla pellicule ne le faitjamais au détriment depauvres gens et tou-jours avec le sourire !

Une Roumaine, qui devait récupérer un colis postal envoyépar un prêtre, a été choqué d'y découvrir, dans une simpleboîte en carton, les ossements de son père, mort voici seize

ans. La femme avait été avertie auparavant par le prêtre que ladépouille de son père serait exhumée du cimetière local et sa tombemise en vente. "Je n'aurai jamais imaginé qu'un prêtre puisse procéderde cette façon" a-t-elle déclaré, assurant n'avoir autorisé ni l'exhuma-tion, ni la vente de sa tombe. Dans la boîte, elle a également découvertdes vêtements et des chaussures qui n'appartenaient pas au défunt.

Père Noël Alpiniste “Bébel” fait des émules

Des manières peu orthodoxes

Un "prêtre" en soutane et longue barbe a étéintercepté complètement ivre au volant desa voiture par la police alors qu'il roulait

depuis trente kilomètres à contresens sur l'autorouteBucarest-Pitesti. Refusant de présenter son permis deconduire, l'homme s'en est pris violemment aux poli-ciers, cassant leur pare-brise, les traitant de "suppôt ducommunisme", injuriant leurs mères, les menaçant desfoudres du Bon Dieu.

Emmené au poste, voulant téléphoner au PrésidentBasescu, il accusa les policiers du vol de son portable.Alerté, le Patriarcat de l' Eglise Orthodoxe lui a déniétoute qualité de prêtre, indiquant qu’il portait abusive-ment la soutane pour escroquer de l'argent aux fidèleset célébrait des services religieux rétribués à la mémoi-re des défunts dans les cimetières de Bucarest où ilallait repérer des familles éplorées.

Le Bon Dieu a les épaules larges

Patriote roumain lors des

cérémoniesde la fête

nationale du1er décembre.

à la Securitate dénonçant ses conci-toyens, sous Ceausescu, et signés"Sanda", ont abouti à la mêmeconclusion: il s'agit bien de RodicaStanoiu, sénatrice PSD, ancienneministre de la Justice d'AdrianNastase et proche amie de IonIliescu. "Le corbeau" travaillait à l'é-poque à l'Institut de Recherche juri-dique. Rodica Stanoiu avait menti àplusieurs reprises sur la réalité de sesactivités. Pour se défendre, elle a indi-qué que son écriture d'avant la"Révolution" avait changé avec celled'après… à la suite d'un mal de dos.

Femmes élèves officiers à l’Académie de police.

Les NOUVeLLes de ROUMANIe

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Actualité

BUCAREST

ORADEA

BAIAMARE

TIMISOARA

ARAD

SIBIU

IASI

BRASOV

CONSTANTACRAIOVA

TARGUMURES

FOCSANI

TULCEA

SUCEAVA

BACAU

PITESTI

CLUJP. NEAMT

Les crimes du communisme pourraient devenir imprescriptibles

Politique

Amoins de deux semaines de l'adhésion de laRoumanie à l'Union européenne, le président rou-main, Traian Basescu, a solennellement

condamné le régime communiste, lundi 18 décembre devant leParlement. Lech Walesa, ancien président polonais et ex-lea-der syndicaliste de Solidarnosc ainsi que Jeliu Jelev, l'ancienprésident bulgare, étaient présents dans l'hémicycle. Le prési-

dent Basescu, an o t a m m e n tannoncé qu'unjour de commé-moration seraitétabli pour lesvictimes ducommunisme etun musée créé àleur mémoire.

Face auxdeux Chambres

réunies, sa conclusion a sonné tel un verdict: "Le régime com-muniste fut illégitime et criminel." Ce jugement sans appel estle fruit du travail d'une commission d'historiens et de dissi-dents anticommunistes qui vient de publier un rapport de 660pages sur les cinq décennies de dictature. Il s'agit d'une pre-mière dans un pays de l'ancien bloc communiste, dont la plu-part sont membres de l'Union Européenne.

"J'ai trouvé dans ce rapport les raisons pour lesquelles jepeux condamner, au nom d'un Etat démocratique, le régimecommuniste en Roumanie (...), a déclaré le président. C'étaitun régime totalitaire né dans la violence et qui s'est achevé

dans la violence, une oppression qui a privé le peuple roumainde cinq décennies d'histoire moderne, qui a nié la loi et obligéles citoyens à vivre dans le mensonge et dans la peur."

Cartons rouges au Parlement

Les crimes et les abus perpétrés sous le régime commu-niste pourraient dès lors devenir imprescriptibles. Or, parmiles anciens bourreaux, une bonne partie occupent toujours desfonctions publiques. La réaction du parti nationaliste RomaniaMare (Grande Roumanie) a été vive et immédiate. L'ancienchantre du dictateur Nicolae Ceausescu et chef du parti extré-miste de la Grande Roumanie, Vadim Tudor, a littéralementpris le Parlement pour un stade de football. Entouré de thu-riféraires surexcités qui agitaient des cartons rouges, il a tentéd'interrompre le président Traian Basescu avec des coups desifflets et des injures.

"Je demande pardon à toutes les personnes qui ont eu leurvie ruinée par la dictature communiste", a poursuivi, imper-turbable, le président Basescu, en référence aux 2 millions deRoumains tués et maltraités par l'ancien régime. De fait, lesvictimes vont désormais bénéficier d'une base juridique pourréclamer une indemnisation, tandis que les anciens tortion-naires risquent la prison.

C'est en tout cas le vœu de Marius Oprea, baptisé le "chas-seur de la Securitate" et nommé en 2005 conseiller pour lasécurité nationale du Premier ministre. "Après la deuxièmeguerre mondiale, on a assisté à un procès de dénazification,rappelle-t-il. Nous devons faire la même chose avec les tor-tionnaires qui vivent parmi nous."

La petite larme au coin de l'œilque n'arrive pas à retenir enpublic Traian Basescu,

intrigue, émeut ou indispose ses conci-toyens. La dernière occasion a été àBruxelles, lorsque la Président a annoncéque le sommet des chefs d'Etat venaitd'entériner définitivement l'entrée de laRoumanie dans l'Union Européenne.Mais la même scène s'était déjà produite,avant les élections présidentielles,lorsque Theodor Stolojan, candidat offi-ciel de l'opposition, avait annoncé qu'il seretirait de la compétition pour lui laisserla place libre.

Au printemps dernier, TraianBasescu n'avait pu refouler ses sanglotslors de la visite du musée de l'Holocausteà Whasington; en octobre, cet ancienmarin y avait été également de sa larme àl'occasion de l'ouverture de l'année uni-

versitaire de l'Académie navale "Mirceacel Batrin" (Mircea le Vieux) deConstantsa, lorsqu'il évoqua ses souve-

nirs devant les étudiants. Enfin, il ne putnon plus contenir son émotion lors de lacérémonie d'hommage au soldat roumaintué en Afghanistan.

Psychologues, psychanalystes, com-mentateurs politiques s'interrogent sur cecomportement plutôt étranger aux

homme roumains qui ne montrent guèreleurs sentiments. "Iliescu gagnait la sym-pathie par un discours où il se présentaitcomme un homme pauvre et honnête ; lui,parce qu'il est un homme comme lesautres" avancent les uns; d'autres soutien-nent qu'ainsi "il se démarque de l'imagedes politiciens sans scrupules, affairistes,corrompus, caméléon".

Relevant que le Président impliquesa famille, ses filles, dans la constructionde son image, certains pensent qu'il misesur la fibre sentimentale des Roumains."Ce ne serait certainement pas possibleen Allemagne, mais çà marche avec leslatins… Regardez Berlusconi, comme ils'énerve, s'emporte, ce qui fait sa popula-rité". Est-ce à dire qu'à ses talents de poli-ticiens, Traian Basescu rajouterait ceuxde "comediante" ? Ou bien se laisserait-ilaller volontiers à son naturel ?

Les larmes (de crocodile ?) du Président

Sports

SALONTA

TG. JIU

Quelques unes des centaines de milliers de victimes, répertoriées au Mémorial de Sighet.

Contrôles anti-dopage pour les joueurs d'échecs

La Fédération Internationale d'Echecs a décidé d'introduire des contrôlesanti-dopages lors des championnats internationaux qu'elle organise afin dese mettre en

con-formité avec les règle-ments qui ont cours dansd'autres fédérations spor-tives pour que sa discipli-ne soit reconnue lorsdes prochains JeuxOlympiques. Il s'agit demontrer que les joueursd'échecs n'ont absorbéaucune substance leur per-mettant de bonifier leurscapacités intellectuelles.Sans attendre que cettedécision entre en vigueur,l'équipe roumaine a décidéde l'appliquer afin que sesjoueurs, qui ont une chancesérieuse de médaille, ne puissent avoir de mauvaises surprises.

Policiers bulgaressoumis à la question…

Les autorités bulgares étantsommés par Bruxelles de combattrela corruption, notamment parmi lespoliciers, elles ont décidé de sou-mettre ceux-ci à un test comprenantune grille de 31 questions. Les poli-ciers n'atteignant pas le seuil de 16bonnes réponses devaient être sou-mis alors à un examen psycholo-gique et, en cas de nouvel échec, audétecteur de mensonges.

Les auteurs de cette mise à l'é-preuve affirment qu'elle devrait per-mettre d'identifier les policiers cor-rompus avec une marge d'erreur pra-tiquement nulle. Les autorités en ontprofité pour rappeler que les per-sonnes qui tentaient de corrompreles agents, même pour des infrac-tions minimes, risquaient une peineallant jusqu'à six ans de prison.

Candidat à la présidence de l'UEFA (Union Européenne des Fédérations deFootball), lors de sa prochaine assemblée, qui se tiendra fin janvier àDüsseldorf, Michel Platini, 51 ans, espère bien détrôner l'actuel titulaire du

poste, le Suédois Lennart Johansson, en place depuis 1990. Pour cela, l'ancien inter-national multiplie les promesses aux fédérations des pays de l'Est, dont la Pologne, la

Bulgarie et la Roumanie, afin d'obtenirleurs suffrages. Il a annoncé que, s'il estélu, l'UEFA distribuerait davantage d'ar-gent à leurs clubs engagés dans la Liguedes champions pour qu'ils puissent ache-ter de meilleurs joueurs, moderniser leursstades. Il entend aussi limiter le nombremaximum de clubs engagés à trois parpays (Espagne, Angleterre et Italie en dis-posent de quatre), libérant ainsi des placespour les fédérations sous-représentées.

Platini souhaite ainsi rééquilibrer la compétitions et améliorer son niveau tout commecelui des championnats nationaux.

Le candidat Platini prometde l'argent aux clubs de l'Est

Des supporters du Dinamo créent la panique dans un avion

La compagnie aérienne low cost Blue Air estime à environ 200.000 euros lemontant des dommages occasionnés par des supporters hooligans du clubde foot Dinamo. A la mi-novembre, en revenant de Bruges où le Dinamo

avait disputé un match comptant pour la coupe UEFA, des supporters, visiblementéméchés, ont commencé à ravager l'avion qui les ramenait à Bucarest, déchirant lessièges et cassant un miroir des toilettes. Une altercation avec un supporter d'une autreéquipe serait à l'origine de l'incident. Deux des supporters du Dinamo ont été mis engarde à vue par la police à leur descente d'avion.

Brasov disposera d'un stade ultra-moderne de 20 000 places, auxnormes UEFA, en 2009. Il remplace-ra le vieux stade municipal, qui seradétruit, et sera situé à la sortie de laville, sur la route de Sibiu. Le projetcomprend également la réalisationd'une salle polyvalente de 6000places, trois terrains d'entraînementen plein air et un autre couvert. Unhôtel, des espaces commerciaux etdes aires de parking verront aussi lejour. Le coût de l'ensemble, d'unmontant estimé à 40 M€, serafinancé dans le cadre d'un partena-riat entre la mairie et un groupeprivé.

Un stade aux normesUEFA à Brasov

Cognac contre tsuica... Le perdant est tenu de “boire” les pièces prises

à son adversaire pour égaliser les chances.

Les NOUVeLLes de ROUMANIe

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SSociétéLes NOUVeLLes de ROUMANIe

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Actualité

La Roumanie connaît depuis début décembre une nouvelle crise politique,provoquée par la sortie de la majorité gouvernementale du PartiConservateur. L'actuelle coalition au pouvoir formée par le parti

Démocrate du Président Basescu et du Parti National Libéral du Premier ministreCalin Popescu Tariceanu se retrouve donc dans une position inconfortable auParlement, où elle est privée de majorité claire.

Le Parti Conservateur, ancien Parti Humaniste, est en fait une émanation de l'an-cien Parti communiste. Autour du milliardaire Dan Voiculescu, proche de l'ancienneSecuritate, il regroupe des membres de la nomenklatura issus du Parti communiste,des services secrets, de lapolice ou de l'Armée. S'iln'a aucune base populaire,il dispose d'un certain pou-voir de nuisance. Nombrede ses dirigeants sont com-promis dans des affaireslouches et des scandales.Son principal objectif estde servir ses intérêts etmaintenir les privilègesdont bénéficient ses élus.

En cela, même s'il esten pointe dans lesdomaines touchant la cor-ruption et les malversations, il n'a guère de leçons à recevoir des autres partis, donttous les leaders, sans exception, sont d'anciens nomenklaturistes, souvent tenus parleur passé d'informateurs de la Securitate.

La situation politique s'est compliquée de par l'état de guerre larvée qui existedepuis de nombreux mois entre le Président et son Premier ministre, dont il essaie envain de se débarrasser. Pour réussir sa manœuvre, Traian Basescu a provoqué une scis-sion du Parti National Libéral qui fragilise à l'extrême Calin Popescu Tariceanu.

Divisée, la situation de la coalition gouvernementale est devenue intenable et lepays se dirige vers des élections législatives, dont Traian Basescu, qui dispose d'unebonne cote personnelle aux yeux de l'opinion publique, espère tirer profit pour ques'en dégage une majorité qui lui soit favorable.

A la veille de l'entrée de la Roumanie dans l'UE, toutes ces péripéties ont fait mau-vais effet à Bruxelles, où à la méfiance sur le passé des représentants de la Roumaniese sont ajoutées des considérations peu flatteuses sur leur sérieux.

L'ancien Premier ministre TheodorStolojan a démissionné de son postede conseiller en matière économiqueet sociale auprès du président TraianBasescu. Stolojan compte lancer unenouvelle plateforme libérale qui vise àunir les différentes forces politiquesde droite. A ses côtés se trouventplusieurs "dissidents" exclus du PartiNational Libéral et qui sont ouverte-ment contre le Premier ministre enexercice Calin Tariceanu. Le prési-dent Basescu a déclaré que TheodorStolojan ne pouvait continuer en tantque conseiller de la présidence touten poursuivant son projet politique.Les deux hommes auraient pris cettedécision d'un commun accord.Depuis le début du mandat deBasescu, Stolojan est le septièmeconseiller présidentiel à quitter lepalais présidentiel de Cotroceni.

La crise politique devrait déboucher sur des élections législatives anticipées

Politique

BUCAREST

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PITESTI

CLUJ

PLOIESTI

SIGHET

Basescu fait le vide autour de lui

Du rififi dans la majorité

Selon la revue Capital, les 300Roumains les plus riches tota-lisent une fortune de 17 mil-

liards d'euros, soit environ 18,3% du pro-duit intérieur brut du pays. Pour faire par-tie de ce top 300, il faut disposer d'unefortune d'au moins 8 millions d'euros. Uncertain nombre d'hommes politiquesfigurent parmi ces millionnaires. DanVoiculescu, président du parti conserva-teur (PC, anciens nomenklaturistes)possède une fortune estimée à près de

470 millions d'euros, qu'il aurait léguée àses deux filles depuis qu'il est présidentdu PC. George Copos, sénateur du PC etpatron du club de foot Rapid de Bucarestaccumule une fortune de 380 millionsd'euros.

Quant au Premier ministre, CalinTariceanu, depuis longtemps dans lesaffaires dont il dit ne plus s'occuperdepuis qu'il est chef du gouvernement,ses arrières sont assurés: sa fortuneatteint environ 13 millions d'euros.

La fortune des hommes politiques

Le budget 2007 prévoit une haus-se des salaires pour les responsablesdes principales institutions de l'Etat,indique le quotidien Ziarul Financiar.Ainsi, le président de la Cour consti-tutionnelle bénéficiera d'une augmen-tation de 27% de son salaire quipasse de 2.254 € à 2.856 € parmois. Pour les députés, le salairepassera de 1.349 € à 1.813 € men-suel, en croissance de 34%.

Le président de la Roumaniegagnera 2.054 € au lieu de 1.854 €mensuel (11% de plus) et le Premierministre 1.912 € au lieu de 1.690 €par mois (13% de plus).

Le Président gagne132 euros de plus queson Premier ministre

L’hiver, les traditions, l’Europe...

Traian Basescu à son Premier ministre: “je t’ai dit depuislongtemps que tu n’es pas un petit garçon sage,

que tu n’écoutes pas ton Président”. (Vali)

Quelques jours avant Noël, à la SaintIgnat,on saigne le cochon pour les fêtes.

Après avoirséché, le maïsservira à nourrirle bétailjusqu’aux beaux jours.

Préparation et dénoyautage des

prunes en famille pourla réserve

de tsuica, consacrée à la consommation

personnelle ou monnaie d’échange.

Un petit appareil bien utile pour décortiquer les grains de maïs

destinés aux volailles de la basse cour.Cârnati... Après avoir tué le cochon,

hommes et femmes s’affairent à préparer saucisses et charcuterie

Les réserves de la Saint Ignat serviront pendant de longs mois. On les met à fumer

dans des caves ou au congélateur.

Bûches pour le bois de

chauffage,moyen le moins

coûteux pourrester au

chaud.

Alambic pour la tsuica.

Désormais, seulle bouilleur

de crû patenté pourra la distiller.

Du bouillonde tomates à pleine marmite pour corserles soupesqui tiendrontchaud, lorsdes mauvaisjours.

Les NOUVeLLes de ROUMANIe

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Connaissance eet ddécouverte

Littérature

Les NOUVeLLes de ROUMANIe

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Actualité

De nombreux témoignages, dont voici ci-dessousun échantillon, rendent compte sur Internet del'impossibilité quasi-totale pour les Français d'ob-

tenir un visa pour faire venir leurs amis moldaves et des vexa-tions auxquels ceux-ci sont soumis. Que dire quand ladémarche est effectuée directement par lesMoldaves eux-mêmes !

"J'ai demandé pour mon amie moldaveun visas de 10 jours. On a exigé des chosesqui dépassent l'imagination tel que de faxerles coordonnées de mon service, car je suispolicier, ainsi qu'une lettre sur l'honneurgarantissant son retour, mes 3 derniers bulle-tins de salaire + la réservation d'avion, 600 €en travellers chèques pour les 10 jours, etc...plus bien sûr une quarantaine d'euros (salairemoyen du pays) pour le visa. Eh, bien je vousle donne en mille: REFUSE !! Sans explica-tion de l'ambassade qui a conservé le prix duvisa".

***"En octobre 2005, nous avons essayé de faire venir mon

beau-frère en France pour un mois. Déjà obtenir une attesta-tion d'accueil dans la ville où nous résidons, Versailles, est unparcours du combattant. La première adjointe au maire quisigne ces autorisations décide arbitrairement dans son coin dela durée et refuse systématiquement et illégalement d'accorderla durée maximum prévue pour un visa de tourisme, qui est de90 jours. Il faut la rappeler à l'ordre pour qu'elle respecte la loi.Ensuite la galère à commencer pour mon beau-frère. Il a dû serendre 5 jours d'affilée à Chisinau, avec un nombre impres-sionnant de documents, avant de réussir à rentrer dans l'am-bassade! Au final, lorsqu'il a récupéré son passeport, il n'yavait pas de visa. Lorsqu'il a demandé pourquoi, on lui arépondu "si vous voulez, vous pouvez refaire une demande".En conclusion, on ne lui a pas dit "votre demande de visa estacceptée", ni "votre demande de visa est refusée". J'ai donctéléphoné de France au consulat. On m'a juste dit que monbeau-frère avait oublié de leur remettre un document. Lequel ?Bizarrement, on a refusé de me répondre. Soit-disant que monbeau-frère était au courant (ce qui est faux bien entendu). Le

consulat ne lui avait rien dit. Tout ceci est arbitraire! Ce com-portement me rend malade. Honte à ces fonctionnaires !"

***" Le 4 mai ma cousine et son fils avaient rendez vous pour

leurs visas à l'ambassade. J'avais bon espoir car tous lespapiers demandés étaient enfin réunis: invi-tation de ma part signée par le maire de macommune - déclaration de ma part sur l'hon-neur qu'ils repartiraient une foi leursvacances finies - fiche de paie - déclarationde revenus - attestation de leurs employeurspour les vacances obtenues - Ils ont été bienreçus. On leur a déclaré qu'ils avaient bientous les papiers demandés mais que çà neservait à rien, leurs visas seraient refusés. Lemotif déclaré est: madame vous êtesdivorcée et votre fils est célibataire !!! Deplus sur votre relevé bancaire vous n'avezpas assez d'argent. Voilà je suis très déçue. Etl'espoir s'est envolé…"

***"Je suis Français retraité (62 ans) et je vis à Chisinau avec

mon amie moldave (50 ans) dix mois sur douze. Je voulaisvenir la présenter à ma famille en France; on a obtenu, il y aun mois, un visas de 30 jours pour elle mais, franchement, onn'y croyais plus. Il faut dire que le dossier que l'on nousdemande est d'un autre monde. On a même exigé les billetsd'avions émis et la facture acquittée, alors qu'au départ on avaitjuste fait une attestation de réservation comme prévu sur lesdocuments car on recherchait les meilleurs prix et on n'avaitpas l'intention de bloquer la somme de 650 € par billets. Je nevous dis pas les galères avec les sommes d'argent qu'il fautmanipuler avec le compte en banque en euros qu'il faut ouvrirà raison de 30 euros par jours de durée du visa. Et on a exigé,comme a l'armée, que mon amie se présente le lendemain de lafin de son visas à 09H00 à l'ambassade pour faire constaterqu'elle était bien rentrée.

La première fois que j'avais pu entrer dans l'ambassadeavec mon amie, on nous a priés immédiatement de sortir. Il fai-sait moins 10 dehors; je ne vous dis pas la haine que j'avais etla honte de mon pays que je ressentais devant elle".

BUCAREST

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BISTRITA

CLUJSF. GHEORGHE

Un arbitraire insupportable et des vexations qui nuisent sérieusement à l'image de la France

"Par moins dix degrés, on nous a fait attendre dehors"

Dans leur rapport annuel sur ledéveloppement humain, lesNations Unies situent la

Moldavie au 114ème rang, entrel'Ouzbékistan et la Bolivie, sur 177 paysclassés, le premier étant la Norvège.L'espérance de vie y est de 68 ans(103ème rang). La petite République a unproduit intérieur brut de 1500 € par habi-

tant, ce qui, au niveau du pouvoir d'achat,la place au 143ème rang. Si son classe-ment est moyen sur le plan de l'éducationscolaire (99ème), elle obtient par contreune remarquable 19ème place dans ledomaine de la lecture chez les adultes.

Le document met en relief surtout leproblème de l'eau potable, 28 % seule-ment de la population disposant d'eau

courante consommable en toute sécurité.Les rivières et lacs de Moldavie ont pour-tant un débit de 13 milliards de m3 paran, soit 4000 m3 par habitant. Constatantque l'eau contenue dans les réservoirscoûte plus cher que celle obtenue au robi-net, le rapport conclut que "plus on estpauvre, plus on doit payer cher pouravoir de l'eau courante et potable".

Un niveau de vie compris entre celui de l'Ouzbékistan et de la Bolivie

Moldavie

L'écrivain roumain Norman Manea aobtenu, à l'âge de 70 ans, le PrixMédicis Etrangers 2006 qui récompense

le meilleur ouvrage écrit par un auteur qui n'est pasde langue française, grâce à son ouvrage Le retourdu hooligan: une vie*. Publié dès 2003 enRoumanie, ce livre retrace le cheminement qui l'aconduit sur les chemins de l'exil à New-York, voicivingt ans alors qu'il approchait de la cinquantaine,racontant un destin individuel au cœur d'une tragé-die collective. Il est aujourd'hui professeur au BardCollege. L'ouvrage, traduit en français, était paruen France au cours de l'été dernier, ce qui lui avaitvalu un long article d'Egdar Reichmann dans les

colonnes du Monde, que nous reproduisons ci-dessous. Il s'est classé septième au hit-parade des meilleurs livres vendus en France en 2007

Premier sandale en révélant l'engagement fasciste de Mircea Eliade

“Norman Manea est né à Burdujeni, près de Suceava, en Bucovine, le 19 juillet1936. En 1941, l'enfant est déporté, avec sa famille, comme toute la communauté juivede Bucovine, dans un camp de concentration en Transnistrie. Le camp dont l'écrivain- aujourd'hui Israélien - Aharon Appelfeld, de quelques années son aîné, est parvenuà s'enfuir. Les grands-parents de Manea y sont morts. Ses parents et lui ont été libéréspar les Russes et sont rentrés en Roumanie.

Très vite revenu de son enthousiasme pour le communisme, Norman Maneadevient ingénieur en hydrotechnique. Il exercera ce métier jusqu'en 1974. Il avait alorspublié déjà trois livres. Dès 1966, la revue d'avant-garde pour laquelle il écrit,Povestea Vorbii, est interdite par la censure, et ses propres textes sont qualifiés de"cosmopolites" et "apolitiques".

En 1986, Norman Manea est contraint à l'exil. D'abord à Berlin-Ouest, où il béné-ficie d'une bourse (et où il est encouragé par Heinrich Böll), ensuite aux Etats-Unis, àWashington, puis New York, où il devient professeur à Bard College. En 1991, sonessai évoquant l'engagement fasciste de Mircea Eliade fait scandale en Roumanie.Manea retourne pourtant dans son pays en 1997, pour un court séjour, qui suscite l'é-criture de son nouveau livre, Le Retour du hooligan.

Deux de ses recueils de nouvelles, Le Thé de Proust et Le Bonheur obligatoire,ont été publiés en France (Albin Michel, 1990 et 1991). Ils n'avaient malheureusementpas été assez défendus et remarqués par la critique et le public. Le Bonheur obliga-toire reparaît en poche dès maintenant (Points, no P1536). Le Thé de Proust serarepris en 2007, toujours en Points, mais sous un autre titre.

"Dans les oubliettes du socialisme byzantintout paraissait voué à la ruine et à la mort "

L'Ulysse de l'Odyssée ou celui de Joyce ? Les deux parfois, mais c'est Joyce quiest au cœur de son récit. "D'un point de vue purement littéraire, ou qui concerne mapropre littérature, mon travail sur la mémoire, je me sens probablement plus prochede Proust ou de Kafka. Mais j'ai pour Joyce une admiration absolue. Et, au momentoù je devais vraiment penser à partir, je pensais en fonction de lui, de son rapport àl'Irlande" confie-t-il.

Ce qui donne, dans Le Retour du hooligan, un bref et beau chapitre intitulé"Bloomsday". "Si, comme nous le laisse entendre un James Joyce exilé, Dublin n'é-tait pas, à l'époque, un lieu attirant, la dégradation de Bucarest avait atteint, au prin-temps 1986, un degré qui décourageait jusqu'au sarcasme.

La Fondation Bill et Melinda Gatesdu milliardaire américain Bill Gates,fondateur de Microsoft, compte infor-matiser les bibliothèques publiquesde Roumanie.

Des représentants de la Fondationse sont entretenus avec des respon-sables du ministère de la Culture surle sujet. Ce projet fait partie de la"Global Libraries Initiative", Fondationdont l'objectif est d'équiper en maté-riels informatiques les bibliothèquespubliques de plusieurs pays.

Déjà le Mexique, le Chili, laLituanie et la Lettonie bénéficient dece système grâce aux époux Gates.Leur Fondation pèse environ 32 mil-liards de dollars, soit la moitié de lafortune de Bill Gates considérécomme l'homme le plus riche dumonde.

Microsoft informatisegratuitement les bibliothèques roumaines

Norman Manea obtient

L'Etat roumain va investir 500 M€

dans les quatre prochaines années,dont 60 % seront fournis par l'UE,pour élargir d'environ quatre mètreset stabiliser les plages de la merNoire, lesquelles perdent chaqueannée entre 0,7 m et 3 mètres. Desdigues de protection seront crééespour retenir les bancs de sable.Mamaia Sud et Eforie Nord seront lespremières stations concernées, lestravaux commençant dès cetteannée. En quarante ans, les plagesde Mamaia se sont rétrécies de prèsde soixante mètres.

Du sable pour lesplages de la mer Noire

Les NOUVeLLes de ROUMANIe

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Connaissance eet ddécouverteLes NOUVeLLes de ROUMANIe

10

Actualité

Alors que Bucarest, à la demande de l'UE, a tari la possibilité pour lescitoyens moldaves d'acquérir la nationalité roumaine (2/3 de la populationmoldave est d'origine roumaine), un sondage montre que la moitié des

habitants de ce petit pays de 3 millions d'habitants, enclavé entre l'Ukraine et laRoumanie, souhaitent devenir Roumains. Ce sentiment n'est pas tant dû à une formede patriotisme ou d'attachement à la grande sœur voisine mais répond à un aspectbeaucoup plus pratique. Avec l'entrée de la Roumanie dans l'UE, les Moldaves doi-vent montrer maintenant patte blanche pour franchir la frontière commune et sollici-ter un visa, alors que jusqu'ici ce passage se faisait sans encombre. Ils voient égale-ment se refermer les frontières de l'Europe à leurnez et comprennent qu'ils auront désormais lesplus grandes difficultés à y circuler librement ouà venir y chercher du travail. Pressentant cetteévolution, nombre d'entre eux ont effectué levoyage à Bucarest ces deux dernières annéespour obtenir cette citoyenneté roumaine qui enferaient des ressortissants de l'UE.

Passer par l'Allemagne !

Les Moldaves sont encouragés dans cettevoie par l'attitude de certains pays, au premierrang desquels la France, alors que la Moldavie est le premier pays francophoneeuropéen, avant même la Roumanie, comptant 2500 professeurs de français. Depuisplusieurs années, il est pratiquement impossible pour un Moldave d'obtenir un visaindividuel, ce qui entraîne des situations humaines pénibles. Nombreux sont lescouples mixtes franco-moldaves qui se voient refuser par l'ambassade de France àChisinau la possibilité de faire venir leurs parents, malgré toutes les garanties four-nies. Après plusieurs échecs et trois ans d'attente, Mariana, ingénieur mariée à unFrançais médecin - le couple est fixé dans la région de Montpellier - qui désespéraitde présenter ses deux enfants à sa mère, a réussi toutefois à la faire venir en obtenantun visa par le consulat d'Allemagne, lui donnant ensuite accès aux autres pays de l'UE.

Des visas refusés sans raison... même aux professeurs de français

Les étudiants doivent attendre d'avoir terminé leurs études - et encore sans assu-rance - pour espérer visiter ce pays dont, pour certains, ils vont faire apprendre lalangue et la culture; la situation est la même pour les professeurs de français dûmentinvités par des familles amies. Des médecins, du personnel médical pour lesquels desstages de formation ou de perfectionnement tant nécessaires ont été mis sur pied enFrance se heurtent au même refus.

A cet ostracisme, imposé par Paris, s'ajoute le comportement méprisant du per-sonnel de l'ambassade ou du consulat à l'égard des Moldaves venus solliciter un visaet qui en ressortent humiliés. Non seulement les visas sont refusés sans raisons, alorsque tous les documents ont été fournis, mais aussi sans explication. "Cela ne vousregarde pas" a-t-on l'habitude d'entendre. Plus même, les taxes versées, qui corres-pondent à un mois de salaire, ne sont pas remboursées, ce que beaucoup considèrentcomme un racket honteux. Sans parler des billets d'avion pris à l'avance. Une ren-contre plutôt brutale avec cette France généreuse et des Droits de l'Homme qu'on leura fait aimer dans les livres d'école…

BUCAREST

ORADEA BAIA MARE

TIMISOARA

ARAD

SIBIU

IASI

BRASOV

CONSTANTACRAIOVA

TARGU MURES

GALATI

BRAILA

SUCEAVA

PITESTI

DEVA

CLUJ

Tara Oasului

Début décembre, le présidentVladimir Voronine (photo) a donnél'ordre à la mairie de Chisinau dedébaptisé l'arbre de Noël (pomul deCraciun) qu'elle s'apprêtait à installerdans le centre de la capitale et del'appeler "l'Arbre de la Patrie" (PomulTarii), lui enjoignant également de ledécorer dans "le style national"… cequi l'a embarrassée fortement carelle ne savait pas ce que cela voulaitdire. Fallait-il accrocher des marteauxet des faucilles ont demandé desplaisantins ?

Esprit rigide et dogmatique, anciensecrétaire général du Parti commu-niste, très proche de Moscou, le pré-sident moldave n'en est pas à sa pre-mière sortie de ce genre contre cequ'il considère comme un symbolede l'Amérique et du capitalisme. En2003, il s'était déjà distingué à l'ap-proche des fêtes de Noël en deman-dant qu'elles aient un caractère spé-cifiquement national et que "MosCraciun" (Le Père Noël), soit revêtunon pas de sa cape rouge et de sacapuche, mais de la touloupe, pelis-se de peau de mouton portée par lesmoujiks russes, et coiffé d'une chap-ka. A l'époque soviétique "MosCraciun" s'appelait "Mos Gerila" ("LePère Gel") et la fête de Noël étaitdécalé de quelques jours.

Moldavie La moitié de la population voudraitdevenir roumaine pour pouvoir

circuler librement en Europe

Paris claque systématiquement sa porte au nez des Moldaves

Le Père Noël personnanon grata à Chisinau

Dans les oubliettes du socialisme byzantin, même leschimères ne pouvaient plus survivre. Tout paraissait voué à laruine et à la mort, y compris les chimères. Devant l'inéluc-table, l'écrivain n'avait plus d'autre choix que de devenir sonpropre personnage ou de disparaître complètement."

"Le silence, l'exil et la ruse"

Manea avait toujours dans sa poche, en guise de viatique,une phrase de Joyce, extraite de Dedalus. Portrait de l'artistejeune par lui-même: "Je ne veux pas servir ce à quoi je ne croisplus, que cela s'appelle mon foyer, ma patrie ou mon Eglise. Jeveux essayer de m'exprimer, sous quelque forme d'existence oud'art, aussi librement et complètement que possible, en usantpour ma défense des seules armes que je m'autorise : le silen-ce, l'exil, la ruse."

Tout était dit. Il fallait accomplir le projet de Joyce, et serépéter sa déclaration: "... aussi librement et complètement quepossible". Et pouvoir faire, comme l'écrit Kafka dans sonJournal, par la littérature, un "bond hors du rang des meur-triers, acte-observation". Se savoir "irrécupérable". "Le vraiécrivain n'est-il pas, justement, "irrécupérable" ?" proclame LeRetour du hooligan. "Tout juste apte à rester dans sa cage, à

jouer tout seul avec les mots comme un demeuré. Lecture, écri-ture, encore lecture, encore écriture, n'est-ce pas, docteur ?Maladie et thérapie, thérapie et maladie, et ainsi de suite jus-qu'à la fin des fins. (...) J'ai trop longtemps pratiqué la schizo-phrénie du dédoublement et de la duplicité. Dessins, calculs,tableaux, devis, comme si j'étais celui que je prétendais être !”Tremblant de peur, à chaque instant, que l'imposteur soit fina-lement découvert et précipité dans l'escalier. Le clown de l'asi-le, couvert de crachats sous un tonnerre d'applaudissements.Seule l'esquive peut encore nous sauver, docteur."

"Le silence, l'exil, la ruse." Aujourd'hui, entre sa chanced'avoir "trouvé un bon hôtel, un pays libre" et sa nostalgie,Norman Manea est souvent, à New York, comme en exil delui-même. Sauf quand il retrouve, en écrivant, sa langue, "lerefuge infantile de la survie", affirme-t-il dans Le Retour duhooligan. Il faut souhaiter à cet écrivain habité par la littératu-rece, romancier d’un récit de vie, beaucoup d'autres livres.Manea n'ignore rien de tout cela, et, chaque jour, il écrit”.

Le retour du Hooligan. Une vie (Întoarcerea huliganu-lui) de Norman Manea. Seuil, "Fiction & Cie", 454 p., 22,5 €.

* Hooligan veut dire voyou, terme sous lequel Ceausescuclassait les dissidents et opposants.

le Prix Médicis réservé aux écrivains étrangers

Apartir de ce premier janvier,Sibiu devient capitale cultu-relle européenne 2007, aux

côtés de Luxembourg. Une reconnaissan-ce pour la belle cité des Carpates maisaussi pour la Roumanie toute entière, etun évènement qui sera marqué tout aulong de l'année par de nombreuses mani-festations.

Ainsi, la Scala de Milan se produirapour la première fois en Roumanie les26-27 février, à la salle Thalia. Il s'agitd'un événement exceptionnel dans lamesure où cette institution mondiale faittrès rarement de tournées à l'étranger. Parailleurs, de nombreuses visites princièressont attendues : les princes Charles deGrande Bretagne (qui a acheté une pro-priété dans le secteur), Albert de Monaco,Adam de Liechtenstein, Frédéric de

Danemark, Philippe deBourbon d'Espagne et le GrandDuc du Luxembourg ontannoncé leur venue à Sibiu,dans le courant de l'année. LePremier ministre luxembour-geois, Jean-Claude Junker et leprésident allemand Horst

Köller effectueront également une visite.Tous ces illustres hôtes découvriront les30 immeubles de la vieille ville qui ontété restaurés, la collection de peintureclassique du musée Brukenthal et leséglises fortifiées de Transylvanie.

Une relation avec le GrandDuché qui remonte à 850 ans

Dans un interview, le maire de Sibiu,Klaus Johannis, d'origine allemande, aexpliqué pourquoi sa ville est une destoutes premières des pays de l'Est à avoirété ainsi distinguée: "C'est grâce à notrerelation spéciale avec la ville deLuxembourg qui, élue capitale culturelleeuropéenne, avait la possibilité d'inviterune ville partenaire d'un pays qui n'étaitpas encore membre de l'Union européen-

ne. Son choix a été approuvé dès 2004.En fait les relations entre nos deux

villes existent depuis 850 ans; des colons,dont certains originaires du GrandDuché du Luxembourg sont venus s'éta-blir au sud de la Transylvanie et ontfondé ici des villes et des villages.

Un lien culturel plus récent est appa-ru dans le cadre du projet de restaurationde la Maison du Luxembourg, situéePetite Place de Sibiu. Entamée en 1998 etfinalisée en 2003, elle a entraîné deséchanges très nombreux et une relationtrès forte entre les deux villes".

Evoquant les retombées que pour-raient amener ce statut de capitaleeuropéenne, Klaus Johannis espère quedes investisseurs viendront dans undomaine qui n'est pas très bien développéà Sibiu, à savoir le tourisme. "Je pensequ'en général dans le domaine du touris-me et des services il y a de la place àSibiu pour de très nombreux projets.Nous évaluons à 400.000-500.000 tou-ristes supplémentaires le nombre de tou-ristes attendus, par rapport à une annéehabituelle. En 2005, la ville a reçu entre200.000 et 300.000 touristes".

Sibiu capitale européenne de la culture pour 2007 aux côtés de Luxembourg

A quoi bon apprendre le français, comme les aînés,

si on se sent méprisées ?

CHISINAU

Les NOUVeLLes de ROUMANIe

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Connaissance eet ddécouverte

Reporter à "Adevarul", DanGheorghe a interviewé à laveille de l'entrée de la

Roumanie dans l'UE, les élèves de laclasse VII de l'école 135 de Bucarest,située à la limite des quartiers Ferentari etRahova. Ces collégiens de 13 ans se sontexprimés sur la façon dont ils imaginentleur vie dans dix ou vingt ans, entrantdans un jeu de questions-réponses.

"Qu'est-ce que va vous apporterl'Union Européenne?": "Nous allonspouvoir voyager librement, étudier dansles universités des autres pays, travaillern'importe où en Europe, avoir dessalaires européens" se sont exclamés lesélèves en chœur.

"L'intégration a-t-elle des inconvé-nients ?" a demandé le journaliste: "Lesprix vont augmenter, comme les assu-rances des maisons et des voitures"."Comment vous préparez-vous à êtrecitoyens européens?": "Nous apprenonsà fond les langues étrangères et tout

d'abord le français et l'anglais; nous uti-lisons beaucoup l'ordinateur".

A la question "Voulez-vous tra-vailler à l'étranger?" une forêt de mainsse lèvent... et à son complément"Reviendrez-vous au pays?", c'est lemême engouement. Les collégiens negardent pas leur langue dans la pochequant on les interroge sur ce qui nemarche pas en Roumanie: "Il y a trop dedésordre, trop de misère, de pauvreté. Ilexiste encore beaucoup de gens avec lamentalité communiste. On n'aime pas lacorruption. L'Etat ne s'intéresse pas aux

problèmes de la population. Les gens onttoujours peur, çà les empêche de penser,de prendre des initiatives, de s'impliquer.Ils restent en marge".

A la question provocatrice "Maisalors, nous les Roumains, nous allonsêtre des citoyens européens de secondezone?", des protestations réprobatricess'élèvent de tous les rangs: "Ce n'est pasvrai parce que nous sommes intelligents,nous avons un beau pays, de belles tradi-tions, un bon enseignement; lesRoumains sont de bons travailleurs danstous les domaines, d'ailleurs les étran-gers viennent les chercher ".

Dernière question : "Qu'est-ce quevous ferez quand vous serez grands etEuropéens?": "On fera des affaires avecl'argent gagné à l'étranger; on arrêteratoutes les magouilles; on respectera laloi; on essaiera de changer quelquechose; on ne perdra surtout pas nos tra-ditions mais on ne veut pas rester enmarge de l'Europe".

Les NOUVeLLes de ROUMANIe

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Actualité

Diverses actions sont proposées dans le domaine de la for-mation, de la traduction, du sous-titrage. Il appartiendra désor-mais au commissaire roumain de veiller à la bonne applicationde ce programme “afin que la discordance des temps enEurope soit vécue comme une richesse, et non comme unemalédiction".

Elle renforcerait la position du linguiste Claude Hagège,qui plaide pour le maintien de trois langues fédératrices, l'an-glais, le français et l'allemand, dont on a vu qu'elles sont les

plus parlées dans l'Union. Elle donnerait des arguments à ceuxqui appellent à surmonter ce que le philosophe JacquesDerrida appelait "le monolinguisme de l'autre".

Le Conseil européen a recommandé, en mars 2002, l'ap-prentissage d'au moins deux langues étrangères dès le plusjeune âge. La Commission a présenté, en novembre 2005, un"nouveau cadre stratégique pour le multilinguisme", illustrépar un proverbe slovaque: "Plus tu connais de langues, plus tues humain."

BUCAREST

ORADEA BAIA MARE

TIMISOARA

ARAD

SIBIU

IASI

BRASOV

CONSTANTACRAIOVA

TARGUMURES

GALATI

TULCEABRAILA

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CLUJ

BISTRITA

Cinéma de faire de la Tour de Babel une richesse

Les Italiens ont envahi la Dobroudja", écrit“Evenimentul Zilei” précisant que des milliersd'hectares de terrain agricole du département de

Constanta (sud-est de la Roumanie) sont devenus la pro-priété des compagnies étrangères, notamment italiennes.Les étrangers ont commencé à être intéressés par l'achat deterrains dès 2005, en vertu du fait que la Roumanie devien-dra membre de l'UE. Les paysans vendent leurs terresparce qu'ils sont pauvres. Ils sont contents si, outre lasomme due pour les terres vendues (d'habitude entre 15 et20 millions de lei anciens - 400 à 550 € - par ha), ils reçoi-vent aussi une rente viagère de 100 euros par an. Ce qu'ilsne savent pas c'est que le nouveau propriétaire est aidé parl'UE et l'État roumain à cultiver les terres agricoles et àvendre leurs cultures et espèrent bien réussir une impor-tante plus value en cas de revente.

Les Italiens ont envahi la Dobroudja

Les collégiens de l'école 135 de Bucarest, Européens avant l'heure

L'avocat italien Giancarlo Germani a créé dans laPéninsule le PIR, Parti de l'Identité Roumaine, formationqui se propose de représenter les intérêts des centaines de

milliers de Roumains qui y sont établis. Cette initiative n'est pas lapremière puisque un homme d'affaires roumain, AugustoConstantin, avait fondé en Espagne, peu avant, un parti portant lemême sigle, le Parti Indépendant Roumain. Giancalo Germani veutaméliorer les conditions de vie de la communauté étrangère la plusimportante en Italie - particulièrement présente à Rome, Turin,Milan -, lui permette d'avoir accès aux logements sociaux, de suivredes cours depuis la maternelle en langue roumaine, obtenir plusfacilement des permis de séjour, l'équivalence des diplômes rou-mains et la reconnaissance de l'Eglise orthodoxe roumaine. Dèsl'entrée dans l'UE, les Roumains pourront voter aux électionslocales italiennes et obtenir la citoyenneté de ce pays au bout de 4ans de résidence. D'après une enquête sociologique, 75 % d'entreeux envoient de l'argent au pays et 55 % possèdent une voiture.

Un parti roumain voit le jour en Italie

Enorme succès aux USA et en Angleterre, avec des millions d'entrées, lefilm "Borat" n'a pas fait que des heureux en Roumanie où plusieurs scènesont été tournées dans le village de Glod (judet de Dambovita), une centai-

ne de kilomètres au nord-ouest de la capitale, habité principalement par des Tsiganes. Plusieurs figurants

choisis parmi la popu-lation avaient participéau tournage moyen-nant une rétributionquotidienne de cinqeuros, pouvant monterà trente euros. MaisSpiridon Tudorache etNicolae Ciorebea nel'entendent pas decette oreille. " On nousa engagés soi-disantpour un documentaireparlant de l'extrême pauvreté… et nous nous retrouvons présentés comme des imbé-ciles, criminels, violeurs, ivrognes" s'emportent-ils. Les deux villageois ont saisi unavocat pour intenter un procès aux studios de la 20 th Century Fox leur réclamant 30millions de dollars de dommages et intérêts pour atteinte à leur image ! Mirel Bran,correspondant du Monde en Roumanie, s'est rendu dans le village incriminé raconte:

Des journalistes viennent du monde entier

"Il frappe d'un poing rageur le bureau en bois massif, faisant trembler la pile dedossiers en instance à la mairie de Moroieni, petit village situé au pied des Carpates."J'en ai marre de cette histoire !"s'exclame-t-il. "Qu'est-ce que vous cherchez tous,chez ces Tsiganes? Ils nous ont ridiculisés partout dans le monde." Le vice-mairePetre Buzea est exaspéré. Depuis la sortie du film de Larry Charles, "Borat", il a vudéfiler des journalistes venus du monde entier. Glod, rattaché administrativement à samairie, a servi de décor au producteur américain 20th Century Fox pour la premièreséquence du film. Ce village de Tziganes, dont le nom signifie "boue", est censé repré-senter le Kazakhstan natal de Borat Sagdiyev (l'acteur britannique Sacha BaronCohen), héros du long-métrage qui a fait exploser le box-office aux Etats-Unis.

"Je n'ai jamais vu de toute ma vie autant de journalistes et d'étrangers dans monvillage", avoue l'adjoint au maire. "Tous cherchent le scandale. Il y a beaucoup demaisons correctes à Glod, mais ils ne montrent que les quelques maisons pourries desTsiganes. Nous faisons beaucoup d'efforts pour améliorer notre vie ici et la caricatu-re qu'en fait le film est humiliante. Les Tsiganes se sont fait avoir, mais tout le villageen souffre. La Roumanie va entrer dans l'Union européenne en janvier 2007. Que pen-seront les Européens qui vont voir la Roumanie à travers la misère de Glod ?"

"Ils nous ont pris pour des cons"

La communauté tsigane, qui compte environ 1,5 million de personnes, habite engénéral à la périphérie de ces villages où vivent 40 % des 22 millions de Roumains.Glod, riche de quelque 1500 habitants dont la majorité sont d'origine tsigane, est sortide l'anonymat depuis l'été 2005. Arrivés dans le village à bord d'un régiment de voi-tures tout-terrain et armés d'équipements sophistiqués, les Américains, protégés par uncontingent de la gendarmerie roumaine, ont effectué un tournage hors normes.

"Ils ne nous ont pas dit ce qu'ils allaient faire", se souvient Nicolae Tudorache,72 ans, un bras perdu accidentellement. "J'avais compris qu'ils faisaient un film pour

L'actrice Elsa Pataki, de mère rou-maine et de père espagnol, a étéchoisie pour jouer le principal rôleféminin du prochain Astérix, "Astérixaux Jeux Olympiques", qui sera leneuvième épisode filmé de la série.L'actrice succèdera au top modèleLaetitia Casta qui avait joué Falbaladans "Astérix et César".

La jeune interprète -30 ans - seraentourée par Gérard Depardieu,Alain Delon, Claudia Cardinale, l'an-cien pilote de formule 1 MichaelSchumacher, l'ancien footballeurChristian Karembeu et sa femme,Adriana, David Beckham… etZinedine Zidane. Le film commence-ra a être tourné en juin prochain etdevrait être projeté début 2008.Petite fille de l'acteur roumain MirceaMedianu, Elsa Pataki est considéréecomme la femme qui fait le plus fan-tasmé les hommes en Espagne etest devenue la fétiche des joueursdu Real Madrid. Elle commence justesa carrière à Hollywood où on luipromet un avenir de star.

Elle est folle cette Roumaine !

Ridiculisés dans le film "Borat",

Glod : une célébrité

Elsa Pataki vedette du prochain Astérix

CHISINAU

GLOD

Les NOUVeLLes de ROUMANIe

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Connaissance eet ddécouverteLes NOUVeLLes de ROUMANIe

8

Actualité

UE

BUCAREST

ORADEA

BAIA MARE

TIMISOARA

PLOIESTI

ARAD DEVA

SIBIU

IASI

BRASOV

CONSTANTACRAIOVA

TARGU MURES

SF. GHEORGHE

TULCEA

BRAILA

SUCEAVA

PITESTI

BISTRITASATU MARE Chaque membre de l'UE, suivant son importance, a droit à un commissaire

européen. Le nombre de pays a conduit à "saucissonner" leurs compé-tences pour leur attribuer une fonction… et plus ils sont nombreux, plus

celles-ci diminuent. Celle dévolue au commissaire roumain, le multilinguisme pour-rait paraître bien anodine. Tel n'est pas l'avis du chroniqueur du journal "Le Monde",Thomas Ferenczy qui fait remarquer que si l'absence d'une langue commune pénalisel'unité européenne, le multilinguisme est aussi une de ses plus précieuses richesses. Ilrevient donc à Leonard Orban (ici, avecManuel Barroso) de transformer cettetour de Babel en phare d'une civilisationmulticulturelle, pour mettre en valeur lesracines communes du Vieux continent.

"L'attribution au nouveau commissai-re roumain Leonard Orban du portefeuilledu multilinguisme a suscité quelquesrailleries à Bruxelles. On s'est aussitôtdemandé ce que pourra bien faire, concrè-tement, le titulaire du poste pour occuperson temps. La fonction, apparue pour lapremière fois en 2004, lors de la constitu-tion de la Commission Barroso, était assurée depuis deux ans par le commissaire slo-vaque Jan Figel, chargé également de l'éducation, de la formation et de la culture. Cesdomaines relevant, pour l'essentiel, de la compétence des Etats, M. Figel n'a pas sem-blé vraiment submergé de travail. Autant dire que le nouveau venu, Leonard Orban,auquel est confié, à partir du 1er janvier, le seul dossier du multilinguisme, ne sera pasnon plus menacé de surmenage.

Pourtant, si les responsabilités du commissaire au multilinguisme n'ont pas l'im-portance politique de celles de ses collègues chargés de la concurrence ou du marchéintérieur, leur importance symbolique est grande, tant la question de la langue est aucœur des réflexions sur l'identité de l'Europe et sur la façon dont celle-ci conçoit sonunité. Qu'est-ce qui empêche, en effet, les citoyens européens de se sentir pleinementmembres d'une même communauté, sinon la différence des langues ? Quels que soientles efforts de l'Union pour favoriser la compréhension mutuelle et contribuer à la créa-tion d'un espace public européen, les particularismes linguistiques apparaissentaujourd'hui comme le principal obstacle à la naissance d'une véritable Europe de laculture.

"Plus tu connais de langues, plus tu es humain"

Dans ces conditions, on pourrait être tenté de plaider pour le développement d'unelangue commune qui facilite les échanges entre Européens et aide à la formation d'uneconscience collective. Cette langue existe. Ce n'est pas l'espéranto ou le volapük inté-grés que dénonçait le général de Gaulle, mais l'anglais. Selon une enquête de laCommission publiée il y a un an ("Les Européens et les langues", Eurobaromètre,septembre 2005), l'anglais est parlé par 47 % des citoyens de l'Union. Il est suivi del'allemand (30 %) et du français (23 %), puis de l'italien (15 %) et de l'espagnol(14 %). L'anglais est devenu la langue dominante des fonctionnaires, lobbyistes etautres acteurs de la scène bruxelloise. Les avantages de cette situation sont évidents.Un nombre croissant d'individus en Europe sont capables de se parler et de se com-prendre, ce qui est l'une des ambitions de l'Union.

Comment concilier cette hégémonie de l'anglais avec le respect de la diversité cul-turelle, inscrit dans les traités et réaffirmé en toute occasion par les dirigeantseuropéens ? C'est toute la difficulté. La France a raison de défendre sa langue, mêmesi son intransigeance provoque souvent le sarcasme. Mais elle serait plus convaincan-te si, dans le même temps, elle encourageait plus efficacement la connaissance desautres langues européennes.

Leonard Orban, secrétaire d'Etatau ministère roumain de l'Intégrationeuropéenne, a été désigné nouveaucommissaire européen à Bruxellespour l'éducation, la culture et le multi-

linguisme,conformé-ment à larègle quiveut quechaque paysmembre del'UE, suivantsa taille,

nomme un ou plusieurs de ses res-sortissants à la Commission où il aen quelque sorte rang de ministreeuropéen, avec compétence sur l'en-semble de l'Union..

Ancien négociateur en chef avecl'Union européenne (2004-2005), cetechnocrate, qui n'a jamais étémembre d'un parti politique, a été l'undes artisans du traité d'adhésion dela Roumanie à l' UE. Conseiller auministère de l'Intégration européennedepuis 2001, Leonard Orban en estle secrétaire d'Etat depuis décembre2004. Contrairement au premier can-didat au poste de commissaireVarujan Vosganian, désigné par lePremier ministre Calin Tariceanu, iln'existe aucune suspicion sur sonpassé. Pour sa première décisioneuropéenne, le chef du gouverne-ment avait en effet commis un fauxpas de taille en nommant un de sesproches, membre du Parti NationalLibéral, ses liens d'affaires avec lemilliardaire mafieux Sorin OvidiuVantu et la révélation de son passécomme collaborateur de la Securitateayant sérieusement indisposéBruxelles.

Leonard Orban, commissaire européen

Il revient à un Roumain

montrer comment on vit dans notre village, mais ils nous ontpris pour des cons. On ne m'a pas dit que le monde entier ver-rait comment ces Américains se moquent de nous. J'ai été payé5 dollars pour faire le con." Le metteur en scène avait rem-placé son bras par un jouet en plastique terminé par un poingsuggérant un pénis.

Cristina Iliescu, l'assistante roumaine qui a accompagnél'équipe américaine, et qui avait participé au tournage deReturn of the Living Dead et Cold Mountain, s'explique: "Jedevais dire aux personnages ce qu'ils avaient à faire. Je leurai toujours dit qu'ils étaient en train d'interpréter un rôle.C'est vrai, on a travaillé sous la pression et on n'a pas eu letemps de vérifier si les 600 personnes qui participaient autournage ont toutes compris de quoi il était question."

Aujourd'hui, les Tsiganes de Glod affirment en bloc qu'ilsn'étaient pas au courant de l'enjeu du tournage. "Ils ont débar-qué dans notre village avec des voitures très chères et desgardes du corps, lance Nicolae Staicu, leader de la commu-nauté tsigane de Glod. Je croyais qu'ils avaient obtenu lesautorisations pour filmer à un haut niveau et je n'ai pas oséintervenir."

Ils ont découvert à la télévision roumaine dans quel pétrinils s'étaient fourrés. L'avalanche de journalistes étrangers quiont envahi leur petit village leur a fait comprendre que quelquechose ne tournait pas rond dans cette histoire. Un certainnombre de Tsiganes en colère se cotisent pour prendre un avo-cat et intenter un procès aux Américains afin d'obtenir desdédommagements ".

La célèbre metteur en scène ita-lien Franco Zeffirelli a décidéde présenter en avril prochain,

à Rome, une "version érotique" de"LaTraviata", l'opéra de Verdi. "Le com-positeur l'avait déjà imaginée" a-t-ilconfié, "mais n'avait pas pu la mettre enœuvre à cause des mœurs de l'époque".Zeffirelli, 83 ans, a franchi le pas parce

qu'il avait à disposition "deux merveilleuxinterprètes, Roberto Alagna et AnghelaGheoghiu, qui s'aiment en vrai dans lavie", et considère que c'est une occasionexceptionnelle. Il souhaite que le couplefranco-italo-roumain fasse preuve surscène d'"un érotisme palpable".

Interrogé sur le scandale qu'a provo-qué Roberto Alagna, début décembre, en

quittant la scène de la Scala de Milansous les sifflets du public, le metteur enscène a déclaré que "c'était un moment defolie qui n'était pas défendable, et que siAlagna voulait refaire sa crédibilité dansle monde de l'opéra, il devait montrer sonsérieux en s'engageant durablement",ajoutant "La Traviata est pour lui uneoccasion formidable".

des figurants demandent 30 millions de dollars à la 20th Century Fox

"La Traviata" dans une version érotique avec Roberto Alagna

dont ses villageois se seraient bien passé

Musique

Les dix meilleurs artistes du monde,chacun dans leur spécialité, ont étédistingués à Madrid à la fin de

l'année. Le jury a choisi Ion Marin, 47 ans,dans la catégorie des chefs d'orchestre. Né en1960 dans une famille de musiciens dont lepère, Constantin Marin, a été le créateur dufameux orchestre de chambre "Madrigal", leRoumain a quitté son pays en 1986, profitantd'une bourse d'étude à Salzburg, obtenantl'asile politique en Autriche, dont il prendra la

nationalité. Il y fera ses classes sous la direction de Claudio Abbado.Eclectique, Ion Marin dirige aussi bien des orchestres qu'il compose, sonregistre allant de la musique de chambre à celle de films. Le Roumain,qui est revenu voir ses amis dans son pays natal plusieurs fois, s'est pro-duit avec les plus grandes formations du monde accompagnant égale-ment des divas comme Jessy Norman, collaborant avec Martin Scorsese… mais jamais en Roumanie. Il n'en n'aura d'ailleurs pas l'occasion dansles prochaines années, son agenda étant complet jusqu'en 2011.

Ion Marin a créé sa propre formation en 2005, la PhilharmonieSymphonique de Berlin, y recrutant les musiciens les plus côtés dumonde.

Ala fin du récitalde son père, lecélèbre chan-

teur moldave Pavel Stratan,donné salle du Palais àBucarest, sa fille, Cleopatra,a reçu un triple disque dediamant pour la vente à plusde 150 000 exemplaires deson album "A l'âge de 3ans". Un record absolu enRoumanie. La fillette,montée sur la scène pour interpréter quatre chansons,a reçu une véritable ovation. Plus de 5000 personnesse pressaient dans la salle de concert qui n'en contientque 4500; beaucoup de spectateurs étaient debout. Lesplaces, de 10 à 25 € s'étaient enlevées comme despetits pains dès leur mise en vente. Cleopatra est deve-nue un véritable phénomène de mode aussi bien àChisinau qu'en Roumanie. Son père a cependantdéclaré que, vu son âge, la fillette ne donnerait plus despectacle… jusqu'à la sortie de son prochain CD.

Disque de diamant pour Cleopatra, chanteuse de 3 ans

Ion Marin, l'un des meilleurs chefs d'orchestres du monde

Les NOUVeLLes de ROUMANIe

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Connaissance eet ddécouverte Les NOUVeLLes de ROUMANIe

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Actualité

BUCAREST

ORADEA BAIA MARE

TIMISOARA

CLUJARAD

HUNEDOARA

IASI

BRASOV

CONSTANTACRAIOVA

TARGUMURES

TULCEA

BRAILA

SUCEAVA

BACAU

PITESTI

SIBIU En ce qui concerne les conséquences sur la vie quo-tidienne, l'entrée de la Roumanie dans l'UE est, his-toriquement, à mettre sur le même plan que l'ins-

tauration du communisme à la fin de la guerre ou la"Révolution de 1989" quand aux changements qu'elle vaentraîner pour les Roumains. Une différence de taille toutefois:c'est Bruxelles qui tire les ficelles et non plus Moscou. Et si lapopulation doit s'attendre à un chamboulement dans ses habi-tudes, il a pour but, et cette fois-ci pour de bon, de lui per-mettre de mieux vivre.

Plus de 440 lois ou décrets nouveaux entrent en vigueursimultanément au 1er janvier; certains sont imposés pour seconformer aux normes européennes, notamment dans ledomaine alimentaire (étiquetage), des contrôles sanitaires (ori-gines des viandes, suivi des animaux). Ainsi le lait de vachedoit-il désormais contenir 50 % de moins de germes, la cultu-re des plantes OGM est interdite (sauf celles spécifiquementautorisées par Bruxelles). Les paquets de cigarettes doivent

contenir des messages plus dissuasifs à l'encontre des fumeurs,les commerçants sont tenus de rembourser leurs clients si leproduit vendu est défectueux, les produits cosmétiques doiventcontenir moins de substances nocives.

Parallèlement, le gouvernement profite de cette date pourmettre en application des mesures internes arrêtées ces der-nières années pour se rapprocher des standards de vieeuropéen, mais qu'il n'avait pu financer jusqu'ici. La solde desmilitaires, la pension des artistes vont être majorées de 50 %,les salaires des professions médicales, des enseignants, du per-sonnel pénitentiaire, substantiellement revalorisés.

Médecins, dentistes, etc., ainsi que leur famille, serontcouverts par une assurance médicale gratuite, qu'ils soient enactivité ou en retraite. Les professeurs vont recevoir une primede 100 € pour acheter des livres ou des CD informatiques, lesjeunes mariés 200 € s'ils résident en Roumanie (qu'ils soientRoumains ou étrangers), les allocations familiales vont êtreaugmentées…

SIGHET

Plus de 440 lois ou décrets nouveaux entrent simultanément en vigueurUE

Un sondage de l'institut Gallup réalisé entre 2005 et2006 montre qu'un Roumain sur trois n'a pasconfiance en ses dirigeants politiques et que 58%

de la population roumaine ne pense pas qu'on puisse réussirdans la vie par des moyens honnêtes. Ce sondage, réaliséauprès de 1000 individus de 101 pays différents, classe laRoumanie "septième pays le plus corrompu".

En tête de liste, la Lituanie souffre de la plus mauvaiseréputation. Au même niveau que la Roumanie, on retrouve la

Russie, l'Ukraine et le Maroc. Les personnes qui déclarentvivre dans un pays corrompu ont pour la plupart égalementavoué avoir l'impression de ne pas être maître de leur destin.Les résultats montrent par ailleurs que dans les Etats où le sen-timent de corruption est le plus fort, l'esprit d'entreprise et l'en-gagement civique sont les plus faibles. Début novembre,Transparency International avait déjà pointé du doigt laRoumanie en indiquant que le niveau de corruption n'avait pasbaissé depuis 2005.

Plus un pays est corrompu, moins il se développe

Théâtre

Un véritable chamboulement dans les habitudes

L'entrée dans l'UnionEuropéenne au 1er janvier2007 entraîne plusieurs chan-

gements pour les Roumains. Voici lesprincipaux:

- Les Roumains peuvent pénétrerpour une période maximum de 90 jours etcirculer librement dans les 27 pays del'UE (dont la Grande Bretagne etl'Irlande), y compris la Suisse, la Norvègeet l'Islande, en présentant leur seule carted'identité.

Il est cependant plus prudent de dis-poser d'un passeport. Toutefois, et c'estsemble-t-il l'intention de la France, ilspourraient, au cours de contrôles poli-ciers dans certains pays, être amenés àprouver qu'ils disposent de ressourcessuffisantes pour séjourner au sein de l'UEet, si ce n'est pas le cas, être expulsés.

- Les autorités roumaines ne pourrontplus retenir leur passeport à leur retour,s'ils ont dépassé la limite de séjour.

- Les ressortissants roumains pour-ront bénéficier des services de santépublics de n'importe quel Etat membre del'Union Européenne et n'auront plus àsouscrire une assurance santé avant leurdépart.

La seule condition est d'obtenirauprès de la CNAS (Caisse d'assurancemaladie) une carte européenne de santé,valable six mois et précisant les pays dedestination et de transit, dont on ne saitpas encore si elle sera gratuite ou non.Cette carte ne couvrira pas les fraisengagés pour des maladies déjà exis-tantes et une participations aux fraispourra être demandée par ailleurs auxpersonnes hospitalisées.

- Les automobilistes n'auront pas àsouscrire une assurance spéciale, dispo-sant automatiquement, de par leur assu-rance nationale, de la carte verte (la récla-mer si elle n'est pas délivrée) qu'ils doi-vent présenter à la sortie du pays.

- La libre circulation ne donne pas ledroit de travailler dans tous les pays (cedroit devrait être acquis en 2012). Celadépend de la législation sur place. LaFrance a fait savoir qu'elle allait accorderaux citoyens roumains et bulgares, dès le1er janvier 2007, la possibilité de tra-vailler dans une soixantaine de métiers.

- La Roumanie entrera dans l'espaceSchengen (frontières totalement ouvertes,sans contrôle) vraisemblablement en2012. Les dix derniers pays admis dansl'UE bénéficieront de cette disposition au1er janvier 2008.

Entrée dans l'Union Européenne: ce qui va changer pour les Roumains

"Ionesco ne pensaitjamais trouver une troupe pour monter sa pièce"

Regard : La pièce a été jouéeplus de 15 000 fois. Commentexpliquez vous que la recette fonc-tionne toujours ?

N. B. : Depuis la première, nousn'avons rien changé. La mise enscène, les décors sont les mêmesque lorsque nous avions 24 ans ; cer-tains comédiens, notamment SimoneMozet, sont là depuis le premier jour.Mais la pièce conserve une vraie fraî-cheur. Plus de 150 comédiens sesont succédé. Aujourd'hui, la troupecomprend 45 comédiens (quatre pourchaque rôle) et la distribution changetous les quinze jours. Ce roulementpermet de ne pas sombrer dans laroutine. Et puis, il n'y a pas d'âgepour jouer cette pièce. Chez Ionesco,c'est la situation qui compte, plus queles personnages.

Comme les choses ont changéquand j'y pense: au début, nousdevions lutter contre le public pourimposer la pièce… aujourd'hui, il estconquis d'avance ! Pour certainsspectateurs, c'est presque un pèleri-nage. Ils ont vu la pièce il y a 40 ou50 ans et reviennent en disant "Voussavez, la dernière fois que je suisvenu, j'avais 16 ans, et là je reviensavec mes petits enfants !".

Mais le succès tient à Ionesco lui-même. Il est devenu un auteur clas-sique; il n'y a pas de dramaturgecontemporain aussi important. Il y achez lui un extraordinaire sens ducomique et, en même temps, unaspect dramatique. Il a un sens dudialogue si percutant. Je suis un fan,pour ne rien vous cacher.

"La Cantatrice Chauve" n'avaitjamais été présentée en Roumanie

Nicolas Bataille: "Jouer Ionesco à Bucarest, c'était un rêve inaccessible"

Journaliste à Regard (www.regard.ro), le mensuel francophone publié àBucarest, Marion Guyonvarch a fait une rencontre extraordinaire, lors dudernier sommet de la Francophonie, qu'elle rapporte avec émotion dans

son magazine, rappelant une aventure historique du théâtre moderne:"1950, un jeune metteur en scène français rencontre un dramaturge roumain

inconnu et décide de monter une pièce "injouable", La Cantatrice Chauve. L'auteurs'appelle Eugène Ionesco, le metteur en scène Nicolas Bataille.

Septembre 2006, à l'invitation de Radio France International, NicolasBataillevient pour la première fois à Bucarest et présente La Cantatrice Chauve auThéâtre de l'Odéon. Une pièce qu'il joue sans discontinuer avec sa troupe depuis…cinquante ans. Une rencontre forcément émouvante.

Regard : Comment a débuté votre collaboration avec Eugène Ionesco ?Nicolas Bataille : C'est une amie roumaine, Monica Lovinesco, qui m'a apporté

un jour un texte d'un de ses amis roumains. L'auteur s'appelait Eugène Ionesco, lapièce n'avait jamais été jouée, et tout le monde lui disait qu'elle était injouable. Or ellecorrespondait exactement à ce qu'on cherchait à exprimer dans notre théâtre. Nousétions une troupe de jeunes comédiens. Nous sortions juste de la guerre et nous avionsenvie de faire des choses nouvelles, qui "éclatent".

On cherchait un auteur aussi jeune d'esprit que nous. Ionesco nous a séduit par sonoriginalité, sa nouveauté. Alors on a monté sa pièce, pour notre plaisir, avec très peude moyens, au Théâtre des Noctambules. Un ami cinéaste nous a prêté les costumesde son film. C'est même sur scène que nous avons trouvé le titre. A l'origine elle s'ap-pelait L'Anglais sans peine. Un jour, lors d'une répétition, un acteur a fait un lapsuset dit "la cantatrice chauve" au lieu de "l'institutrice blonde". Le titre était trouvé.

Regard : Quel accueil a reçu la pièce à sa création ?N.B. : Très mauvais. On l'a jouée pendant un mois; çà n'a pas marché du tout. Le

public pensait qu'on se moquait de lui, les critiques ont été désastreuses; l'une d'entreelle disait même que cet auteur faisait perdre du public au théâtre. On a repris la pièceen 1953, elle n'a tenu que deux mois. Ce n'est qu'en 1957 que nous l'avons installée authéâtre de La Huchette: ce fut le début du succès. Le public avait évolué, s'était habi-tué au style de Ionesco. Depuis, nous jouons la pièce sans interruption.

Regard : Quelles relations entreteniez-vous avec Eugène Ionesco ?N.B. : Nous étions amis. Il ne pensait jamais trouver une troupe pour monter sa

pièce. Et même après la première mise en scène, qui s'est soldée par un échec, nousavons continué notre collaboration. Nous avons voulu adapter Les Possédés deDostoïevski. Nous avons même fait jouer Ionesco à nos côtés !

"Après le premier échec, on a fouillé dans nos poches et on s'est payé un grand plat de mamaliga"

Regard : Que représente pour vous le fait de jouer dans son pays natal ?N.B. : Il nous parlait souvent de son pays; il nous a fait connaître des écrivains

roumains importants comme Caragiale. Nous avons rencontré Cioran grâce à lui. En1950, alors que nous venions de terminer les premières représentations de la pièce,dans l'insuccès total, nous sommes allés manger dans un restaurant roumain. On afouillé dans nos poches, rassemblé quelques pièces, et on a fêté notre "dernière" avecun grand plat de mamaliga.

Ce soir là, aucun d'entre-nous n'aurait cru que cinquante ans plus tard, nous joue-rions La cantatrice chauve dans un beau théâtre de Bucarest. C'était un rêve inac-cessible. Alors venir ici, cela me fait plaisir, très plaisir. Et je suis sûr que Ionescoaurait été ravi de voir sa première pièce jouée dans son pays par ses créateurs".

Les NOUVeLLes de ROUMANIe

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Connaissance eet ddécouverteLes NOUVeLLes de ROUMANIe

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Actualité

BUCAREST

ORADEABAIA MARE

TIMISOARA

ARAD

SIBIUBRASOV

CONSTANTACRAIOVA

TARGUMURES

BUZAU

BRAILA

SUCEAVA

BACAU

PLOIESTI

CLUJ

IASI

Les initiatives du Psese ont sou-vent souffert d'un financement insuffi-sant malgré la bonne volonté desbailleurs de fonds, principalement l'UEet les Etats-Unis. Son secrétariat,composé d'une trentaine de per-sonnes et basé à Bruxelles, a systé-matiquement signalé l'écart entre lesambitions du projet et les moyensfinanciers mis en jeu. A Bucarest, lespays membres ont décidé de financerle futur Conseil de coopération régio-nale. "Le pragmatisme montré lors deces discussions et l'engagement deces pays de donner 1 million d'eurospour assurer le fonctionnement dusecrétariat sont des signes très posi-tifs", a conclu Erhard Busek.

Outre l'espoir d'intégrer un jourl'UE, les Etats de l'Europe du Sud-Estsouhaitent adhérer à l'OTAN. En visiteà Bucarest le 16 novembre, le secré-taire général de l'Alliance atlantique,Jaap de Hoop Scheffer, a clairementencouragé les aspirants au club euro-atlantique. Le sommet de l'OTAN, quis'est tenu à Riga a prôné une politiquede porte ouverte, a souligné le secré-taire général de l'Alliance. "Même siaucun nouveau membre n'a été invitéà rejoindre l'organisation à cette occa-sion, il y a eu à Riga des signes d'en-couragement à l'égard de pays quiaspirent à en devenir membres", a-t-ildit. C'est un message d'encourage-ment que tous les pays de l'Europe duSud-Est attendaient depuis long-temps. "Il n'y a qu'une seule solutionpour assurer une sécurité et une sta-bilité durables dans les Balkans del'Ouest, a résumé Jaap de HoopScheffer. Cela consiste, à terme, àvoir les pays de cette région devenirmembres de l'OTAN et de l'UE."

Le constat est sans appel: le paysan roumain est trop vieux, ne travaille pasassez, son exploitation est trop petite permettant à peine une agriculture desubsistance. Ces enseignements proviennent des dernières données

publiées par l'Institut National de la Statistique. Trop vieux: 40 % des agriculteurs ont plus de 65 ans, ce qui explique que leur ren-

dement soit faible, tout comme leurs revenus, inférieurs pour 35 % de l'ensemble despaysans à 100 € par mois. Seulement 9 % ont moins de 35 ans. Par comparaison, enPologne, les agriculteurs de plus de 65 ans sont 15 % et les moins de 35 ans, 16 %.Autre handicap: la faible mécanisation des exploitations. Dans aucune région du pays,la superficie moyenne des exploitations dépasse 3,5 hectares, ce chiffre tombantmême à moins de 1,5 ha dans le sud. Au total, 94 % des exploitations ont moins de5 ha. Triste consolation: en Bulgarie, ce pourcentage est de 97 %.

Si le nombre de paysans roumains et bulgares va augmenter dans un premiertemps de 50 % celui des exploitations agricoles de l'UE (ce chiffre avait déjà bondi de70 % lors de l'adhésion des dix), une grande partie d'entre eux sont appelés à dispa-raître, faute de rentabilité. Les experts prédisent qu'il faudra au moins 30 ans pour quel'agriculture roumaine arrive au niveau de celle de l'UE.

Les paysans roumains et bulgares sont déjà confrontés à d'autres rigueurs:Bruxelles a décidé de geler pendant un an les exportations de produits laitiers et deviande des deux nouveaux adhérents pour qu'ils se mettent en conformité avec lesnormes européennes afin de garantir la sécurité du marché alimentaire. Ces restric-tions seront levées au terme d'inspections, si les critères exigés sont respectés.

Club euro-atlantique(suite de la page 4)

PIATRANEAMT

UE Tourisme

L'entrée dans l'UE bouleverseen premier lieu les habitudesdes paysans, mais aussi les

traditions les plus ancrées des Roumains.Ainsi, pour la dernière fois, quatre mil-lions d'entre eux - soit un Roumain surcinq - ont-ils saigné le cochon à la SaintIgnat, quelques jours avant les fêtes de lafin de l'année.

Désormais, il leur faudra être "civi-lisés" et éviter toute souffrance à la bête:lui tirer une balle dans la tête, le gazer àl'oxyde carbone, l'assommer avec unemasse ou l'électrocuter… l'Europe offranttoute une diversité de raffinements en lamatière. Gare aux inspecteurs deBruxelles qui pourraient débarquer enhélicoptère à tout moment dans lesfermes les plus reculées du pays. LesRoumains n'ont d'ailleurs pas à seplaindre… s'ils étaient restés dans lasphère d'influence soviétique, ils auraientdû empoisonner leurs bêtes au polonium.

Non seulement les porcs devront-ilsêtre mieux traités, mai aussi être prému-nis contre la peste porcine (depuis 2003,date d'apparition des premiers foyers de

peste porcine, la Roumanie n'a pas ledroit d'exporter en UE cette viande ), por-ter un tatouage et un piercing indiquantleurs vaccinations, être nourris décem-ment; leur viande sera soumise à un exa-men pour déterminer si elle est exemptede trichinose; il en coûtera 7 lei (2,2 €)par tête à l'abattoir et 10 lei (3,3 €) si elleest vérifiée par un vétérinaire.

Par ailleurs, les fermiers ne pourrontpas vendre leurs porcs en dehors de leurcommune et n'auront pas le droit d'éleverplus de trois bêtes sans l'accord de leursvoisins.

Moutons, vaches et chevaux seront àla même enseigne, le traitement de tousces animaux de ferme devant respecterdes conditions d'hygiène minimum, leurassurant de vivre dans des endroitspropres et désinfectés. Fin décembre seu-lement la moitié des 860 000 chevauxque compte le pays répondaient à cesnormes et règlementations. Quand auxvolailles, les paysans ont cinq ans pourleur assurer l'existence d'une surface d'aumoins 750 cm2 (30 cm x 25 cm) par têtedans leur enclos.

Adieu veaux, vaches, cochons… à la roumaine

Au moins trente ans pourque l'agriculture se mette

au niveau européen L'arrivée à Lesnic (Judet Hunedoara - commune deVesel - Sur l'E 68 Deva-Arad à 10 km après Deva)est surprenante, car ce village de 500 habitants qui

porte le nom du ruisseau qui le traverse, est situé au bord de larivière Mures, sur le grand axe qui traverse la Roumanied'Arad à Bucarest. Si bien, que pour y parvenir il faut partagerla route avec un nombre redoutable de poids lourds!

Dans quelques temps ce sera unmauvais souvenir: une autoroute leséloigneront du village. Mais larécompense est bien là lorsqu'ondécide de s'y arrêter, car une grandepartie de Lesnic se trouve dans unepetite vallée, perpendiculaire à lagrande route, proche de la forêt.Lesnic peut être la première étaperoumaine en arrivant en Roumaniepar la route depuis Arad, ou la der-nière. Une fois sur place, il faut voiren priorité la petite église, dédiée à Saint Nicolas, dont la par-tie en pierre date de 1394. Le pope, Dionel Ilea, fait partagerson enthousiasme et vous dit tout sur ce joyau, le mot n'est pastrop fort. Vous serez saisis par la beauté des peintures de tradi-tion byzantine, en partie encore cachées sous une couche desuie, elles attendent toujours une restauration. Le pope espèreune aide du ministère de la culture et peut être de l'Unesco ?

Puis vous ne resterez pas insensible au charme agreste dela vallée du ruisseau Lesnic. De belles balades sont égalementpossibles dans les Monts Poiana Ruscai. A une heure demarche en remontant le ruisseau, allez voir l'église en bois deDombravita; à côté se trouve un petit cimetière. Les tombessont entourées d'herbes folles dans un pâturage boisé avecaussi des pruniers. Chaque mois, le pope monte faire l'officeaux quelques personnes qui vivent encore là-haut dans desfermes isolées.

Sauvée de la systématisation

Deva est surtout intéressante si vous voulez voir ce qu'adonné la "systématisation" sur une ville du 18ème siècle, dontil ne reste qu'une rue principale et quelques rues adjacentes,puis brusquement, en enfilade, coupée comme au couteau, laville nouvelle ; c'est édifiant !

Sauvé du désastre, le Palais "Magna Curia" de styleRenaissance, abrite un musée. Surplombant la ville de 187 m,les ruines de la citadelle militaire de la première moitié du13ème siècle. C'est à pied qu'il faut monter là-haut pour admi-rer la vue sur la vallée du Mures. Si vous voulez de la fraî-cheur, allez flâner sous les chênes de la forêt de Bejan.

Tout près, à une dizaine de kilomètres, à Hunedoara, lemusée d'histoire possède une collection d'objets Daco-Romains importante. Le château des Corvin, construit sur lesvestiges d'un ancien camp fortifié romain, son architecturemilitaire féodale du 14ème siècle, sont particulièrementimpressionnants. Mais n'essayez pas de le photographier, vousaurez toujours dans le viseur la vue des usines qui l'entourent!

Malheureusement, c'est çà aussi laRoumanie. A l'intérieur, il renfermeun musée d'art féodal.

Surtout ne manquez pas la mer-veilleuse église de Gurasada, au bordde l'E 68 vers Arad. Le corps princi-pal en pierre est du 13ème siècle, tan-dis que la tour au clocher en bois aété rajoutée en 1765. Elle donne àl'ensemble une harmonie unique. Al'intérieur, de très belles fresquespeintes au 18ème siècle, recouvrent

des peintures du 13ème.

Eglises en bois, village englouti sous les eaux et fête des bûcherons

A Dobra, sur l'E 673 vers Timisoara, Lâpuoiu de jos offreune surprise: une église en bois du 18ème, semblable auxéglises du Maramures. Il y en a 40 de ce type dans la région.Les peintures à même le bois sont touchantes de naïveté.

Le parc naturel de Retezat et le lac Cincis permettent desbalades en montagne, ainsi que le canotage et la plongée (le lacartificiel a englouti, lors de son remplissage, un village quel'on peut aller voir en compagnie d'un guide plongeur !).

A Ghelari, on peut visiter une monumentale église ortho-doxe, mais l'intérêt vient surtout des villageois et des villa-geoises qui portent toujours leurs magnifiques costumes tradi-tionnels. Ne pas oublier non plus de se rendre à Samizegetusa,Prislop, Densus, etc. dans la région de Hateg.

Les principaux événements de la région se situent le20 Juillet avec la Fête "Hedecia" et du 10 au 15 août avec laFête des Bûcherons.

Au total on peut dire que, bien que situés dans une régionindustrielle pas particulièrement séduisante, Lesnic et sesenvirons possèdent de vrais richesses, parfois mal situéescomme le château de Hunedoara, ou pas très bien entretenuescomme la plage du lac Cincis. Mais tout cela est compensé partout le reste et par le moment inoubliable où le pope, intaris-sable, conte l'histoire de son village en partageant un verre detsuica avec ses invités.

Martine et Jean Bovon Dumoulin

Lesnic, première étape en Roumanie, met l'eau à la bouche

Pour en savoir plus, retrouvez les bonnes adresses de Martine et Jean Bovon-Dumoulin en commandant le guide OVR Retea TuristicaAu pays des Villages roumains qui permet de partir à la découverte d'une Roumanie authentique à l'aide de fiches en couleurs.Commandes à adresser à Martine Bovon-Dumoulin, Borgeaud, 35, 1196 Gland, CH Suisse.

Joindre un chèque de 23,10 € (port compris) à son ordre.

Les NOUVeLLes de ROUMANIe

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Actualité

Jeudi 7 décembre, unvol groupé, à destina-tion de Bucarest, a

décollé de Roissy, avec à sonbord 70 Roumains escortés pardes agents de la police auxfrontières, selon la Cimade,association présente dans lescentres de rétention.

Sur les 24 vols groupésauxquels la France a procédé seule depuis le début 2006 (13autres étaient des vols communautaires), les deux tiers étaientà destination de la Roumanie. Deux autres sont d'ores et déjàprogrammés pour les 15 et 22 décembre. Les Roumains four-nissent le plus gros contingent (20 % selon le ministère del'intérieur) des étrangers renvoyés chez eux.

L'explication à cette flambée des expulsions desRoumains, dont le pays va adhérer à l'Union européenne le 1erjanvier, est assez prosaïque: si l'éloignement effectif d'étran-gers en situation irrégulière se heurte à la difficulté de laFrance d'obtenir des Etats dont ils sont originaires des laissez-passer consulaires, "les autorités roumaines ne font, elles,aucune difficulté à cet égard, ce qui est très différent des paysafricains", reconnaît lui-même un conseiller du ministre del'intérieur.

Au seuil de l'Europe, la Roumanie a signé avec la Francele 30 août 2002, sous l'égide de Nicolas Sarkozy, un accord oùelle s'engage à faciliter l'éloignement des ressortissants rou-mains en situation irrégulière en France et leur réadmission enRoumanie.

Cette "étroite association" s'appuie sur "la présence d'uneéquipe de fonctionnaires roumains spécialisés dans l'identifi-cation des personnes auprès de l'ambassade de Roumanie enFrance et d'un officier de liaison dans les services du ministè-re français pour faciliter la reconnaissance et la réadmissionsans délais des ressortissants roumains".

L'accord prévoit aussi "la mise en oeuvre de vols affrétésauprès de la compagnie Tarom, financés par la France, l'ac-compagnement à bord et l'accueil des personnes retournéesétant assurés par des fonctionnaires roumains".

"Cela n'a pas de sens"reconnaît un haut fonctionnaire

Facilement éloignables, les Roumains sont dès lors unecible privilégiée des préfectures auxquelles Nicolas Sarkozyavait fixé un objectif de 25 000 reconduites à la frontière"effectives" en 2006, après les 20 000 réalisés en 2005. "Pourles Roumains, les préfectures ont recours à des arrêtés dereconduite à la frontière pour insuffisance de ressources, cequi leur permet de renvoyer les étrangers dispensés de visa aucours des trois mois durant lesquels ils sont censés disposer de

la libre circulation", observe Alexandre Leclève de la Cimade.A leur arrivée à Bucarest, la majorité de ces personnes se

voient retirer leur passeport pour une durée allant de quelquesmois à cinq ans, selon la gravité du fait pour lequel ils ont étéinterpellés. Cela n'inquiète cependant pas les Roumains, les-quels, constate La Cimade, "n'opposent aucune résistance".

"Le rapatriement n'est pas grave pour les Roumains.L'immigration roumaine est une immigration pendulaire, faitede va-et-vient. C'est pour très peu d'entre eux une immigrationdéfinitive. Même en Italie où beaucoup ont été régularisés, lesva-et-vient n'ont pas cessé", explique Dana Diminescu, socio-logue et spécialiste des migrations roumaines à la Maison dessciences de l'homme.

"L'éloignement en nombre des Roumains a des effetsvisibles sur la délinquance sur la voie publique (mendicité...).Mais en terme de politique migratoire, cela n'a pas de sens",reconnaît un haut fonctionnaire qui ne cache pas qu'au mois dejanvier 2007 ce sont autant de reconduites à la frontière quidisparaîtront des statistiques d'éloignement.

"Ce sera la même chose après le 1er janvier"

Le 1er janvier 2007, les Roumains n'auront encore qu'unaccès limité au marché du travail français: ils pourront venirtravailler librement dans une soixantaine de métiers répertoriésdans sept secteurs économiques. Lorsqu'ils se déplacerontpour un séjour touristique de moins de trois mois, ils bénéfi-cieront, en tant que citoyens européens, de la libre circulation: une simple carte d'identité leur suffira. Cependant, leur Etatn'entrant pas encore dans l'espace Schengen, ils devront tou-jours, lors d'une interpellation, justifier de moyens de subsis-tance suffisants.

"Après le 1er janvier, il sera toujours possible de refoulerdes Roumains et des Bulgares (en situation irrégulière), s'at-tache-t-on à souligner dans l'entourage de Nicolas Sarkozy. Iln'y a aucune raison d'arrêter l'éloignement des personnes quine satisfont pas aux conditions de séjour", affirme-t-on. Resteque "l'irrégularité sera sans doute un peu plus difficile àcaractériser", reconnaît un conseiller du ministre de l'intérieur.

Les NOUVeLLes de ROUMANIe

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Connaissance eet ddécouverte

Francophonie

BUCAREST

ORADEA

SATUMARE

TIMISOARA

CLUJ

ARAD

BRAN

A. IULIA

IASI

BRASOV

CONSTANTACRAIOVA

TARGUMURES

GALATI

TULCEABRAILA

SUCEAVA

BACAU

PITESTI

GURA HUMOR

Les consignes de Nicolas Sarkozy suivies à la lettreUE

L'expulsion des Roumains cible privilégiée des préfectures françaises

En fonction de son rang, un participant a coûté entre 400 et 1100 euros par jour

Le sommet de la Francophonie à l'heure des comptes

Un peu moins de trois mois après le sommet de la Francophonie qui s'esttenu à Bucarest, fin septembre, il est possible de faire un bilan de cettemanifestation qui a compté 2000 invités. Parmi eux, 23 chefs d'Etat, 2

vice-présidents du Parlement, 14 Premiers ministres, 36 ministres, 10 chefs de délé-gation d'organisations internationales, des maires des principales villes franco-phones… 2000 invités, soit pratiquement autant de chambres d'hôtels, dont beaucoupont affiché complet, et 6000 repas quotidiens à préparer et servir. Sans oublier lesquestions de protocole et de sécurité…

L'organisation d'une réunion internationale d'une telle ampleur n'était pas chosesaisée, particulièrement pour la Roumanie, néophyte dans ce domaine et à l'économiefragile. Au final, l'Etat roumain aura consacré environ dix millions d'euros à son orga-nisation, une somme qui aurait pu être nettement supérieure sans l'assistance écono-mique de certains pays de la Francophonie. La Roumanie a notamment bénéficié dessoutiens français (équipement du centre de presse), suisse (fourniture du matérielmédical destiné aux délégations) et canadien (équipements de communication et desécurité d'une valeur d'environ 1,6 million d'euros).

Comme souvent en Roumanie lorsqu'il s'agit de dépenses publiques, les esprit sesont échauffés, la presse en a fait des gros titres, des politiciens ont demandé deséclaircissements. Mais rares ont été ceux qui ont parlé des retombées.

Le réaménagement du Palais du Parlement, avec l'équipement de 20 salles deconférences, la modernisation du Service de Télécommunications Spéciales, la dota-tion en voitures du Service de Protection et d'Escortes, la rénovation de chambresd'hôtels pour accueillir les personnalités, sont autant d'investissements qui servirontpour l'avenir et aident Bucarest à jouer son rôle de capitale du Sud-Est de l'Europe,avec Athènes.

L'amélioration de l'image de la Roumanie

Agences de tourisme, hôtellerie, restauration, services d'interprètes, de secrétariat,etc. ont aussi profité de la manne du sommet. Les chauffeurs touchaient 15 € par jour,les guides, 30 €, les secrétaires multilingues, 50 €. Au final chaque participant acoûté aux organisateurs, en fonction de son rang, entre 400 et 1100 € par jour (lesommet a duré trois jours). Mais il ne faut pas raisonner qu'en termes de dépenses.Outre les secteurs déjà cités, il ne faut pas oublier les retombées "invisibles", même sielles sont difficiles à chiffrer, ni un élément important, le plus stratégique peut-être àmoyen terme: l'amélioration de l'image de la Roumanie à l'étranger.

La filiale roumaine de RadioFrance Internationale, RFIRomania, dispose d'une nou-

velle grille de programme, avec notam-ment deux heures d'actualité en duplex, à13 et 18 heures, entre les rédactions deParis et de Bucarest.

Avec ses "chroniques parisiennes"du matin et 3 heures d'actualité interna-tionale en français dans la soirée, RFI"se veut encore plus une radio de promo-tion de la diversité culturelle", a déclaré

André Sarfati, directeur de la communi-cation de Radio RFI.

Présente dans les grandes villes deIasi (nord-est), Cluj (centre-ouest) etCraiova (sud), “La voix de la France”entend poursuivre "un rôle innovant"dans les domaines de la musique avecplus de 65% de productions européennes,a affirmé de son côté Luca Niculescu,rédacteur en chef de la radio à Bucarest.Site : www.rfi.ro - (93.5 FMàBucarest).(www.lepetitjournal.com)

RFI présente à Bucarest, Iasi, Cluj et Craoiva

Sites Internet pour s'y retrouverdans la capitale

Pour préparer un voyage àBucarest plusieurs sites Internet per-mettent de se diriger dans le dédalede ses rues et boulevards. Maisattention, certains ne sont pas remisà jour et portent toujours les dénomi-nations de l'époque communiste.C'est le cas de www.hartionline.ro,premier site créé voici cinq ans, éga-lement le plus important avec200 000 visiteurs par mois, mais quin'a pas remis ses cartes à jours.

Alors il est préférable de s'adres-ser à www.salutbucuresti.ro, dont lacarte détaillée comporte 6000 rues et3000 lieux publics ou d'intérêt touris-tique. On peut aussi y trouver desrenseignements sur ceux-ci, leursnuméros de téléphone. Ce site, qui adéjà été réactualisé deux fois, a étéconçu sur le modèle utilisé pour lesgrandes villes françaises et devraits'étendre à celles de Roumanie.

Pour la première fois, deux villesroumaines se sont jumelées entreelles: Gura Humorului, au cœur desmo-nastères de Bucovine, et Sulina,port à l'extrémité du Delta du Danube,sur la Mer Noire. Les maires de cesdeux cités entendent attirer mutuelle-ment les touristes en leur proposantde prolonger leurs excursions d'unerégion à l'autre. Ils sont également endiscussion avec leur collègue deBran-Moeciu qui pourrait rentrer dansce jumelage, lequel réunirait les troisrégions les plus visitées de Roumanieet ayant le plus fort potentiel de déve-loppement touristique.

Jumelage entreBucovine et Delta

Au pouvoir depuis 1991, Igor Smirnov, 65 ans, aobtenu un nouveau mandat de cinq ans à la tête dela région séparatiste de Transnistrie, qui n'est pas

reconnue par la communauté internationale, tout comme lescrutin dont il est sorti vainqueur avec 82,4 % des suffrages,selon lui. En septembre dernier, lors d'un référendum, le régi-me de Tiraspol avait voté à 97 % sa proclamation d'indépen-dance vis à vis de la République moldave et demandé son rat-tachement à la Russie.

Igor Smirnov réélu président de la Transnistrie

Début novembre, TV5 Monde, la seule chaîne géné-raliste francophone à Bucarest, ne faisait plus par-tie de l'offre de l'un des deux principaux câble

opérateurs roumains, Astral. Sport 1, une télé qui passe enboucle des matchs de foot et de rugby,l'avait remplacée. Et ce sans préavis…révèlait Le petitjournal (LPJ) de Bucarest.

"Nous n'avons pas reçu d'explications,Astral ne répond pas à nos courriers" affir-mait Antoine Bagnaninchi, responsable deTV5 à Bucarest. "Le contrat n'est pourtantpas arrivé à son terme, nous en avons doncinformé le Conseil national de l'audiovisuel(CNA)". Mais TV5 est resté invisible pourles abonnés d'Astral. La direction de lachaîne, en collaboration avec l'ambassadede France à Bucarest, avait alors décidé defaire pression sur le gouvernement roumainqui, en accueillant le Sommet de la franco-phonie fin septembre, s'était pourtantengagé à promouvoir la langue française…

Ouf ! quelques jours plus tard, TV5Monde, était enfin revenue sur les écrans,les pressions exercées ayant donc portéleurs fruits. "Astral et RDS-RCS ont compris la nécessité derétablir la diffusion de cette chaîne, d'autant plus que laRoumanie s'est engagée à promouvoir la francophonie", aindiqué Radu Filip, président du Conseil NationalAudiovisuel.

Cette mésaventure n'est pas nouvelle. Déjà, fin mars,l'autre principal câble opérateur, RCS, avait enlevé TV5Monde dix jours avant de la remettre à l'écran. Un autre pro-blème a récemment surgi: TV5 est désormais en "fin de fré-

quence"… "C'est la même chose qu'à laradio, si vous êtes au bout de la bande,vous entendez souvent mal”, expliqueA.Bagnaninchi. “Seuls certains abonnésde RCS captent convenablement TV5, maisbeaucoup ne peuvent la regarder quebrouillée car elle est mal placée ".

En somme, les deux principaux câbleopérateurs du pays donnent l'impression devouloir se débarrasser de la seule télévisiongénéraliste francophone encore visible àBucarest. Et du côté du CNA le problèmene semble pas important.

Mais la grogne des abonnés commen-ce à se faire sentir, et les étudiants franco-phones se plaignent. Beaucoup sontabonnés à Astral ou RCS précisément pourrecevoir TV5 Monde. Déjà, en trois ans, lachaîne française M6 et la franco-allemandeArte ont été supprimées du câble à

Bucarest. Quand à TV5 Monde (Plus de 160 millions de foyersdans le monde reçoivent TV5 Monde par câble ou satellite),elle avait subi le même sort à Cluj, voici quatre ans, sesabonnés recevant à la place… une chaîne pornographique.

L.C. (www.lepetitjournal.com)

Les NOUVeLLes de ROUMANIe

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Connaissance eet ddécouverteLes NOUVeLLes de ROUMANIe

4

Actualité

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CRAIOVA

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TULCEA

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CHISINAU

CLUJ

Aspirants au clubeuro-atlantique

TÂRGOVISTE

L'Europe qui ferme ses portes...

UE

Le français a de plus en plus de mal àretrouver sa place... Comme

le Président Chirac cherchant la sienne pour la photo souvenir de groupe

du sommet francophone de Bucarest.

L'entrée de la Roumanie et de la Bulgarie dans l'UE est devenue un épou-vantail qu'agitent démagogues et extrémistes de tous poils pour activer lesréactions nationalistes, entraînant à leur suite la grande majorité des partis

politiques, lesquels, guidés par leur intérêts électoraux, se taisent ou réagissent molle-ment, ne jouant plus leur rôle d'éclaireurs de la réflexion. Ainsi, quand un journalanglais comme "The Sun" mène une campagne acharnée contre l'arrivée desRoumains et Bulgares sur le marché du travail britannique, prédisant qu'ils vontapporter le Sida, aucune voix ne s'élève pour protester. Autant dire que ceux qui veu-lent tenter leurs chances dans l'Europe de la prospérité et de la libre circulation,constatent qu'ils ne sont pas les bienvenus, voyant les portes des 25 pays membres sefermer. Même la Pologne, nouvelle venue, envisage de leur imposer des quotas !

C'est aussi le cas de la France qui, après avoir constaté que l'élargissement de2004 n'avait pas conduit à "l'invasion" redoutée, a levé en avril dernier l'interdiction

totale d'accès à son marché du travail qu'elleavait instituée alors, mais revient au système desquotas par professions (61 métiers dans 7 sec-teurs d'activité: agriculture, travaux publics,industrie hôtelière, alimentation, mécanique,commerce et services de nettoyage… c'est à diredes métiers dont ne veulent plus les Français carils sont pénibles ou offrent des conditions de tra-vail trop dures).

La Grande-Bretagne, l'Irlande, l'Espagne,l'Italie, l'Allemagne, les Pays-Bas, la Belgique,ont annoncé des mesures à peu près similaires.

… Et celle qui les ouvre

Pourtant, il existe une région d'Europe où on ne voit pas les choses du même oeil,et pour des raisons pragmatiques. Il s'agit de l'Ecosse qui a fait savoir à sa "maisonmère" - Londres - qu'elle entendait déroger aux mesures de restriction mises en placepar la Grande-Bretagne, ce sujet étant de sa compétence.

Son Premier ministre ne veut pas entendre parler de la période transitoire de septans envisagée par Tony Blair et veut conserver le libre accès actuel des immigrés aumarché du travail. Il s'appuie sur les conclusions tirées de l'élargissement de l'UE, en2004, qui a entraîné une croissance supérieure de l'économie aux prévisions initiales.

Des secteurs comme la construction et les services ont retrouvé leur dynamisme.La tendance démographique, marquée par le vieillissement de la population, a étéinversée grâce à l'apport d'environ 50 000 travailleurs. Le marché des services ban-caires s'est développé. La Lloyds a proposé des produits spécifiques aux immigrés,Barclays a lancé des crédits hypothécaires et organisé des séminaires pour les Polonaisqui voulaient monter leur propre affaire sur place.

Le marché immobilier, qui venait de vivre des années noires, a réagi aussi promp-tement à la suite des demandes de logements, entraînant, il est vrai, une hausse desloyers de 20 % et du prix des maisons de 90 % en cinq ans. Mais n'est-ce-pas, sansimmigration massive, le cas en France ?

L'Ecosse est donc prête à accueillir Roumains et Bulgares qui trouveront facile-ment des emplois dans les domaines de la chimie, la construction, les services, maisaussi des emplois de spécialistes en aéronautique et télécommunications, pôles d'ex-cellence de ce pays qui comptent sur la matière grise venue de l'Est pour prospérer.

Par ailleurs, dix pays de l'UE ont décidé d'ouvrir au 1er janvier 2007 leur marchédu travail sans restrictions pour les Bulgares et les Roumains. Il s'agit de la Pologne,la Finlande, la Suède, la Slovaquie, l'Estonie, la Lettonie, la Lituanie, Chypre, laRépublique Tchèque et la Slovénie.

En perspective de l'adhésion, en2007, de la Bulgarie et de laRoumanie dans l'UE, le Pacte de sta-bilité de l'Europe du Sud-Est (Psese),réuni à Bucarest, mercredi 15 et jeudi16 novembre, a affiché son ambitiond’être l'antichambre de l'UE et del'OTAN pour les pays balkaniques.

Créé en 1999 sous l'impulsion del'UE à la suite des guerres yougo-slaves, le Psese, qui réunit SerbieRoumanie, Bulgarie, Croatie,Monténégro, Bosnie-Herzégovine,Macédoine, Moldavie et Albanie, s'é-tait donné initialement pour objectif lastabilisation des Balkans par desmoyens pacifiques.

De nombreux programmes écono-miques, politiques, ont vu le jour. Surle plan de la sécurité régionale, il apermis la mise en place d'un centrepour le combat de la criminalité trans-frontalière à Bucarest, véritableInterpol des Balkans, d'un centrerégional anticorruption basé àSarajevo, d'un centre pour la migra-tion et l'asile à Skopje et d'un centred'assistance pour le contrôle desarmes à Zagreb.

L'adhésion de la Roumanie et dela Bulgarie à l'UE modifie cette archi-tecture régionale. Lors de la dernièreréunion à Bucarest, le Psese adécidé de se transformer avant 2008en un Conseil de coopération régio-nale dont le but consistera à gérerl'aide financière de Bruxelles verséeaux Etats de cette zone.

La globalisation ne s'arrête pasaux frontières de l'Europe du Sud-Estet la lutte contre le crime organisé etl'obtention d'investissements étran-gers en sont deux bons exemples.

(A suivre page 6)

ne recevaient plus de chaînes françaisesFrancophonie Début novembre, les Bucarestois

Le grand poète provençal Frédéric Mistral(1830-1914, prix Nobel de Littérature en1904) n'était pas resté insensible au des-

tin de la Roumanie qui venait d'arracher son indé-pendance à l'empire ottoman après la guerre de

1877. Il la salua dans sa langue méridionale par un poème dont il fit la tra-duction et dont l'écrivain suisse Noël Tamini a retrouvé la trace dans unevieille publication de son pays pour “Les Nouvelles de Roumanie”:

Le poète Frédéric Mistral avait salué en provençal la naissance de la Roumanie

A la Roumanie

Quand le massacre a pris fin, que le loup et lalouve - ont rongé les os, le soleil flamboyant - dissipe joyeusement les vapeurs délétèreset le champ de bataille redevient bientôt verd.

Après le long piétinement des Turcs et des Russes, on t'a vue ainsi renaître, o nation de Trajan, telle que l'astre clair qui sort de l'éclipse noire, avec la jeune sève des filles de quinze ans.

Et les races latines, - à ta langue argentine, ont reconnu l'honneur qu'il y avait dans ton sang;et, t'appelant "ma soeur", - la Provence romane t'envoie, o Roumanie, un rameau d'olivier.

Frédéric Mistral, 18 mars 1880Paru dans "Le Mois suise"numéro de décembre 1943

Les représentants de l'université catholique de Louvain(Wallonie-Bruxelles), l'université de Bucarest et l'universitéSf. Kliment Ohridski de Sofia (Bulgarie), ont décidé de mettre

en place un Réseau international d'études francophones (RIEF), dont lesiège sera dans la capitale roumaine. Les universités fondatrices de ceréseau entendent donner la possibilité aux élèves d'étudier "les langues,les littératures et les cultures des pays qui entretiennent des relations pri-vilégiées avec la langue française", indique un communiqué de laDélégation Wallonie-Bruxelles à Bucarest.

Etudier la francophonie avec la Belgique

Les NOUVeLLes de ROUMANIe Connaissance eet ddécouverte

BUCAREST

ORADEABAIA MARE

TIMISOARA

CLUJARAD

VARSAND

SIBIU

IASI

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CONSTANTACRAIOVA

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Les NOUVeLLes de ROUMANIe

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Actualité

Le phénomène Caritas (1992-1994) : capitalistes en se tournant les poucesAvec le phénomène Caritas, jeu pyramidal basé sur un

principe d'escroquerie, les Roumains découvrent que la sociétécapitaliste n'est pas celle qu'ils avaient imaginée. Dans unmouvement frôlant l'hystérie, des centaines de milliers d'entre-eux misent leurs économies, assurés qu'elles leur rapporterontcent fois plus en se tournant simplement les pouces. Ils tom-beront de haut et beaucoup perdront tout. Le gouvernement alaissé se développer ce rêve de "tout le monde est riche",gagnant deux ans de trêve sociale.

Le lancement de Pro TV (1995) : consommateurs de médiasAvec le lancement de "Pro Tv", c'en est fini de la télévi-

sion ringarde de "Stimatul telespectator" ("Cher téléspecta-teur"). De relais de propagande, elle se transforme alors enpromotrice de la société de consommation, impose un nouveaustyle de vie, crée des vedettes, importe des émissions devariétés, implique de plus en plus le téléspectateur dans desactions humanitaires.

La visite de Bill Clinton (1997) : Cap à l'OuestLes errements de l'époque Iliescu, hésitante entre la

Russie gorbatche-vienne, qui avaitses préférences, etl'engagement pro-occidental, qui pro-voquait ses réti-cences, prennentfin à l'occasion dela visite historiquedu président améri-cain. "52 ans après,ils arrivent enfinenfin à Bucarest "s'exclament les

Roumains (photo avec le président Constantinescu).

Manele et premier Mall (1998) : culture de rue et style de vieChansons simplistes, morale de rue, école de la vie de tous

les jours, triomphe du sexe et des petits malins… Sur desrythmes tsiganes, les manele envahissent bistrots, quartiers,plages, reléguant au rayon des souvenirs la culture classique,irritant ceux qui en sont toujours imprégnés.

Ouvert à Bucarest, le premier "mall" (galerie commercia-le de plusieurs étages) de Roumanie attire les élégantes et inci-te à sortir, à s'y promener dans une atmosphère raffinée. Leshabitants de la capitale apprécient; ils ont le sentiment d'avoirchangé d'univers. On s'habille pour aller le visiter. Voici enco-re peu, les seuls lieux de sociabilité étaient les réunions duParti et les manifestations patriotiques. L'ouverture du premier

Carrefour, en 2001, amplifiera encore le phénomène.

La minériade de trop (1999): la démocratie pour de bonEmmenés par leur leader Miron Cosma, les mineurs de la

vallée de Jiu marchent sur Bucarest, espérant renverser le pou-voir devenu impopulaire, les gouvernements nommés par leprésident Constantinescu ayant fait étalage de leur incompé-tence et affairisme. On s'attend à tout dans la capitale, effrayéeà l'idée de voir revenir auxcommandes les néo-com-munistes. Mais les forcesde l'ordre les attendent et lamarche séditieuse fait longfeu. Cette fois-ci, les com-plicités n'ont pas joué.Cosma est arrêté, seracondamné à 20 ans de pri-son (il est toujours empri-sonné). Branlante jusque là,la démocratie est ferment installée. Pour de bon.

Les capsunari (2001) : le chemin de l'exilLa vie devient de plus en plus difficile et les frustrations

sont grandes pour ceux, nombreux, qui n'ont pas d'argent etrêvent d'un monde meilleur qu'ils voient à la télévision. Alorsbeaucoup, près de deux millions, vont prendre le chemin del'exil pour louer leurs bras dans les pays riches. On les appelleles "capsunari", les "ramasseurs de fraises", qui vont tra-vailler, dans des conditions honteuses parfois, en Espagne,Italie… afin de ramener un peu d'argent à leur famille. Pas unvillage, notamment en Moldavie et Munténie, n'est épargnépar cet exode de masse.

L'entrée dans l'OTAN (2003) : la délivranceHumiliée quelques années plus tôt, lorsque ses "pays

frères" avaient été admis au sein de l'OTAN et qu'elle était res-tée à la porte, la Roumanie y fait son entrée officielle. C'estfait, la Roumanie appartient à l'Occident. Il ne reste plus qu'àpousser la porte de l'UE. Là aussi, comme la Bulgarie, il luifaudra attendre deuxans de plus que ses voi-sins. Le chemin decroix aura été long.

En dix sept années,le Roumain est devenuun consommateur, il adorénavant des projetspersonnels, il commen-ce à voir les opportu-nités et à assumer sesresponsabilités, il a appris à défendre ses droits, il a acquis denouveaux goûts et habitudes culturelles, y compris ceux duscandale et de la culture. Bref… il est devenu un Européen.

50

les dix évènements qui ont changé la Roumanie

La maîtresse donne une composi-tion à faire à ses élèves sur le thèmede l'amour de la patrie, et c'est Bulaqui obtient la meilleure note. Il yraconte qu'il vient d'avoir trois petitschatons et qu'ayant mis devant leurmuseau deux écuelles de lait, l'uneornée du drapeau roumain, l'autre dudrapeau allemand, ils se sont dirigéssans hésiter vers la première.

- Bravo Bula ! L'inspecteur doitvenir dans trois semaines. Tu lui lirasta composition.

Le jour dit, Bula s'exécute mais endéclarant que les chatons sont allésdroit vers l'écuelle allemande. Stupé-faite et en colère, l'institutrice le ser-monne:

- Mais Bula, tu nous as dit lecontraire la dernière fois !

- Sans-doute, mais depuis ils ontouvert les yeux…

Humour

Maria et Petre fontune balade enbarque. Petre pêche,

Maria lit. Au bout d'un moment,Petre s'endort et s'allonge pourfaire une sieste.

Survient le garde-pêche quicrie:

- Qu'est-ce que vous faîtes là ?Vous ne voyez pas que la pêcheest interdite ici.

- Mais vous voyez bien qu'onne pêche pas, je lis seulement.

- Peut-être, mais qu'est-ce-quec'est tout ce matériel que vousavez avec vous ? Vous êtes bonspour un PV, suivez-moi-au poste !

Maria furibonde lui réplique:- Dans ce cas, je vais vous

accuser de m'avoir violée !Le garde-pêche balbutie :- Mais, mais… comment çà ?

Je ne vous ai même pas touchée…- Peut-être… mais vous avez

tout votre matériel sur vous !

Réponse à tout

Test patriotique

chemin de croixEchanges

Inquiétudes sur l'avenir de l'agricultureroumaine et le sort des petits paysans

Ala veille de l'entrée de la Roumanie dans l'UE, Opération VillagesRoumains s'est réunie à Reims, les 11 et 12 Novembre 2006, à l'occasionde ses 17èmes rencontres nationales.

Les congressistes avaient bien du pain sur la planche. A commencer par identifierles éventuelles conséquences de l’adhésion de la Roumanie à l'UE sur leur mouvementde solidarité et de partenariat. Car si, dès le début des années quatre vingt dix, l'heurea été aux micro-projets en faveur de la démocratie locale, du développement ruralavec, dans le secteur scolaire, le cas des nombreux échanges, l'entrée de la Roumaniedans l'arène bruxelloise ne peut rester sans effet sur le contexte dans lequel opère cepartenariat qui oeuvre maintenant depuis presque vingt ans.

Si OVR a nettement contribué à alerter l'opinion européenne sur les villagesmenacés de systématisation dans les années 1990 par le régime Ceausescu, il lui fau-dra encore faire preuve de beaucoup d'inventivité et d'opiniâtreté pour aider ce mêmemilieu rural à se prémunir contre les fourches trop acérées de l'économie de marché.

Certes, la Politique agricole commune, bien que remaniée, peut permettre à uneminorité d'exploitants agricoles de bénéficier à bon escient des aides directes; maisqu'adviendra-t-il des milliers de petites exploitations de 1 à 5 hectares ? Fonctionnantselon les règles d'une autosubsistance qui, durant les dures années de la transition(1990-2004), a constitué un ballon d'oxygène face à un chômage industriel grandis-sant, elles risquent demain d'être balayées par les dures lois de la concurrence. Cethème, brûlant pour un pays dont la population est à 50 % rurale, fit l'objet de nom-breux échanges. Ces Rencontres nationales furent aussi l'occasion de s'interroger surles minorités que compte ce pays à commencer par celles des Magyars et des Roms.

Les 17èmes Rencontres nationales OVR de Reims

Ion passe en bicyclette la frontière avecla Moldavie, avec deux gros sacs surson porte-bagage. Le douanier l'arrête

et lui demande:- Dis donc, toi, qu'est-ce que t'as dans tes

sacs ?- Du sable.- Tu te fous de moi, fais voir.Le douanier les ouvre, constate qu'il s'agit

bien de sable mais garde toute la nuit Ion auposte, pour le faire analyser. La réponse dulaboratoire vient : il s'agit bien de sable. Ionpeut donc continuer son chemin et recommen-ce ses aller-retours entre les deux pays sans quele douanier ne puisse lui reprocher quoique cesoit.

Un jour celui-ci rencontre Ion dans un bis-trot de Iasi et l'invite à sa table :

- Ecoute-moi; je sais que tu fais un trafic,je cherche mais je ne trouve pas; je n'en dorspas la nuit, c'est épouvantable. Je t'en supplie,dis-moi de quoi il s'agit; je te promets que çàrestera entre nous.

Après quelques tsuica, Ion lâche :- Oui… de bicyclettes.

Trafic

Ion emmène sa Trabant dans ungarage moderne.

- Vous pouvez m'installez des air-bags ?

- Mais bien sûr, Monsieur- Tant que vous y êtes, vous pou-

vez mettre l'air conditionné ?- Tout à fait, Monsieur- Et les freins ABS, c'est possible?- Pas de problème, Monsieur.- Qu'est-ce que çà va coûter et

combien de temps faut-il ?- 150 000 lei (5 €) et dix minutes,

Monsieur- Vous me prenez pour un imbéci-

le?- Qui a commencé ?

A l'impossible, nul n'est tenu

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Actualité

UE

Les NOUVeLLes de ROUMANIe

BUCAREST

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Les NOUVeLLes de ROUMANIe

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Infos ppratiques

CHANGE*(en lei et nouveaux lei, RON)

Euro 33 576 = 3,35 RON(1 RON = 0,29 €)

Franc suisse 20 968 = 2,09 RONDollar 25 413 = 2,54 RONForint hongrois 133 = 0,013 RON

(1 € = 252 forints)*Au 28 décembre 2006

Les NOUVeLLes

de ROUMANIeNuméro 39, janvier-février 2007

La Roumanie est-elle mieux préparée à entrer dans l'Europe qu'elle ne l'é-tait pour entrer dans la démocratie voici dix sept ans, lors de laRévolution" se demandent nombre de commentateurs roumains qui rappel-

lent qu'alors la population vivait sous la peur, la contrainte, les restrictions aussi bienmatérielles que spirituelles, se contentant de survivre. Au-dessus du citoyen se trou-vait un pouvoir prêt à aller jusqu'au crime si on le contestait, mais assurant le mini-mum: un logement, un travail, un enseignement gratuit, du pain et, de temps en temps,une orange. L'Occident était imaginé uniquement à travers les produits qui traver-saient clandestinement le rideau de fer et étaient gardés précieusement comme dessouvenirs, leur emballage garnissant les vitrines des salles à manger.

La "Révolution" a permis aux citoyens de prendre conscience qu'ils n'avaientqu'une existence biologique. Fondu dans la masse, isolé par la suspicion, confronté àla pauvreté, attendant que l'Etat pourvoit à ses maigres besoins, le Roumain com-mença son retour à la "normalité" sans aucune aide. Les premières entreprises capita-listes ont été ces petites boutiques, ouvertes 24 heures sur 24, nées d'une économie del'ombre que la population connaissait bien et approvisionnées par des mini-trafics avecla Turquie et la Yougoslavie.

En dix sept ans, les choses ont pourtant bien changé. Quels sont les évènementsqui ont marqué et changé la Roumanie au cours de cette transition ? Des analystes ontapporté leur réponse dans des journaux roumains en classant par ordre chronologiqueceux qu'ils estiment être les dix plus importants.

Menaces, incompréhension, peur d'un retour en arrière: le prix à payer

Place de l'Université (mai 1990) : la renaissance du citoyen Pendant plusieurs semaines, étudiants et intel-

lectuels contestent le nouveau pouvoir qu'ils sus-pectent d'être une courroie de transmission de l'an-cien, occupant jour et nuit la Place de l'Universitéde Bucarest, jusqu'à ce qu'une première "minéria-de" ne les en chasse brutalement, faisant des morts.Ce sera la plus longue révolution anti-communisteque le monde ait connu. Son échec annonce lecaractère pour le moins ambigu que va revêtir latransition, la nomenklatura conservant son pouvoir.Mais il marque aussi la naissance d'une contestationqui donnera naissance à plusieurs mouvements civiques et démocratiques.

"Le dimanche des aveugles" (31 mai 1990) : la peur de la libertéL'échec de la manifestation de la Place de l'Université est sanctionné par le raz de

marée obtenu par Ion Iliescu élu président avec 85 % des suffrages, lors des premièresélections libres de la nouvelle Roumanie, appelées depuis "le dimanche des aveugles",son parti, le FSN (Front du Salut National) obtenant 66 % des suffrages. Conditionnéset manipulés par le gouvernement provisoire, effrayés par le désordre, apeurés parcette liberté dont ils ne savent quoi faire, les Roumains ont voté en masse pour le can-didat qui leur paraît assurer un maximum de sécurité et leur garantit qu'il n'y aura pasde chamboulement dans leurs habitudes.

Le concert de Michael Jackson (1992) : conflit de générationsAccueilli en personne comme un chef d'Etat, salué par le Président, le rocker pro-

voque une cassure entre les générations qui ont choisi le poster de la vedette et cellesqui s'accrochent à celle du "Conducator". C'est une façon pour les adolescents desannées 90 d'exprimer leur envie d'un monde nouveau, libre.

Lettre d'information bimestrielle surabonnement éditée par ADICA(Association pour le DéveloppementInternational, la Culture et l’Amitié)association loi 1901Siège social, rédaction :8 Chemin de la Sécherie44 300 Nantes, FranceTel. : 02 40 49 79 94E-mail : [email protected] de la publicationHenri GilletRédactrice en chefDolores Sîrbu-Ghiran

Ont participé à ce numéro :Cinzia Gulbini, Christine Lescu,Noël Tamini, Victor Negrescu,Martine et Jean Bovon-Dumoulin,Laurent Couderc, Florence Mottot,Vali, Gazdaru, Marion Guyonvarch,Marcus Tanner, Stéphane Paressant.

Autres sources : agences de presseet presse roumaines, françaises etfrancophones, lepetitjournal.comédition de Bucarest, télévisions roumaines, Roumanie.com, LeCourrier des Balkans, sites internet,fonds de documentation ADICA.

Impression : Helio Graphic11, rue Louis Armand44 980 Sainte-LuceNuméro de Commission paritaire:1107 G 80172; ISSN 1624-4699Dépôt légal: à parution

Prochain numéro: mars 2007

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De la "Révolution" à l'entrée dans l'UE,

Bruxelles a accordé 560 M€ àBucarest afin que la Roumanie sécu-rise davantage ses frontières en vuede son entrée dans l'espaceSchengen, vraisemblablement en2012. Cette somme sera versée surtrois ans (2007, 2008, 2009), la moitiédevant être utilisée dès 2007.

560 millions d'eurospour préparerSchengen

Un long

Un mandat d'arrêt préventif de 20jours a été requis par la Cour d'appelde Bucarest contre le bulgareStamen Stanchev et l'américain d'ori-gine russe Vadim Benyatov Don,deux consultants du Crédit SuisseFirst Boston (CSFB), ainsi que deuxfonctionnaires d'Etat, Dorinel Muceaet Mihai Donciu.

Ces quatre personnes sontaccusées d'avoir utiliser et exploiterdes documents confidentiels portantsur la privatisation de plusieurssociétés roumaines. Stanchev etBenyatov Don auraient notammentfacilité l'achat d'Electrica MunteniaSud (EMS) par le groupe italien Enelen juin 2006. Quatre autres per-sonnes ont également été mises enexamen dans cette affaire.

Espionnageau cœur des privatisations...

TG. JIU

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Sa photo a fait le tour du monde. C'était le 22 décembre1989 et la Révolution venait d'éclater dans Bucarest.Florin Vieru, 14 ans, s'était emparé du drapeau de la

mairie de son village de Dobroiesti, l'avait troué avec son canifpour l'en débarrasser des emblèmes communistes, fixé sur un mâtimprovisé, et, après avoir rejoint la capitale, s'était dirigé vers les barricades. C'est là, alors qu'ildéployait son oriflamme, criant "A bas Ceausescu" sous une pluie de balles, qu'un envoyé spé-cial de Paris-Match l'avait immortalisé. Le "Gavroche de Roumanie" (ci-dessous en 1989 et 17ans plus tard) était né, bien en chair et en os celui-ci, mais au destin différent de l’original.

Le garçon vivait au sein d'une famille pauvre, comptant huit frères et sœurs, orphelins deleur père et élevés par leur seule mère, femme de ménage. Alors que tous les Roumains étaientpendus à leur poste de télévision - un bien inaccessible pour lui et les siens - il n'avait appris ledéveloppement des évènements que par la rumeur puis les avaient suivis sur la télé des voisins.Il ne lui en avait fallu pas plus pour entraîner ses copains du quartier au cœur des combats, au matin de ce vendredi 22 décembre.

Inconscient, ne comprenant toujours pas dix-sept ans plus tard quel était le ressort qui le pous-sait, Florin, bien que terrifié, ne bougea pas quand les tirs se déclenchèrent. "J'étais tout retourné,car les journalistes français m'encourageaient en criant " la liberté ou la mort". Je ne savais plus sion tirait de derrière, de devant, d'en haut. Je voyais des corps tomber autour de moi, des morceauxde chair dégoulinants. Je criais à pleins poumons "Ceausescu, Anul nou / Il vei face in cavou"("Ceausescu pour l'an nouveau / on te fera la peau"). Le gamin se dirigea à la nuit tombée vers l'im-meuble de la télévision, devenu le principal enjeu de la première révolution médiatique du monde.Il s'assit en face d'un soldat qui l'avait dans sa ligne de mire et qui lui hurla "tire-toi, je te tue", avantde le prendre par la peau du cou et de le mettre à l'abri dans un blindé.

Le lendemain matin, après avoir reçu quelques claques des mili-ciens auxquels, il avait "fauché" des cartouches, le jeune héros retour-na voir sa grande sœur qui habitait dans un quartier de la capitale. Ellene crut pas un mot du récit de son jeune frère… jusqu'au moment où

apparut à la télévision la photo prise par les journalistes de Paris-Match qui en firent le symbole dela Révolution, le baptisant "Gavroche", un nom qui parlait fort aux Roumains, férus de littératurefrançaise. Ces photo-reporters proposèrent au gamin effronté de lui obtenir une bourse et de l'envoyerà Paris pour faire ses études jusqu'à l'université… ce qu'entendant, Petre Roman s'exclama:"Comment ? C'est notre Gavroche à nous ! On ne va pas le laisser partir !".

Servant de “faire-valoir” à des politiciens sans scrupules

Encore tout à sa nouvelle gloire, Florin allait connaître des lendemains qui déchantent, mesurerl'ingratitude des hommes et l'inconsistance de leurs promesses. Petre Roman lui ayant garanti que son avenir était désormais assuré,il se rendit le cœur rempli d'espoir au Palais Victoria, lorsque celui-ci fut nommé Premier ministre, dans les semaines qui suivirent."Quand il m'a aperçu, il a demandé: qui c'est celui là ?… et on m'a jeté dehors. Je n'ai jamais été autant humilié".

Florin vivotera quelques mois comme employé dans un magasin puis, à la veille des élections de mai 1990, Ion Iliescu, futurPrésident de la République, se souviendra du "petit révolutionnaire" et lui procurera un travail de manœuvre, à peine payé.

Lors de la campagne électorale de 1992, c'est Emil Constantinescu, candidat de l'opposition "démocratique", qui fera appel à"Gavroche", l'emmenant dans ses meetings. "Je me tenais derrière lui. A la fin de son discours, il me présentait, je faisais un pasen avant et ses supporters criaient: hourrah !". Le politicien continuera sa carrière sans se soucier de son petit porte-drapeau. Florinle retrouvera, par hasard, quatre ans plus tard, alors qu'il vient d'être élu Président, dans un restaurant de la vallée de Prahova, oùil travaille aux cuisines. Il lui rappellera ses promesses et décrochera finalement une place de vendeurs de journaux à la criée à"Romania Libera". Un emploi misérablement payé qu'il abandonnera bientôt. Ce sera alors "la descente aux enfers" jusqu'à unearrestation pour "vol qualifié", nié par l’intéresé, qui le conduira pour six mois dans la sinistre prison de Jilava.

Depuis, "Gavroche" s'en est sorti tout seul, "ne comptant plus sur cette démocratie issue d'une révolution dévoyée qui ne donnepas l'assurance du lendemain". Il s'est marié, à deux enfants de 6 et 9 ans, habite un petit appartement bien arrangé et est travailleurindépendant. Redevenu simplement Florin, il a retrouvé l'espoir: "Dès que nous serons dans l'UE, j'ouvre mon entreprise !".

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Numéro 39 - janvier - février 2007

Lettre d’information bimestrielle

Les

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Les Roumains avaient rendez-vous avec l'Histoire en cette nuit du31 décembre 2006. Etrange sentiment que ce rêve annoncé, attendu, mêmepar ceux, nombreux, qui redoutent qu'il ne se transforme en cauchemar. Ne

nous y trompons pas… Seule son élite a conscience de l'ampleur du pas que son paysvient de franchir, l'ancrant irréversiblement à l'Ouest. La population, elle, attend, "à laroumaine", baissant la tête devant ce qu'on lui annonce depuis longtemps comme iné-luctable, incrédule de voir se concrétiser un songe considéré comme une chimère…mais surtout, et très prosaïquement, inquiète des hausses de prix qu'on lui annonce.

Devant les prophètes de malheur, à l'œuvre ici comme en Occident, criant au loupdevant Bruxelles pour mieux dénigrer une construction européenne qui heurte leurssentiments nationalistes ou égocentriques, les Roumains ont oublié aussi ce quel'Union Européenne leur apporte déjà: la fin d'un isolement séculaire, un rempart quiles protège des appétits de l'ex-grand frère soviétique, la paix et la démocratie assuréesdans un continent qui ne savait jusqu'ici que se déchirer, la liberté retrouvée dans unegrande famille dont le monde envie la richesse de ses valeurs humanistes, la diversitéde sa culture, l'essor économique attendu de l'accès à un grand marché développé d'undemi milliard d'hommes. L'espoir, enfin et avant tout, d'une vie meilleure.

Beaucoup n'entrevoient que les inconvénients de l’Europe. Comment ne pas lescomprendre : les Français et les Hollandais leur ont montré l'exemple. Bien sûr lesrisques existent, au premier rang desquels celui d'un libéralisme débridé, ravageant lesfondements de notre société. Mais est-ce à 22 millions - ou à 60 - qu'on y résistera, oubien en constituant un ensemble capable de peser sur le destin du monde et d’affirmersa présence ? Sauvera-t-on les traditions en refusant de s'ouvrir aux autres ? Eviterait-on l'émigration en récusant l'avenir ou, au contraire, n’en serait-elle pas précipitée ?Tout est finalement question de volonté politique.

Fallait-il retarder d'un an l'échéance de l'entrée de la Roumanie dans l'UE, commele prévoyait une clause de sauvegarde ? C'était un faux problème. Livré à lui-même,le pays n'aurait pas été davantage prêt dans cinq ans. Avec, en outre, les menaces bienréelles de dérives inhérentes : la tentation d'un repli sur soi, sur une société minée parl'injustice et la corruption, la balkanisation d'une région explosive, ou tout simplementla mise à l'écart pour de longues années par une Europe qui referme ses portes.

Oui, il fallait ouvrir fraternellement nos bras à la Roumanie, tout en veillant désor-mais à ce qu'elle change réellement. On prête ces mots aux Général De Gaulle:"L'intendance suivra". L'Homme du 18 juin a montré qu'il faut savoir forcer le destin.

Henri Gillet

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Gavroche n'espère plus rien de la "Révolution"mais croit dans l'Europe

An nou fericit în UE !Bonne année 2007