academia română interferenŢe etnice Şi culturale În...

Academia RomânăInstitutul de Arheologie și Istoria Artei din Cluj-Napoca

Seria / Series / Reihe

INTERFERENŢE ETNICE ŞI CULTURALE ÎN MILENIILE I A. CHR. – I P. CHR.

ETHNIC AND CULTURAL INTERFERENCES IN THE1ST MILLENNIUM B.C. TO THE 1ST MILLENNIUM A.D.

ETHNISCHE UND KULTURELLE INTERFERENZEN IM 1. JAHRTAUSEND V. CHR. – 1. JAHRTAUSEND N. CHR.

Editori / Editors / Herausgeber der ReiheNicolae Gudea, Călin Cosma, Aurel Rustoiu

VOL. XXII / BAND 22

Warriors, weapons, and harness from the 5th–10th centuries

in the Carpathian Basin

Mega Publishing HouseCluj-Napoca

2015

Editor Călin Cosma

DTP and cover: Francisc Baja

Descrierea CIP a Bibliotecii Naţionale a RomânieiWarriors, weapons, and harness from the 5th–10th centuries in the Carpathian Basin / ed.: Călin Cosma. - Cluj-Napoca : Mega, 2014 Bibliogr. ISBN 978-606-543-551-3

I. Cosma, Călin (ed.)

623.44(498)"06/10"

© Călin Cosma, 2015

Cover image I:Reconstruction proposal of the Avar military chieftain from the cemetery at Teiuș

(drawing Narcisa Șugar, Institute of Archaeology and History of Art, Cluj-Napoca).

Editura Mega | www.edituramega.roe-mail: [email protected]

The volume was financed by a grant of the Romanian National Authority for Scientific Research, CNCS – UEFISCDI, project number PN-II-ID-PCE-2011-3-0278

Contents

Nicolae Gudea Über die gotischen Foederaten an den Grenzen der römischen Provinzen an der Unteren Donau (4. Jahrhundert-Mitte des 5. Jahrhunderts) Eine archäologische Behandlung im Licht der Waffen 7

Michel KazanskiLes influences steppiques dans l’équipement militaire et équestre des Slaves (Ve–VIIe siècles) 45

Alpár DobosWeapons and weapon depositions in the late row-grave cemeteries in Transylvania 57

Aurel RustoiuShooting the evil. “Scythian” arrowheads in Avar age graves from the Carpathian Basin 89

Gabriel T. Rustoiu, Marius CiutăAn avar warrior’s grave recently discovered at Unirea-Vereşmort (Alba county) 107

Ivan BugarskiAxe, Battle Axes and Battle Knives from Avar-Time Graves in Vojvodina 129

Jozef ZábojníkSaxe und andere Waffen westlichen Ursprungs auf dem Gräberfeld aus der Zeit des awarischen Khaganats in Valaliky-Všechsvätých 147

Csiky GergelyA metrical approach in the study of Avar-age polearms 177

Szenthe GergelyRanderscheinungen einer Randkultur. Awarische Männerrepräsentation und mediterraner Einfluss in Randgebieten des Karpatenbeckens (erste Hälfte 8. J.h. N. Chr.) 215

Călin CosmaAvar warriors in Transylvania, Sătmar and Maramureş, Crişana and Banat. Archaeological landmarks on the political status of western Romania in the Avar Khaganate 251

Naďa ProfantováThe horse harness, spurs and stirrups in Bohemia in 8th and 9th century 281

Michal HoleščákEarly medieval arrowheads from the area of todays Slovakia 299

Dan Băcueţ-CrişanEarly mediaeval arrows discovered in Sylvanian Basin (Romania) 307

Valeri YotovThe find of Sfântu Gheorghe, Covasna County (1943): questions, which might be raised 323

Aurel Dragotă Battle-axes in the cemeteries from Banat, Crişana and Transylvania (10th century) 331

Florin MărgineanAn insight on social status around the year 1000 AD, reflected by the funeral inventory of some graves found on the Lower Mureș Valley* 343

Erwin GállAn attempt to classify the stirrups dating from the 10th century and the first quarter of the 11th century in the Transylvanian Basin, the Crișana/Partium and the Banat with an outlook to the Carpathian Basin 355

Les influences steppiques dans l’équipement militaire et équestre des Slaves (Ve–VIIe siècles)

Michel KazanskiCentre d’histoire et civilisation de ByzanceCollège de France52, rue du cardinal Lemoine,[email protected]

Résumé: Cet article est consacré aux témoignages archéologiques des contacts militaires entre les Slaves et les peuples steppiques aux Ve–VIIe s. L’influence steppique dans l’équipement militaire et équestre slaves (armes à lame, arcs renforcés, flèches à trois ailettes, crochets de carquois, piques, boucles de harnachement en os, etc.) se manifeste aussi bien à l’époque hunnique et post-hunnique, que plus tard, à l’époque du premier Khaganat avar.

Mots-clés: Slaves, nomades, armes, harnachement, influence.

Il convient de souligner l’importance particulière des peuples nomades des steppes dans l’histoire militaire du Haut Moyen-Âge en Europe orientale et centrale. En effet, dès le début de l’Âge du Fer, l’histoire de cette partie de l’Europe est marquée par les ravages des

hordes nomades qui passaient par le long couloir de la grande steppe eurasienne. Les performances des cavaliers des steppes, leur mobilité et leur supériorité numérique dans les batailles décisives expliquent leurs succès militaires. La force des cavaliers a permis aux peuples des steppes de jouer un rôle de chef de file dans les confédérations guerrières. D’après les témoignages des sources écrites, on connaît bien les contacts militaires entre les Slaves et les peuples de la steppe au Ve–VIIe s. Parmi les épisodes les plus marquants de ces contacts, on peut citer la guerre entre les Huns et les Ostrogoths, à cause de l’attaque de ces derniers contre les Antes1, à la fin du IVe-début du Ve s., la présence conjointe des Huns, des Sclavènes et des Antes dans les troupes de Bélisaire en 536–546, l’invasion des Koutrigours et des Sclavènes dans les Balkans en 559, les guerres entre les Avars et les Antes dans les années 550–600 et surtout les relations avaro-slaves en 578–626, quand les Sclavènes du Bassin des Carpates et dans une moindre mesure ceux du Bas-Danube et des Balkans sont les alliés du premier Kaganat avar et, dans certains cas, en font partie2. Notre propos consiste à examiner les témoignages archéologiques de ces contacts militaires, témoignages attestés par les armes et les pièces de harnachement d’origine steppique, découvertes dans le contexte slave du Ve–VIIe s.

Examinons à présent ces pièces d’équipement militaire et équestre par catégories, indépendam-ment de leur chronologie. Il s’agit d’objets provenant des sites de trois civilisations du Ve–VIIe s., dont l’attribution slave est acceptée par tous les archéologues qui travaillent sur ce matériel: Prague (correspond grosso modo aux Sclavènes des sources écrites), Penkovka (de toute évidence les Antes) et Koločin (actuellement sans identification précise) (fig. 1).

1 Ces derniers étaient très probablement des alliés subordonnés aux Huns (Kazanski 2009). Dans les langues altaïques, dont celle des Huns faisait sans doute partie, «Antes» signifie «alliés», «amis», «gens qui ont prêté un serment d’amitié et de fidélité» (Filin 1962, 58,59; Popov 1973, 34–37).2 A propos des contacts entre les peuples steppiques et les Barbares sédentaires de la fin d’Antiquité et du début du Moyen-Âge voir: Kazanski 2013.

46 M i c h e l K a z a n s k i

Fig. 1. Découvertes d’équipement militaire et equestre sur les sites slaves du Ve–VIIe s.Civilisation de Prague et sites slaves du Bas-Danube – 1: Chivan Nicolae; 2: Grodék–25; 3: Hotomel; 4: Klementoviči; 5: Bernaševka; 6: Pişcolt; 7: Raškov–3; 8: Dresden-Stetzsch; 9: Zimno; 10: Davideni-Neamţ; 11: Izvoare-Bahia; 12: Sarata-Monteoru; 13: Haćki. Civilisation de Penkovka – 14: Staryj Orhej; 15: Selişte; 16: Novye Bratušany; 17: Miklaševskj; 18: Kizlevyj; 19: Hitcy; 20: Černečina; 21: Tarantcevo-Zanki; 22: Vološskoe-Surskaja Zabora; 23: Trebuženi; Civilisation de Koločin – 24: Demjanka; 25: Hohlov Vir; 26: Artujškovo; 27: Bolvanovo; 28: Kolodeznyj Bugor; 29: Bliznaki; 30: Demidovka; 31: Nikodimovo; 32: Rassuha–2; 33: Pesčanoe; 34: Krivec–4; 35: Tajmanova; 36: Kamenevo–2; 37: Veliki Budki; 38: Vladimirskoe.

Armes à lame. Une garde en fer massif (fig. 3.1) a été découverte sur l’habitat de la civilisation de Koločin à Velyki Budki, sur la Sula supérieure, en Ukraine (fig. 1.37)3. Cette garde appartient à une arme à lame, épée ou poignard, de type « asiatique », selon la terminologie de W. Menghin4. En Europe orientale, en Asie centrale et en Transcaucasie, ces armes sont déjà connues à l’époque romaine5.

Piques (fig. 2). Ce sont des lances d’une longueur de 18 à 25 cm, à douille à flamme élancée trian-gulaire, élargie vers la base, de section losangique ou en lentille. Dans la zone slave (fig. 1.9,29,31), ces piques sont attestées à Zimno, en Volhynie, un habitat fortifié de la civilisation de Prague, ayant des traces nettes de destruction militaire6, ainsi que dans des habitats fortifiés de la civilisation de Koločin, Nikodimovo et Bliznaki7. Les chercheurs attribuent à cette arme une origine steppique, peut-être avare8.

Les prototypes de ces lances sont présents dans le contexte steppique déjà à l’époque hun-nique9, mais ces armes sont nombreuses surtout pour l’époque plus tardive, dans les sites avars10 et bien attestées dans des tombes steppiques de la région pontique11. Ces piques avaient 3 Il’inskaja 1968, fig. 2.12; Kazanski 1999, 204, fig. 3.1.4 Menghin1995, 165–175.5 Voir en dernier lieu: Ivanišević / Kazanski 2009, 121,122; Tejral 2011, 282–285.6 Aulih 1972, 49, tabl. IX:4.7 Sedin 2011, fig. 2.3; 3.1; 5.3; Šmidt 2003, tabl. 2.3.8 Von Freeden 1991, 610–623; Eger / Biermann 2009, 145,146.9 Alföldi 1932, Taf. II.2.10 Von Freeden 1991, 610–614.11 Par ex. Rašev 2000, табл. 55.13; Kazanski 2012, fig. 9.16.

47Les influences steppiques dans l’équipement militaire et équestre des Slaves

cependant une diffusion plus large, car on les connaît dans le contexte byzantin12 et chez les Lombards d’Italie13.

Fig. 2. Lances -piques provenant des sites slaves du Ve–VIIe s.1: Zimno; 2: Bliznaki; 3–5: Nikodimovo. 1: d’après Aulih 1972, 49, tabl. IX; 2: Šmidt 2003, tabl. 2.3; 3–5: d’après Sedin 2011, fig. 2.3; 3.1; 5.3.

Haches de combat (fig. 3.2,3). Deux haches miniatures, de 9,5 et de 8 cm, ont été mises au jour dans des habitats fortifiés de la civilisation de Prague (fig. 1.9,13), à Zimno, et à Haćki, en Pologne14. Ils ont un corps étroit, légèrement courbé et un tranchant asymétrique peu développé. La hache de Haćki possède un talon. Des haches de combat de forme similaire sont attestées chez les Avars15.

Appliques d’arcs en os renforcés (fig. 3.4). Une telle applique a été mise au jour dans le bâti-ment VI de l’habitat de Hitcy (fig. 1.19), bâtiment appartenant à la phase initiale de la civilisation de Penkovka, du Ve-première moitié du VIe s.16

On sait que les cavaliers de la steppe, aussi bien que ceux des peuples européens, n’avaient pas d’étriers avant la fin du VIe s., ce qui rendait le combat rapproché assez difficile. Ainsi, un arc renforcé de plaques en os est une arme de prédilection hunnique. Il permet d’envoyer des flèches lourdes, à trois ailettes, qui causent aux adversaires et à leurs chevaux des blessures très graves17. Les mêmes arcs ont été adoptés par l’armée byzantine. Procope souligne que les arcs romains sont très forts18. Les Romains tirent la corde d’arc jusqu’à l’oreille et ni les boucliers ni les armures ne protègent l’adversaire d’un tel tir19.

Cet arc renforcé et les flèches à trois ailettes sont bien présents dans le mobilier archéologique de la steppe à partir de l’époque hunnique et durant tout le Haut Moyen-Âge, notamment dans le contexte avar et chez les nomades de la steppe pontique20. D’autre part, quelques plaques d’os pro-venant d’arcs ont été découvertes dans des forteresses byzantines du VIe s., sur le Danube et dans la péninsule de Taman. Sous l’influence steppique, les arcs renforcés se diffusent chez les peuples sédentaires. Citons par exemple la sépulture d’un chef militaire germanique de l’époque d’Attila à Singidunum, en Illyricum, la tombe « princière » germanique de l’époque post-hunnique à Blučina en Moravie du Sud ou encore la tombe privilégiée alémanique à Esslingen-Rüdern, en Allemagne du Sud, où on a mis au jour des arcs renforcés21.

Crochets de carquois (fig. 3.5,6). Deux crochets de carquois ont été mis au jour dans un contexte funéraire slave (fig. 1.6,12). Un crochet provient de la nécropole slave du VIe–VIIe s. de

12 Par ex. Uenze 1992, Taf. 42.1,3.13 Von Freeden 1991, Abb. 3, 4.14 Aulih 1972, tabl. VIII.35; Kobyliński / Szymański 2005. ryc. III–21, fot. III–13.15 Par ex. Garam 1995, 349, Abb. 208.3/110, 4/525, 209; Bárdos / Garam 2009, Taf. 70.535.13, 89: 701.19, 129:1135.21.16 Gorjunov 1981, fig. 21.9.17 Voir par ex. Nikonorov / Hudjakov 2004, 193–203.18 Procope, BP I.18.34.19 Procope, BP I.18.34.20 Kazanski 2012, 193,196.21 Ivanišević / Kazanski 2009, 122–124.

1 2 3 4 5


Sarata-Monteoru, sur le Bas-Danube22. Un deuxième crochet a été découvert dans une incinération dans la nécropole de Pişcolt, dans les Carpates23. De tels crochets sont attestés chez les nomades de la steppe de l’époque hunnique et post-hunnique24 et chez les Avars25, mais également dans des antiqui-tés germaniques d’Europe centrale et occidentale du Ve–VIe s.26

Fig. 3. Armes d’origine steppique provenaént des sites slaves.1: Veliki Budki; 2: Haćki; 3: Zimno; 4: Hitcy; 5: Sarata-Monteoru; 6: Pişcolt. 1: d’après Il’inskaja 1968, fig. 2.12;

2: d’après Kobyliński, Szymański 2005: fot. III–13; 2,3; 3: d’après Aulioh 1972: 43, tabl. VIII.35; 4: d’après Gorjunov 1981, fig. 21.9; 5: d’après Fiedler 1992, Abb. 12.15; 6: d’après Stanciu 2013, fig. 6.

Flèches à trois ailettes (fig. 4, 5.2–8, 10–38). De nombreuses découvertes sur les sites du Ve–VIIe s. appartiennent aux civilisations de Prague, Penkovka et Koločin (fig. 1.1, 3, 7–12, 14, 16–18, 20, 21, 23–36, 38) et montrent que les Slaves utilisaient, eux aussi, les flèches à trois ailettes typiques des peuples steppiques27. Certaines de ces flèches ont pu bien entendu appartenir aux ennemis des Slaves, attaquant leurs habitats28. Cependant, sur les sites slaves, d’où proviennent ces découvertes, à peu d’exceptions près (par ex. Zimno, Nikodimovo, Demidovka, la couche d’incendie de Hotomel), des traces de combats ou de destructions ne sont pas attestées. En revanche, certaines découvertes de flèches, notamment à Raškov et à Hotomel’ (niveau inférieur du site), au fond de silos, dans le remblai, témoignent de leur appartenance au contexte purement slave.

La longueur de ces pointes de flèches varie de 4,5 à 13 cm. Leur but était de causer à l’adver-saire et à ses chevaux de grandes blessures qui provoquaient une perte rapide de sang.. Parmi les formes présentes, celles élargies dans la partie médiane sont typiques de l’époque hunnique (par ex. fig. 4.1,2, 5.34,35), d’autres, élargies vers la base, sont caractéristiques de l’époque post-hunnique et avare (par ex. fig. 4.8,15,22–24, 5.2,3,8,10,11,17). Ce dernier type apparaît, à en juger par les décou-vertes à Blučina29, durant la phase D3 de la chronologie de Barbaricum (450–480/490). D’autre part,

22 Une découverte hors contexte: Fiedler 1992, fig. 12.15.23 Stanciu 2011, pl. 117.5.24 Epoque hunnique: Zaseckaja 1994, pl. 37.21, 46.19; époque post-hunnique: Komar / Kubyšev / Orlov 2006, fig. 39.10.25 Kiss 2001, Taf. 90. 10.26 Blučina, Nocera Umbra, Duraton: voir Ivanišević / Kazanski / Mastykova 2006, 41.27 Kazanski 1999, 202; Kazanski 2013, 516, fig. 12.1–14,16–20.28 Šuvalov 2004.29 Tihelka 1963, fig. 10.9,10.

1

2

3

4

5

6


ces flèches sont attestées dans le tombeau 152.1904 de la nécropole de Kertch30, accompagnées d’une plaque-boucle gépide de la première moitié-milieu du VIe s.31

Ces flèches, originaires d’Asie centrale32, sont typiques avant tout des peuples steppiques à partir de l’époque hunnique33. D’autre part, elles sont très répandues chez les peuples sédentaires pratique-ment partout en Europe barbare continentale, ainsi qu’à Byzance34.

Fig. 4. Flèches à trois ailettes provenant des sites slaves du Ve–VIIe s.1: Pesčanoe; 2: Tajmanova; 3: Kolodeznyj Bugor; 4: Miklaševskij; 5,6: Izvoare-Bahia; 7: Bolvanovo; 8: Hohlov Vir; 9: Demjanka; 10: Sarata-Monteoru; 11: Kizlevyj; 12: Novye Brătušany; 13: Trebuženi; 14: Staryj Orhej; 15: Černečina; 16: Tarancevo -Zanki; 17: Chivan Nicolae; 18: Raškov–3; 19: Dresden-Stetzsch; 20–22: Davideni-Neamţ; 23–25: Hotomel; 26: Rassuha; 27: Krivec – 4; 28: Artjuškovo; 29: Kamenevo–2. 1–4,8,9,11: d’après Kazanski 1999, fig. 2.1–5,24,32; 5,6: d’après Mitrea 1978, fig. 9.1,2; 7: d’après Radjuš 2008, fig. 5.10; 10: d’après Nestor 1957, pl. 1.6; 12,13: d’après Rafalovič 1972, fig. 5.2,3; 14 15: d’après Prihodnjuk 1998, fig. 61.4,5; 16: d’après Berestnev, Ljubičev 1991, fig. 1.4; 17: d’après Teodorescu 1972, fig. 5.1; 18: d’après Baran 1988, fig. 11.16; 19: d’après Schmidt 1961, Abb. 44.b; 20–22: d’après Mitrea 1981, fig. 15.5,7, 16.1; 23–25: d’après Kuharenko 1961, tabl. 8.1,2,13; 26: d’après Gur’janov 2006, fig. 1.20; 27: d’après Oblomskij 2012, fig. 15.4; 28: d’après le dessin de A. Oblomskij; 29: d’après Terpilovskij 2005, fig. 6.1.

30 Zaseckaja 1998, tabl. 17.10,14,15.31 Zaseckaja 1998, tabl. 17.17.32 Hudjakov 1986, 38,39.33 Von Freeden 1991, 599–601; Stadler 1993, fig. 9; Eger / Biermann 2009, 142–145; Kazanski 2012, 193, 194.34 Kazanski 1991, 135,136; Kazanski 1999, 202.

1 2 3 45

6 78

9

11 12 13

14

15

16 17 18

10

19 20 21

22

2324 25

26 2728

29


Flèches à douille et à pointe pentagonale effilée (fig. 5.1). Une flèche de ce type, d’une longueur de 12,2 cm, à été découverte sur l’habitat slave de Gródek -2535, dans le bassin du Boug occidental (fig. 1.2). La pointe de section losangique est élargie vers l’extrémité. Selon les chercheurs polonais, cette pointe de flèche possède des parallèles avares de la deuxième moitié du VIe-début du VIIe s.36

Flèches en os (fig. 5.9). Une pointe de flèche en os, d’une longueur de 4 cm, provient de Selişte (fig. 1.15), un habitat de la civilisation de Penkovka, en Moldavie37. On sait, d’après la description d’Ammien Marcellin, que les Huns utilisaient des flèches en os38. Leur existence est confirmée par des découvertes dans des niveaux de destruction de certaines villes du Bosphore Cimmérien ainsi que dans un habitat de la culture de Černjahov à Kapulovka39.

Fig. 5. Flèches d’orgine steppique provenant des sites slaves du Ve–VIIe s.1: Gródek–25; 2–8: Zimno; 9: Selişte; 10–26: Nikodimovo; 27–30, 32–38: Demidovka; 31: Bliznaki. 1: d’après Zoll-Adamikova 1992, Abb. 3.a; 2–8: d’après Aulih 1972, tabl. X.1–7; 9: d’après Rafalovič 1973, fig. 3.3; 10–26:

d’après Sedin 2011, fig. 3.8–12, 4.3,4,6–10, 5.4,6,7,9–11; 27–38: d’après Šmidt 2003, tabl. 1.1–11,17.

Boucles de harnachement en os (fig. 6.2,3,5). Le mobilier archéologique montre que l’influence steppique sur les Slaves a eu lieu également dans le domaine de l’équipement équestre. Ainsi, on a mis au jour des boucles de harnachement en os sur des sites des civilisations de Penkovka en Moldavie, 35 Kokowscy 1990.36 Kokowscy 1990, 51; Zoll-Adamikova 1992, 300, Abb. 3.a.37 Rafalovič 1973, fig. 3.3.38 Ammien Marcellin, XXXI.3.9.39 Kazanski 2009b, 102.

1

2 3 4 5 6 7 8

9

11 12 1314 15 16

17 18

10

19 20

2122

2324

2526

2728 29

30 31 33 34

3235

37

3836


dans l’habitat de Selişte40 et dans la région des rapides du Dniepr, dans l’habitat de Vološskoe-Surskaja Zabora41 et de Prague, en Volhynie, dans un tumulus à Klementoviči42 (fig. 1.4,15,22). Ces boucles sont typiques des nomades de la steppe pour l’époque hunnique et post-hunnique43.

Boucles de harnachement métalliques à deux parties. Citons enfin la découverte d’un moule pour la fabrication d’objets en bronze (fig. 6.4), provenant d’un atelier du VIe s. tardif, découvert dans un habitat slave de la civilisation de Prague à Bernaševka, sur le Dniestr (fig. 1.5). Ce moule était notamment destiné à faire des petites boucles à deux parties, une trapézoïdale, l’autre ovale44. Des boucles de harnachement, comparables mais pas tout à fait identiques, ont été mises au jour dans un contexte hunnique (fig. 6.6,7) à Kurnaevka et Zdviženskoe45.

Fig. 6. Boucles de harnachement, prjvenant des sites slaves du Ve–VIIe s. (1–5) et leurs parallèles (6,7). 1: Zimno; 3: Vološskoe-Surskaja Zabora; 3: Selişte; 4: Bernaševka; 5: Klementoviči; 6: Zdviženskoe; 7: Kurnaevka. 1: d’après Aulih 1972, fig. 7.2; 2: d’après Berezovec 1963, fig. 24.3; 3: d’après Rafalovič, Lapušnjan 1974, fig. 10.5; 4:

d’après Vinokur 1997, fig. 16; 5: d’après Musianowicz 1975, ryc. 5; 6,7: d’après Zaseckaja 1994, tabl. 11.8, 30.3.

Tous ces objets témoignent de l’influence directe des peuples steppiques sur l’art de la guerre et sur les technologies militaires des Slaves au Ve–VIIe s. Cela concerne en premier lieu la cavalerie slave. Son existence est bien attestée par les sources écrites, même si l’infanterie légère était domi-nante chez les Slaves. Cette infanterie pratiquait essentiellement la guérilla sur un terrain boisé au relief peu accessible46. D’après l’examen des textes de Procope de Césarée concernant les troupes hun-niques, sclavènes et antes dans l’armée de Bélisaire, on peut conclure qu’il s’agit d’archers montés47. Il

40 Rafalovič, Lapušnjan 1974, fig. 10.5.41 Berezovec 1963, fig. 24.3.42 Musianowicz 1975, ryc. 5.43 Kazanski 1999, 204; Kazanski 2013, 516.44 Vinokur 1997, fig. 16.45 Zaseckaja 1994, tabl. 11.8, 30.3.46 Kazanski 1999.47 Voir en détails Kazanski 2009a. D’après les données archéologiques et les sources écrites, la cavalerie steppique à l’époque hunnique et post-hunnique préférait un combat rapide, avec un contact proche, nécessaire pour le tir précis. D’après les témoignages des auteurs anciens, les Huns préféraient attaquer les premiers sur un champ de bataille. Ils entraient au combat

12 3

4

5

6

7


faut noter que les Slaves utilisaient au Ve–VIIe s. les mêmes types de mors et de boucles de harnache-ment et tout comme les cavaliers steppiques, utilisaient peu les éperons48.

Cette influence steppique se manifeste aussi bien à l’époque hunnique et post-hunnique, que plus tard, à l’époque du premier Khaganat avar. Ainsi, la diffusion des piques et des flèches du type avar (voir supra) dans le contexte slave, ainsi que l’adoption au cours du VIIe s. par les Slaves de l’arme-ment défensif – cottes de maille et armures formées des plaques rectangulaires – est le résultat de l’influence militaire des Avars49.

BibliographieAlföldi 1932 A. Alföldi, Funde aus der Hunnenzeit und ihre ethnische Sonderung (Budapest 1932).Ammien Marcellin Ammianus Marcellinus Rerum gestarum libri XXXI. ed. W. Seyfarth (Leipzig 1978).Aulih 1972 В.В. Aулiх, Зимнiвcьке гоpодище (Киiв 1972).Baran 1988 В.Д. Баpан, Пpажская культуpа Поднестpовья (по матеpиалам поселений у с. Рашков). Киев

1988).Bárdos / Garam 2009 E. Bárdos, E. Garam, Das awarenzeitliche Gräberfeld in Zamárdi-Rétiföldek (Budapest 2009).Berestnev, Ljubičev 1991 С.И. Беpестнев, М.В. Любичев, Новые данные о памятниках пеньковской культуpы в

бассейне Севеpского Донца. Apхеология славянского Юго-Востока (Воpонеж 1991), 33–36.Berezovec 1963 Д.Т. Беpезовец, Поселения уличей на p. Тясмине. In: Б.A. Рыбаков (отв.pед.), Славяне

накануне обpазования Киевской Руси. Матеpиалы и Исследования по Apхеологии СССP 108. (Москва 1963) 145–208

Eger / Biermann 2009 C. Eger, F. Biermann, Awarische Funde in Mittel- und Ostdeutschland. Acta Archaeologica Carpatica 44,

2009, 137–170.Fiedler 1992 U. Fiedler, Studien zu Gräberfeldern des 6. bis 9. Jahrhunderts an der unteren Donau (Bonn 1992).Filin 1962 Ф.П. Филин, Обpазование языка восточных славян (Москва-Ленингpад 1962).Garam 1995 E. Garam, Das awarenzeitliche Gräberfeld von Tiszafüred (Budapest 1995).Gorjunov 1981 Е.A. Гоpюнов, Ранние этапы истоpии славян Днепpовского Левобеpежья (Ленингpад 1981).Gur’janov 2006 В.Н. Гуpьянов, Об одной гpуппе дpевностей с гоpодища Рассуха–2. In: A.Н. Бессуднов (отв.

pед.), Apхеологическое изучение Центpальной России (Липецк 2006), 246–249.Hudjakov 1986 Ю.С. Худяков Вооpужение сpедневековых кочевников Южной Сибиpи и Центpальной Aзии

(Новосибиpск 1986).Il’inskaja 1968 В.A. Ильинская, Новые данные о памятниках сеpедины I тыс. н.э. в Днепpовской

Левобеpежной Лесостепи. Е.И. Кpупнов (отв. pед.), Славяне и Русь (Москва 1968), 55–61.

cuneatim, ce qui, selon V. Nikonorov, correspond à un détachement en ordre dispersé, avec les « meilleurs » guerriers, les plus nobles, les plus courageux et les mieux armés, en tête. Le combat avait deux phases:– Une attaque en ordre dispersé avec un tir intensif à l’arc;– Un combat rapproché, au corps à corps, avec l’utilisation d’épées et de lassos, mentionnés par Ammien Marcellin (XXXI.2.8–9). Cependant, le plus souvent, les Huns, comme d’ailleurs tous les nomades de la steppe de l’époque médiévale (Nikanorov 2002, p. 26), évitaient d’entrer dans un combat au corps à corps et préféraient les attaques rapides et répétées, avec un tir à l’arc (voir en détails: Nikonorov 2002).48 Kazanski 1999, 202–205.49 A ce propos voir Kazanski 1999, 204 et surtout Kazanski 2011.


Ivanišević / Kazanski 2009 V. Ivanišević, M. Kazanski, Nouvelle nécropole es Grandes Migrations de Singidunum. Starinar 57, 2009,

113–135.Ivanišević / Kazanski / Mastykova 2006 V. Ivanišević, M. Kazanski, A. Mastykova, Les nécropoles de Viminacium à l’époque des Grandes migrations

(Paris 2006).Kazanski 1991: M. Kazanski, À propos des armes et des éléments de harnachement «orientaux» en Occident à

l’époque des Grandes Migrations (IVe–Ve s.). Journal of Roman Archaeology 4, 1991, 123–139.Kazanski 1999: M. Kazanski, L’armement slave du haut Moyen-Age (Ve–VIIe siècles). A propos des chefs militaires

et des guerriers professionnels chez les anciens Slaves. Prehled výzkumů 39, 1999, 197–236.Kazanski M. 2009: M. Kazanski, Les Huns et les Slaves. D. Aparaschivei (ed.), Studia antiqua et Medievalia.

Miscellanea in honorem annos LXXV peragentis Professoris Dan Gh. Teodor oblata (Bucarest 2009) 237–256.

Kazanski 2009a M. Kazanski, La cavalerie slave à l’époque de Justinien. Archaeologia Baltica 11, 2009, 229–239 Kazanski 2009b M. Kazanski, Archéologie des peuples barbares. Florilegium magistrorum historiae archaeologiaeque

Antiquitatis et Medii Aevi V (Bucarest-Brăila 2009).Kazanski 2011 М.М. Казанский, О славянском панцыpном войске (VI–VII вв.). Stratum Plus 5, 2011, 43–50.Kazanski 2012 M. Kazanski, Les armes et les techniques de combat des guerriers steppiques du début du Moyen-âge. Des

Huns aux Avars. S. Lazaris (dir.), Le cheval dans les sociétés antiques et médiévales (Turnhaut 2012), 193–199, 287–296.

Kazanski 2013 M. Kazanski, Barbarian Military Equipment and its Evolution in the Late Roman and Great Migration

Periods (3rd–5th C. A.D.). In: A. Sarantis, N. Christie (eds.), War and Warfare in Late Antiquity. Late Antique Archaeology 8 (Leiden – Boston 2013) 493–521.

Kazanski 2013 M. Kazanski, Les Huns et les Barbares sédentaires: les différentes formes des contacts. Banatica 23, 2013,

91–109.Kiss 2001 A. Kiss, Das awarenzeitliche Gräberfeld fon Kölked-Feketekapu B (Budapest 2001).Kobyliński / Szymański 2005 Z. Kobyliński, W. Szymański, Pradziejowe i wczesnośredniowieczne osadnictwo w zespole kemów w

Haćkach. Faliński J.B. et alii (red.). Haćki. Zespól przyrodniczo-archeologiczny na Równinie Bielskiej (Bialowieźa-Warszawa 2005) 43–74.

Kokowscy 1990 E. i A. Kokowscy, Wczesnośredniowieczny grot z Gródka na Bugiem w woj. Zamojskim. Lubelskie Materialy

Archeologiczne 3, 1990, 49–54.Komar / Kubyšev / Orlov 2006 A.В. Комаp, A.И. Кубышев, Р.С. Оpлов 2005. Погpебения кочевников VI–VII вв. из Севеpо-

Западного Пpиазовья. Степи Евpопы в эпоху сpедневековья 5, 2006, 245–374.Kuharenko 1961 Ю.В. Кухаpенко, Сpедневековые памятники Полесья. Свод Apхеологических Источников

Е1–57 (Москва 1961).Menghin 1995 W. Menghin, Schwerter des Goldgriffspathenhorizonts im Museum für Vor- und Frühgeschichte, Berlin.

Acta Praehistorica et Archaeologica 26–27, 1995, 140–191.Mitrea 1978 I. Mitrea, Asezarea prefeudala de la Izvoare-Bahia. Contribuţii la arheologia epocii de formare a poporului

român. Carpica 10, 1978, 205–252.Mitrea 1981 I. Mitrea, Principalele ale čerčetarilor arheologice din asezarea de la Davideni (sex. V–VII e.n.). Memoria

Antiquitatis 6–8, 1981, 65–92.Musianowicz 1975 K. Musianowicz, Cmetntarzysko kurhanove VI–VII w. w Klimentowichach kolo Szepetowki

(USRR). Wiadomosci Archeologiczne 39/3, 1975, 325–338.Nestor 1957 I. Nestor, La nécropole slave d’époque ancienne de Sârata Monteoru. Dacia 1, 1957, 189–225.


Nikonorov 2002 В.П. Никоноpов, Военное дело евpопейских гуннов в свете гpеко-латинской письменной

тpадиции. Записки Восточного Отделения Российского Apхеологического Общества I (XXVI), 223–323

Nikonorov / Hudjakov 2004 В.П. Никоноpов, Ю.С. Худяков, “Свистящие стpелы” Маодуня и “Маpсов меч” Aттилы.

Военное дело азиатскх хунну и евpопейских гуннов (Санкт-Петеpбуpг 2004).Oblomskij 2012 A.М. Обломский, Раннесpедневековые памятники Веpхнего Подонья. Пpедваpительные

итоги исследования. Тамбовские дpевности. Apхеология Окско-Донской pавнины 3, 2012, 172–229.

Popov 1973 A.И. Попов, Названия наpодов СССР (Ленингpад 1973).Prihodnjuk 1998 О.М. Пpиходнюк, Пеньковская культуpа. Культуpно-хpонологический аспект исследования

(Воpонеж 1998).Procope BG Procopii Caesarensis De Bello Gothico (De Bellis libri V–VIII), ed. J. Haury. (Leipzig 1905).Radjuš 2008 О.A. Радюш, Новые памятники III–V вв. в Куpском Посеймье.In: A.Н. Наумов (отв.pед.),

Лесная и лесостепная зоны Восточной Евpопы в эпохи pимских влияний и Великого пеpеселения наpодов (Тула 2008), 181–208.

Rafalovič 1972 И.A. Рафалович, Славяне VI–IX веков в Молдавии (Кишенев 1972).Rafalovič 1973 И.A. Рафалович, Исследования pаннеславянских поселений в Молдавии. In: В.И.

Чеботаpенко (pед.), Apхеологические исследования в Молдавии в 1970–1971 гг. (Кишенев 1973) 122–143.

Rafalovič, Lapušnjan 1974 И.A. Рафалович, В.Л. Лапушнян, Работы Реутской аpхеологической экспедиции. In: В.Л.

Лапушнян (pед.), Apхеологические исследования в Молдавии в 1972 г. (Кишенев 1974), 127–143.

Rašev 2000 Р. Рашев 2000, Пpабългаpите пpез V–VII век (В. Тъpново 2000).Schmidt 1961 B. Schmidt, Die späte Völkerwanderungsszeit in Mitteldeutshcland (Halle 1961).Sedin 2011 A.A. Седин, Пpедметы вооpужения из гоpодища Никодимово. Acta Archaeologica Albaruthenica

7, 2011, 69–82.Šmidt 2003 Е.A. Шмидт, Веpхнее Поднепpовье и Подвинье в III–VII вв.н.э. Тушемлинская культуpа

(Смоленск 2003).Stanciu 2011 I. Stanciu, Locuirea territoriului nord-vestic al României între antichitatea târzie şi perioada de îceput a

epocii medievale timpurii (mijlocul sec. V – sec. VII timpurui) (Cluj-Napoca 2011).Šuvalov 2004 П.В. Шувалов, Оpужие pанних славян. In: Гоpюнова В.М., Щеглова О.A. (отв. pед.),

Культуpные тpансфоpмации и взаимовлияния в Днепpовском pегионе на исходе pимского вpемени и в pаннем сpедневековье (Санкт-Петеpбуpг 2004), 254–264.

Tejral 2011 J. Tejral, Einhemische und Fremde. Das norddanubische Gebiet zur Zeit der Völkerwanderungs (Brno 2011).Teodorescu 1972 V. Teodorescu, Centre meşteşugăreşti din sec. VI–VII e.n. în Bucureşti. Bucureşti IX, 1972, 73–99.Terpilovskij 2005 Р.В. Теpпиловский, Наследие киевской культуpы в V–VI вв. P. Kaczanowski, M. Parczewski (red.),

Archeologia o początkach Słowian (Kraków: 2005), 297–402.Tihelka 1963


K. Tihelka, Knížecí hrob z obdobi stéhvání národu u Blučiny okr. no-Venkov. Památky Archeologické 54, 1963, 467–498.

Uenze 1992 S. Uenze, Die spätantiken Befestigungen von Sadovec (Bulgarien) (München 1992).Vinokur 1997 I. С. Винокуp, Слов‘янскi ювелipи Поднiстpов‘я: За матеpiалами дослiджень Беpнашiвського

комплексу сеpедини I тис. н. е. (Кам‘янець-Подiльський 1997).von Freeden 1991 U. von Freeden Awarische Funde in Süddeutschland? Jahrbuch des Römisch-Germnaischen

Zentralmuseums Mainz 38, 1991, 593–627.Zaseckaja 1994 И.П. Засецкая, Культуpа кочевников южноpусских степей в гуннскую эпоху (конец V–V вв.)

(Санкт-Петеpбуpг 1994).Zaseckaja 1998 И.П. Засецкая. Датиpовка и пpоисхождение пальчатых фибул боспоpского некpополя

pаннесpедневекового пеpиода. Матеpиалы по Apхеологии, Истоpии и Этногpафии Тавpии 6, 1998, 394–478.

Zoll-Adamikova 1992 H. Zoll-Adamikova, Zur Chronologie der Awarenzeitlichen Funde aus Polen. In: Godłowski K., Madyda-

Legutko R. (Hrsg.), Probleme der relativen und aboluten Chronologie ab Latènezeit bis zum Frühmittelalter (Kraków 1992), 297–315.

academia română interferenŢe etnice Şi culturale În...

Documents